Les cartes postales Labouche

21/10/2018


   Les cartes postales Labouche   


Graulhet figure en bonne place à l'inventaire des éditions Labouche

Pendant plus d'un siècle, la Maison d'édition toulousaine Labouche a immortalisé la vie du quotidien dans le département et bien au-delà.
Plus d'un siècle passé à immortaliser la vie, les gens, les paysages du Sud Ouest et du Languedoc en passant de l'Aveyron aux Pyrénées. La Maison d'édition des frères Labouche est plus qu'une institution, c'est l'antre de la mémoire collective figée sur plaques de verre, négatifs et cartes postales de 1848 à 1960...


Labouche frères : Magasins de vente des arcades du Capitole

Célèbre pour ses cartes postales, dont la bagatelle de 30 000 pièces a été récupérée, l'enseigne toulousaine fondée par l'Ariégeois Hector-François Labouche avait accumulé 50 à 60 000 plaques de verre, négatifs et autres tirages photos.
De la fin du XIXe siècle au début du XXe, aucune scène de la Belle époque n'a échappé à Eugène et Lucien, les fils...
(Source : La Dépêche du Midi - Géraldine Jammet)


Publié le 16/09/2018 à 09:55  | La Dépêche du Midi |  Propos recueillis par Jean-Noël Gros

Cartes postales Labouche : le livre-événement


Une «scène de la vie toulousaine» : au Ponts-Jumeaux, devant l'embarcadère des bateaux-mouches./ DDM, Fond Labouche / Archives départementales de la Haute-Garonne

On les voit resurgir ici ou là au hasard de commémorations, livres ou expositions. Le montreur d'ours de l'Ariège, les moulins à vent du Lauragais, le tramway sur la place Wilson à Toulouse, les entrées de villages vides de voitures… ces images en noir et blanc font partie de notre patrimoine, de notre histoire, de nos familles. Elles sont comme autant de missives envoyées par le passé lui-même qui se rappelle à notre souvenir et nous étonne, touchant, amusant et toujours instructif. Au 10, place du Capitole, sous les arcades, de 1862 à 1966, a existé un des éditeurs les plus prolifiques de cartes postales, du temps de leur naissance et âge d'or, au début du XXe siècle, la maison Labouche Frères. 


Luchon : Retour du marché (vallée d'Oueil)

Fondée par Hector en 1849, elle a été reprise par ses deux fils, Eugène et Lucien, avant de disparaître, faute de descendants. En collaboration avec le conseil départemental, propriétaire depuis 1993, des 53 000 documents du fonds Labouche, les éditions Privat publient, depuis cette semaine, «Un siècle en images : le Sud-ouest vu par Labouche frères». Ce beau livre de 250 pages (29,90€), signé Sandrine Bouiller, responsable du fonds photographique des Archives départementales, est un voyage dans le temps sur tout le territoire du Sud-ouest. Il est introduit par un récit fouillé de l'histoire de cette entreprise intimement mêlée à celle d'une famille toulousaine. Un témoignage précieux.


Saint-Ferréol : Gerbe et cascade dans le parc

Sandrine Bouiller, archiviste :
«On voit la vie des villages et la modernité naissante»


Quelle est l'ampleur du travail que représente ce livre ?
C'est un travail de plusieurs années. Notammentpour la partie historique (consacrée à la maison d'éditions Labouche, Ndlr) que j'ai construite au départ sans me dire que cela donnerait lieu à un ouvrage édité. Il a fallu fouiller dans les archives. D'autres collègues m'ont aidé. Je pense aux hypothèques, aux registres de notaires, du tribunal de commerce… pour reconstituer l'évolution de la société Labouche. Sur le fonds iconographique lui-même, le travail n'aurait pu se faire sans l'analyse pièce à pièce des 53 000 documents réalisée par mes collègues après l'acquisition de 1993. L'idée était de donner une étendue de la production d'images du grand Sud-ouest, ce qui est presque un travail frustrant tant il y avait de quoi faire un ouvrage par département. Le gros travail a donc été de sélectionner. Ce qui a été l'objet de discussions incessantes.


Toulouse : Arcades du Capitole

Vous avez vu l'intégralité des 53 000 images du fonds ?
À un moment ou un autre oui. Car on s'en sert aussi régulièrement pour constituer d'autres livres.

Que montrent, en résumé, ces photos de notre région au début du XXe siècle ?
Beaucoup de vies de villages : la rue, la place centrale, les marchés, les lieux qui étaient des espaces de vie et de communication de l'époque, où les gens se retrouvaient régulièrement. Les photos consacrées aux savoir-faire, aux lieux de travail… correspondent plutôt à des commandes.Le fonds montre la vie des villages mais aussi la modernité naissance de ce début du XXe siècle : les gares, les trains, les avions… On voit également le développement du tourisme avec, par exemple, des vues des Pyrénées, de randonnées, ou de ski pour la classe aisée.


Gorges du Tarn : Embarcation dans les détroits

Que ressentez-vous à la vue de ces images qui dégagent un aspect touchant ?
Moi, je me suis attendrie sur les portraits, ceux d'enfants ou de femmes, le petit Gavroche, le berger… Et mes préférées sont dans l'album personnel de Lucien Labouche dans lequel on voit vraiment la vie de cette famille, celle de bourgeois toulousains dans son quotidien. Lucien était un personnage tellement impliqué dans ses associations de photos, de tourisme, de patrimoine… Il était toujours l'initiateur des activités mais aussi quelqu'un de très impliqué dans son travail.


Publié le 13/09/2018 à 07:40   | La Dépêche du Midi |  J.-N. G.

Avant-après : les cartes postales Labouche revisitées


De g. à d. : Anne Goulet, directrice des Archives municipales, Sandrine Bouiller, auteur de du livre sur les frères Labouche, Nicole Boirel, petite-fille du photographe Henri Jansou, et Anne Boyer, vice-présidente du conseil départemental./ Photo DDM Michel Viala

C'est à un jeu qu'invite la nouvelle exposition du conseil départemental qui se tient depuis hier et jusqu'au 28 septembre dans le bâtiment B du boulevard de la Marquette à Toulouse. Une expo qui s'appuie sur le fonds exceptionnel de cartes postales des frères Labouche, éditeurs de 1900 à 1960 à Toulouse, et propriété du Département depuis 1993. 

Parmi les 53 000 documents, dont 23 000 cartes postales, les Archives départementales ont choisi 250 photographies prises dans plus d'une centaine de communes de notre département. L'an dernier, elles ont proposé au public de sélectionner une de ces images et de prendre la même photo, avec le même angle, aujourd'hui. C'est cet «avant-après» qui est présenté à travers quarante clichés, l'ancien et le nouveau positionnés côte à côte.


Mont-Louis : Diligence devant l'Hôtel de France

À l'entrée du village de Caignac, dans le Lauragais, par exemple, les deux moulins à vent ont totalement disparu. Le clocher mur n'a, lui, pas bougé. Sur un autre cliché, à Aurignac, hormis la présence de voitures, rien ne semble avoir changé cent ans plus tard. A Toulouse, aubassin de l'Embouchure, les piétons de la carte postale envahissent paisiblement ce qui est devenu une des principales entrées routières de la ville. Baptisé «Re-photographions la Haute-Garonne», le projet sera réédité en 2018 et 2019.


Superbagnères : Descente en luge

Vice-présidente du Département chargée de la culture, Anne Boyer a présenté hier matin l'exposition inaugurée le soir par Georges Méric, président de la collectivité. Pour l'élue, le projet permet «de partager notre patrimoine» mais aussi de constituer de nouvelles archives «pour les générations futures». À cette occasion a aussi été dévoilé le livre «Un siècle en images : le Sud-ouest vu par Labouche frères» édité par Privat dans le cadre d'un partenariat avec le Département. 


Canal du Midi : Écluse de Renneville - Villefranche de Lauragais / CPA Labouche

L'auteur, Sandrine Bouiller, responsable des fonds photographiques aux Archives, a retracé l'histoire de la maison Labouche et sélectionné des cartes postales classées par département. Directrice des Archives, Anne Goulet, a souligné «la grande richesse de la collection Labouche» qui ne représente encore que «20% de nos documents photographiques». Pour Philippe Terrancle, directeur des éditions Privat, l'ouvrage propose certes «un regard nostalgique» mais aussi «scientifique» sur notre patrimoine.


La maison Labouche
Depuis le père Hector jusqu’au décès du dernier fils Lucien en1959, ce sont cent ans de l’histoire de cette famille et de leur maison d'édition qui y sont retracés et richement illustrés.


"Un siècle en images : le sud-ouest vu par Labouche frères"

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