Aquarium Oniria, Canet en Roussilon

6/9/2024

  Aquarium Oniria, Canet en Roussilon  

Publié le 08/08/2024 | L'indépendant |  Yannis Richard--Olive

Oniria fête son millionième visiteur à Canet-en-Roussilon :
Plongée au coeur d'un aquarium pas comme les autres



De l’ascension du Canigou aux profondeurs méditerranéennes, Oniria offre un voyage à travers le cycle de l’eau et la biodiversité. / Ind, Aline Morcillo

L’aquarium Oniria, sur le port de Canet-en-Roussillon, célébre ce vendredi 9 août son millionième visiteur après seulement trois ans d’existence. Avec plus de 300 000 entrées par an, Oniria est devenu l’incontournable aquarium d'Occitanie. Immersion.

Radiographie d’un succès. L’aquarium Oniria, emblème du port de Canet, fête ce vendredi son millionième visiteur après seulement trois ans d’ouverture.  Avec plus de 300 000 entrées par an, l'aquarium est devenu le premier établissement touristique payant des Pyrénées-Orientales, loin devant Ecozonia, le parc animalier de Cases-de-Pène.

Pour Valérie Loctin, directrice générale d'Oniria et de Sillages, la société publique locale à l’origine du projet, "l’aquarium est un énorme succès."  La structure a coûté pas moins de 20 millions d’euros. "Mais pas un seul centime n’a été demandé aux Canétois." La Région et Perpignan Méditerranée Métropole ont subventionné le projet à hauteur d’un million d’euros chacune, les 18 millions restants sont assumés par Sillages.


Valérie Loctin, Patrick Masanet et Jessica Cobos sur les premières marches du Canigou dans Oniria Aline Morcillo 

Patrick Masanet, directeur scientifique et technique d’Oniria, ancien conservateur de l'aquarium de Canet-en-Roussillon depuis 1986, évoque la recette du succès. "On a un gros succès, parce qu’on a un concept, on raconte une histoire !" Effectivement, Oniria séduit par sa particularité : un aquarium "hyper-immersif" où le visiteur se glisse dans la peau d’une goutte d'eau qui part du Canigou pour se jeter dans la Méditerranée. 

Très peu d’aquariums sont pensés autour d’une thématique. L’arrivée de deux requins taureaux dans le grand bassin de l’aquarium depuis un an a également fait sensation, nécessitant des aménagements tels qu’une passerelle construite début août pour mieux s’occuper des deux requins.


Un espace familial par tout temps puisque l’aquarium se veut ludique avec des animations 3D et des QR codes. Aline Morcillo 

Le mâle et la femelle, âgés de 7 et 4 ans respectivement, constituent le clou du spectacle proposé par Oniria. Mais ces deux requins sont surtout le fruit des nombreuses collaborations, comme celle avec l’Institut CRIOBE, laboratoire de recherche scientifique sur les récifs coralliens. Patrick Masanet évoque donc un véritable "pôle de compétence" mis en musique par les 25 collaborateurs qui composent l’équipe d’Oniria.

La visite d’Oniria, une balade hyperimmersive
Oniria, s’étendant sur 3500 m², accueille 650 espèces pour des milliers d’individus, que Patrick Masanet connaît tous : "Pour moi, ils sont comme mes enfants. La raie la plus vieille est née en 1986, et je l’ai vue bébé."


Découvrir le charme de l'Aquarium de Canet / Ind, Olivier Got

Surprise, l’ascension du Canigou en miniature est proposée pour débuter. La croix emblématique est reproduite avec sa table d’orientation. C’est là, en pleine immersion sur la pointe du mythique sommet catalan, que débute la visite. Elle commence par une immersion complète avec la mise en place des trois formes de l’eau : brume au sol, bloc de glace au mur, eau qui ruisselle.

Ensuite, on passe de 2784 mètres d’altitude au sommet du Canigou aux sources de la rivière du Cady à 2350 mètres. Un voyage fictif imaginé par Patrick Masanet "en fonction du tracé de la goutte, pour comprendre le cycle de l’eau et pour mettre en valeur l’importance des rivières et des forêts." En passant devant les cascades du Caly, reproduites à l’identique, les premiers aquariums apparaissent.


Les poissons d’eau douce dans les premiers aquariums au début de la visite. Aline Morcillo 

Dedans, des espèces d’eau douce locales que l’on peut retrouver dans les rivières de Cerdagne et Capcir. Une mise à l’honneur voulue par le directeur scientifique et technique d’Oniria, qui est allé jusqu’à reproduire les fonds marins de chaque bac, comme le fond de l’étang de Canet et ses espèces représentatives. 

Le but d’Oniria est de "faire connaître une histoire locale tout en utilisant le moins d’artifice possible." Patrick Masanet évoque notamment "l’utilisation de la lumière naturelle pour créer une sensation d’ouverture à la nature." Au cours de la descente dans les profondeurs, on retrouve d’autres sites locaux reproduits à l’identique, comme la baie de Paulilles, le Cap Oullestrel ou les criques de Cadaqués.

"Les gens viennent pour le face-à-face avec les requins"


Descente en profondeur à la rencontre de nouvelles espèces marines. Aline Morcillo 

Puis, en passant Gibraltar, on entre dans la zone jusqu’à moins 3 000 m, "la descente vers les grands fonds". Le public découvre alors les spécimens des très grandes profondeurs. L’immersion continue avec les salles du plancher océanique et des grottes sous-marines, séparées par une simulation de tremblement de terre proposée aux visiteurs.

C’est là, en sortant de ces grottes, qu’on tombe sur un orage tropical et découvre l’une des plus grandes salles de l’aquarium, la "forêt tropicale". Ici, un air plus lourd et plus humide plonge directement dans les grandes forêts d’Amérique du Sud. Lianes pendantes, plantes aux feuilles gigantesques, grands poissons prédateurs... Sans oublier l'aquarium des piranhas qui attire tous les regards.

Certaines salles sont atypiques, comme celles regroupant les poissons mortels pour l’homme ou encore les poissons sans yeux, les "Astyanax mexicanus" !


De l’ascension du Canigou aux profondeurs méditerranéennes, Oniria offre un voyage à travers le cycle de l’eau et la biodiversité. Aline Morcillo 

Enfin, le grand final, pour lequel une grande partie des visiteurs se rend à Oniria : le bassin des requins. Deux requins taureaux et quatre requins gris mènent un ballet majestueux devant les yeux ébahis des visiteurs. Patrick Masanet déclare que "les gens viennent pour le face-à-face avec les requins, puisque c’est une espèce qui impressionne."

À suivre, l’espace des récifs coralliens où des couleurs fluorescentes s’entrelacent. Mais ici, aucun prélèvement dans la nature n’a été fait. Les coraux sont issus de souches datant des années 1980, et Oniria lutte pour leur préservation et l’étude contre leur blanchissement. Dans le même esprit, l’aquarium du port de Canet a servi de refuge pour de nombreux poissons. Patrick Masanet évoque "une petite arche de Noé" puisque pour certains bacs, "les poissons sont à 95 % des dons de particuliers."


La salle des temps préhistoriques impressionne et retrace l’histoire de la vie sur terre. Aline Morcillo 

S’ensuivent la salle des temps préhistoriques, puis celle des brumes marines où l’on revient à l’état premier de l’eau. L’avant-dernier espace est celui de "l’eau et les hommes", où sont exposées des maquettes de plusieurs bateaux.


Fin du parcours d’Oniria par une sensibilisation à la préservation de l’eau dans la salle " Un monde sans eau". Aline Morcillo 

Tout ce spectacle se termine par une sensibilisation sur la valeur de l’eau. Pour Patrick Masanet, "les civilisations ont toujours vécu autour de l’eau, et elle est primordiale à la vie." L’espace "Un monde sans eau" accueille plusieurs espèces d’animaux désertiques, où le directeur scientifique et technique d’Oniria insiste sur la valeur de l’eau et les "catastrophes produites par l’homme, comme la déforestation, qui est terrible puisqu’elle impacte aussi le milieu aquatique."

La visite d’Oniria se termine par une seule et unique phrase :
"L’eau est la force motrice de toute la nature", signée Léonard de Vinci.


à Oniria, le grand plongeon dans les entrailles des fonds marins / Ind, Nicolas Parent

De l’eau pompée directement dans la mer pour l’aquarium :
"Un procédé durable qui supprime toutes nos contraintes"


Depuis la fin des travaux le 15 mars 2024 et au terme d’un chantier coûtant 498 500 €, Oniria a innové en utilisant une technologie de drainage des plages, développée par l’entreprise Ecoplage, pour alimenter ses bassins en eau de mer de "très haute, voire d’excellente qualité", selon Patrick Masanet, directeur scientifique et technique d’Oniria.

Initialement conçue pour la thalassothérapie et pour lutter contre l’érosion des plages sur le pourtour atlantique, cette technologie a été adaptée par l’aquarium et Ecoplage pour fournir à 100 % les besoins en eau salée d’Oniria.


La raie, quarante ans et encore maman. / Ind, Nicolas Parent

Le système breveté fonctionne grâce à l’installation de drains sous la plage, reliés à une station de pompage. L’eau de mer s’infiltre à travers le sable et est naturellement filtrée sur une longueur de 265 mètres.

En plus de l’approvisionnement en eau de mer, Oniria utilise des pompes à chaleur pour réguler la température de ses bassins et de ses espaces intérieurs. Les différents bassins peuvent donc être chauffés ou refroidis selon les besoins des espèces présentes, qu’il s’agisse de poissons, de coraux ou d’invertébrés. Patrick Masanet déclare que "quand on chauffe la jungle en hiver, c’est grâce à l’eau de mer !"

Le recours à cette technologie novatrice met en lumière l’engagement d’Oniria pour des solutions écologiques et durables. Pour le directeur scientifique et technique d’Oniria, "cette installation est propre et, à part l’électricité dépensée pour les pompes à chaleur, ni fioul ni pétrole n’est utilisé." Il évoque "un procédé durable qui supprime toutes nos contraintes".


Poisson chirurgien / Ind, Nicolas Parent


Canet, Pyrénées-Orientales


Le requin gris aime les eaux tempérées et tropicales de plus de 23° / Ind
 

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