Tarn : Un drone pour aider les pompiers
Publié le 17/08/2017 à 10:25 | La Dépêche du Midi | Vincent Bresson
Un drone pour aider les pompiers à aller au feu
Incendie de Lézignac filmé par drone / Crédit photo : SDIS 81 - CNE Cante & CPL Médina
Analyser les besoins en engrais, neutraliser des terroristes, surveiller les frontières, les automobilistes dangereux… ou les feux. Le drone tend à se généraliser dans des domaines d'activités variés. Ces aéronefs sans humain à bord peuvent être commandés à distance sans exposer l'homme et pour un prix raisonnable. Cette révolution technologique n'a pas échappé aux pompiers et en particulier au commandant David Carlier, chef du centre de secours d'Albi. «Le drone donne une vue aérienne. Grâce à lui, on a une meilleure vision. On voit les enjeux, les zones qui sont concernées. Et aussi on peut avoir un œil sur les équipes. C'est un plus en termes de sécurité.» Équipé d'une caméra haute définition, le drone filme et renvoie photos et vidéos aux équipes sur place.
Pour les opérations d'ampleur, difficiles d'accès ou encore en cas de risques toxiques, le drone se révèle très utile. Il est engagé quasi systématiquement dans les centres-villes historiques, lors de feux sur des infrastructures industrielles ou dans les espaces naturels. «Lundi dernier, on l'a mobilisé pour rechercher un ULM au sol.» Il a particulièrement été utile pour analyser les dégâts qu'avait subis une cheminée de quarante mètres de haut qui avait été endommagée par des flammes à Graulhet. Malgré une législation drastique sur le vol de drone, les pompiers disposent de dérogation pour leurs opérations. «On est le pays avec les lois les plus restrictives à ce sujet. Et tant mieux, c'est une question de sécurité.»
Mobilisé deux fois en moins de dix jours
Stéphane Médinac, sapeur-pompier, a piloté deux fois le drone en moins de dix jours, début août. Lundi dernier, c'est d'abord le château de Lézignac à Graulhet qui a été dévasté par les flammes. L'écran lui a donné une vision d'ensemble du feu, en direct. Les grandes échelles étaient difficilement mobilisables. La caméra embarquée lui a permis de s'approcher très rapidement et en toute sécurité du brasier.
Deux jours plus tard, un incendie s'est déclaré sur les vergers de Montdragon. Là encore, le commandant Carlier a pu apprécier l'usage du drone.
Il insiste sur les avantages de celui-ci en termes de retour d'expérience. «Il permet aussi d'analyser notre intervention a posteriori et de s'améliorer.»
Incendie de Montdragon filmé par le drone / Crédit photo : SDIS 81 cellule photo - SCH F. DURAND
Dans le feu de l'action, Stéphane Médinac joint le geste à la parole et assure que «le drone n'est pas difficile à prendre en main». En un coup de joystick, le drone s'élève dans le ciel, sans pour autant faire bouger la caméra, qui renvoie une image stable de très bonne qualité sur la tablette du pilote.
Même si cet outil n'est pas près de remplacer le travail des pompiers, les équipes du centre de secours principal sont tout feu tout flamme face à cet outil qui les aide déjà beaucoup.
Le chiffre : 11 interventions > drone. L'aéronef a été mobilisé onze fois en un an. Dont deux fois durant les dix derniers jours, à Graulhet et Montragon.
1500 > euros. C'est le prix d'un tel drone. Ce modèle, le DJI Phantom 4, est un modèle pour grand public, et non spécifiquement conçu pour les missions que lui imposent les pompiers.
Le drone, petit mais efficace
Le budget total du drone et des formations nécessaires à son utilisation aura coûté moins de 10 000 euros. Pour piloter ce coucou d'un nouveau genre, dix sapeurs-pompiers du département ont été formés pendant une semaine à cet usage. Ce coût, comparé au dernier camion acheté 500 000 euros par le centre, ne représente pas grand chose. Pourtant,les capacités de l'aéronef sont impressionnantes et très utiles. Le drone ne pèse que 1,2kg mais peut se déplacer à 20m/s et peut être télécommandé jusqu'à deux kilomètres de distance et jusqu'à cent cinquante mètres d'altitude. Déployer cet outil technologique ne demande pas plus de deux minutes, ce qui le rend facile d'utilisation. Et l'autonomie de 20 minutes n'est pas un problème. «On a plusieurs batteries de rechanger, il suffit de les changer, donc c'est quasi illimité à ce niveau» explique le commandant Carlier.
Ces capacités impressionnantes suffisent à remplir les tâches que les pompiers lui confient. Et le drone devrait rendre de bons et loyaux services au centre encore de nombreuses années. «C'est la technologie qui nous fera changer de modèles.» La retransmission de la vidéo met par exemple 30 secondes. Ce que les prochains modèles pourraient perfectionner.
Vidéo - Incendie de Montdragon filmé par le drone du SDIS81 dans le Tarn :
http://dai.ly/x5x6m26
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