Coronavirus : Mobilisation générale

13/3/2020

 

Publié le 13/03/2020 à 07:15  | La Dépêche du Midi |  Dominique Delpiroux

L'édito du jour : L’Union sacrée


Dominique Delpiroux / Photo DDM

 
C’est la porte d’un monde inconnu qu’Emmanuel Macron a ouvert hier soir. Un monde où il faut faire avec le coronavirus, qui inexorablement s’incruste dans l’Hexagone, et qui va bouleverser notre quotidien d’une manière inédite : jamais, depuis des décennies, nous n’avions été confrontés à de telles contraintes, à une telle menace.



L’intervention du chef de l’État devenait inévitable. A l’international, la pression devenait de plus en plus forte. Et dans notre pays, ce qui semblait mijoter à bas bruit faisait virer ces derniers jours tous les clignotants à l’orange vif : nous n’allions pas échapper à la vague du Covid 19.

Face à cette "crise sanitaire inédite depuis un siècle", Emmanuel Macron doit aujourd’hui se livrer à un exercice auquel aucun de ses prédécesseurs n’a dû se soumettre. Prendre des mesures exceptionnelles et rassurer la nation, dans un contexte où la situation semble évoluer d’heure en heure, voire de minute en minute.

Source FB, Préfet du Tarn / 13.03.2020
 
Hier soir, il a su faire preuve de sang-froid, n’a pas cédé à une hystérie façon Trump, qui boucle soudain ses frontières, mais a décidé d’appliquer ce que recommandaient les scientifiques : fermetures des crèches, écoles, collèges, lycées, universités, en sachant que ce sont les plus jeunes qui sont les vecteurs les plus dangereux et mise à l’écart de la vie publique des plus anciens.

Pour le reste, la vie, et surtout la vie économique doit continuer, les transports doivent fonctionner, l’activité du pays doit se maintenir. Toujours face à Trump, le chef de l’État attend que l’Europe réponde présent pour, le moment venu, assurer le soutien et la relance de l’économie.



Le chef de l’État a aussi, de manière presque subliminale, adressé un certain nombre de messages, qui, en d’autres temps, auraient pu paraître contradictoires. Ainsi, il veut rassurer le monde de l’entreprise – voire de la finance –, en affirmant que l’État prendra ses responsabilités, tout en promettant aussi une sécurité aux travailleurs, et à ceux que cette crise laisserait sur le carreau : "Quoi qu’il nous en coûte".

Face au chaos redouté, il prône "l’Union sacrée", comme le fit Raymond Poincaré pendant la Première guerre mondiale. Étonnant de voir un virus redorer à ce point le blason de "l’État Providence" que la mode mondialiste des classes dirigeantes avait ringardisé.



Enfin, Emmanuel Macron après en avoir débattu avec les différentes formations politiques, a décidé – à l’issu, semble-t-il, de longues hésitations – de maintenir les élections municipales.

Il est vrai que les reporter aurait pu trahir une stratégie gouvernementale : attendre, pour les candidats fragilisés de LREM, des jours meilleurs pour affronter les électeurs. Une manœuvre sans doute trop facile à dépister…



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