Graulhétoises remarquables

9/3/2022



Publié le 08/03/2022 à 05:14  | La Dépêche du Midi |  Richard Bornia

Graulhet. Ouvrières, maroquinières, doctoresses : elles ont fait l’histoire de la ville


Les ouvrières moutonnières des mégisseries./ Photo DDM

De grandes femmes ont marqué l’histoire de Graulhet au XXe siècle. Aujourd’hui, Journée internationale des droits des femmes, nous leur rendons légitimement hommage.
Les ouvrières moutonnières des mégisseries réclament, début décembre 1909, une augmentation de 25 centimes de leur salaire journalier. 

Ce mois-là, l’hiver est rude, particulièrement froid, et une longue période de chômage n’a pas permis de faire des réserves. Les ouvrières se rassemblent, un samedi après-midi, et votent la grève illimitée. Elles ne gagnent que deux francs, quand les hommes en obtiennent quatre, pour une journée de travail aussi longue, aussi dure. 

D’autres revendications vont rapidement venir s’ajouter à celles des corroyeuses (ouvrières chargées de préparer les peaux). 



Débute alors l’un des plus longs conflits sociaux du début du XXe siècle, avec une grève de cinq mois. Par solidarité dans un premier temps, les hommes cessent à leur tour le travail le lendemain. Le 6 décembre, l’ensemble des usines de la ville sont ainsi touchées par le mouvement. Jean Jaurès, à la tribune de la chambre des Députés, le 17 janvier 1910, s’exclame : "Les ouvrières ne vivent pas au-delà de cinquante ans !"

Clémentine Priou
Clémentine Priou, est l’une des premières maroquinières de la ville. Lors de la grande grève de 1909-1910, un escadron de l’armée est dépêché dans le Tarn pour mater les grévistes. Un soldat a voulu faire réparer sa blague à tabac par Clémentine. Habile de ses doigts, cette dernière en fabrique une toute neuve. C’est une réussite. D’autres soldats passent commande. Et c’est ainsi que Clémentine Priou donne naissance à la petite maroquinerie dans la cité du cuir.


Marthe Condat / DDM

Marthe Condat
Marthe Condat est, en 1923, la première femme agrégée de médecine. Un an avant, dans un article intitulé "du féminisme" paru dans la revue "le Domaine", elle est décrite ainsi : "Mademoiselle Condat est petite, blonde et fluette, très douce et très timide, mais ses yeux bleu profond expriment l’intelligence la plus vive, la plus tenace, la plus réfléchie". Son parcours est exceptionnel : après de brillantes études à Graulhet, elle poursuit son cursus universitaire à Toulouse en faculté de médecine. 


/ Échos sciences UPJV Savoirs

Au bout de 2 ans, elle rejoint Paris, où elle obtient une place à l’internat, ce qui était exceptionnel à cette époque. Elle enseigne ensuite à Toulouse et rédige de nombreuses publications scientifiques. En 1935, elle est élevée au grade de Chevalier de la Légion d’Honneur. Elle meurt de 24 octobre 1939 de complications consécutives à une tuberculose pulmonaire. Depuis 2016, le grand auditorium de l’Université Paul Sabatier à Toulouse porte son nom.

    
Publié le 08/03/2022 à 05:13  | La Dépêche du Midi |  R.B.

Sœur Mitraillette : héroïne de la Résistance tarnaise


Sœur Mitraillette./ DDM

En novembre 1942, Marie-Louise passe dans la clandestinité et devient agent de liaison. Sœur Mitraillette est une des figures de la Résistance dans le Tarn.

Elle est la messagère de plis relatifs au camouflage d’armes et de munitions. Elle ravitaille les maquisards, remet de fausses pièces d’identité. Elle transporte, sous sa robe, des munitions et notamment une mitraillette en pièces détachées. Cette arme devient son surnom : Marie-Louise Murat sera Sœur Mitraillette. 
Car Marie Louise, native de Toulouse, a prononcé, le 7 septembre 1931, au couvent de Massac-Séran, ses vœux définitifs pour devenir Sœur Saint-François. 



En 1934, elle entre à l’hospice de Graulhet. Elle conseille et soigne les nécessiteux. Elle accompagne notamment le maire Elie Théophile jusqu’à sa mort. En 1940, elle est directrice de l’hospice Saint-François avant de rejoindre la Résistance. Sœur Mitraillette est née. 

La religieuse participe pendant ces sombres années à un nombre important d’opérations souvent périlleuses, en risquant sa vie à de nombreuses reprises. Son statut de religieuse et son ample robe de bure lui facilitant sa tâche d’agent de liaison. 


/ DDM

Ses actions ont été récompensées par la médaille de la Résistance et la Légion d’honneur. En 1946, elle est exclue de son ordre, ses activités parareligieuses enfreignant les règles de sa communauté religieuse. "Son franc-parler, sa détermination ne correspondent pas à l’image que l’on se fait d’une religieuse mais ses actes ont montré à beaucoup le chemin du devoir et de l’honneur", souligne le rédacteur du site memoiregraulhet. 
Elle continuera de vivre à Graulhet, de porter la robe. On lui doit le changement du nom de la Halle aux Grains pour celui de Jean Moulin.



Fiches-hommages de la Mairie de Graulhet :







 

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