Publié le 29/11/2011 17:45 | © 2011 AFP | ladepeche.fr
Pour accueillir les touristes, la France doit mieux faire
L'avenue des Champs Elysées à Paris Thomas Coex AFP/Archives
Le secrétaire d'Etat au Tourisme Frédéric Lefebvre a dévoilé mardi les résultats d'une étude sur la qualité de l'accueil des touristes en France, première destination touristique mondiale, en tirant un pénible constat: elle a des points forts mais la liste de ses faiblesses est beaucoup trop longue.
"Il y a de véritables raisons d'être satisfaits. Mais le constat qualitatif montre qu'il y a des améliorations à apporter", a résumé M. Lefebvre en présentant cette étude comparative commandée par ses services et réalisée entre mai et fin août en France, en Espagne, en Allemagne, en Autriche et au Royaume-Uni, par l'institut TCI Research basé à Bruxelles.
"Les touristes saluent globalement la richesse de notre offre (matérielle) et la diversité de notre patrimoine, là-dessus il y a unanimité", a-t-il noté. L'étude relève la force du patrimoine historique, les beaux paysages et parcs de loisirs, l'offre de shopping fournie...
"Mais d'une manière générale, la qualité de l'accueil est l'un des principaux soucis", a ajouté le secrétaire d'Etat.
L'une des pires appréciations revient au service des taxis. Le bât blesse également concernant la vie nocturne ou les temps d'attente lors des visites et loisirs. La qualité du "premier contact" lors de l'accueil des touristes est jugée insuffisante.
"L'accueil dans les magasins pose aussi problème", tout comme le manque d'ouvertures de commerces le dimanche dont se plaignent les tours-opérateurs, a dit M. Lefebvre.
Il a plaidé pour "une utilisation de la marge de manoeuvre donnée aux élus" sur les ouvertures dominicales: "Ce seraient des centaines de milliers de visiteurs qui visiteraient plus longtemps notre pays" et dépenseraient donc davantage, "un enjeu capital pour la compétitivité du tourisme en France" et pour "regagner notre place par rapport à l'Espagne".
"Un pays au-dessus de la moyenne"
La France, première destination touristique mondiale avec quelque 80 millions de visiteurs annuels, n'occupe plus que la troisième place derrière les Etats-Unis et l'Espagne en termes de recettes touristiques.
"L'un des principaux motifs de critiques" des touristes est le prix élevé des activités, a noté M. Lefebvre, mais on pourra selon lui "difficilement" agir sur ce levier. C'est pourquoi il prône d'"améliorer la qualité, comme ça le rapport qualité/prix augmentera".
Il a invité à poursuivre les pistes lancées ces derniers mois avec des acteurs comme les aéroports, les agences de voyage, Air France, ou encore la SNCF: accueil renforcé dans les sites clés, meilleure lisibilité de la "marque France" avec notamment un logo commun appelé "Rendez-vous en France", promotion du patrimoine vivant avec des événements comme "la Fête de la gastronomie", inaugurée en septembre...
M. Lefebvre a appelé à "faire de l'accueil des touristes une priorité".
"Car l'étude conduit à un constat frappant: les Français ne sont pas les meilleurs défenseurs de leurs atouts", dit-il.
Or "nous n'avons pas le droit de ne pas réussir ce défi que nous nous sommes fixé: faire de notre pays un pays au-dessus de la moyenne (...) On ne regagnera pas la première place qu'on avait en Europe si on ne fait pas tous ces efforts", a ajouté M. Lefebvre.
Et de rappeler la taille de l'enjeu: "Le tourisme français représente 7,1% du PIB "et même 9,1% en incluant l'impact indirect, c'est un secteur qui avec 41 milliards d'euros pèse plus que l'énergie ou l'automobile".
"Les conclusions de l'étude ne sont pas étonnantes", commente Laurent Chiron, directeur commercial de VIParis, qui gère une dizaine de sites de congrès et salons, dont le Palais des Congrès à Paris. "Le vrai problème, c'est qu'il faut absolument fédérer les acteurs", dans un contexte de concurrence "évidente", dit-il à l'AFP: "pour un congrès, on peut choisir Paris mais aussi Copenhague, Stockholm..."