Tarn : La cueillette des cèpes

6/11/2019


Mis à jour le 01/11/2019 à 16:58  | La Dépêche du Midi |  Benoit Donnadieu et Richard Bornia

Tarn : La cueillette des cèpes, une passion réglementée


Après un ralentissement ces derniers jours, la pluie pourrait engendrer un nouveau sursaut dans la pousse et de belles cueillettes avant l’arrivée du froid. / Photo DDM, M-P.V

Le début de l’automne rime souvent avec chasse aux cèpes. Dans l’ensemble du Tarn, des passionnés partent à la quête de ce Graal. Mais, il ne faut pas oublier de respecter certaines règles ainsi que l’environnement lors des cueillettes.

Une sortie aux champignons ça commence toujours ainsi : on rentre toujours dans le bois plein espoir. Par un voisin, un ami ou un parent, on nous a « enseigné », les coins pour trouver les ronds. Pour les non-initiés voici la traduction : le coin n’en a jamais un, géométriquement parlant. C’est tout bonnement l’endroit où poussent les cèpes dans le bois. Et comme le champignon ne pousse pas seul, on parle de rond. Ce n’est pas compliqué, c’est dans les coins que l’on trouve les ronds.


/ Photo DDM, José Navarro

Cette saison, les récoltes sont satisfaisantes pour les initiés à la pratique. « Les cèpes poussent mal dans le nord du Tarn, commente Aurelie Carquille, passionnée de champignon et administratrice de la page Facebook « champignons dans le Tarn » qui regroupe plus de 1 250 membres. Les bois ont été très secs. Pour trouver des cèpes, c’est dans le Sud qu’il faut chercher, dans la montagne noire et les monts de Lacaune. C’est plutôt une bonne année. »
"C’est surtout la météo qui est importante. La pluie est vitale pour la croissance des champignons. "


La cueillette de cèpes en forêt. / DDM, SEBASTIEN LAPEYRERE

« Il faut une bonne météo »
Beaucoup de personnes considèrent que la lune a une influence sur les pousses de champignons même si ce fait n’a jamais été prouvé scientifiquement. Sur internet il existe quantité de sites pour argumenter en faveur de cette théorie avec autant de détracteurs pour la réfuter et, à la clé, une polémique inévitablement interminable donnant à certains une trop belle occasion pour ne pas manquer de s’étriper.

Pour Jean-Luc Brest, jeune retraité de Lavaur, le pragmatisme l’emporte : « C’est surtout la météo qui est importante. La pluie est vitale pour la croissance des champignons. De l’humidité, de l’ensoleillement, et des températures pas trop basses sont des gages pour ne pas revenir bredouille », dit-il, doctement. Bien sûr, il faut éviter les épisodes de gels qui peuvent être fatals aux cèpes.


Saint-Juéry : Les champignons arrivent sur le marché / Photo DDM

Des règles à respecter
Mais avant de partir à la cueillette, certaines règles sont à respecter. L’ONF rappelle que la pratique est autorisée en forêt domaniale, interdite sur un domaine privé. Il est conseillé d’éviter de sortir les jours où la chasse est autorisée. Des accidents mortels surviennent chaque année. La quête de cèpes doit rester dans le cadre d’une consommation familiale et les prélèvements doivent être raisonnables et ne pas excéder 5 litres.

Essentiel pour la biodiversité des forêts
Les cueillettes excessives peuvent menacer des espèces même courantes comme le muguet, ou les jonquilles. Aurélie Carquille a aussi remarqué plusieurs incivilités lors de ses sorties. « Certains champignons sont écrasés quand ce n’est pas des cèpes, se désole l’amatrice d’eucaryotes. C’est regrettable car ils participent à la bonne santé des forêts. Même si certains sont toxiques pour l’homme comme l’amanite tue-mouches, c’est un repas idéal pour les renards. Pour que la cueillette se passe bien pour tous les passionnés, il faut respecter la nature qui nous offre ce Graal. »


Publié le 18/10/2019 à 17h10 
| La Montagne |  Christine Moutte

Pourquoi trouve-t-on des cèpes de taille impressionnante en Corrèze ?


Un cèpe de 4 kg ramassé vers Marcillac en Corrèze le 15 octobre. © Julien BACHELLERIE

Les spécialistes corréziens de champignons expliquent pourquoi on trouve actuellement beaucoup de cèpes de plus de 2 kilos.
Le 9 octobre, un habitant de Chasteaux a trouvé un cèpe de 3,5 kilos sur le plateau de Millevaches. Une trouvaille battue, une semaine plus tard, par un autre Corrézien qui est tombé, dans les environs de Marcillac-la-Croisille, sur un spécimen de 4 kilos.

Et depuis que la saison est lancée, fin septembre début octobre, les messages de personnes qui ramassent des cèpes aux alentours de 2 kilos – ce qui est déjà impressionnant – sont très fréquents.


Un cèpe de 4,26 kg trouvé dans une forêt de Creuse / Photo LM

Le mycélium se rattrape après trois mauvaises années... 
Pas d’affolement, ce ne serait pas une conséquence, comme certains l'écrivent avec ironie sur les réseaux sociaux, de Tchernobyl ou de la catastrophe de Rouen, d’après les spécialistes. Le Briviste Benoît Peyre, auteur de livres sur les champignons, émet une hypothèse pour expliquer ce phénomène :

Comme il n’y a pas eu beaucoup de cèpes ces trois dernières années, il est probable que le mycélium, qu’on ne voit pas mais qui est toujours présent dans le sol, se rattrape cette année où les conditions sont très favorables à la pousse, avec un sol chaud et de la pluie. Ce qui donne des fruits hors norme !


Un cèpe de 2,7 kilos présenté lors de la fête des champignons de Corrèze.

... et une longue sécheresse
Une hypothèse confirmée par Fabien Vialloux, collecteur du Plateau de Millevaches mais aussi ingénieur en agronomie : « Après une longue période de sécheresse, le mycélium n’attendait que les premières pluies pour fleurir ».
Fabien Vialloux semble avoir battu tous les records avec un cèpe de 6 kilos trouvé en haute Corrèze.


Les champignons sont là, en tout cas en Périgord vert / Photo SO, Jean-Louis Corider
 

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