Lisle-sur-Tarn : Musée art du chocolat

14/4/2018

Publié le 02/04/2018 à 08:40   | La Dépêche du Midi |  P.S.

Le chocolat, œuvre d'art gourmand


Pour Hervé Frezal, nouveau propriétaire du musée, le maitre-chocolatier est à la fois artisan et artiste./ Photo DDM, E. Cayre.

Exceptionnellement, le musée art du chocolat de Lisle-sur-Tarn est ouvert ce lundi matin de pâques. Dans ce lieu rénové récemment, le chocolat se déguste mais il s'apprécie également avec le regard.

Pour beaucoup d'enfants, l'activité principale de ce lundi de Pâques sera la chasse aux œufs. Une journée où le chocolat est à l'honneur. C'est aussi le cas au musée Art du chocolat installé à Lisle-sur-Tarn. La bastide tarnaise est plus connue pour le vignoble gaillacois qui l'environne. Grâce à Michel Thomaso-Defos, à l'origine de ce musée, vin et chocolat ont rendez-vous depuis des années sous les arcades de la place centrale.

Depuis l'été dernier, l'ancien maître chocolatier a passé la main. Hervé Frezal a pris la relève. Avec le souhait de donner un nouveau souffle au lieu. Après quelques semaines de fermeture au début de l'année, le musée a rouvert ses portes. L'écrin lislois du chocolat s'est offert un lifting perceptible dès que l'on passe la porte du superbe hôtel particulier.



Une boutique et des chocolats de maîtres chocolatier reconnus
Si l'on vient ici savourer le chocolat, humer ses arômes et le découvrir sous forme d'œuvre d'art, il faut aussi apprécier l'architecture du lieu. Pour les saveurs, c'est au rez-de-chaussée, avec la chocolathèque, que l'on trouve son bonheur. «La boutique propose les signatures de grand maître chocolatier du département, précise Hervé Frèzal. Le visiteur peut trouver les chocolats de Michel Belin, Guy Roux ou Alice Lupi. Notre approche du chocolat se veut très qualitative.»

Passé la boutique, on pénètre dans un patio impressionnant par sa hauteur. L'escalier amène aux salles ou l'artisan chocolatier devient artiste. Une cinquantaine de pièces s'offrent aux regards. On les doit à Michel Thomaso-Defos. Mais le maître chocolatier a également collaboré avec le sculpteur Casimir Ferrer. Comme pour cet ensemble jazz où l'on retrouve la patte de l'artiste. «Le chocolat est une matière qui se travaille dans l'instant, précise Hervé Frézal. C'est une matière où l'on peut ajouter de la texture, du brillant, la matifier.»

La réplique de la fontaine du Griffoul à Gaillac, le buste de Raymond Lafage ou la cathédrale d'Albi sont à croquer. Mais attention, interdit de toucher. Le pèlerin de Saint-Jacques est la plus grosse pièce du musée. Il a demandé 100 kg de chocolat pour sa réalisation.



Un atelier pour des cours de cuisine
Dans une autre salle, deux éléphants vous attendent. À côté, Tintin et sa houppe est la seule pièce en chocolat blanc. «Notre objectif est d'accueillir d'autres artistes et maîtres chocolatiers pour proposer de nouvelles pièces. Nous voulons être un musée sur le geste du sculpteur, pas seulement un espace qui présente un parcours pédagogique autour du chocolat.» Néanmoins les petits ne sont pas oubliés pour découvrir l'histoire du chocolat, de la fève de cacao jusqu'à l'œuf de Pâques à déguster. Pour les adolescents, Hervé Frezal a eu l'idée originale de monter des visites du musée en anglais.

Enfin, le chocolat reste un mets savoureux lorsqu'il est de qualité. Un atelier cuisine a vu le jour. «Nous accueillerons des groupes qui veulent fabriquer des tablettes de chocolat par exemple ou cuisiner des recettes».

Ouvert tous les jours sauf le lundi de 10 h à 12 h 30 et 14 h à 18 h. Tarif : adulte, 5 € et enfants (-10 ans) 4 €.



Champollion à la découverte du cacao
Elles aiment le chocolat, comme tout le monde. Mais dans le cadre d'un projet universitaire, elles ont souhaité remonter aux sources du cacao et suivre son parcours jusqu'en Occitanie et dans le Tarn. Samantha, 25 ans, deuxième année d'histoire à Champollion, Léa, 19 ans et Christelle, 20 ans, en L1 Histoire, ont suivi la filière du patrimoine humain à travers l'histoire du chocolat dans le Tarn.

Olmèques, Mayas, Aztèques, Incas, conquistadores, l'histoire du cacao et de son arrivée en Europe est connue. Son utilisation par les Indiens, un peu moins. «Le cacao était aussi employé à des fins thérapeutiques en tant que baume contre les brûlures, gerçures, les blessures des guerriers. Pour eux, le chocolat était une boisson reconstituante», assure Samantha qui a également un BTS cuisine en poche, un bac pro service en salle et un BTS management des unités commerciales. Normal que la fabrication du chocolat occupe une bonne place dans leur rapport.
Le cacao débarque dans le Tarn via les routes commerciales migratoires au XVe siècle.



Deux maîtres chocolatiers
«Nous avons complété nos recherches par deux études de cas sur deux maîtres chocolatiers tarnais, meilleurs ouvriers de France, Michel Belin et Yves Thuriès. Pourquoi et comment ils choisissent les fèves de cacao, leur parcours et leur développement à Albi et Cordes-sur-Ciel, puis dans le Tarn et dans le monde (Japon). Difficile de passer à côté de Michel Thomaso-Defos, grand pâtissier-chocolatier, précurseur de l'implantation du chocolat dans le Tarn et fondateur du musée du chocolat à Lisle-sur-Tarn. Nous avons réussi à sortir quelque chose d'intéressant en trois mois pour mettre en avant le patrimoine du Tarn !»

Le rapport a été soutenu à l'oral par les trois étudiantes dans le cadre de leur cursus universitaire et une exposition sera montée dans l'ex-lycée castrais de Léa et Christelle. Samantha a choisi de communiquer par voie de presse.


/ Photos FB, Musée du Chocolat

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