Pistes noires pour blancs sommets

21/1/2021


   Pistes noires pour blancs sommets   



Publié le 20/01/2021 à 08:01  | La Dépêche du Midi |   Capucine Moulas

Stations de ski : pas de réouverture au 1er février et une saison très compromise


Les remontées mécaniques pourraient ne pas être remises en service cet hiver. / DDM, AFP - Philippe Desmazes

Lors d'un conseil des ministres réuni mercredi 20 janvier, le gouvernement a tranché : les remontées mécaniques resteront à l'arrêt le 1er février. Jean-Baptiste Lemoyne, secrétaire d'Etat chargé du Tourisme, a rencontré les acteurs de la montagne en fin de journée et annoncé que "le scénario le plus probable" serait "une saison blanche".

Fin du suspense pour les stations de ski. Amputés de leurs remontées mécaniques depuis le début de la saison, les acteurs de la montagne ont appris mercredi 20 janvier, à l'issue d'une réunion avec Jean-Baptiste Lemoyne, secrétaire d'Etat chargé du Tourisme, qu'ils n'accueilleraient pas de skieurs le 1er février et se dirigeaient vers une saison blanche, face à une situation épidémique qui ne s'améliore pas.


Alors que les Pyrénées n’avaient pas connu hiver aussi neigeux depuis des années, les commerces sont à l’arrêt ou presque. / Photo archives DDM

Malgré les cris de détresse de la profession ces derniers jours, Jean-Baptiste Lemoyne a annoncé qu'une "réouverture pour la fin ou la mi-février est hautement improbable" et que "le scénario de la saison blanche est le scénario central".

Un coup de massue pour les professionnels du secteur, qui réalisent 35 % de leur chiffre d'affaires à cette période, selon l'Association nationale des maires des stations de montagne (ANMSM). "La fermeture des remontées mécaniques a un impact mécanique sur la fréquentation", a reconnu le secrétaire d'Etat, avant de rappeler que les taux d'occupation des hébergements en montagne en décembre oscillaient cette année "entre 20 et 35 %" contre "d'habitude 95 %".



"Saison noire"
"Ces nouvelles décisions pénalisent plus que jamais l’activité économique des zones de montagne, dans une période d’enneigement exceptionnel", a réagi Georges Méric, président du Conseil départemental de la Haute-Garonne et du syndicat mixte Haute-Garonne Montagne, avant de rappeler que "la survie de ces territoires dépend en majeure partie de la réussite de la saison hivernale qui assure plus de 1 000 emplois directs et indirects dans le sud du département".

"Si on loupe les vacances de février, c'est une saison noire", avait, de son côté, prévenu Jean-Luc Boch, président de l'ANMSM, qui a évoqué une perte de 5 milliards d'euros pour le secteur lors de la réunion avec Jean-Baptiste Lemoyne. "On aura de la casse", a-t-il présagé. Car dans le sillage des remontées mécaniques, les acteurs de la montagne craignent des faillites en série : "Sans ouverture des domaines skiables, les hébergeurs vont sombrer, et tout suivra, comme un château de cartes", a estimé Patrick Labrune, président du Syndicat national des résidences de tourisme et appart’hôtels.


Pyrénées : la ruée sur les raquettes et le ski de randonnée / NR, Laurent Dard

Le Syndicat des Indépendants (SDI) tire lui aussi la sonnette d'alarme : "Ce sont près d'un tiers des dirigeants de TPE qui doutent à ce jour de leurs capacités à survivre à l'année 2021", s'inquiète Marc Sanchez, secrétaire général du SDI, notant que la filière, qui représente 250 000 emplois directs et 400 000 emplois indirects, accuse une baisse annuelle de chiffre d'affaires "de 20 % à 30 %" en 2020.
 

En Ariège, les images de la montagne prise d’assaut ce week-end / DDM - Marie Dédéban

Au-delà des conséquences économiques, Jeanine Dubié, députée des Hautes-Pyrénées et présidente de l'ANEM (Association Nationale des Élus de la Montagne) nous confie sa "consternation" et sa "colère" : "Ce que je n'arrive pas à comprendre, c'est pourquoi fermer seulement les remontées mécaniques ? C'est le seul moyen de transport qui a été arrêté aujourd'hui et c'est la seule activité de plein air à être pénalisée. À côté de ça, on a des grandes surfaces, des trains et des métros qui fonctionnent", soupire l'élue, avant de rappeler que les professionnels de la montagne avaient préparé un protocole sanitaire de 70 pages.

"Les canons de l'indemnisation"
Jean-Baptiste Lemoyne assure cependant que l'Etat sera présent pour soutenir le secteur : "Les canons à neige ne vont pas fonctionner, les canons de l'indemnisation devront être au rendez-vous." Le Premier ministre Jean Castex doit à nouveau s'entretenir avec les professionnels de la montagne pour "finaliser les mesures de soutien économique" qui leur seront accordées.


 
 

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