Rugby : grand chelem - 1968

15/3/2022



Publié le 14/03/2022 à | Rugbyrama |  Par Jérôme Prevot

Histoire de grand chelem : 1968,
un triomphe baroque et foutraque pour la France




TOURNOI DES SIX NATIONS - Le premier Grand Chelem français de l'Histoire ne fut pas une marche implacable mais une série de quatre victoires sur le fil du rasoir avec pas mal de réussite et avec une équipe totalement bouleversée.
La France a réussi son premier grand chelem en 1968, au terme d’un parcours totalement foutraque. Il s’est terminé dans la "cour de ferme" de Cardiff, c'est-à-dire dans un cloaque innommable avec un essai contesté du capitaine Christian Carrère, venu suivre un drop curieux manqué de Lilian Cambérabéro qui était passé sous la barre....

https://www.rugbyrama.fr/rugby/6-nations/2021/tournoi-des-six-nations-histoire-de-grand-chelem-1968-un-triomphe-baroque-et-foutraque-pour-la-franc_sto8843394/story.shtml?fbclid=IwAR37WkycByrmmbOGVnWmNYt_SIqYSCGlQ0SzLoxsBblVFnZcF8d4ceb-WNo


1968 : le 1er Grand Chelem français en images

https://www.lequipe.fr/Rugby/Diaporama/1968-le-1er-grand-chelem-francais-en-images/6561




 André Abadie : 
Un Graulhétois chelemard de 68


Publié le 08/01/2022  | La Dépêche du Midi |  D.N.


André Abadie en mars 1965 sous le maillot graulhétois face au TOEC. / DDM

La classe 1968, celle qui a décroché le premier Grand Chelem de l’histoire du rugby tricolore, vient de perdre [en janvier 2020] un de ses fidèles serviteurs. 
À 85 ans, André Abadie a quitté à jamais le rectangle vert. Pilier gauche de formation, il arborait un serre-tête qui lui donnait l’allure d’un centurion. D’ailleurs, son esprit guerrier, il l’a mis au service de la Légion Etrangère qu’il a servie comme officier.

Sept sélections en équipe de France
Il avait débuté à Rieumes, prolongé sa carrière au Stade toulousain puis à Graulhet.
Lors du centenaire de Rieumes, il avait raconté à La Dépêche du Midi ses débuts au Sporting-Club rieumois en 1954 : "Footballeur à Longages, j’ai été appelé à Rieumes par mes amis Lacan et Schwaztz pour faire un essai au cours d’un entraînement. Devant ma détermination et mon désir de jouer, l’entraîneur Gaulène m’a dit : "Toi, tu joueras dimanche contre Lavaur."

Sous le maillot des Mégissiers, il s’est brillamment fait remarquer. Ce qui lui a permis de frapper à la porte de l’équipe de France et de porter à sept reprises, le maillot bleu entre 1965 et 1968.


André Abadie a fait partie de l'équipe de France qui avait décroché le Grand Chelem 1968 / L'Équipe

Aux portes de la finale en 1966 et 1967
Sélectionné pour la Tournée en Afrique du Sud en 1967, il participa au test victorieux de Johannesburg (19-14) sous le capitanat de l’Agenais, Jacky Fort.

Le 13 janvier 1968, il était de la victoire en Ecosse (8-6) pour l’ouverture du Tournoi. Deux semaines après, il participa au succès tricolore face à l’Irlande à Colombes (16-6). Il a manqué à ce pilier dur au mal, un sacre national. À deux reprises, avec le Sporting Club graulhétois, il a échoué au stade des demi-finales en 1966 et 1967 face à Dax et Montauban. Après sa carrière de joueur, il s’est reconverti comme entraîneur. 

En 1972, il a coaché le TOEC et un certain Jean-Pierre Rives. Entre 1974 et 1976 en collaboration avec son ami, Jean Gajean, il a dirigé l’équipe fanion du Stade toulousain. Il était l’oncle de Geoffrey Abadie, le facétieux ailier du Racing club de France et du Stade français, double champion de France en 1990 et 1998, dont la tragique disparition en juin 2015, l’avait profondément affecté. 
    

Publié le 07/11/2008  | La Dépêche du Midi |  Jean-Louis Laffitte

André Abadie, le doyen


André Abadie sous le maillot frappé du coq / Photo L'Équipe

Quand il disputa son premier et dernier Tournoi, le pilier gauche André Abadie - il portait le n° 3 en équipe de France car Gruarin tenait au n° 1 - approchait les 34 ans et il reste le doyen de tous les « chelemards ». Consacré sur le tard (Roumanie 1965), il aurait dû faire son entrée dans les V Nations en 1967 : préféré à Berejnoï pour France-Galles, il avait renoncé la veille du match, son plus mauvais souvenir, à cause d'une déchirure aux adducteurs survenue à l'entraînement à Graulhet. 

Demi-finaliste avec son club, il ne briguait plus les honneurs internationaux et c'est sur l'insistance du Montalbanais André Garrigue qu'il s'embarqua pour l'Afrique du Sud. Il ne devait pas le regretter : cette longue tournée, où les joueurs prirent le pouvoir et sauvèrent l'honneur au troisième test, est de loin son meilleur souvenir.

Au retour, le nom d'André Abadie était même avancé pour le capitanat mais le président de la FFR, Marcel Batigne, était aussi de Graulhet et Christian Carrère fut finalement désigné pour commander contre les All Blacks.


Ballon protégé sous le bras, casque sur la tète. / LPJ

Direction Grenoble, en dessous du volant…
Les deux premiers succès dans le Tournoi 68, plus ou moins probants certes, méritaient mieux qu'une liquidation de la première ligne à cause d'un match de démonstration perdu à Grenoble devant le Sud-Est. Quarante ans après, André Abadie évoque ce limogeage avec philosophie : 
« Nous nous étions donné rendez-vous à plusieurs à Bram, chez Walter, pour partir à Grenoble. Nous avons attaqué fort dès le petit-déjeuner, puis à chaque étape du trajet. Les amateurs d'escargots étaient rassasiés mais le chauffeur de chacune des deux DS avait tendance à regarder au-dessous du volant plutôt qu'au dessus… Nous avons fait le soir une sortie à l'Alpe d'Huez où nous avons rencontré le lutteur Daniel Robin… 
Nous étions logés au village olympique et nous avons croisé le car de la sélection adverse : aux mines des joueurs, nous avons compris ce qui nous attendait.


André Abadie en 2016, lors d’un rassemblement des anciens du SC Rieumes./ photo DDM, Gérard Raymond

Nous n'étions pas venus pour livrer un tel combat. Jean Prat m'a dit après le match que des têtes allaient tomber. Je savais que c'était fini pour moi ; à 34 ans on n'a plus le même enthousiasme. Dauga, lui, a dit qu'il allait tout faire pour revenir. Je tiens à rendre hommage aux acteurs des deux dernières levées. Ceux qui remplaçaient les vainqueurs des deux premiers avaient pas mal de poids sur les épaules. On peut toujours penser que nous aurions pu gagner les quatre. Peut-être. Eux l'ont fait sûrement ».


Joueur dans les clubs de Rieumes, Graulhet, puis Albi, ce pilier avait aussi porté le maillot de l'équipe de France / Photo Fr3

  En quelques clichés  












(/ Photothèque SCG Rugby)

 
 

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