Bonnes vacances - L'édito
Publié le 11/07/2021 à 05:16 | La Dépêche du Midi | J.Cl. Souléry
Bonnes vacances
Dans un esprit d’écotourisme ludique et convivial / DDM
Le temps s’arrête. À chaque été, le travail est suspendu.
On pose l’outil. On quitte l’atelier. Le bureau n’est plus cette annexe quasi permanente où on vit pour gagner sa vie.
Maintenant on souffle, et, en soufflant, on se dit qu’il est temps de penser à soi.
Voici venue l’époque bénie des vacances qu’on se souhaite toujours bonnes, ces jours et ces semaines où chacun se croit maître d’un emploi du temps qui alterne le repos et les loisirs, la contemplation béate d’un paysage et la partie de pétanque.
Soirée musicale à la guinguette / DDM
Chacun choisit ses vacances, selon son budget ou ses affinités, on loue pour pas trop cher une cahute perdue, on campe sous la tente, on festoie comme on peut au Café Bellevue, on ouvre un livre ou on passe un short, on se prélasse dans un hamac, on tente un improbable saut à l’élastique ou on reste chez soi affalé sur le sofa.
Le temps des vacances nous ramène à notre étroit destin, c’est un miroir qui reflète plus ou moins ce que nous sommes, ce que nous avons choisi. Ne rien faire de la journée et avoir toute la journée pour le faire.
Cigale ou fourmis – l’aventure est à nos portes, l’aventure dont on a si longtemps rêvé.
Soleil et baignade en Méditerranée / DDM
On peut aimer à l’occasion le bord de mer, surtout lorsqu’on n’y habite pas le reste de l’année. En juillet et en août, il faut sans doute s’armer de patience parmi ces autres vacanciers si nombreux qui aiment aussi le bord de mer et nous rappellent que nous vivons en communauté, et partager avec eux la cohue du rivage, le parking sous le soleil, l’excursion aux îles, la soupe de poissons et les cris d’enfants – sainte horreur !
Au calme d'un camping familial / DDM
En peu de jours, on s’habitue pourtant aux convenances, au modus vivendi des congés, à tous ces désagréments qu’on ne supporterait pas si nous étions restés chez nous.
Les vacances sont généralement un moment de tolérance où on doit contrôler ses nerfs.
Il est rare qu’on s’entre-tue pour une place sur la plage, qu’on s’assassine pour une table en terrasse au Café Bellevue, mais, après tout, ça peut arriver.
Rendez-vous au bal des vieilles machines d’Antan / DDM
Il arrive aussi qu’on y noue des relations étonnantes, comme en juillet 2016 avec ce couple de Belges, un couple exquis rencontré au Grau du Roi avec lequel nous avions même échangé nos adresses mais qu’on n’a plus revu.
Ou ces gens d’Arras – comment s’appelaient-ils déjà ? – qui, tous les soirs, à la même heure, à la même place, s’asseyaient à nos côtés sur la promenade pour voir la nuit plonger dans la mer et répétaient sans cesse : "Pas besoin d’aller bien loin pour se croire au bout du monde."
Un jour, de but en blanc, nous leur avions proposé de partager ensemble une bouillabaisse au Café Bellevue, mais c’était trop tard, les vacances étaient finies et ils rentraient le lendemain chez eux, la route est longue jusqu’à Arras.
Randonner en Aubrac, de gîte en buron / DDM
Cette année, changement de décor, nous avons choisi la campagne, un gîte isolé dans le Cantal, pas trop loin de Trizac, c’est, paraît-il, un endroit de tout repos, un peu en altitude, bien sûr on risque de s’y ennuyer mais nous amenons les vélos.
Même dans leur atroce banalité, les vacances sont des dates bénies sur le calendrier français. Pas nécessaire de plonger dans l’océan Indien ou de courir jusqu’à Cuzco pour réussir l’aventure. Un petit pas de côté suffit parfois à ensoleiller le repos.
De magnifiques paysages au bout des sentiers / DDM
Vingt-cinq jours de congés payés et onze jours fériés sans oublier les RTT, voilà une belle soupape de sécurité sociale qui nous permet de supporter tout le reste, le temps long du travail et les invraisemblables corvées du chez soi.
"Au bout du compte, tu ne te souviendras pas du temps passé au bureau ou à tondre la pelouse, va grimper cette foutue montagne !", nous sermonnait l’Américain Jack Kerouac, toujours en vacances dans sa poésie.
Et, même dans la plaine d’à côté, près du repos qui passe et qui lasse, il y a toujours une foutue colline, il suffit de la voir.
Bonnes vacances, les amis !
Flâner sur le Canal du Midi / DDM
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