Puycelsi, un village haut perché
Puycelsi, un village haut perché
Publié le 19/02/2024 | La Dépêche du Midi | Alizée Grides
Le Tarn vu du ciel :
Puycelsi, un village haut perché
Puycelsi est perché à presque 100 mètres de haut / DDM, Alizée Grides
Situé à l'ouest du département, Puycelsi est perché sur une bute de presque 100 mètres de haut. Surplombant la forêt de Grésigne, il est aujourd'hui le témoin d'une histoire parfois tumultueuse.
Situé entre Albi et Montauban, Puycelsi est un village dont l'histoire remonte à des siècles. Perché à presque 100 mètres, il offre une vue imprenable sur les Pyrénées. Retour sur son passé mouvementé.
Perché au sommet d'un piton rocheux surplombant la vallée de la Vère, le village de Puycelsi est une bastide débordant de charme / DDM, Marie-Pierre Volle
Un haut lieu d'histoire
Les lieux auraient été occupés dès la préhistoire, puis par les Celtes et les Romains. Il subsiste encore aujourd'hui des traces de leurs passages. "On est sur une butte composée de trois côtés, explique Louis Torrijos, retraité et habitant du village. Deux d'entre elles tombent à pic sur presque 90 mètres." C’est cet emplacement, haut perché, qui fait la force du village.
La construction telle qu'on la connaît, débute en l'an 1000, soit deux siècles avant celle de Cordes-sur-Ciel et Castelnau-de-Montmiral. Fondés par les moines bénédictins d'Aurillac, ils venaient pour évangéliser la région. "Ici, les habitants étaient catholiques tandis que de dans le Tarn-et-Garonne vivaient les huguenots", souligne Louis Torrijos.
Le village tient son nom du toponyme latin «podio celso», «podium» signifiant «colline» et «celsus» signifiant «élevé» / DDM, Marie-Pierre Volle
À l'aube des guerres de Religion, la peur envahit l’abbaye. Les moines décident alors de passer un accord avec les comtes de Toulouse. "Ce sont eux qui construisent le château qui prenait place sur l'actuel parking et qui fortifient le village", contextualise le féru d'histoire.
Pour éviter d'être assiégé, des remparts sont donc érigés tout autour. "La zone sud de Puycelsi, partie la plus basse, est la moins protégée du fait de sa facilité d'accès", précise-t-il.
Son emplacement stratégique en fait un village convoité par les assaillants. "Le siège le plus important reste celui de Simon de Montfort. Il voulait s'approprier les terres qui appartenaient au comte de Toulouse Raymond IV", rappelle Louis Torrijos.
Le village a obtenu le label "Les Plus Beaux Villages de France" / DDM, Marie-Pierre Volle
Arrivé une première fois durant la croisade des Albigeois, en 1211, Simon de Montfort avait trouvé un village vide. Les habitants, alertés de sa venue, s'étaient cachés dans la forêt de Grésigne.
Mais en 1213, il revient et le village connaît alors un de ses uniques sièges. En 1229, le sort du château est scellé par les traités de Meaux : son démantèlement est amorcé.
Le village se développe alors jusqu'à la Révolution, vivant des métiers du bois, portés par la forêt de Grésigne mais aussi de l'agriculture.
"À un moment, des minerais de fer étaient extraits pour être revendu à Vère. Mais par manque de rentabilité, les carrières ont vite été abandonnées", regrette l'enfant du village.
La balade est agréable dans les petites rues sinueuses du village, aux murs de pierre marqués par des touches de verdure / DDM
Un village vivant
Pour réaménager les lieux, le château signe son démantèlement complet. "En 1831 la mairie rachète le terrain et déblaye les vestiges restant. La route d'accès, empruntée, aujourd'hui est alors édifiée", explique Louis Torrijos.
Le village devient le chef-lieu de commune et reste jusqu'en 1850 un lieu prospère de presque 800 habitants." Malgré la taille du village, il y avait dans certaines rues jusqu'à 12 familles."
La Première Guerre porte un coup à la commune. "150 jeunes sont partis au front. Peu son revenu. Ça a été une catastrophe humaine", déplore le guide.
Ce petit village, rendu exsangue par l'exode rural, a été entièrement restauré par des résidents secondaires dans les années 60 / DDM, Marie-Pierre Volle
Quasiment abandonné dans les années 1950, le village renaît grâce aux résidents secondaires qui remettent en état la plupart de ses maisons.
"Beaucoup d'Anglais voulaient acheter des maisons en pierre dans le coin, ils ont alors commencé à tout retaper. Il y a d’ailleurs 17 nationalités différentes représentées à Puycelsi et ses alentours", sourit Louis Torrijos.
Aujourd’hui la quasi-totalité des maisons sont restaurées. Puycelsi est un village qui a su garder son naturel et son authenticité.
Le village est aujourd'hui prisé des touristes / DDM, Alizée Grides
Puycelsi (81) / larousse.fr
Puycelsi, une forteresse aux 800 m de remparts / DDM, Emilie Cayre
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