Journées de la généalogie à Toulouse
Publié le 12/11/2017 à 08:00 | La Dépêche du Midi | L.M.
Généalogie : D'où viennent les Haut-Garonnais
Les bénévoles vous donneront toutes les ficelles pour créer votre arbre généalogique./ Photo DDM.
Les journées de la généalogie se déroulent le 11 et 12 novembre à Toulouse. Deux jours pour remonter sur les traces de nos ancêtres et tirer un portrait du Haut-Garonnais type.
Les Toulousains seraient tous cousins. Si l'on pouvait remonter les arbres généalogiques de chacun des habitants du département, on finirait par trouver des liens avec le comte de Toulouse ou de Foix, affirme Fabrice Andrieux, président de l'association l'Entraide Généalogique du Midi Toulousain. «Neuf Français sur 10 descendent de Charlemagne», ajoute-t-il.
Ceux qui prendraient la peine de se pencher sur leur arbre pourraient découvrir des cousinages particuliers. Plusieurs membres de l'association en question se sont d'ailleurs trouvé des filiations avec la famille Nougaro. D'autres seraient des cousins éloignés d'Emmanuel Macron. L'association s'est également amusée à dresser l'arbre généalogique de nombreuses personnalités toulousaines, ou dont les origines remontent de près ou de loin à proximité de la Ville rose.
Mariage en musique à Toulouse, salle des illustres (1906) / CPA
On y trouve, entre autres, Jean Anouilh, Victor Capoul, Catherine Deneuve, Alain Delon, Toulouse-Lautrec, la famille de Latécoère ou Lajaunie. Ces personnalités ont d'ailleurs tous un point commun : elles sont issues de familles de paysans. «Elles sont comme la plupart des Français, explique le généalogiste. Dans certaines familles, on retrouve des artistes, mais aucune n'a une descendance hors du commun.»
Le commun des mortels
Si l'on remonte à deux ou trois siècles en arrière, la Ville rose est donc peuplée de nombreux artisans, mais aussi de paysans et cultivateurs, puisque la cité est encore cernée par les champs. La bourgeoisie toulousaine est plutôt composée de marchands. «À l'époque, les pasteliers tenaient le pavé», explique le généalogiste.
Quant aux noms de famille, les plus répandus sont Marty, dont l'équivalent dans le nord de la France est Martin, Fauré, qui signifie forgeron en Occitan, Garcia, dont l'origine est espagnole ou basque, Castex, signifiant habitant du château, Soula, qui renvoie à l'idée de soleil, Berges, habitant du verger, Dedieu, qui signifie le fils de Dieu, ou Galy, qui renvoie au coq.
Portraits d'enfants toulousains début années 1900
«Les noms de famille ont été donnés aux gens pendant le Moyen-Âge, commente Fabrice Andrieux. Généralement, on donnait à quelqu'un le nom de son métier. Sauf quand il y en avait plus d'un, comme pour les laboureurs. C'est pour cela qu'on trouve beaucoup de Meunier ou Boulanger.»
Les Toulousains modernes
«Beaucoup de gens ont des origines d'autres régions, ou d'autres pays, notamment d'Espagne ou d'Italie.» Les Toulousains du XXIe siècle viennent de partout. La Ville rose est un melting-pot !
Le chiffre : 9 Français > sur 10. Seraient des descendants de Charlemagne. La plupart des Français auraient des liens de cousinage.
« La France est le pays qui a l'état civil le plus important du monde ».
Franck Morisset, généalogiste successoral
Plus de renseignements sur le site www.egmt.org
Publié le 12/11/2017 à 07:58 | La Dépêche du Midi | L.M.
Sur la piste des chasseurs d'héritiers
Une roue éventail très pratique venue du Lot/ Photo DDM
Ils travaillent dans l'ombre des notaires. Les généalogistes successoraux interviennent lorsqu'une succession se retrouve sans héritier, ou lorsque l'expert a un doute sur le lien de filiation de l'héritier. Ils remontent donc les arbres généalogiques. La législation française autorise les successions jusqu'au 6e degré, soit les petits-enfants des frères et sœurs de vos grands-parents. Une fois l'héritier déterminé, ils annoncent, par un simple coup de fil, la nouvelle aux heureux élus. «Ça arrive tous les jours», indique Franck Morisset, généalogiste, gérant du cabinet Coutot-Roehrig à Toulouse. Le spécialiste se souvient d'un cas d'une succession ouverte où une cousine s'était présentée.
Le notaire avait préféré vérifier la filiation. «On a fini par retrouver une sœur naturelle de la personne décédée. Celle-ci avait eu une fille. La nièce devenait donc l'héritière privilégiée», se souvient-il. Si les gros chèques ne représentent pas la majorité des cas, de belles histoires sortent de temps en temps. «Dernièrement, nous avons recherché les héritiers d'une personne décédée sans parents, avec, dans la succession, un authentique plâtre de Rodin», raconte le généalogiste.
Les Archives départementales des Hautes-Pyrénées ont entrepris la numérisation des fichiers d'état civil, 500 mètres linéaires / Photo DDM, Laurent Dard
Peur de l'arnaque
Lorsque les généalogistes ont mis la main sur leur héritier potentiel, ils ne peuvent pas lui dévoiler les détails. «On appelle les gens en leur disant qu'ils ont hérité d'un cousin. Mais on ne peut ni donner le nom de la personne, ni la somme d'argent», explique Franck Morisset. Libre à eux d'accepter «la révélation» et de se tourner vers leur notaire qui pourra leur donner plus d'explications. Nombreux sont donc les méfiants qui refusent la démarche. Par peur de l'arnaque, beaucoup déclinent l'offre. De la même façon, certains se dérobent pour effectuer leurs propres recherches et retrouver leur potentiel bienfaiteur par eux-mêmes, s'acquittant ainsi des frais du cabinet.
Face à la transformation de la société, l'activité de ces généalogistes a pris un nouveau tour ces dernières années. Les familles sont de plus en plus éclatées, puis recomposées, rendant les successions plus complexes. Mais surtout, «les personnes sont de plus en plus seules et isolées», confirme le généalogiste.
Publié le 12/11/2017 à 07:47 | La Dépêche du Midi | L.M.
Fabrice Andrieux: «Il faut commencer son arbre quand on est jeune»
Interview Fabrice Andrieux, Président de l'association l'Entraide Généalogique du Midi Toulousain / Photo DDM
À quoi servent les journées de la généalogie ?
On reçoit le public et on lui explique comment démarrer son arbre généalogique et les bases lorsqu'on est débutant. Nous pouvons également aider les gens qui sont bloqués dans leurs recherches.
Jusqu'où peut-on remonter un arbre généalogique ?
Avec les archives d'état civil on peut remonter jusqu'au XVIe ou XVIIe siècle. Les descendants de familles nobles peuvent aller encore plus loin. Les archives notariales peuvent aussi nous permettre de retrouver des documents jusqu'au Moyen-Âge. Mais le nombre d'ancêtres double à chaque génération, donc si on remonte jusqu'à la Révolution, on est déjà à environ 1 000 ancêtres.
Arbre de la Maison de France / CPA
Pourquoi faire ses recherches par le biais d'une association ?
Comme le porte le nom de l'association, nous nous entraidons. Les membres sont originaires des quatre coins du monde. S'ils ont besoin d'un document ou d'aller faire des recherches aux archives parce qu'ils sont trop loin, nous pouvons le faire pour eux. Nous constituons une base de données de toutes les archives que nous numérisons et nous sommes en relation avec des associations de plusieurs départements. Les différents arbres que nous avons réalisés sont accessibles, de sorte que les données puissent servir à d'autres.
Quels conseils pour démarrer un arbre généalogique ?
Il faut commencer quand on est jeune quitte à ne pas y passer trop de temps, car on a encore ses parents. Ça permet de les interroger sur la mémoire familiale. Ça permet également d'identifier les personnes sur les photos de famille. Un arbre généalogique est infini. Il ne s'agit pas seulement de découvrir quand et où sont nés nos ancêtres, mais aussi de découvrir qui ils étaient, quels vêtements ils portaient, quels métiers ils exerçaient…
Quel cas d'arbre vous a le plus troublé ?
Un jour l'un de nos adhérents a découvert, par hasard, qu'un de ses ancêtres avait été condamné au bagne. Elle avait d'ailleurs perdu sa trace, puisqu'il avait complètement disparu des registres. Elle a donc découvert qu'il avait été condamné en fouillant dans les archives de l'Aude. Il avait été emprisonné au bagne à la suite d'un vol dans une église et y était mort
Publié le 28/06/2017 à 16:45 | La Dépêche du Midi |
Pourquoi ressent-on le besoin de connaître ses origines ?
Un modèle d'arbre généalogique / Photo DDM
Même sans avoir été adoptés, beaucoup cherchent à mieux connaître leur histoire familiale. En témoigne notamment l’essor de la généalogie, autrefois réservée à une poignée de passionnés. Comment expliquer ce retour aux sources ?
D’après une enquête Ipsos datant de 2010, plus de 6 Français sur 10 s’intéressent à la généalogie et ont déjà entrepris des recherches sur leur famille ou leur nom. Et assez étonnamment, ce loisir n’est pas seulement réservé aux retraités : 65% des moins de 35 ans ont déjà fait des recherches. Bien sûr, l’accès gratuit et désormais en ligne à un grand nombre d’archives départementales favorise cet engouement, mais il ne suffit pas à l’expliquer.
Toujours d’après le même sondage, la majorité des personnes interrogées se sont lancées dans la recherche généalogique pour apprendre à mieux connaître leurs ancêtres et pour transmettre l’histoire familiale aux plus jeunes. Pourquoi cette quête ? Parce qu’à une époque anxiogène où les repères sont brouillés, où plus rien ne semble acquis, le besoin de s’ancrer dans son histoire familiale est plus vivace que jamais. Savoir d’où l’on vient aide à savoir où l’on en est et où l’on va. Quand on est en crise, apprendre l’existence de valeureux ancêtres peut aussi contribuer à revaloriser l’image de soi.
Portraits de Toulousain(e)s, début années 1900
Connaître le passé pour comprendre le présent
Ce besoin de se pencher sur son passé est d’autant plus vivace quand on a depuis toujours eu l’impression de percevoir des non-dits. Chaque famille a ses secrets, plus ou moins douloureux, plus ou moins impactant sur les générations suivantes. Quand ils sont trop lourds à porter, ils peuvent se manifester sous la forme de troubles psychosomatiques ou encore d’échecs à répétition. C’est du moins le principe défendu par la psychogénéalogie (ou analyse transgénérationnelle).
Véritable « enquête familiale », cette méthode psychanalytique peut être une aide précieuse. Mais attention, beaucoup de praticiens autoproclamés n’ont pas suivi de formation validée. Pour trouver un thérapeute, mieux vaut se fier à l’annuaire de la Fédération française de Psychothérapie et Psychanalyse.
Photo de famille toulousaine début années 1900 / CPA
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