Route d'Occitanie : 1° étape pour Bouhanni

15/6/2018

Publié le 15/06/2018 à 08:09    | La Dépêche du Midi |  J.L.G.

Le public carmausin a vibré pour la Route d'Occitanie


Les Cofidis sur le podium du départ / Photo FB, Rte Occitanie, Aubin Lipke

C'est à midi quinze, sous le soleil tarnais, que débutait hier la Route d'Occitanie La Dépêche du Midi. Mais pour certains, la course a commencé bien plus tôt. «On est parti de Corrèze à 6h30 ce matin, pour être ici vers 10h» lance Jean-Claude Laval devant son camping-car posté à la sortie de Cordes-sur-Ciel. Accompagné de son épouse, Jacqueline, ils sont fervents supporters de l'équipe Groupama - FDJ, comme le signifie le drapeau accroché à leur véhicule. À quelques mètres de là, devant le virage qui conduira les coureurs en direction de Saint-Marcel-Campes, le calme règne aux alentours de 12h30. Calme temporaire. Alors que le soleil brille toujours, notamment sur la cité de Cordes-sur-Ciel qui s'élève dans les cieux, le vrombissement d'une moto se fait entendre. 

Les gendarmes, chargés d'ouvrir la route pour les cyclistes, arrivent. Une moto des organisateurs de la course fait son apparition, puis une deuxième, une troisième, et bientôt l'agitation gagne l'endroit. Une cinquantaine de deux-roues se succèdent, une multitude de voitures commencent à se garer aux alentours et des curieux s'arrêtent, sortant appareils photo et smartphones. Le peloton passe, presque sans un bruit, ne faisant remarquer que le sourire des coureurs qui semblent ravis de la météo. Comme elle est arrivée, l'agitation quitte le lieu à une vitesse folle. L'endroit retrouve son calme et sa superbe vue sur la cité médiévale.


Daniel Mangeas présente l'équipe Vital de Bryan Coquard à Cap Découverte / Photo FB, Rte Occitanie, Aubin Lipke

Speaker légendaire
Après un parcours de cent cinquante kilomètres, les stars du jour arrivent à Carmaux, lieu final de la première étape de l'épreuve. Sur la Place Gambetta, tout le monde se tient prêt. Le parcours prévoit un premier passage sur la ligne d'arrivée, avant que les coureurs ne repassent une seconde fois (après une boucle de 18 kilomètres) pour la véritable arrivée de l'épreuve. Les drapeaux rouges de la Route de l'Occitanie flottent au bord de l'avenue Albert Thomas. Un drapeau breton vient même diversifier le paysage. Détendu, le public attend le premier passage des coureurs, bercé par la voix de Daniel Mangeas, speaker légendaire, qui est perché sur la scène de la place. 

Le public, multicolore au gré des maillots cyclistes, chapeaux et bobs en tout genre, se rapproche des barrières pour encourager le peloton. Il passe à vive allure. L'ambiance change. Daniel Mangeas annonce les derniers kilomètres, et dès lors le public se tourne vers lui et vibre au son de sa voix en suivant une fin d'étape animée. Le sprinter français Nacer Bouhanni s'impose de justesse et reçoit une ovation du public carmausin lors de sa remise de prix. Les sourires clôturent l'étape… toujours sous le soleil tarnais.


/ Photo FB, Rte Occitanie, Aubin Lipke

Sur la route : «C'est un spectacle»
Parmi les afficionados, à Carmaux, Serge, 64 ans, est venu de Pampelonne en Vélo : «Je suis un amateur, mais je fais quand même 4 à 5000 km par an, et je pratique aussi beaucoup la course à pied».
Gérard, responsable d'une association de quartier, n'est pas un fan de vélo : «Je ne pratique pas, je suis plutôt là pour le spectacle».

Appuyé à la barrière métallique, un trio de charme patiente en écoutant Mangeas et en papotant. Ambre la fille, qui a fait une pause dans la révision de son bac français, Corinne la maman, qui a fermé sa boutique de téléphonie mobile le temps de la course, et Françoise la maman de Corinne, sont des sportives accomplies, la muscu pour Ambre, la course à pied pour Corinne et la marche pour Françoise : «La route d'Occitanie, c'est un spectacle, avec la caravane publicitaire, les coureurs, ça anime le centre ville de Carmaux».


/ Photo FB, Rte Occitanie, Henri Jean

Sous les caméras d'Eurosport qui retransmet la course en direct, Marie-Anne et Gilles sont des fans de vélo : «Tous les ans on suit le Tour de France dans une voiture aménagée en camping-car. On se rend deux jours dans les Pyrénées pour le Tour».
Gilles qui ose un pronostic : «Alejandro Valverde, Nasser Bouhanni, Bryan Coquard devraient être bien placés».

Daniel Mangeas speaker Express


La voix vélo

Il est LA voix du Tour de France. Daniel Mangeas a animé la grande boucle durant quarante ans, de 1974 à 2014.
Il se souvient que sa passion du vélo lui vient de son cousin, Roland Mangeas, ancien coureur professionnel. «J'étais un enfant timide. Mon métier a été la meilleure des thérapies pour moi !» continue-t-il.
À 69 ans, le commentateur est toujours aussi passionné et passionnant. Il a débuté hier sa trente-septième participation à la Route de l'Occitanie. Course sur laquelle il nous a livré ses impressions personnelles : «C'est une belle course qui a grandi grâce à ses bénévoles, qui sont le cœur et l'âme de cet événement». Un bel hommage rendu par un grand monsieur.


Publié le 15/06/2018 à 08:10   | La Dépêche du Midi |    P.L.

Bouhanni, Laporte, les frères pétard en tournée dans le Tarn

Première étape. Cap Découverte – Ségala Carmaux



Un sprint comme prévu pour commencer : Triplé français dans le Tarn avec dans l'ordre les deux Cofidis, Bouhanni, Laporte, et Bryan Coquard / Photo FB, Rte Occitanie, Aubin Lipke

Tapes, sourires, cris, poignées de mains, abrazos, indispensables ingrédients à toute célébration d'une victoire collective ne se sont pas bousculés hier au bout de l'avenue Albert Thomas. Nous avons même vécu quelques minutes embarrassantes avec deux vainqueurs possibles pour Cofidis, Christophe Laporte et Nacer Bouhanni, et des équipiers ne sachant, après un travail impeccable, qui congratuler ! Un officiel est venu dire au Provençal qu'il avait gagné, le Vosgien a discrètement tourné les talons, mais en redescendant vers le podium, les deux équipiers ont eu vent d'une photo finish révélant finalement le succès, pour quelques centimètres, de l'ancien champion de France. Là, c'est Laporte qui a fait demi-tour, sans un mot, sans un regard. Depuis la nuit des temps cyclistes, deux lévriers dans la même cage, c'est toujours un de trop.


Les premiers échappés du jour / Photo FB, Rte Occitanie, Aubin Lipke

«Je préfère garder tout ça pour moi…»
Lors du sprint au cours duquel Valverde a tenté de mettre Barbero en position de buteur, Laporte semblait avoir laissé tomber, Bouhanni dominant le reste de la meute, et puis il est ressorti de sa boîte dans le but d'assurer le doublé mais sans doute pas pour la deuxième place. «Bon j'ai gagné ou pas ?» interroge-t-il après son succès présumé. Bouhanni n'est pas loin, il ne dit rien. Un peu plus tard, il lève un coin du voile sur ses sentiments du moment. «Je préfère garder tout ça pour moi mais je ne comprends pas trop tout ce qui se passe dans cette équipe. C'est ma cinquième victoire en un mois, je retrouve peu à peu mon niveau…» Rideau.

Bouhanni n'était venu qu'une fois sur l'épreuve, en 2014 (étonnant troisième à Payolle derrière Herrada et Valverde, quatrième à Castres battu par Giraud et Daniel, précédés par Maolori), le voilà leader et à quelques heures d'une occasion de doubler la mise à Masseube. À noter le podium complété par Bryan Coquard qui permet un triplé français.


Valverde à la poursuite / Photo FB, Rte Occitanie, Aubin Lipke

Le plein d'Abraham
Avant ce croustillant final, la journée inaugurale a été marquée par la générosité de l'Erythréen Meron Abraham (Bike Aid). Parti avec Gaudin (Direct Energie), Baldo (Saint Michel Auber), Combaud (Delko Marseille), il se retrouve troisième au général, meilleur grimpeur, maillot blanc et plus combatif de la journée ! Finetto (Delko Marseille), puis… Reichenbach (Groupama-FDJ), Jauregui (AG2r), Moser (Astana), enfin Tulik (Direct Energie) Seigle (Groupama-FDJ), Reza (Vital Concept), Antonini et Offredo (Wanty) ont tenté de faire disparaître le sprint du scénario, sans succès. Les Movistar, mais aussi bien sûr les Cofidis géraient le trafic à merveille.

Nous risquons de vous reparler des principaux acteurs de ce jeudi tarnais demain matin, les Monts d'Astarac ne devraient pas poser trop de problèmes à Bouhanni et ses… frères à la veille de l'étape reine dans les Pyrénées ariégeoises.


/ Photo FB, Rte Occitanie, Aubin Lipke

Christian Prudhomme plus heureux sans Froome
Le patron du Tour de France réussit chaque année à caser une petite visite à la Route du Sud sur son agenda de ministre. Hier, il a suivi l'étape et évoqué ses relations avec l'épreuve qui lui a permis de débuter sa longue «romance» avec Gilles Maignan, beaucoup plus qu'un pilote, pour lui, sur les étapes de la Grande Boucle. «J'aime parler de transmission, et aujourd'hui, avec Pierre Caubin, je constate que la course, qui a permis au Tour de découvrir le Port de Balès ou la merveilleuse Hourquette d'Ancizan, poursuit sur la voie tracée par Pierre Caubin ou encore François Fortassin, le Président des Amis du Tour au Sénat. Nous, nous avons la chance d'être payés pour assouvir notre passion, et je pense toujours à tous les bénévoles qui permettent à ces épreuves indispensables, d'exister…»

Par contre l'ancien journaliste pense le moins possible à Chris Froome, ou plutôt il ne veut pas y penser. Nous lui avons demandé s'il aurait annulé sa visite en cas de présence du Kenyan. Il nous a répondu par un grand éclat de rire assez facile à interpréter. La question risque de se poser beaucoup plus concrètement dans quelques jours.


/ Photo FB, Rte Occitanie, Henri Jean

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