Intempéries : des secteurs sinistrés, des familles endeuillées

8/11/2011

Infos du mardi 8

Publié le 08/11/2011 08:21 | P.G.

Gaillac (81) : Un record depuis la crue de 2003

Le quai Saint-Jacques, comme le Tarn, a retrouvé un peu de calme après la foule des curieux du week-end venus voir la montée des eaux.

Ce lundi, comme tous les matins, les anciens du quai Saint-Jacques font leur petite balade au bord du Tarn. Au calme, après un week-end agité.

La montée du Tarn après les fortes pluies enregistrées sur le parcours amont de la rivière avait attiré les foules. Dès vendredi, les curieux se rendaient sur place pour examiner la situation. Du pont Saint-Michel ou sur le quai, les Gaillacois sont venus en famille s'ébaudir devant le spectacle impressionnant de la rivière.

« C'est vrai que le niveau du Tarn n'avait jamais été aussi haut depuis la crue de 2003 », reconnaît José-Gabriel Iguiniz, le président de l'association de quartier du quai Saint-Jacques. L'homme en connaît un rayon sur l'histoire de la rivière et ses aléas depuis des décennies. Comme ses voisins et amis qui hier matin, y allaient tous de leur petit commentaire. L'escalier qui descend jusqu'au lit de la rivière est le révélateur de la montée des eaux. Vendredi, il ne restait plus que deux marches d'escalier à découvert. C'est là que la police municipale s'est installée pour surveiller le niveau d'eau. Notamment après le lâcher du barrage de Rivières en fin de journée.

Par mesure de précaution, les habitants avaient été prévenus qu'il était préférable de déplacer les voitures en stationnement. Mais la rivière est restée sage. « En 2003, l'eau est montée jusqu'au 1er étage des maisons mais la plus forte inondation s'est déroulée en mars 1930. » À l'époque, le barrage n'existait pas encore.

Le niveau de la rivière n'est pas encore à son niveau habituel. Il est encore impossible d'évaluer les dégâts sur les aménagements du quai que la commune a réalisé durant l'été. Une réunion des services techniques doit se tenir ce matin sur le sujet. Avant d'entamer la deuxième phase du chantier. Il y aura en tout cas du bois à dégager. « Avant, les habitants s'en occupaient eux-mêmes. Ce bois servait à se chauffer », se remémorent les anciens.

 

Publié le 08/11/2011 07:58 - Modifié à 15:16 | Pauline Croquet

Toulouse : En ville, la Garonne est montée à 2,70m

Les quais de La Daurade ont été submergés hier./Photo DDM, Xavier de Fenoyl

Spectacle insolite et effrayant à la fois hier après-midi sur les berges de la Garonne à Toulouse. Ou ce qu'il en restait. Les badauds du pont Neuf et du pont Saint-Pierre ont cherché des yeux les quais de La Daurade, submergés. Avec un niveau de 2,50 mètres à 13 heures, la Garonne venait lécher les contreforts rouge brique. Les chauffeurs de bus du Cours Dillon, eux, se sont amusés à voir la péniche du club de ski nautique voisin complètement envahie par les eaux. Et même si celle-ci était déjà en train de couler car en manque de rénovation, elle frisait, ici, le spectacle du radeau de la Méduse. Le fleuve marron foncé charriait d'énormes troncs d'arbres mais aussi quelques objets non identifiés plutôt volumineux.

En deux jours, la Garonne, au point de mesure du Pont-Neuf, est montée progressivement de 80 cm à 2,70 mètres (hier à 16 h 30). Et avec un premier mètre dépassé, impossible pour les capitaines de naviguer sur le fleuve. Toulouse croisière qui s'occupe du tourisme fluvial a décidé quand même de faire un pied de nez à la Garonne en organisant des visites jeudi sur les canaux qui restent navigables.

« Le niveau maximum est atteint, la Garonne ne montera pas plus », assure Hilaire Doumenc, responsable de la prévision des crues à la DREAL, avant d'ajouter : « Nous sommes en vigilance jaune c'est-à-dire en risque de crue ou de montée rapide des eaux mais sans danger pour les biens ou les personnes. » Avec un débit de 1 600 mètres cubes par seconde, le fleuve a grimpé de 15 cm par heure. Il faudra plus de temps pour que les eaux ne redescendent, la décrue étant prévue de 10 cm par heure.

Aucune inquiétude à avoir. Cependant, la montée des eaux fait des remous et perturbe parfois ceux qui restent à quai. Ainsi, l'exposition consacrée à Claude Nougaro à l'espace Bazacle (quai Saint-Pierre) dès aujourd'hui, a dû être reportée.

Assez prudents pour la mairie

Régine Lange, adjointe au maire en charge du développement durable, estime que la prévention des risques et inondations en ville est suffisante. « Notre dispositif est très au point. Les risques sur Toulouse sont calculés sur la base de la crue la plus forte. Par ailleurs, nous menons un entretien continu des 16 kilomètres de digues en ville. Depuis janvier, une convention entre la Ville et l'État établit un cofinancement de cet entretien. Plus de 16 millions d'euros vont être engagés dans ce plan digues. »

 

Publié le 08/11/2011 07:41 - Modifié le 08/11/2011 à 10:53 | J.M.

Foix : L'ancien maire Guy Destrem se serait noyé dans l'Arget

La nouvelle s'est répandue hier matin comme une traînée de poudre dans la vallée de la Barguillère et a été largement commentée par les habitants, incrédules : Guy Destrem a disparu de chez lui, dimanche soir. Dans la soirée, une autre nouvelle tombait : un corps qui pourrait être celui de l'élu serrois allait être repêché dans l'Arget à Foix, au niveau du pont proche de la CPAM.

Hier, en début de matinée, les allées et venues des véhicules de gendarmerie et des pompiers n'étaient pas passées inaperçues de la population entre Saint-Pierre-de-Rivière et Serres -sur-Arget. De plus, les gendarmes, commandés par le capitaine Gay, faisaient du porte à porte dans les maisons des hameaux de la Mouline et de la Coupière, à la recherche du moindre indice. Aurait-on vu le disparu ou remarqué quelque chose de suspect ? Hier matin, les premières recherches étaient lancées par la communauté de brigades Foix-La Bastide-de-Sérou avec le soutien des pompiers fuxéens. Deux chiens de recherche, l'un des gendarmes, l'autre des pompiers, avaient été également mis à contribution. L'hélicoptère de Toulouse avait été également sollicité, mais n'avait pu décoller, étant donné les mauvaises conditions atmosphériques que nous connaissons depuis deux jours. Les gendarmes n'écartaient aucune hypothèse, mais celle qui prévalait, hier matin, c'était celle d'une chute accidentelle dans l'Arget, qui coule à quelques mètres à peine de la maison de Guy Destrem.

La rivière, très grossie par les pluies, roulait des eaux limoneuses. Le disparu avait-t-il voulu se rendre compte du danger potentiel d'une crue qui pourrait atteindre la maison ? Un malaise, une glissade, on pouvait tout imaginer. Les gendarmes et les pompiers ont tout examiné ; les barrages ont été passés au peigne fin jusqu'au lac de Labarre, comme les berges de l'Ariège. La puissance du courant et les eaux très fortement teintées gênaient considérablement la tâche des chercheurs, mais c'est ainsi qu'un pompier a découvert le corps, retenu par une souche d'arbre à l'aval du pont. Y aurait-il une autre hypothèse ? Une chemise appartenant au disparu aurait été retrouvée à l'extérieur de la maison. Une agression ? Pour quelle raison ? Les enquêteurs demanderont sans doute une autopsie pour faire la lumière sur les causes de ce drame. De nombreux amis étaient présents, hier matin, pour réconforter son épouse et sa fille ; et hier soir, sur le pont de l'Arget, le président du conseil général était présent, visiblement touché par cette disparition, celle d'un homme qui a marqué l'Ariège.

 

Publié le 08/11/2011 08:39 - Modifié le 08/11/2011 à 11:27 | Thomas Lage

Ariège : moins graves que l'on croyait

L'Arize est sortie elle aussi de son lit à Durban-sur-Arize./DDM F. Demai.

L'Ariège,comme une douzaine d'autres départements, n'a pas été épargnée par les fortes pluies de ces trois derniers jours.

Malgré tout, les dégâts restent infimes.

Plus de 48 heures Pendant deux jours et deux nuits, la pluie n'a cessé de tomber sur l'Ariège. A l'image des événements dans le sud -est de la France, notre département a subi les caprices de la météo.

Si bien que toute la journée d'hier, l'Ariège s'est retrouvé en alerte orange, tant le risque de crues était présent.

Mais alors que depuis hier après-midi l'amélioration est perceptible et le ciel bleu de nouveau presque visible, on peut s'apercevoir que les événements se sont montrés en dessous des prévisions. Malgré tout, le niveau de précipitations est élevé : 50 mm en plaine, 80 à 100 mm sur le piémont, avec un record à 223 mm relevé à Aulus. Après la sécheresse de septembre, les pluies de ces dernières 48 heures rappellent que l'Ariège reste un département « aquatique ».

 

Publié le 08/11/2011 09:24 | La Dépêche du Midi

Saint-Girons (09) : Piégés par les eaux

Suite aux fortes pluies du week-end, le niveau du Salat et ses affluents montait fortement. Hier, au matin, les pompiers saint-gironnais intervenaient pour porter secours à plusieurs usagers de la route en difficulté. D'abord à 6 h 57, sur la RD 3, deux automobilistes coincés sur la rive droite du Salat entre Lacourt et Saint-Girons étaient extraits de leurs véhicules, qui étaient ensuite amarrés. Puis, à 7 h 18, en aval du village de Lacave, sur la RD 134, à la limite avec le département de la Haute-Garonne, c'est le conducteur d'un autobus de transport scolaire, ainsi que deux enfants, bloqués par l'inondation de la chaussée, que les pompiers sortaient de cette situation bien embarrassante. Suite à cet épisode pluvieux, les routes longeant ou accédant à la rive droite du Salat étaient donc interdites à la circulation en plusieurs endroits : Lacave, Roquelaure, quai de Saint-Lizier, pont du Nert./Photo DDM, Jean-Marie Raffanel.

 

Publié le 08/11/2011 08:18 | Christian Vignes

Hautes-Pyrénées : L'accalmie est là

L'Adour, très gros ce week-end, devrait retrouver son cours normal dans le sjours à venir. / Photo DDM, L. Dard.

C'est fini… L'épisode pluvieux de ce week-end est terminé. Un épisode qui a davantage été marqué par la persistance des pluies plutôt que par leur intensité. « Il a plu, quasiment sans discontinuer, pendant près de 60 heures », résume une météorologiste de la station Météo France d'Ossun. « De fait, même si les pluies n'ont pas été violentes, les cumuls sont assez remarquables. Ainsi, à Tarbes, nous avons relevé 47,5 mm d'eau samedi et 25,6 mm dimanche. Mais les chutes les plus importantes ont eu lieu dans le secteur de Saint-Pé-de-Bigorre et Arbéost, où on a relevé, de vendredi à dimanche, un cumul de 173 mm de pluie. Pour situer, il est tombé en trois jours plus que dans tout un mois, puisque la moyenne des précipitations pour un mois d'octobre est, dans ce secteur, de l'ordre de 100 mm. »

Mais cet épisode est maintenant terminé, même si de petites pluies fines peuvent persister localement. En tout cas, la décrue générale est amorcée sur l'ensemble du réseau.

Et elle devrait se poursuivre puisque la fin de semaine promet d'être douce et très ensoleillée, avec des maximales aux alentours de 20° tout le week-end prochain, malgré une petite perturbation peu active, qui devrait traverser la Bigorre dans la matinée de jeudi.

60 centimètres de neige

Il a neigé tout ce week-end en altitude, mais seulement au-dessus de 1.900 m, localement un peu plus bas samedi, mais le redoux dominical l'a rapidement fait fondre. Mais les cumuls de neige sont assez faibles : il est tombé exactement 66 centimètres au plus haut, à la station de mesure de l'Ardiden. Pas encore de quoi skier…

 

Publié le 07/11/2011 20:05 - Modifié à 12:36 | © 2011 AFP

Le Var repasse en alerte orange fortes pluies

Des animaux au milieu d'un champ inondé le 7 novembre 2011 à Roquebrune-sur-Argens Boris Horvat AFP

Le Var, seul département restant en vigilance orange crue du fait d'un risque d'inondations dans la basse vallée de l'Argens, repasse mardi à partir de 16H en vigilance orange orages et fortes pluies en raison d'un nouvel "épisode pluvieux assez intense", indique Météo France.

L'alerte orages et fortes pluies débute mardi à 16H, sa fin étant prévue mercredi à 10H, précise l'organisme.

Selon Météo France, de fortes pluies orageuses sont attendues sur le Var mardi après-midi et dans la nuit de mardi à mercredi.

"Ces orages pourront s'accompagner de fortes intensités proches de 30 à 40 mm/h", selon la même source. "Le cumul de pluies supplémentaires attendues pour cet épisode est de 60 à 80 mm, localement 120 mm sur le littoral, le proche littoral et l'est du département", ajoute l'organisme.

Les vents d'est qui se renforcent sur le Var constituent un "facteur aggravant", pouvant atteindre 80 km/h sur la côte avec des rafales à 100 ou 120 km/h. Dans l'intérieur des terres, les rafales devraient atteindre 80 à 90 km/h.

 

Publié le 07/11/2011 20:05 - Modifié le 08 à 13:36 | © 2011 AFP

Vigilance orange "crue" dans le Var, 350 personnes évacuées

Des sauveteurs secourent des personnes sinistrées à Roquebrune-sur-Argens, le 7 novembre 2011 Boris Horvat AFP

Le préfet du Var a décidé mardi de lancer une nouvelle évacuation préventive de 350 personnes à Fréjus en raison de la remontée du niveau du Reyran, le département restant en alerte orange "crue" après des intempéries qui ont déjà fait cinq morts en France.

Le Var devait également repasser en vigilance orange orages à partir de mardi 16H et jusqu'à mercredi 10H, a indiqué Météo France: de fortes pluies orageuses devaient s'abattre sur le département mardi après-midi et dans la nuit de mardi à mercredi, aggravées par des vents d'est qui se renforcent.

A Fréjus, une évacuation préventive de résidents a eu lieu dans le secteur du Pigeonnier, a précisé la préfecture. Ce quartier avait déjà été évacué préventivement dimanche soir.

Au total les intempéries des derniers jours ont fait cinq morts. Samedi, un SDF allemand de 51 ans avait été retrouvé mort au bord de l'Hérault, après avoir été emporté la veille par les eaux du fleuve en crue. Dans la nuit de samedi à dimanche, un couple de personnes âgées était mort intoxiqué au monoxyde de carbone dans une cave à Bagnols-en-Forêt (Var) alors qu'il s'activait autour d'une moto-pompe pour vider sa cave inondée.

En Ariège, un sexagénaire porté disparu a été retrouvé mort lundi soir sur un îlot de l'Arget en crue, tout près de Foix. Il était allé dimanche surveiller le débit de la rivière en crue.

Une femme d'une cinquantaine d'années a en outre été emportée lundi matin par les flots de la Têt près de Perpignan alors qu'elle tentait d'emprunter un passage à gué fermé en raison des crues. Son corps a été retrouvé mardi à 11h00 à 150 m en aval, selon la gendarmerie.

Par ailleurs depuis jeudi, quatre cadavres de personnes non identifiées ont été rejetés sur des plages varoises par la mer secouée par une tempête de vent d'Est. Les gendarmes explorent, entre autres, la piste de corps qui auraient dérivé depuis l'Italie, portés par les courants ligures.

Dans le Var, près de 480 foyers restaient privés d'électricité mardi dans l'est du département.

A Barjols, Brue-Auriac, Cabasse, Seillons-Source-d'Argens et une partie du Muy, des problèmes d'approvisionnement en eau potable ont conduit les municipalités à mettre en place un dispositif de distribution de bouteilles.

L'attention des secours se portait par ailleurs sur le secteur de Grimaud et Cogolin.

Selon la préfecture, depuis mardi à deux heures du matin, il est tombé de 50 à 70 mm sur le secteur de Grimaud, Cogolin et Collobrières, 50 mm sur la presqu'île de Giens et 30 mm sur le reste de la côte.

Conséquences de ce nouvel épisode pluvieux : la Giscle dans le secteur de Cogolin, Grimaud et le golfe de Saint-Tropez a débordé et le niveau du Gapeau est à la hausse, à la limite du niveau jaune. Le Riautor a également débordé au niveau du Luc où un hélicoptère de la Sécurité civile est intervenu mardi matin pour hélitreuiller un automobiliste en difficulté.

La vigilance est également requise pour les cours d'eau de La Môle, l'Aille dans le secteur de Vidauban et la Narturby au Muy.

L'Argens en revanche est rentré dans son lit, après avoir inondé de vastes zones, et son niveau, à la baisse, était de 4,40 m à 06H00 en dépit de 10 à 20 mm de précipitations.

Sur le littoral, la préfecture maritime de la Méditerranée appelle à la prudence en mer après avoir coordonné, "malgré les nombreux appels à la vigilance", "une dizaine d'opérations de sauvetage impliquant des kitesurfeurs sur les côtes méditerranéennes", qui "se sont heureusement bien terminées".

Dans les Alpes-Maritimes, la route du bord de mer entre Antibes et Villeneuve-Loubet était coupée mardi dans les deux sens en raison d'un coup de mer.

 

08/11/2011, 06 h 00 | YAN BARRY | midilibre.fr

Gard : Un épisode cévenol exceptionnel

Survol des Gardon en hélicoptère vendredi dernier. (Photo STÉPHANE BARBIER)

Les épisodes pluvio-orageux de la semaine dernière feront date et seront étudiés de très près par les services de Météo France. C’est la première analyse livrée hier par le délégué départemental Stéphane Roos. "Nous comptons une dizaine de mécanismes qui entraînent un épisode pluvio-orageux. La semaine dernière, on en a eu un florilège, soit quatre ou cinq. Parfois à des endroits rapprochés, on a pu avoir deux phénomènes différents. C’est très rare !" Selon Météo France, ce genre d’épisode cévenol a été relevé il y a quinze ans.

Les hauteurs de précipitations ont également donné le vertige. Ainsi, le climatologue du centre départemental de Météo France a relevé, pour la semaine du 1er au 6 novembre, 211 millimètres à Nîmes "où il a davantage plu à l’Ouest qu’à l’Est", selon la Ville, 138 mm à Aigues-Mortes, 405 mm à Saint-Jean-du-Gard, 160 mm dans le Sommiérois, entre 150 et 250 mm dans le bassin alésien, 302 mm à Générargues, 214 mm à Chusclan.

Les cumuls les plus importants ont été enregistrés sur les hauteurs cévenoles avec le chiffre astronomique de 936 mm à Valleraugue, qui a essuyé 380 mm en 24 heures pour la seule journée du 3 novembre (et 30 cm d’eau dans plusieurs commerces inondés). A l’Aigoual, 559 mm ont été relevés la semaine dernière, 560 mm à Génolhac sur les pentes du Mont Lozère, 450 mm à La Grand-Combe, les communes gardoises les plus arrosées.

Grâce à l’accalmie d’hier, la décrue des cours d’eau s’est bien amorcée avant un nouvel épisode pluvieux attendu dès aujourd’hui "avec des précipitations bien en dessous de ce qu’on a connu ces derniers jours", avoue-t-on à Météo France. Les orages de demain et jeudi prévus sur le littoral n’ont pas de quoi inquiéter les prévisionnistes. Ouf !

 

Le 8/11/2011 à 12h33 par Laure Moysset | lindependant.fr

Néfiach (66) : Le corps de la femme emportée par la Têt retrouvé ce matin

Dès l'alerte donnée, les gens du village se sont rassemblés aux abords du passage à gué. © Photos Philippe Rouah

Mise à jour 12h30 : Le corps de la femme emportée hier par la Têt a été retrouvé en fin de matinée à une centaine de mètre du passage à gué où elle a été emportée par les eaux.

Il était environ 8 h 30 quand un homme, d'environ 45 ans, son fils de 12 ans, et sa compagne, d'une cinquantaine d'années, domiciliés à Bélesta se rendaient à pied à Néfiach. Selon les premiers éléments, ils accompagnaient le petit garçon jusqu'à un institut de rééducation pour les jeunes enfants. Arrivés à hauteur de la route traversant la Têt, reliant Corneilla-la-Rivière jusqu'au centre du village de Néfiach, la chaussée était recouverte par la rivière déchaînée par les intempéries de ces derniers jours et la montée des eaux enregistrée depuis dimanche midi. Pourtant, malgré le danger, et ceux qui, selon les témoignages, auraient tenté de les dissuader, la famille a décidé de s'y aventurer...

Il plonge pour tenter de la secourir

Le père aurait alors pris l'enfant sur ses épaules, suivant sa concubine. Il aura suffi de quelques secondes. La compagne a été brutalement emportée par les eaux et a disparu dans les tourbillons et le tumulte. Le petit garçon effrayé a sauté des épaules de son père et a regagné la terre ferme partant en courant. Indemne. Le père s'est, lui, aussitôt déshabillé et a plongé pour tenter désespérément de porter secours à son amie. C'est à ce moment-là qu'un cri s'est fait entendre. Un habitant qui était venu scruter le niveau de l'eau a aperçu la scène, s'est précipité à la mairie pour donner l'alerte. Des employés municipaux ont accouru, tandis que les pompiers et les services de gendarmerie étaient dépêchés sur les lieux, et ont réussi à récupérer le père. Sain et sauf, mais extrêmement choqué tout comme son fils. Tous deux ont été recueillis, puis évacués vers l'hôpital de Perpignan afin d'être pris en charge psychologiquement.

Des conditions très dangereuses

Dans un même temps, des moyens importants étaient engagés pour retrouver la disparue. Les militaires ont procédé à des fouilles sur les berges. Des plongeurs ont été appelés pour sonder la Têt et braver le courant, dans des conditions très périlleuses. De même, l'hélicoptère Dragon 66 de la sécurité civile qui a effectué plusieurs survols de la rivière, épiant le moindre recoin. En vain... En début d'après-midi, les recherches ont été interrompues temporairement au vu du danger généré par un débit trop élevé des eaux. Les vannes du barrage de Vinça ont d'ailleurs été fermées pour faire baisser le niveau de la rivière. En fin d'après-midi, une vingtaine de militaires étaient toujours mobilisés pour reprendre et poursuivre le quadrillage du secteur au sol jusqu'à la nuit noire. La malheureuse gisait à une centaine de mètre du lieu du drame.

 

06h00 | Mis à jour 07h35 | Jean-Jacques Nicomette sudouest.fr

Béarn : après le déluge, les éboulements en montagne

Les pluies tombées ce week-end ont mis à mal plusieurs routes de montagne.

La route de la Pierre-Saint-Martin ensevelie. Photo DAVID Le Déodic

Lundi, après les trombes d'eau tombées pendant quarante-huit heures sur le département, la situation est redevenue normale dans les Pyrénées-Atlantiques. L'alerte vigilance orange, qui avait été déclenchée en raison des pluies, était levée depuis la veille.

Les rivières Adour et Saison, ainsi que le gave d'Oloron, gonflées par les précipitations, ont également amorcé leur décrue. Il était temps. Dans la seule commune de Laruns, 208 litres d'eau par mètre carré sont tombés au cours du week-end.

Plusieurs routes, recouvertes d'amas de terre et de cailloux, sont toutefois restées fermées à la circulation dans les secteurs de montagne. En vallée d'Ossau par exemple, où la montée au col de Marie-Blanque, réputé pour les habitudes qu'y a prises le Tour de France, était interdite hier. Ou encore entre Castet et Aste-Béon, où les chutes de roches sont fréquentes.

Les éboulements les plus spectaculaires sont survenus dans la vallée d'Aspe. Miné par les nombreuses sources que la pluie a fait apparaître, le sol argileux très meuble qui recouvre les flancs de la montagne s'est effondré par endroits.

Coupés du monde

Cela a été le cas à Osse-en-Aspe, où un itinéraire touristique menant à la station de la Pierre-Saint-Martin a été coupé. Un éboulement d'autant plus gênant que cet axe est également utilisé pour l'exploitation de la forêt d'Issaux, l'une des plus importantes du département.

Quelques kilomètres plus loin, des glissements de terrain, longs de plusieurs centaines de mètres, ont aussi été constatés sur la route menant au col d'Ichère, de part et d'autre d'un hameau où habitent une trentaine de personnes.

Certains éboulements ont été provoqués par la chute de troncs d'arbres déracinés venus encombrer le lit des torrents et constituer des embâcles aux effets redoutables. L'eau, chargée d'innombrables gravats, a alors dévalé les pentes pour submerger la chaussée.

Des travaux de déblaiement ont été engagés par les services du Conseil général. Compte tenu de l'ampleur de la tâche, il a fallu attendre la fin de journée, hier, pour voir l'une des routes menant au hameau d'Ichère, coupé du monde, commencer à être dégagée.

À la nuit tombée, la D 132, qui relie Arette à la Pierre-Saint-Martin, restait elle aussi coupée : effondrée sur plusieurs mètres et recouverte un peu plus loin par des masses de bois, de boue et de cailloux. Les engins de travaux publics ne cessaient de s'y activer.

 

06h00 | Mis à jour 07h39 | JEAN-JACQUES NICOMETTE | sudouest.fr

Après le déluge, les éboulements : un hameau du Béarn était coupé du monde

Ravinées par l'eau de pluie, les pentes dévalent sur les routes. Inéluctable.

Entre Lourdios et Ichère, le torrent a tout emporté ( Le Deodic David)

A Osse-en-Aspe, on a toujours pris l'habitude d'écouter les anciens. C'est la raison pour laquelle, lorsqu'il a reçu sur son téléphone portable un message de la préfecture qui l'alertait de risques d'inondations, Pierre Isson, son maire n'a pas été surpris. Et il a tout de suite su où aller jeter un œil, pour vérifier les dangers présentés par la montée des eaux.

Traversée par le Larricq, un torrent dont la colère peut s'avérer redoutable, sa commune n'a pas oublié la « crue du siècle » survenue en 1976. Le gave avait « mangé » - c'est-à-dire arraché - la terre qui recouvrait les trois quarts du terrain de sport, mais aussi celle de surfaces agricoles.

Des dégâts que le village a mis très longtemps à réparer. « Grâce à des apports de terre, on a réussi à regagner des terres sur le gave. Mais surtout, un travail intelligent a été mené par les entreprises chargées de la protection des berges. »

« Elles ont recueilli les arbres déracinés qui étaient charriés par le torrent en provenance de la haute vallée. Elles les ont placés, branches emmêlées le long des berges, puis recouverts d'enrochements, en observant une pente douce. »

Des terrains très meubles

Ces travaux, soutenus par le Conseil général, ont été complétés par une amélioration de l'écoulement du gave d'Aspe. « Ses berges ont été nettoyées par les communes. Même si cette tache incombe normalement aux propriétaires riverains. En raison des travaux de la déviation, le pont d'Osse, qui possédait plusieurs piles, a aussi été refait. Les embâcles ne s'y accumuslent plus. »

Reste le problème posé par les routes, et les éboulements qu'elles peuvent subir en cas de fortes pluies. « Des dizaines de sources, habituellement taries, apparaissent sur les flancs de la montagne. Elles ravinent le sol qui est constitué de terrains argileux très meubles. On retrouve également ce problème lorsque d'importantes fontes de neige se produisent, avec un vent du sud qui adoucit les températures. »

Le travail de sape effectué par l'eau, qui se charge de boue, de roches et de troncs, est alors très efficace. Des tonnes de gravats peuvent être déplacées comme une boule sur un tapis de billard. Sans parler des dégâts provoqués aux routes par le courant qui dévale les pentes.

Pierre Isson - qui a vu ce week-end la route menant d'Osse à La Pierre-Saint-Martin être recouverte par une masse argileuse de dizaines de tonnes en veut pour preuve les ravines creusées quelques centaines de mètres plus bas dans la chaussée. Comme si d'énormes griffes avaient labouré la chaussée. Spectaculaire.

Mais rien qui n'impressionne pour autant les gens du pays. « On a l'habitude, et on connaît les endroits où cela se produit. Parce que, ici, de tout temps, l'homme a su observer la nature. »

Le hameau d'Ichère coupé du monde

Coupé du monde depuis dimanche, le hameau a dû attendre l'arrivée des engins de déblaiement.

« Il nous reste un peu de confit et du pain. » Jean-Pierre Chourrout-Pourtalet, le maire de Sarrance, gardait le sens de l'humour en évoquant la situation dans laquelle s'est retrouvée ce week-end la trentaine de personnes, lui compris, qui habite le hameau d'Ichère.

Bloqués par les éboulements survenus sur les routes, de part et d'autre de ce quartier, les habitants n'ont pu commencer à entrevoir leur « libération » qu'hier, en fin de journée.

Du côté de Sarrance, un flanc de montagne rongé par la pluie s'est en effet décroché au niveau du quartier Serrote. La terre, qui a tout emporté sur son passage, a dévalé la pente sur quelques centaines de mètres. « Dimanche, lors que je suis parti traire mes vaches, je me suis aperçu que la route menant au col avait été recouverte, ainsi que le chemin d'accès à ma ferme. J'ai dégagé ce dernier en une heure avec mon tracteur » raconte Alain Pauly, un agriculteur.

Même scénario à l'Est où des troncs d'arbres déracinés sont tombés dans le lit du torrent qui passe sous la route menant à Ichère. Bouché par les embâcles, l'aqueduc n'a plus laissé l'eau s'écouler. Le torrent est donc monté sur la chaussée. Tout en charriant avec lui des tonnes de bois et de terre.

Pressés de toutes parts, les services du Conseil général ont fait appel à une entreprise privée. Hier soir, ses engins étaient encore à l'œuvre. Quant aux habitants du hameau, qui avaient toujours de l'électricité et pouvaient se servir de leurs portables, ils ont dû prendre leur mal en patience.

Page réalisée à partir des sites ladepeche.fr / midilibre.fr / lindependant.fr / sudouest.fr

Élévation du niveau de la garonne à Toulouse, à la suite des épisodes pluvieux du weekend - Auteur : ©DDM - XAVIER DE FENOYL


 

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