Mai a fait ce qui lui a plu
Publié le 10/06/2013 à 07:42 | La Dépêche du Midi | R. R.
Mai a fait ce qui lui a plu
Tout au long du mois de mai 2013, le parapluie était de rigueur. L'un des mois les plus arrosés des dernières décennies./Photo DDM, archives J.-M.Lamboley
Un mois exécrable, même si en termes de températures, d’ensoleillement et de précipitations Météo France n’enregistre pas de record. Retour sur ce mois de mai 2013 qui ne fut pas si joli que ça.
Pourri ! C’est assurément le terme le plus utilisé pour commenter la météo du mois de mai. Et aussi le plus approprié. Les agriculteurs céréaliers ne pouvaient entrer dans leurs champs pour les semailles d’automne, les éleveurs devaient retarder la fenaison, les terrasses des cafés et restaurants étaient désertes, les boutiques itou, la circulation compliquée et dangereuse et le moral des troupes dans les chaussettes détrempées. Bref, un mois de mai à oublier au plus vite.
Mais au fait, à qui la faute ? Réponse évidente de Thomas Noirot, prévisionniste à Météo France : «On a eu au cours de cette période une situation de blocage de l’anticyclone situé au large de l’océan Atlantique (1 000 à 2000 km). Ce dernier tourne dans le sens des aiguilles d’une montre, il empêchait les remontées d’air chaud venant du sud. Toute l’Europe de l’ouest était donc frappée par un vent de nord-ouest assez froid. Dans le même temps l’anticyclone de Sibérie, qui était lui au bon endroit, explique les températures anormalement élevées au nord de l’Europe, en Russie ou en Laponie».
1,7° le 26 mai à Albi
Revenons dans le Tarn en examinant les trois paramètres que sont l’ensoleillement, les températures et les précipitations.
L’ensoleillement. Mai 2013 accuse un déficit de 30 %, déjà les trois premiers mois de l’année étaient déficitaires, notamment janvier avec -50 %. «Ces valeurs sont les plus faibles depuis 20 ans», souligne le prévisionniste. Ainsi, en mai à Albi on a comptabilisé 622 heures de soleil, contre 803 normalement. Pour mémoire le soleil avait brillé à Albi en mai 2011, 955 heures.
Les températures. «Mai 2013 se caractérise par des anomalies de températures, notamment lors de la dernière quinzaine, explique Thomas Noirot, c’est la cinquième année la plus froide depuis 1950. À Lacaune (1) la moyenne du mois a été de 13,3° alors qu’on aurait dû avoir 17,1°. À Albi il a fait 18°, alors que la normale est à 21,6°». Mieux, le 26 mai, le thermomètre affichait à Albi 1,7°, une telle température n’a jamais été enregistrée par Météo France après un 15 mai. À Lacaune, entre le 15 et le 31 mai la moyenne s’établit à 7,5° alors qu’elle aurait dû être de 12° à 13°.
Jamais plus de deux jours secs
Les précipitations. Depuis le début de l’année, l’excédent de pluie est de 40 % dans le département. «À Albi, précise Thomas Noirot, il est tombé 455 mm d’eau, c’est en général la valeur que l’on obtient au mois d’août, en fait on a déjà passé l’été».
À Montredon-Labessonnié, le cumul de pluie en mai est de 212 mm, contre 107 mm pour un mois de mai normal. Depuis le début de l’année la station du village a enregistré un cumul de 779 mm, contre 500 mm normalement soit un excédent de 55 %. Comme pour les températures, l’anomalie des précipitations est surtout constatée lors des derniers jours de mai. Ainsi, les 28, 29 et 30 mai, il est tombé 114,6 mm de pluie à Albi au lieu de 80 mm pour la normale. Pour la seule journée du 30 mai, les diverses stations ont enregistré 74 mm aux Cammazes, 81 mm à Dourgne, 75 mm à Saint-Paul-Cap-de-Joux, 105 mm à Mazamet et 112 aux Martys. «Les mois de mars, avril et mai, fait remarquer Thomas Noirot, sont traditionnellement les plus pluvieux dans le Tarn, mais en mai il n’y a jamais eu plus de deux jours secs sans pluie, ce qui a beaucoup gêné les agriculteurs, notamment ceux qui font du bio en récoltant le foin».
À Lacaune les relevés sont effectués depuis 1949, à Albi depuis 1976.
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