Cabane insolite bois de Penne (81)

1/10/2021


Publié le 26/08/2021 à 09:56  | La Dépêche du Midi |  Anouk Passelac

Logement insolite :
Une cabane dans les bois du Tarn comme havre de paix



Le bois est omniprésent : structure de la maison, ouvertures, sol, toiture / Photo DDM, Marie-Pierre Volle

Logements insolites : cap sur le Tarn, où vit Robinson Tillie. Cet artisan charpentier construit au fil des ans une maison sur-mesure, « avec les moyens du moment et les envies du moment ».

Le lieu s’appelle « Costo Caudo » : « cela signifie la côte chaude en patois », présente Robinson Tillie. C’est sur ce terrain boisé situé à Penne, à l’ombre des chênes, que se niche son lieu de vie. À première vue, on dirait une cabane de farfadet, ou « une maison de sorcière », comme le dit l’habitant en entamant la visite.

Le charpentier de 48 ans a construit lui-même ce logement, au fil des années : « j’ai poussé les murs encore et encore en faisant avec les moyens du moment et les envies du moment », raconte-t-il. « J’aime bien dire que c’est de l’anarchitecture ».

Au décès de son père en 1986, Robinson Tillie récupère ce terrain situé sur les hauteurs de Penne et sur lequel se trouve une cabane. « Je l’ai cassé pour en refaire une autre », explique-t-il. Il s’installe réellement à Costo Caudo en 1997 et ne cesse, depuis « d’améliorer » son lieu de vie.


Le matériau principal de la maison est le bois. / Photo DDM, Marie-Pierre Volle

De « l’anarchitecture »
Chaque pièce et chaque objet sont uniques en leur genre, tout droit sortis de l’imagination de ce Tarnais aux cheveux blonds en bataille : le salon et sa table de ping-pong en bois, le jardin d’intérieur, les fauteuils en tonneaux, le jacuzzi extérieur avec vue sur la vallée… L’hôte semble aussi avoir mené à terme chacune de ses lubies : un solarium pour faire bronzette, le petit kiosque au toit pointu pour prendre le goûter à l’ombre, une longue balançoire pour rêvasser, un sauna pour se délasser…

Tout a été conçu « sans emprunter un seul centime », souligne le quadragénaire. Le matériau principal, c’est le bois, qu’il maîtrise à merveille. De nombreuses pièces qui constituent sa maison sont des restes de chantiers. Ses qualités sont nombreuses : « c’est léger, ça se coupe facilement, c’est durable… ». Pin des Landes, frêne, châtaignier, chêne : le charpentier a dégoté toutes ces essences dans des scieries locales.

Dès lors, on comprend mieux pourquoi, le bois est omniprésent : depuis la structure de la maison, en passant par les ouvertures, le sol, la toiture,… sans oublier le mobilier. Le plastique qui a envahi nos maisons classiques, n’a pas sa place ici… Même la porte de frigo et les interrupteurs sont recouverts par des plaques en bois bien plus attrayantes.
Robinson Tillie vit seul dans cette maison, sans pour autant être isolé de ses proches. Et pour cause : à l’ombre des bois de Costo Caudo, deux logements maisons ont été construits : l’un pour sa mère, l’autre pour son fils de 22 ans. Une façon de vivre ensemble, tout en gardant son indépendance.

C’est aussi là que l’artisan a aménagé son atelier de charpentier : l’ouvrage au toit géodésique laisse les visiteurs pantois… En contrebas du terrain, les Tillie ont également aménagé un jardin potager avec des fruitiers pour cultiver leurs propres aliments et gagner en autonomie.


Voici le constructeur et habitant de cette maison atypique. / Photo DDM, Marie-Pierre Volle

« Vibration de liberté »
Les premiers voisins, quant à eux, sont à plusieurs centaines de mètres à vol d’oiseau. « Ici c’est sauvage, on est bien tranquille. Il y a une vibration de liberté », savoure cet amoureux de la nature. Un Robinson peinard dans sa cabane, au beau milieu de sa forêt…

« Mais on a l’eau courante et l’électricité ! rassure-t-il. Et pour Internet, on capte la 4G depuis mon atelier et on l’emmène jusqu’aux maisons par des câbles. » Un système un peu rustique mais suffisant pour les trois habitants de Costo Caudo.

D’habitude, hors crise sanitaire, l’artisan vit dans cette maison six mois par an. « Comme ça, je n’ai pas le temps de m’en lasser », glisse-t-il. L’hiver il voyage, notamment en Inde où il a construit une autre cabane perchée dans la montagne, avec les moyens du bord. Mais sa maison à Penne continue d’être animée : « Je la prête à des gens pour qu’elle soit toujours occupée ». Et l’été, de retour dans la campagne tarnaise, le charpentier est le plus heureux des hommes lorsqu’il peut de nouveau se réfugier dans sa cabane : « C’est ma base, mon endroit à moi », sourit-il.


 

Partagez sur les réseaux sociaux

Catégories

Autres publications pouvant vous intéresser :

Commentaires :

Laisser un commentaire
Aucun commentaire n'a été laissé pour le moment... Soyez le premier !
 



Créer un site
Créer un site