PUBLIÉ LE 16/01/2009 09:13 | La Dépêche du Midi | Patrice Scoccia
Albi : Un restaurant low cost pour les plus démunis
DÉBUT FÉVRIER, JACQUES RAVARI ET L'ÉQUIPE DE LA CALÈCHE LANCENT UNE FORMULE DU MIDI ADAPTÉE À CHAQUE BOURSE. UN PIED DE NEZ À LA CRISE.
Jacques Ravari a décidé de casser les prix et de faire du social à la table de la Calèche. Photo DDM, Jean-Marie Lamboley
C'est dans l'air du temps et quelques exemples fleurissent aux quatre coins de France. Certains restaurateurs n'hésitent pas à casser les prix pour faire un pied de nez à la crise mais aussi pour fidéliser une clientèle pas toujours fortunée. Jacques Ravari, l'ancien patron du Lou Sicret, et l'équipe de la Calèche vont plus loin. Ils lancent, début février, une formule de repas du midi et un plat du jour « bon marché » qui seront adaptés à chaque bourse. Il ne faudra pas montrer sa feuille d'imposition pour déjeuner pas cher mais Jacques Ravari compte privilégier le contact avec les clients afin de déterminer leurs besoins.
Pour son retour dans le monde de la gastronomie, Jacques Ravari a eu l'opportunité de mettre le pied à l'étrier de la Calèche, dans le Vieil-Alby, aux côtés de Nourédine et d'Adj, les deux frères. Il part du principe que rien ne doit être jeté et que tout doit profiter à ceux qui en ont besoin en cette période de marasme économique.
« Cette formule bon marché est calquée sur le mouvement déchétarien dans sa philosophie, explique-t-il. Bien sûr, on ne va pas aller faire les poubelles des hypermarchés pour récupérer ce qui peut l'être. Mais on évitera, au maximum, les déchets et avant qu'ils ne le deviennent, nos produits frais seront cuisinés pour faire du bien autour de nous. Car on peut toujours proposer des produits de qualité à moindre coût. »
Formule bon marché
La formule bon marché tournerait autour de 10 € et le plat du jour aux alentours de 5 €. Des tarifs qui seront dégressifs pour mieux faire jouer la solidarité.
« Je veux, si je peux, arriver à une gratuité complète pour les plus démunis, ajoute-t-il. Tout est fondé sur un rapport de confiance. La discussion sera engagée au préalable pour mieux connaître et mieux aider les personnes. »
Il ne lui reste plus qu'à affiner sa démarche low cost avant le début février. Sachant qu'à travers cette idée de restaurant adapté à la situation de chacun, il va fidéliser une certaine clientèle. Il compte bien, dans la foulée, proposer une autre cuisine du terroir, moins riche et plus adaptée à la tendance de ce XXIe siècle. Celle qui veut qu'on mange mieux pour vivre plus longtemps.
Le chef ajoute que ce n'est pas un gros coup de pub pour marquer son retour aux fourneaux mais bien plus la concrétisation d'une vieille idée qui lui trottait dans la tête lorsqu'il subissait la convalescence d'une longue maladie. Celui qui a lancé « la purée du pauvre », un plat qui a fait les beaux jours de Lou Sicret, a même sa devise. « Bien manger, faire à sa guise et se faire la cerise, c'est aussi un rêve dans la crise ».