Graulhet : Le cuir dans la peau -3-
Publié le 03/11/2017 à 08:47
Retour sur l'opération «Le cuir dans la peau»
Le maire Claude Fita avec les représentants du cuir graulhétois /Photo DDM
L'essai a été transformé pour la première édition de «Le cuir dans la peau», organisé par l'office de tourisme Bastides et Vignoble du Gaillac. Il s'agissait de rappeler et de prouver le dynamisme de la filière à travers une opération de «tourisme industriel». Si la filière du cuir fait partie du patrimoine de la ville, elle est aussi belle et bien vivante. L'opération qui permettait aux visiteurs de visiter usines et ateliers a affiché complet avec huit cents visites au compteur.
Visite de l'entreprise Eureka à Graulhet / Photo FB, Bastides Vignoble du Gaillac
«On a pu voir la fierté des salariés qui ont vu à cette occasion leur travail et leur savoir-faire reconnu», témoigne Sabine Brosse, directrice de l'office du tourisme Bastides et Vignoble du Gaillac. Les visites guidées ont permis à celles et ceux qui avaient réservé leurs places de visiter quatorze entreprises graulhétoises qui avaient accepté d'ouvrir leurs portes. Huit d'entre elles possèdent des boutiques où il était possible de découvrir toutes les gammes de produits.
Visites guidées sur la Chimie du Cuir / Photo FB, Maison des Métiers du Cuir de Graulhet
Vers une seconde édition ?
Il en était de même à la Maison des métiers du cuir où des artisans proposaient des démonstrations et des animations pour les enfants. Deux cent cinquante visites supplémentaires ont été enregistrées à la MMC durant les deux jours, soit 1050 visites.
Ce succès indéniable donnera-t-il lieu à une suite avec d'autres visites de ce patrimoine vivant ? Cela n'est pas exclu, même souhaité par la plupart des personnes qui ont pris part à l'événement. «Nous allons réaliser un bilan précis la semaine prochaine à partager avec les entreprises, analyser le public qui est venu, voir ce qui a marché et ce qui a moins bien marché», confie Sabine Brosse, ravie de la fréquentation de cette première édition.
Maroquinerie Milhau / Photo Entreprise & Découverte
L'office du tourisme a su impulser une dynamique et entreprises et visiteurs ont répondu présents. Le succès rencontré est pour le moins encourageant. L'opération a permis de mettre en lumière tout un patrimoine vivant, une véritable richesse souvent méconnu des Graulhétois eux-mêmes.
Une nouvelle édition pourrait permettre au grand public de découvrir d'autres trésors que recèle la cité du cuir.
Publié le 26/10/2017 à 07:39 | La Dépêche du Midi | M.L.
Portes ouvertes : «Les peaux qui viennent de Graulhet, c'est ce qu'il y a de mieux»
Rose-Marie Sampaïo, mardi après-midi, dans son atelier de la boutique Rose-Marie Cuir à Graulhet./ Photo DDM M.-P.V
Jusqu'à ce soir, les entreprises de Graulhet, spécialisées dans le cuir, font visiter leurs ateliers. Des savoir-faire précieux inscrits dans la tradition mégissière de Graulhet. Rencontre avec Rose-Marie Sampaïo, la dernière créatrice de confection 100 %cuir.
Une cape de mariée en agneau de Béarn blanc à poils bouclés, une veste d'homme en cuir de chèvre, col et parements en cerf, une cape de bure de berger des Pyrénées, un pantalon cuir à stretch, une commande récente… dans l'atelier de Rose-Marie Sampaïo, dernière boutique de confection de vêtements sur mesure en peau et cuir, chaque pièce est unique. Sur la table recouverte de zinc, où rien ne vient accrocher la lame des cutters, Marie-Rose étale une peau d'agneau d'un beau rose fuchsia. Elle promène ses mains, caresse le grain du cuir, repère les petits défauts et la meilleure orientation de son patron avant la découpe. «C'est comme un puzzle. Le cuir est une matière noble, rien ne doit se perdre», confie-t-elle.
«J'ai toujours vécu dans le monde du cuir»
Originaire du Portugal, Rose-Marie est arrivée à 4 ans à Graulhet où son père est venu travailler dans une mégisserie, «J'ai toujours vécu dans le monde du cuir. Les odeurs, je ne les sens plus tellement j'en suis imprégnée». Sans hésiter, à 17 ans, elle est entrée dans une maroquinerie pour apprendre le métier. «C'était la Maison de M. et Mme Châtaignier. On y faisait des sacs à main Lorenzo, du luxe haut de gamme», se souvient Rose-Marie.
Rose-Marie tient la dernière boutique de vêtements de cuirs (2014) / Photo DDm
Dans la maison Victor, elle a appris la confection du vêtement en cuir, poursuivie chez Pauline d'Arnaud ou chez Bernadette Fabre. Mais entre les années 1980 et 1990, les «Maisons» licencient puis ferment les unes après les autres. C'est finalement la maison Fabre qu'elle va reprendre et transformer en 1998 pour en faire sa propre maison, Rose-Marie Cuir, au cœur de Graulhet.
«Je n'ai jamais fermé»
«Depuis bientôt 20 ans, je n'ai jamais fermé», savoure la créatrice, capable de tout faire à la demande. Elle a bien sûr été sollicitée par la haute couture pour aller travailler ailleurs, à Paris même. «Je n'ai pas voulu, je suis bien là, tranquille. Je préfère travailler avec des peaux qui viennent de Graulhet parce que c'est ce qu'il y a de mieux».
Aujourd'hui, Rose-Marie est la dernière, il n'y a plus qu'elle à Graulhet à avoir sa propre boutique de confection et à travailler et coudre le cuir. «C'est dommage», dit-elle, sans perdre pour autant sa bonne humeur naturelle, prête à partager sa passion avec les visiteurs. «Je me dévoue pour la cause, pour faire connaître la filière et le travail du cuir», explique-t-elle en riant. Avant de se plonger dans une nouvelle commande : un kilt en cuir noir. C'est comme si c'était fait.
Le travail du cuir, véritable culture locale à Graulhet / Photo Entreprise & Découverte
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