2020 sous l'emprise covid

28/12/2020


Publié le 27/12/2020 à 08:58 | La Dépêche du Midi | 

Rétro de l'année 2020 dans le Tarn :
Et soudain… le Covid-19 chamboule nos vies



Et soudain… le Covid-19 chamboule nos vies / Photos DDM

Début mars, les nouvelles sur la propagation d’un certain coronavirus à travers le monde et notamment en France inquiètent. L’idée d’un confinement de la population fait son chemin, jusqu’à l’annonce d’Emmanuel Macron. Le 17 mars, le département se réveille dans un silence assourdissant. Pendant près de deux mois, les Tarnais ont vécu au rythme du Covid-19, des attestations de déplacement, des derniers chiffres de l’ARS sur le nombre d’hospitalisations et décès,… 

Aurons-nous des masques et du gel hydroalcoolique ? Les entreprises fermées pourront-elles être soutenues par le gouvernement ? Les enfants auront-ils la même qualité d’enseignement à la maison ? Dans tous les domaines, le Covid-19 a chamboulé notre quotidien et généré beaucoup de questions, sans forcément trouver les réponses. "On navigue à vue", nous répondait-on souvent. Finalement, le 11 mai, le confinement est levé. Les citoyens essaient de reprendre une vie normale. Mais le virus laisse des traces durables dans notre quotidien. Lors de cette première vague, il aura fait 22 victimes dans les hôpitaux du Tarn.


1- Le Tarn se confine



Pour faire reculer l’épidémie, mardi 17 mars, à midi, le confinement est instauré. Désormais, les Tarnais ne peuvent se déplacer à l’extérieur sans avoir sur eux une attestation justifiant leur déplacement, la destination et la raison. Dès ce premier jour, les rares passants assistent à un spectacle peu ordinaire : les rues des villes et villages sont vides, et le ballet des voitures a laissé place au silence. 
Ces restrictions de déplacements ont de lourdes conséquences pour le travail : en dehors des professions jugées essentielles pour faire tourner le pays (soignants, transporteurs, caissiers), le télétravail devient la norme. Quand cela est impossible, les salariés sont mis au chômage partiel. Les enfants et étudiants doivent suivre les cours de chez eux. Pas facile pour tout ce monde de travailler, d’étudier ou de faire passer le temps sans pouvoir sortir de chez soi.

Heureusement, certains ont de la ressource pour nous changer les idées : les coachs sportifs proposent des cours en visioconférence, l’office de tourisme d’Albi se lance dans les visites virtuelles, les joueurs du CO s’envoient des défis amusants sur les réseaux sociaux, les concerts en ligne se multiplient comme celui de Mamz’elle Bee Swing avec 350 choristes… L’artiste albigeois Mark Céan préfère, lui, sortir la guitare devant chez lui et jouer pour ses voisins.
Autant d’initiatives saluées par les Tarnais confinés.

2- Les hôpitaux sur le pont



Le 13 mars, le plan blanc est déclenché dans tous les hôpitaux et cliniques de France. Les soins non urgents sont déprogrammés pour pouvoir mobiliser les soignants et faire face à un éventuel afflux de malades. Dans le Tarn, les hôpitaux d’Albi, Lavaur et Castres-Mazamet ainsi que la clinique albigeoise Claude Bernard sont désignés comme pouvant prendre en charge des patients atteints du Covid-19 et dont les symptômes sont graves.

Chaque établissement se prépare à une vague d’arrivées massives. Depuis les urgences jusqu’aux services de réanimations, des parcours spécifiques sont aménagés, des "viviers" de personnels sont constitués et certains soignants libéraux ou retraités proposent même leur aide en cas de besoin.



La coordination des hôpitaux et cliniques se fait sous l’égide de l’agence régionale de santé (ARS) qui actualise quotidiennement ses chiffres sur l’épidémie et répartit la charge de travail entre les différents établissements.

Le 4 avril, le département enregistre son plus fort taux d’hospitalisations simultanées : 61 personnes, dont 22 en réanimation. Les chiffres iront ensuite de manière décroissante jusqu’à la fin du confinement. Les établissements ont su faire face, grâce à l’engagement des personnels soignants. Ceux-ci ont été salués et remerciés de diverses manières : des pizzas, des chocolats, des fleurs sont envoyées par des entreprises ou des particuliers.
La vague de contamination attendue a finalement été moins impactante que prévue. Mais l’épidémie a tout de même fait 22 décès dans les structures du département.

3- La médecine de ville en 2e ligne



Si l’hôpital s’occupe des cas graves, les cabinets médicaux font eux aussi face à un afflux de patients positifs au Covid-19. Là aussi, les locaux sont aménagés et modifiés pour éviter la propagation du virus tout en continuant à accueillir les malades.

Des médecins généralistes décident spontanément d’organiser des centres dédiés aux patients covid, notamment à Albi, Lavaur et Castres. Mais la médecine de ville, c’est aussi les pharmaciens, les sages-femmes, les infirmiers, les kinésithérapeutes,… Autant de professionnels qui n’ont cessé leur activité et n’ont pas compté leurs heures pour se rendre au chevet des patients. Sans oublier l’aide indispensable de La Croix Rouge et la Sécurité civile chargées d’encadrer certaines mesures sanitaires, le tout de façon bénévole.

4- L’économie locale se met en branle



Malgré la crise sanitaire, toute l’activité économique n’a pas été mise à l’arrêt. Dans le département, une vingtaine d’entreprises ont su prouver leur capacité d’adaptation en se mobilisant pour fabriquer des masques (Missègle, Regain, Euréka) et du gel hydroalcoolique (Cosmer, Procalp, Phodé ou Pierre Fabre…).

Le secteur alimentaire lui aussi a continué à tourner. Et alors que le gouvernement annonçait la fermeture des marchés de plein vent, plus d’une une vingtaine de communes s’est mobilisée pour demander une dérogation à la préfecture, afin de soutenir les agriculteurs et producteurs locaux. D’autres initiatives comme le Drive fermier du Tarn et des sites recensant les producteurs ouverts ont permis aux Tarnais de consommer local.

5- Le calvaire de la pénurie de masques



Dès le début du confinement, le pays fait face à une cruelle pénurie de masques. Les appels aux dons de masques se multiplient, de la part de la préfecture, de l’ARS, du Département ou encore du syndicat des pharmaciens. Si les hôpitaux et cliniques semblent être équipés, bien qu’à flux tendu, d’autres secteurs manquent cruellement de protections comme les Ehpad, les infirmiers libéraux, les aides à domicile, etc. 

Et les besoins de surblouses, lunettes de protections sont eux aussi criants. Face à cette situation, les dons des entreprises affluent et des initiatives citoyennes se mettent en place : le groupe "Couturières solidaires du Tarn" réunit des petites mains anonymes prêtes à confectionner des masques. Des visières sont aussi imprimées gratuitement par les Fablab d’Albi, Carmaux ou Graulhet…

6- La solidarité s’organise



En cette période difficile, les Tarnais ont su faire preuve de générosité et de solidarité. Les associations caritatives ont redoublé d’efforts pour venir en aide aux plus démunis. La Croix-Rouge a continué ses maraudes quotidiennes et développé une aide au confinement. À Albi, l’association a démarré une activité de distribution alimentaire. 
De son côté, les Restos du cœur sont allés à la rencontre de leurs bénéficiaires confinés en se déplaçant dans les quartiers. Des initiatives citoyennes fleurissent aussi sur internet et notamment sur les réseaux sociaux.

Ainsi à Albi, un site promu par la mairie recense les propositions de personnes volontaires pour apporter une aide et les demandes d’Albigeois dans le besoin. Le groupe Facebook "Vivre à Castres durant le Covid 19" fonctionne sur le même principe.
Faire des courses pour une personne âgée, garder des enfants en journée,…
Enfin, nombreux sont les citoyens à avoir répondu à l’appel de l’EFS pour aller donner leur sang. Tous ces gestes, mêmes petits, ont compté.

7- Des héros du quotidien



Hormis les soignants, de nombreuses professions sont restées mobilisées : pompiers, forces de l’ordre, caissières, éboueurs, transporteurs, femmes de ménage, artisans, agriculteurs, ont œuvré pour faire tourner le pays. D’autres se sont battues pour maintenir le lien social à un moment crucial pour certaines populations : aides à domicile, postiers, porteurs de repas… sans oublier les établissements d’accueil spécialisés du médico-social. Autant de femmes et d’hommes à saluer.


Coronavirus : la psychose s’installe peu à peu dans les rayons / DDM, Louis Rayssac
 

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