Alerte rouge au pays de l'or blanc

9/2/2020

 

Publié le 08/02/2020 à 09:09  | La Dépêche du Midi |  L.S.

Pyrénées : comment les stations de ski se réinventent


Dans les stations pyrénéennes les plus en altitude, la neige et les réservations sont au rendez-vous pour ces vacances de février. La situation est plus complexe pour les stations de basse et de moyenne montagne. / Photo DDM, Michel Viala

 
Alors que les vacances de février débutent, certaines stations de notre région, les plus modestes, souffrent d’un cruel manque de neige. Elles doivent redoubler d’imagination pour proposer des activités alternatives et limiter les pertes économiques.

C’est l’heure de vérité pour les stations de ski pyrénéennes. Ce samedi commencent les vacances de février, mais la météo de cet hiver 2019-2020 n’a pas été tendre avec certaines d’entre elles. Peu de neige tombée, mais surtout, trop de chaleur, si bien que même la production de neige de culture est inefficace en dessous d’une certaine altitude.

Au Mourtis par exemple, petite station de Haute-Garonne perchée entre 1?350 et 1?860 mètres d’altitude, on a été obligé de fermer le domaine skiable pour « une durée indéterminée », a annoncé la station ce mardi 4 février. « Déjà, nous n’avions pas pu ouvrir le domaine pour Noël, mais ne pas l’ouvrir non plus pour les vacances de février… C’est beaucoup plus rare », constate avec une pointe d’amertume Christophe Esparseil, le directeur de la station.

 

Hautes-Pyrénées, à Val Louron, un été en hiver : 50 % du domaine est ouvert. / Photo DDM
 
Danger pour les sports d’hiver
À peine 15 jours d’ouverture cet hiver pour le Mourtis, autant pour Laguiole dans l’Aveyron (sommet à 1?400 m), 6 jours pour Camurac, la petite station audoise (1500-1800 m). Toutes les trois ont renoncé à faire fonctionner leurs remontées mécaniques en février, la mort dans l’âme, mais sans pour autant baisser complètement les bras. Leur solution? Proposer un maximum d’activités alternatives.

Randonnées, initiations, VTT… « On a concocté tout un programme pour la semaine avec chaque jour des activités spéciales, explique la directrice de l’office de tourisme de Laguiole. Cet hiver, on n’a quasiment pas eu de températures négatives, donc on n’a pas pu produire de neige et pour la première fois, on a dû fermer le domaine skiable avant les vacances de février. »

 

Guzet : Un groupe de skieurs du club des vallées en haut du Picou ./ Photo DDM
 
La diversification est devenue indispensable pour ces stations, amenées à devoir se confronter de plus en plus fréquemment à la raréfaction de l’enneigement. « Je pense qu’on assiste vraiment aux dernières années de l’hégémonie des sports d’hiver », avance froidement Armelle Solelhac, auteure de l’ouvrage « Management et marketing des stations de montagne ».

Après avoir visité aux quatre coins du globe pas moins de 280 stations de ski dont elle a étudié l’évolution ces 13 dernières années, elle est persuadée que la clé de leur survie se situe dans la spécialisation sur un « segment » de clientèle :

 

Ariège : A la découverte des milieux naturels / Photo DDM
 
« Dans les Alpes par exemple, que ce soit en Suisse ou en Autriche, il y a des stations qui ne pensent en priorité leur offre que pour des tranches d’âges bien précises, et elles fonctionnent très bien comme ça. Alors que quand on interroge certains offices de tourisme en France et qu’on leur demande leur cible, ils nous répondent une clientèle familiale, mais ça ne veut plus rien dire aujourd’hui!

Les besoins et les attentes d’une famille avec deux adolescents ne sont pas du tout les mêmes que pour une famille monoparentale avec un enfant de deux ans. »

 

La mountain luge du Hautacam ravira les plus jeunes pour ces vacances de février. / Photo DDM, Sophie Loncan
 
Les enjeux économiques sont énormes pour la chaîne pyrénéenne.
Cet hiver, la météo capricieuse n’a heureusement pas provoqué de vagues d’annulations, principalement parce que les stations prisées pour le ski (Peyragudes, Piau, Cauterets, Ax, Luchon…) sont parvenues à maintenir l’enneigement sur leurs pistes depuis début décembre et que les habitués des petites stations savent qu’ils risquent de ne pas y trouver de neige chaque hiver, mais à terme, c’est tout un équilibre financier qu’il convient d’assurer.

 

Peyragudes : Le Skyvall relie la vallée du Louron à Peyragudes / Photo DDM, Laurent Dard
 
Naturellement, la région Occitanie, par le biais de sa présidente Carole Delga, a annoncé hier s’engager pour la création « prochaine » de la « Compagnie des Pyrénées », dont le but sera de « développer l’investissement dans le massif ».

Une obligation si les Pyrénées veulent pouvoir affronter ce qui les attend: dans les Pyrénées centrales, à une altitude de 1?800 m, l’épaisseur moyenne de la neige pourrait diminuer de moitié d’ici 2050, tandis que la période de neige continue au sol réduirait de plus d’un mois.   


 
Publié le 08/02/2020 à 09:00   | La Dépêche du Midi |  L.S. et M.A.

Où trouver de la neige pendant les vacances de février ?


Piau : Les skieurs vont pouvoir s’en donner à cœur joie. / Photo FB, Piau
      
Dans les Hautes-Pyrénées, les stations ne sont pas à plaindre : Luz-Ardiden profite de 140 cm de neige en haut des pistes et de 40 cm au pied des pistes, Piau enregistre entre 50 et 130 cm de neige, Peyragudes entre 40 et 110 cm.
La neige se situe entre 45 et 115 cm à Cauterets et le Grand Tourmalet avoisine un mètre de neige en haut des pistes.

 

Ski de fond à Beille : contemplation
 
Le Béarn n’est pas en reste : Gourette bénéficie en ce moment de bonnes conditions d’enneigement avec entre 25 et 140 cm au plus haut.
À La Pierre-Saint-Martin, il faudra se contenter en revanche de 20 cm de neige au pied des pistes et de 90 cm en haut.

 

Les tout-petits à La Mongie
 
Des chiffres d’enneigement excellents qui permettent aux réservations de très bien se porter pour les stations du syndicat mixte N’Py, qui regroupe sept stations des Hautes-Pyrénées et des Pyrénées-Atlantiques (Peyragudes, Piau, Grand Tourmalet, Pic du Midi, Luz Ardiden, Gourette et La Pierre Saint-Martin).
S’il reste encore des places pour la première semaine des vacances qui concerne la zone C (Toulouse et Paris), c’est beaucoup moins le cas pour les trois semaines suivantes. La troisième notamment, concernant les zones B (Rennes et Nantes) et C (Bordeaux et Poitiers) est affichée complète.

 

Font-Romeu : neige et soleil, mais accès délicat (fermeture de la RN116 depuis Perpignan)
 
En Haute-Garonne, le domaine de Luchon Superbagnères est ouvert à 80 %, tandis qu’en Ariège, toutes les stations ont ouvert leurs domaines skiables, même très partiellement, à l’exception du Chioula.
Mais c’est incontestablement à Ax-3-Domaines que la neige est la plus présente, comme de coutume, avec 100 cm annoncés en haut du domaine et 60 cm en bas. 24 pistes sont ouvertes sur les 36 que compte la station.

 

Pause au refuge de l'Oule à Saint-Lary-Soulan
 
À Puymorens dans les Pyrénées-Orientales, où la tempête Gloria a frappé, les 30 pistes que compte le domaine sont ouvertes. La neige atteint entre 80 cm au pied des pistes et 180 cm au plus haut. La situation est aussi bonne aux Angles avec 120 cm de neige en station.

Le domaine de Grandvalira en Andorre n’a rien à leur envier : les 128 pistes sont ouvertes et les skieurs profitent de 80 cm de neige en bas et de 160 cm en haut.

 

Guzet est enfin en mode hiver et les premiers skieurs sont là / Photo DDM, GuzetPhoto
 

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