Hiver 2013 : Pyrénées, un bilan contrasté malgré la neige

18/4/2013

 
Publié le 18/04/2013 à 08:43  | La Dépêche du Midi |  Thierry Jouve
 
Saison de ski 2012/2013 : Pas à la hauteur de la neige
 

 
Piau-Engaly ouvrira son domaine skiable une dernière fois samedi 20 et dimanche 21 avril. / Photo DDM
 
Les résultats de cette saison ne sont pas à la hauteur des mètres de neige records relevés. Trop de neige, et surtout trop de mauvais temps, a tué l'activité ski. Cela avait pourtant bien commencé avec une ouverture le 6 décembre pour la Inmaculada, puis d'excellentes vacances de Noël. Mais ensuite, de janvier à mi-février, que de neige et de temps perturbé, avec des week-ends de janvier pourris. Le temps s'est amélioré pendant les vacances de février, avec encore toutefois des perturbations, avec des routes d'accès fermées et la fermeture de la télécabine du Lys, à Cauterets, puis celle du télésiège Aulian Express, à Luz. Enfin, de mi-mars à la fermeture, hormis les deux derniers week-ends, la météo a encore été défavorable.
 
Les deux points positifs de l'abondance de neige sont, tout d'abord, l'image des Pyrénées bien enneigées. Quand les conditions sont là - neige et beau temps - les clients aussi. Ensuite, les stations de basse altitude - Hautacam, Val-Louron et les espaces nordiques - ont eu de la matière première pour bien travailler. Cela a permis de réduire le coût de production de neige de culture. Mais cette économie est loin de compenser l'explosion des charges : heures de travail, déclenchement d'avalanches, damage, déneigement, pèsent notamment lourd, cette saison, dans le coût d'exploitation des stations. à Saint-Lary, par exemple, la facture du déneigement passe de 150.000 € à 450.000€. Peyragudes a utilisé 1,3 tonne d'explosifs, deux fois plus que lors d'une saison normale. Même pour les stations qui ont bien travaillé, cette augmentation des charges fait qu'elles sont justes à l'équilibre, un peu en dessous ou un rien au dessus. Alors, pour les autres… D'ailleurs, hormis le Hautacam, aucune station ne communique son coût d'exploitation et son résultat net.
 
«Vu cette saison compliquée et toutefois constructive, on s'en tire plutôt bien. Il n'y a pas eu de pépins majeurs. On fait quand même une bonne saison», estime Henri Mauhourat, directeur du Grand Tourmalet. Il annonce un chiffre d'affaires de 14,7 M€ +6 %) pour 598.000 journées/ski (-1 %).
 

 
Saint-Lary : Les responsables de la station sur le domaine skiable enneigé comme jamais en fin de saison./Photo Alain Maillé.
 
Saint-Lary station numéro 1
Saint-Lary fait mieux avec 656.000 journées ski pour un chiffre d'affaires de 16 M€, en progression de 13 %. Saint-Lary est la station numéro 1 des Pyrénées françaises cette saison. Même lorsque la route du Pla-d'Adet était coupée, on pouvait accéder à son domaine via deux remontées depuis le village.
Luz enregistre aussi une progression de son chiffre d'affaires (3,4 M€) et de ses journées ski (197.000, soit +3 %). Val-Louron idem : 1.235.000 € de CA (+19%) et 103.052 journées ski (+17%). Avec 76 jours d'ouverture, Gavarnie totalise 47.818 journées ski pour 691.000 € de chiffre d'affaires.
En revanche, c'est la dégringolade pour Cauterets et Piau : 208.000 journées ski et un chiffre d'affaires en baisse de 6 %. Peyragudes fait 415. 000 journées ski contre 420.000 l'an dernier.

 
Publié le 18/04/2013 à 08:42
 
Cauterets : Une perte de 20 %
 

 
La télécabine du Courbet a permis à Cauterets de limiter la casse./DDM Thierry Jouve
 
Cela aurait pu être la saison de tous les records pour Cauterets. Avec 8 m de cumul de neige, Cauterets a été la station la mieux enneigée du monde. La photo de la gare de départ du télésiège de Touyarolles sous la neige a fait un buzz interplanétaire. Et puis patatras, l'accident industriel qui arrive au plus mauvais moment, la veille du premier jour des vacances d'hiver. Un pylône penche sous la pression de la neige. La télécabine du Lys est en rideau jusqu'à la fin de la saison. Cauterets va certes limiter la casse grâce à la télécabine du Courbet et au Pont-d'Espagne. Mais la perte d'exploitation n'est pas neutre. Les œufs ne peuvent transporter que 4. 000 personnes/jour contre 8.000 à la télécabine du Lys. Espaces Cauterets annonce un chiffre d'affaires de 6,4 millions d'euros contre 7,7M€ l'hiver dernier, soit une baisse de 17 %. Le nombre de journée ski (284. 000, chiffre donné par N'Py) est en diminution de 20 %.
 
Pont-d'Espagne en progression
Outre la perte d'exploitation - comment sera-t-elle compensée par les assurances ? - l'accident a augmenté les charges. La station a mis en pace un système de navettes : 15 par jour. Des frais qui s'ajoutent notamment à ceux du déneigement et de la sécurisation du domaine. Certes, il y a eu un transfert de skieurs alpins vers le Pont-d'Espagne. Le site totalise 16.800 journées ski. En revanche, il y a eu moins de skieurs nordiques (-15 %). Le Pont-d'Espagne enregistre toutefois un chiffre d'affaires de 430.000 €, en hausse de 25 %.

 
Publié le 18/04/2013 à 08:42
 
Nistos au 7e ciel
 

 
Nistos avait ouvert la saison les 1er et 2 décembre 2012./DDM L.D.
 
Pas de problème d'enneigement cette saison pour les espaces nordiques qui tirent plutôt bien leur épingle du jeu. «C'est notre nouvelle saison référence», résume Jérôme Uchan, directeur de Nistos. Rappelons que le domaine des Dieux a été la première station des Hautes-Pyrénées à ouvrir, le week-end du 1er et du 2 décembre. Et elle vient de fermer le week-end dernier. Elle totalise 116 jours d'ouverture. «Historiquement, les saisons les mieux enneigées n'étaient pas les meilleures pour Nistos. Nous réalisons nos meilleurs résultats pendant les hivers déficitaires en enneigement», explique Jérôme Uchan. Cette saison, Nistos réalise son chiffre d'affaires record, à la fois à la billetterie (64.000 € en progression de 12,5 % par rapport à l'an dernier) et en terme de chiffre d'affaires global (billetterie, magasin, restaurant et gîte), avec 130.000 € (en progression de 15 %).
 
 
Val d'Azun : Col du Soulor / Photo DDM

En revanche, 2012-2013 n'est pas la meilleure saison du Val d'Azun. La faute au mauvais temps. «Sur 105 jours d'ouverture, on a eu 36 % de jours de beau temps», indique Sylvain Lanne, directeur du Val d'Azun. Le domaine totalise 32.340 journées pratiquants (ski, raquettes, luge) pour un total de 200.000 € de chiffres d'affaires. «S'agissant du fonctionnement, les fortes chutes de neige ont engendré des coûts importants pour le déneigement des parkings, de la route. Les dameuses ont été sollicitées plus que d'habitude et ont connu des problèmes mécaniques non négligeables. Les recettes devraient toutefois couvrir les charges de fonctionnement», précise Sylvain Lanne. Le Val d'Azun a réalisé 58 % de son chiffre d'affaires pendant les vacances d'hiver. Le ski reste l'activité reine du domaine avec 64 % du chiffre d'affaires et 54 % des produits vendus et 16.525 journées skieurs. Arrive ensuite la raquette avec 34.955 € de CA, puis le nordic park, 16 % du CA. Le Val d'Azun fonctionne essentiellement avec une clientèle à la journée. Les produits journées représentent en ski 95 % des produits achetés pour 80 % du CA ski et 79 % du n ombre de journées skieurs.
 
Payolle, c'est à souligner, n'avait plus connu pareil hiver depuis longtemps. Le site a ouvert à Noël et jusqu'au 17 mars, avec des records de fréquentation. Payolle a accueilli près de 4.000 personnes par jour, au plus fort des vacances.

 
Publié le 18/04/2013 à 08:43
 
Hautacam : Un hiver bénéfique
 

 
Un bon hiver qui remet le Hautacam sur les bons rails./DDM Laurent Dard.
 
«On a fait carton plein pendant les vacances de février», résume Patrick Dutemple, président du syndicat mixte du Hautacam. Malgré un mauvais démarrage, un mois de janvier perturbé et une ouverture du vendredi au dimanche hors période de vacances scolaires, le Hautacam réalise une bonne saison qui la remet sur les rails. Avec seulement 62 jours d'ouverture, elle totalise un chiffre d'affaires de 666.393 € hors taxe dont : 446.016 € pour le ski alpin ; 35.121 € pour le nordique ; 126.069 € pour la location de skis. Les dépenses représentent 410.875 € dont 296.891 € de frais depersonnel. Le résultat net est de 255.523€. Un solde positif qui toutefois va servir à éponger le déficit que traîne la station depuis 3 ans. Sur ce résultat, le Hautacam doit ponctionner la somme de 179.421€.
 
Cela ne devrait pas empêcher la station d'investir environ 55.000€ cette année. «Nous allons remplacer un téléski, installer une coupole d'observation du ciel», explique Patrick Dutemple. La station réfléchit toujours à la possibilité de s'équiper en canons à neige, au moins pour sécuriser l'espace débutants. Cette saison le montre. Quand il y a de la neige, il y a du monde. Comme annoncé dans notre édition d'hier, le Hautacam est en contact avec le groupe andorran gestionnaire de Gavarnie. Maintenant, elle met le cap sur l'été en espérant qu'il soit aussi fructueux.
 

Publié le 04/04/2013 à 09:20
 
Superbagnères : c'est 254 742 journées skieurs
 

 
Pour sa première saison en régie, Superbagnères obtient des résultats susceptibles de séduire de futurs partenaires pour la Sem. / Photo DDM, V. B.
 
La station de Luchon Superbagnères a fermé ses portes lundi soir. Même si les intempéries de l'hiver ont parfois gêné l'exploitation, l'heure du bilan laisse entrevoir des chiffres records.
 
Une bonne nouvelle pour cette première année d'exploitation en régie.
 
Aujourd'hui, alors que les pistes sont toujours enneigées, le président de la régie Luchon Superbagnères Pyrénez-vous regarde déjà vers l'été. Les précisions de Louis Ferré.
 
Quel est le bilan de cet hiver ?
 
Il est très positif avec un nombre de journées skieurs qui dépasse largement celui de la saison dernière mais aussi de la dernière saison record, en 2008/2009.
 
En chiffre d'affaires, nous avons dépassé les 4,3 millions d'euros.
 
Que va-t-il se passer demain à Superbagnères ?
 
Nous allons préparer l'été avec un gros challenge, le VTT.
 
Je suis persuadé que nous avons une très belle carte à jouer l'été, le site est vraiment exceptionnel. Nous allons donc retravailler la politique tarifaire et reprendre aussi la gestion des pistes Vtt comme les pistes de ski. Nous avions amorcé ce travail il y a trois ou quatre ans, il va falloir recommencer.
 

Un beau bilan pour la saison hivernale de Superbagnères./Photo DDM
 
Des travaux ?
 
Nous allons intervenir sur le secteur du Céciré pour le protéger du trop de neige ou du trop peu. La fermeture du secteur cet hiver, en raison des risques d'avalanches, nous a coûté 65.000€. Nous avons décidé d'équiper le secteur d'un canon avalancheur. Nous allons aussi installer cet été la neige artificielle, nous permettant ainsi de l'exploiter plus facilement.
 
Nous allons aussi mettre la dernière main au dossier du futur débrayable, qui va relier le secteur.
 
Nous travaillons en collaboration étroite avec les services de l'Etat, afin de ne pas perdre de temps.
 
Le projet sera présenté en septembre, lors du prochain comité de pilotage du pôle touristique, avec le but d'être opérationnel en 2014/2015.
 
Vous restez en régie ?
 
L'objectif reste de faire en sorte qu'il n'y ait pas de deuxième année en régie, nous sommes au travail et le préalable va être de réformer le Sigas, le syndicat intercommunal de gestion et d'aménagement de Superbagnères, qui ne repose que sur trois communes. Plusieurs scénarios sont envisageables, nous y travaillons.
 
Propos recueillis par V. B
 

 
Encore beaucoup de neige, risques d'avalanche élevés / Photo DDM, Thierry Jouve
 

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