Libération du Tarn : Forêt de la Grésigne

12/8/2024

  La Libération du Tarn - Série 3/8  





Libération du Tarn : Forêt de la Grésigne


Publié le 28/07/2024  | La Dépêche du Midi |  R.B. - J.A.L.

Dans la forêt de la Grésigne,
le Gaillacois prend le maquis



Le fameux maquis Vendôme / DDM

Dans le cadre de notre série sur les 80 ans de la Libération du Tarn, gros plan sur Gaillac, petite ville tranquille quand la Wehrmacht déferle sur la France en 1940. Des femmes et des hommes se lèvent contre le pétainisme et l’occupant.

"Il y a 2 500 réfugiés sur la commune, et le maire, Jean Calvet trouve 600 lits pour les loger à la va-vite. S’y ajoutent les 2 000 Belges qu’on a entassés au camp de Brens, qui ne comptait que 600 places", indique, dans nos colonnes, un historien, le 2 juillet 2009.


Groupe de réfugiés dans un clocher d'église (illustration/

Mais, dès les premiers jours de l’armistice, alors que bon nombre sombre dans la collaboration, rue de Pouille, à Gaillac, germent les premières graines de la résistance. Stanislas Camus en donne un formidable exemple.

Démobilisé après la débâcle de l’armée française, il retrouve son métier d’électricien auto. "Farouchement anti-allemand, il n’acceptait pas l’armistice", note Bernard Charles dans son livre "La résistance dans le Gaillacois", paru en 2009 aux éditions Delga.


Le camp de Brens en 1940: haut-lieu de mémoire sur une tragédie humaine au cœur des années noires. / DDM

Dignité, insoumission et subversion
"Son atelier, fut dès 40, un point de rencontre où les mêmes retrouvaient les mêmes pour démêler le réel à la lumière de Radio Londres." Douze habitants de cette rue entreront dans le combat contre l’envahisseur. À cette date, dans l’ouest du Tarn, il en fallait du courage et une détermination sans borne pour se dresser contre l’ordre établi.

Ce territoire comptait deux camps d’internement : un à Brens qui sert de centre d’accueil pour Juives d’origine étrangère, l’autre à Saint-Sulpice pour les étrangers indésirables et les Français antinationaux. "Communistes et Gaullistes étaient synonymes de résistants et de Français indignes", rappelle Bernard Charles.


Camp de Saint-Sulpice pendant les années 39-45 / DDM

Ce petit ruisseau, né dans un quartier Gaillacois, charrie dignité, insoumission et subversion. Il rejoindra tout au long de ces années de plomb d’autres courants de révolte. "La Résistance, dans la région de Gaillac, a été créée par "Cécilien" (Lucien Flour) en fin 42", lit-on dans les archives militaires.

"Il s’appuya sur des hommes résolus et établit un ensemble de ramifications et de groupes : Cadalen, Lisle-sur-Tarn, Campagnac, Parisot, Cordes, Montans, Castelnau de Montmiral, Salvagnac."


Maquis de Grésigne à Fontauzits

Naissance du premier maquis du Gaillacois
Lucien Flour, hiver 42-43, choisit la Grésigne pour y cacher les personnes en danger. Un lieu reculé en pleine forêt : "situé sur un léger promontoire, l’emplacement domine la montée rectiligne du chemin forestier. De là s’échappent deux sentiers sinueux qui permettent de s’enfuir", décrit Bernard Charles.

Le premier maquis du Gaillacois vient de naître. Noël Richard, charbonnier à Vaour, cède deux roulottes. Des baraques sont construites pour accueillir réfractaires au STO, déserteurs alsaciens refusant d’être incorporés dans l’armée allemande, paysans, ouvriers et étudiants. Il faut un chef pour structurer ce groupe.


Pierre Vandeven (Vendôme) chef du maquis du gaillacois.

Ce sera Pierre Vandeven, alias Vendôme. Traqué par la Gestapo, cet ancien membre de l’armée secrète à Montauban, arrive en 1943 à Gaillac. "Je compris qui était Vendôme, la clarté de ses vues, son esprit de décision, sa vaillance, mais surtout son humanité profonde et toute sa bonté", écrira, en février 1946, l’abbé Rousseau. 

Le maquis de la Grésigne prendra le nom de Vendôme, salué ainsi, le 20 août 44 par Roger Navarrot, résistant de la première heure, dans la salle de l’hôtel de ville de Gaillac : "Gaillacois, si nous pouvons aujourd’hui être réunis ici, c’est à lui que vous le devez".


Renée Taillefer décorée par Vendôme alias Pierre Vandeven.

  Vabre : Inauguration du Jardin des Justes parmi les Nations  
  Mercredi 13 août à partir de 8h  

 

Partagez sur les réseaux sociaux

Catégories

Autres publications pouvant vous intéresser :

Commentaires :

Laisser un commentaire
Aucun commentaire n'a été laissé pour le moment... Soyez le premier !
 



Créer un site
Créer un site