Vallée du Louron (65) : Découverte

7/4/2024


Publié le 18/06/2020 | La Dépêche du Midi |  Anne Billard

Génos : La vallée du Louron, une histoire et un développement particulier


Le lac glaciaire de Génos Loudenvielle a d’abord été asséché avant d’être remis en eau. / Photo DDM

Voici l’histoire bien particulière de la vallée du Louron, racontée par Cécile Delaumône, guide conférencière du Pays d’Art et d’Histoire des vallées d’Aure et du Louron 


"La vallée du Louron s’ouvre et se découvrent ses pentes vertes, ses estives gardées par les pics de la frontière tandis que défile la forêt" / DDM

Il faut bien sûr commencer par les légendes : vous avez peut-être été étonnés des noms des villages, Adervielle, Loudenvielle, Vielle-Louron, Loudervielle ou encore Estarvielle. Ils viendraient des Wisigoths, et d’un de leurs chefs, qui aurait pris possession de ce territoire.

Il offrit à chacun de ses fils une propriété, appelée donc du nom du fils et du patronyme vielle, qui signifie en latin domaine. Génos est une exception, son nom premier est Génost, qui rappelle son rôle militaire avec le suffixe "ost", ce service dû au Moyen-Âge


Premières neiges à Loudenvielle, place de la mairie. / DDM

Comme la Vallée d’Aure, la Vallée du Louron faisait partie des Pays d’États, d’où une grande autonomie. Par contre, elle faisait partie d’une autre entité, le Pays du Nébouzan, constitué de petits territoires disséminés.

Elle appartenait aux Montespan : son histoire reste marquer par cette famille et en particulier Roger IV d’Espagne Montespan, qui guerroya pour le Roi de France François Ier et accorda aux habitants la possibilité de prendre du bois dans la forêt pour leurs besoins, par un traité de 1532.


L'église Sainte-Calixte (commune de Cazaux-Fréchet Anéran-Camors) / DDM

Histoire singulière
La vallée du Louron a connu une histoire très singulière.
Si, comme toutes les vallées, elle vécut avant tout de l’agropastoralisme (elle assécha par exemple le petit lac glacière de Génos Loudenvielle pour augmenter sa surface cultivable) et de la sylviculture, très tôt, un revenu complémentaire en argent sonnant fut tiré d’abord de ses carrières d’ardoise, puis des mines de manganèse. 


 Inauguration de l’exposition Artdoises dans une des ardoisières de Génos (été 2021) / DDM

Exploitées pour les premières dès le XVIe siècle, elles permettaient aux habitants de travailler durant l’hiver.

De fait, c’est bien grâce à cette saison qu’elles pouvaient fonctionner : à l’époque, pas de dynamite mais bien l’action du gel et du dégel pour fracturer la roche et obtenir les lourds blocs qui étaient ensuite taillés par les fendeurs.
Métier à haut risque, ces ouvriers étaient aussi les mieux payés. 


À la découverte de la mine de manganèse de Pouchergues / DDM

Leurs conditions de travail étaient très difficiles : chaussés de peaux de brebis qui leur montaient au-dessus des genoux pour protéger leurs mollets et de sabots imposants, ils découpaient les énormes morceaux de roches ardoisières dans des abris sans toit, pour éviter de trop respirer la poussière.

En effet, on note de nombreux décès dus à la silicose, cette maladie qui attaque les poumons et qu’on retrouve en particulier dans les mines de charbon.


Bordères-Louron : Au rythme du troupeau qui migre vers les estives / DDM

La vallée connut donc un développement important jusqu’au vingtième siècle, période où sa population commence à décliner. Dans les années 60, il faut réagir pour ne pas que le territoire devienne un vrai désert.

Ce sera une réaction collective avec la création d’abord d’une coopérative laitière, à Adervielle. Les Louronnais construisent même un lactoduc, qui permet de descendre le lait depuis la montagne jusqu’au village. 


Val-Louron, station et pistes, sous son beau manteau neigeux ! / DDM

Comme l’activité agropastorale ne suffit pas, il faut inventer autre chose. Ce sera donc le développement du tourisme.

Avec d’une part le champ de neige de Val Louron, une démarche que Cécile appelle "communiste dans le sens premier du terme, pour le bien de l’ensemble de la communauté" pour du tourisme social avec la collaboration de l’association Renouveau, créée par les Lainé, et de l’autre… la renaissance du lac de Génos Loudenvielle, qui deviendra le point névralgique du tourisme estival. 

De quoi sauver cette vallée tout en respectant l’esprit collectif qui y régnait.


Le lac de Génos et ses villages avoisinants / DDM


Vallée du Louron (65) / larousse.fr



Balnéa, premier complexe de détente en eau thermale des Pyrénées françaises / DDM

 
 

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