La Bambouseraie d'Anduze (30)

16/6/2024


Publié le 23/06/2023 | Midi Libre |  Arnaud Boucomont

Anduze : la Bambouseraie,
une île exotique en Cévennes



La Bambouseraie (ici au premier plan le Vallon du Dragon, d'inspiration japonisante)  / ML, Alexis Béthune

Le site, étonnant, mêle des arbres d’Amérique et d’Asie sur quinze hectares, depuis 1856.

Dépaysé, vous l’êtes en pénétrant par la “porte des Cévennes”, le surnom d’Anduze. Vous n’êtes qu’aux pieds du massif, dans une vallée encaissée qui contemple l’altitude. Mais les falaises, le village et les mas en pierre donnent déjà le la. Bienvenue en Cévennes !

Dépaysé, vous le serez. Mais un peu plus encore en franchissant d’autres portes, celles de la Bambouseraie. Entre Anduze et Générargues, c’est comme si une île exotique s’était glissée le long du Gardon.



Un havre de paix pas commun, bien caché. Une quinzaine d’hectares peuplés de séquoias de quarante mètres de haut, de ginkgos biloba, de cyprès de Lawson, de cryptomérias, de davidias, de pins wollemi, de lotus… et de bambous, bien sûr.

La Chine, le Japon et l’Amérique réunis dans un même espace. Le tout baigné par le chant des oiseaux abrités par les arbres.


220 espèces de bambous en tout. / ML

On doit cette incongruité folle à un homme, Eugène Mazel, qui avait hérité de la fortune de son oncle négociant en épices. En 1856, passionné de botanique et de sciences naturelles, Mazel achète une trentaine d’hectares à Générargues. Il y plante des arbres d’autres contrées. Il s’y ruine.

La propriété est rachetée par un Sétois, Joseph Nègre, pour son fils Gaston. Lequel transmettra la propriété à son fils Maurice qui, avec sa femme Janine, ouvrira le domaine au public en 1953. C’est leur fille, Muriel, qui a poursuivi l’aventure (avec son mari Yves Crouzet, avant de divorcer).

Elle est toujours présidente de ce qui est devenu une véritable entreprise. Et sa fille Valentine Crouzet, 39 ans, directrice générale depuis trois ans, reprend désormais le flambeau.


Le Vallon du Dragon, ses lotus et son pavillon. / ML

Le Vallon du Dragon
"C’était impensable que l’histoire ne continue pas", souligne celle qui "est partie pour mieux revenir", après un début de carrière dans l’agro-alimentaire. "J’ai grandi à la Bambouseraie", insiste-t-elle. Sa mère Muriel, 70 ans aujourd’hui, aussi. Elle se souvient, enfant, avoir été régulièrement fourrée "dans les jambes du jardinier qui parlait aux plantes".

Un village laotien a vu le jour, né de l’accueil de réfugiés dans les années 1980. Puis, plus récemment, le Vallon du Dragon, en 2000, imaginé par le créateur de jardins Erik Borja… De quoi prolonger l’œuvre d’Eugène Mazel, "un visionnaire, un homme de génie", insiste Muriel Nègre.


Le village laotien, créé avec l'aide de réfugiés dans les années 1980. / ML

Au milieu, soudain, les Cévennes se rappellent à notre souvenir : un chêne et deux marronniers couleur locale, gigantesques ; et une ferme typiquement cévenole, qui accueille les bureaux de la Bambouseraie.

Jusqu’à présent, l’eau n’a pas manqué. "La chance, c’est que c’est un sol assez humide, la nappe phréatique n’est pas loin, on est dans une cuvette entourée de collines, ça fait un microclimat."

Les canaux du domaine sont alimentés par le Gardon. Deux forages, depuis 2017 et 2021, complètent le dispositif. "Dans les zones qu’on reboise, on regarde les plantes qui souffriraient le moins possible de la sécheresse."

Site web  >  http://Bambouseraie.fr


La Bambouseraie, un espace toujours agréable. / ML, Edith Lefranc


Anduze (30) / larousse.fr


La bambouseraie classée Jardin remarquable au titre des Monuments de France / ML, Edith Lefranc
 

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