Toulouse : Sur le chantier du téléphérique

14/11/2020


Publié le 12/11/2020 à 06:38  | La Dépêche du Midi |  Jean-Noël Gros

Téléphérique de Toulouse : le câble livré depuis le ciel


Le Super Puma, avec la bobine qui contient le câble, arrive depuis l’Oncopole sur le pylône de la colline de Pech-David. / DDM - NATHALIE SAINT-AFFRE

Spectaculaire opération dans le ciel toulousain ce jeudi : un hélicoptère Super Puma a posé le câble du téléphérique Oncopole-CHU Rangueil-Paul-Sabatier qui doit être mis en fonction à la mi-2021.

On l’entend mais on ne le voit pas. Il est 10 heures, ce jeudi 12 novembre, sur la colline de Pech-David, point culminant de Toulouse à 260 mètres d’altitude, et un bourdonnement insistant signale le héros du jour que l’œil ne perçoit pas encore. 


Toulouse : le futur téléphérique Téléo est sur de bons rails / DDM, Doc. Poma

Au pied de la colline, les brumes disparaissent sur la Garonne. Sur l’Oncopole s’étire désormais une immense ferme solaire. Des Pyrénées enneigées se détache enfin, sous un beau soleil, le Super Puma qui vient de décoller de Muret. 

D’un poids de 4,5 tonnes, cet hélicoptère peut quasiment soulever son poids. Ce mercredi, il a tracté deux tonnes d’un câble enroulé dans une bobine. Grâce à lui, la construction du téléphérique, qui doit relier l’Oncopole, le CHU Rangueil et l’université Paul-Sabatier, mi-2021, a franchi une étape importante : le début de la pose des câbles qui, sur trois kilomètres, formeront le plus long tracé urbain de France de ce moyen de transport.


Le pylône de l’Oncopole, le plus haut des cinq du téléphérique avec ses 70,5 mètres. / DDM Xavier de Fenoyl

Opération chirurgicale
Il est étonnant de voir comment l’énorme appareil mène une opération quasi chirurgicale. Depuis l’Oncopole où il s’est posé, le Super Puma a arrimé la bobine qui, une fois en l’air, pend quelques dizaines de mètres sous l’appareil. L’hélico passe d’abord au-dessus du premier des cinq pylônes, le plus haut avec ses 70 mètres, puis il approche lentement du second, sur la colline de Pech-David d’où les observateurs peuvent alors distinguer la manœuvre. 

Le but est de faire passer le câble en train d’être tiré dans les galets de roulement du téléphérique. L’hélico n’avance que mètre par mètre. Il demeure de longues minutes, sans bouger, au-dessus de sa cible pendant qu’un nuage de poussière se soulève au sol. Le câble, guidé par une forme d’entonnoir, rejoint son emplacement. 


Toulouse : le téléphérique Téléo prend forme / DDM, Nathalie Saint-Affre

À l’été 2019, Tisséo Collectivités, autorité organisatrice des transports en commun, a lancé le chantier du téléphérique, baptisé Téléo. C’était le temps d’avant le Covid. Depuis, malgré tout, le chantier avance : les cinq pylônes ont été posés. Les trois stations doivent être achevées en décembre. La première cabine, déjà fabriquée en usine, pourrait arriver en début d’année.

Malgré six mois de retard, il y aura donc un nouveau moyen de transport à Toulouse dont Jean-Michel Lattes, président de Tisséo Collectivités, souligne qu’il n’est qu’un "maillon" d’une ceinture sud Colomiers-Montaudran complétée par des bus. Moins cher qu’un métro ou un tram, plus rapide à construire, Téléo, construit par un groupement d’entreprises piloté par le spécialiste Poma, coûte 82,4M€ auxquels il faut ajouter 40 M€ pour vingt ans de maintenance.


Sécurité du téléphérique, ce sont les premiers de cordée : Micaela, une Italienne de 32 ans, cordiste spécialisée. /Photo DDM, Michel Viala

Deux pilotes dans le Super Puma
À la tête du groupement d’entreprises qui a conçu, fabriqué, et qui sera chargé de la maintenance du téléphérique, Poma a fait appel à Airtelis, une filiale de RTE, spécialiste des travaux aériens, notamment sur les lignes à haute tension, pour mener la pose du câble. L’opération, qui a entraîné le bouclage à la circulation du secteur survolé, a nécessité une longue préparation. Ce n’est pas le câble définitif qui a été posé. Mais, comme sur un bateau, une drisse, un câble de textile plus petit (16 millimètres de diamètre) qui ensuite va permettre de tirer un câble de plus en plus gros jusqu’au câble définitif. 


Le premier pylône du téléphérique a été érigé entre fin juin et début juillet. / DDM, F.Charmeux

L’opération prendra quatre mois pour la totalité de la ligne. Au total, le téléphérique comportera cinq câbles : deux porteurs dans chaque sens de circulation et un tracteur, explique Rémi Torres, conducteur de travaux chez Poma. Sur la partie CHU Rangueil – université Paul-Sabatier, c’est un drone qui sera utilisé pour la pose. L’opération est programmée le 21 novembre.

Trois passages de l’hélico ont été nécessaires aujourd'hui. À l’intérieur de l’appareil se trouvaient deux pilotes et un troisième employé chargé de vérifier la tension du câble lorsqu’il est posé. Au sommet des pylônes, trois à quatre personnes étaient postés pour arrimer le câble.




La station de l’hôpital Rangueil sera la plus longue sur le parcours du téléphérique entre celle de l’université Paul Sabatier et celle de l’Oncopole. Un trajet de trois kilomètres bouclé en 10 minutes. / DDM, Frédéric charmeux




TELEO, le futur téléphérique Toulousain. / Tisséo
 

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