Pyrénées : Des écobuages enflamment la montagne

11/12/2016

Publié le 08/12/2016 à 20:30   | La Dépêche du Midi |  Andy Barrejot

Important feu de végétation dans la vallée des Gaves


L'incendie vu depuis le Hautacam. / Photo Jean Guyot

D’importants moyens ont été déployés cet après-midi pour maîtriser un feu de végétation qui s’est propagé sur les crêtes du Pic de Nerbiou, au-dessus de la commune de Villelongue. Une quinzaine de pompiers et trois camions, issus des centres de secours d’Argeles, Lourdes, Pierrefitte et Cauterets, ont été engagés. L’incendie, sans doute causé par un écobuage était encore en cours en fin de journée. Les pompiers espéraient le maîtriser vers 22 heures. Dans le même temps, un autre feu de végétation, de moindre importance, s’est déclaré sur la commune de Bordères-Louron. Tout ceci, alors que la qualité de l’air sera médiocre sur le département aujourd’hui.


Publié le 09/12/2016 à 18:07   | La Dépêche du Midi |  Andy Barrejot

Vallée des Gaves : près de 200 hectares de montagne en feu


Les pompiers luttent ardemment contre les flammes. / Photo Laurent Dard

Depuis hier, les pompiers se relaient au-dessus de Villelongue pour tenter de circonscrire l'incendie qui a enflammé le massif du Nerbiou. Dans une zone escarpée et difficile d'accès, près de 200 hectares sont partis en fumée, alors que ce soir le feu court toujours. Si aucune habitation n'est menacée, plusieurs points à protéger ont été ciblés par les pompiers dont une conduite qui alimente la centrale électrique de l'usine Feropem dans la vallée. Ce soir, la question de recourir à des moyens aériens demain pour venir à bout de cet incendie, né d'un écobuage, se posait.


Publié le 10/12/2016 à 09:34   | La Dépêche du Midi |  Andy Barréjot

L'écobuage embrase près de 200 hectares de montagne


Malgré les efforts des pompiers, le feu courait toujours hier soir, depuis près de 30 heures./Photo Laurent Dard.

Plus d'une trentaine de pompiers ont lutté avec les flammes, hier, dans une zone escarpée. En vain puisque l'incendie n'était pas maîtrisé. Des renforts aériens pourraient intervenir ce matin.

Un peu plus de 13 heures hier, dans le massif du Nerbiou qui se dresse entre Villelongue et Artalens-Souin. Ici, depuis la veille, la montagne est en feu. Face à elle, les pompiers luttent, avec leurs moyens qui peuvent sembler dérisoires. Battes à la main, les sapeurs de Pierrefitte et d'Argelès tentent d'enrayer la progression des flammes depuis le petit matin. Aussi, quand la relève arrive, les corps savourent ce répit. De courte durée. Une bourrasque revigore les flammes. Il faut réempoigner les battes dans cette lutte dont on ne devine pas la fin. 


/ Photo FB, Météo Pyrénées

«La nuit dernière, nous avons réglé le secteur du Mailh Blanc, détaille le chef de colonne, le capitaine Patrick Duarte, qui dirige la trentaine d'hommes venus de tout le département. La difficulté, c'est qu'il s'agit de zones escarpées, difficiles d'accès, ce qui condamne toute intervention des camions.» D'autant que la sécheresse et le vent aggravent la situation. «C'est une bourrasque qui a fait que l'écobuage a dégénéré au départ», explique le maire de Villelongue, qui avait été avisé de celui-ci, conformément à la réglementation.

Au fil de la journée hier, le feu a gagné du terrain, ravageant près de 200 ha de végétation, malgré le travail des pompiers. «Sur cette surface, il y a des zones inaccessibles et où il n'y a pas d'enjeu à défendre qui justifie la mise en danger des hommes, tempère le capitaine Duarte. Nous avons trois fronts avec des points à défendre, à savoir une centrale électrique en bas, une grange sur la partie haute, mais aussi une conduite qui commande la centrale électrique destinée à l'usine Feropem.» 

Dans l'après-midi, les flammes ont enjambé la canalisation. Un scénario au goût amer de déjà-vu pour les dirigeants de l'entreprise, présents au poste de commandement improvisé à la salle des fêtes de Villelongue. «Quand on a vu le feu hier, ça nous a rappelé 2011. Tous les câbles avaient cramé. Là, on vient d'en installer de nouveaux il y a un mois tout juste.» Un investissement de 170.000 € en danger.

À l'issue du survol de la zone ce matin, une décision doit être prise quant à l'engagement de moyens aériens pour éteindre cet incendie.


/ Photo FB, SDIS65

Qualité de l'air médiocre
Ces écobuages surviennent alors qu'un épisode de pollution touche notre département. Hier, le seuil d'information pour les particules en suspension a été dépassé. Aujourd'hui, l'Oramip prévoit une qualité de l'air médiocre sur le département. La vigilance sera encore de mise, notamment pour les publics fragiles, avec un nouveau dépassement du seuil de pollution envisagé. Par ailleurs, après avoir invité chacun à la vigilance concernant les écobuages, la préfète a finalement pris un arrêté temporaire départemental d'interdiction d'incinération de végétaux sur pied. Conséquence, les écobuages sont désormais interdits jusqu'au 13 décembre.


 
Publié le 10/12/2016 à 09:57   | La Dépêche du Midi |  Andy Barréjot

Vallée des Gaves: toujours de gros moyens engagés contre le feu en montagne


Les pompiers luttent avec des battes à feu./ Photo Laurent Dard

Troisième journée de lutte contre les flammes pour les pompiers des Hautes-Pyrénées à la suite d'un écobuage sur le secteur du Nerbiou, entre Villelongue et Artalens-Souin. Dans la nuit, profitant de conditions particulièrement défavorables pour les secouristes (hydrométrie très faible, vent), le feu a continué sa progression. Plus de 200 hectares sont partis en fumée. 

Depuis 7 heures ce matin, 35 pompiers luttent à pied contre cet incendie particulièrement difficile d'accès et où les camions sont inopérants. Un appui aérien a été autorisé pour le début d'après-midi et un canadair doit arriver à Villelongue en provenance de la base de Marignane. Le premier largage est attendu pour 13h30.


Publié le 11/12/2016 à 11:27  | La Dépêche du Midi | Andy Barréjot

L'entrée en action des canadairs limite la progression des flammes


Deux canadairs venus de Marignane sont intervenus dans l'après-midi hier face à l'avancée des flammes. Ils ont déversé au total 66 000 litres. / Photo Laurent Dard

Un front de feu d'un kilomètre au-dessus du village de Villelongue. Voilà l'inquiétant panorama qu'ont pu observer les habitants de la vallée des Gaves hier, du moins lorsque les importants panaches de fumée se sont dissipés. Depuis jeudi après-midi, à la suite d'un écobuage, la montagne brûle dans le secteur du Nerbiou. Comme la veille, les pompiers ont repris leur lutte pour limiter la propagation des flammes dès 7 heures hier. Une quarantaine d'hommes et de femmes engagés sur ce théâtre particulièrement difficile d'accès où les camions se révèlent inopérants. 


/ Photo FB, SDIS65

En début d'après-midi, alors que le feu avait ravagé plus de 350 hectares, les pompiers ont reçu le concours de deux canadairs venus de la base de Marignane. Les avions ont effectué plusieurs largages sur la zone, se ravitaillant en eau sur le lac de la Gimone (celui du Gabas étant déficitaire) et en kérosène à l'aéroport TLP. Au total, les deux canadairs ont effectué six rotations jusqu'à 17 heures, déversant à chaque passage 5 500 litres d'eau chacun sur le brasier. «Ça nous a permis de stopper le feu sur les secteurs sensibles, à savoir sur le front au-dessus du village mais aussi pour éviter qu'il ne passe les crêtes et ne bascule vers la vallée d'Isaby (où il menaçait un important massif forestier), détaille le colonel Patrick Heyraud, commandant du SDIS 65, présent sur place. 


/ Photo FB, SDIS65

Globalement, la progression du feu est enrayée, son intensité diminuée, même si des foyers persistent. Nous avons aussi un médecin pour prendre en charge les personnes fragiles, en lien avec la mairie.» Durant toute la nuit, les pompiers de Pierrefitte devaient effectuer des rondes pour contrôler l'évolution du sinistre, qui n'a nécessité aucune évacuation (le feu s'est rapproché à 300 m d'une ferme). Aujourd'hui, un hélicoptère privé doit prendre le relais des canadairs pour procéder à des largages ponctuels en stationnaire, tandis que le dispositif humain des pompiers va être reconduit. 

Présente également au PC à Villelongue, la sous-préfète d'Argelès-Gazost, Myriel Porteous a rappelé que «l'écobuage à l'origine du sinistre jeudi avait été déclaré». Depuis, la préfecture les a temporairement interdits. «Il y a des cellules locales d'écobuage qui ciblent les zones et émettent des préconisations.» Des consignes de sécurité pas toujours appliquées. «C'était le cas il y a 15 ans. Après quoi nous avions mis en place des techniques de brûlage dirigé, précise le colonel Heyraud. La vigilance a peut-être baissé alors que ce n'est pas une technique anodine.» 

Des savoir-faire à rappeler sans doute. «L'autre problème c'est qu'on se retrouve sur des secteurs de moins en moins pâturés et donc couverts de landes qui conduisent le feu» pointait un technicien de l'ONF, craignant d'importants dégâts sur le massif. Un procès-verbal administratif doit être fait par la gendarmerie, avant d'éventuelles suites judiciaires.


Publié le 11/12/2016 à 06:46   | La Dépêche du Midi |

Série de feux en Haute-Ariège


Les conditions sont très défavorables./Photo DDM

L'interdiction d'écobuage prise par la préfecture n'y aura rien changé. Hier, les feux se sont multipliés dans la haute Ariège. Dès la matinée, les pompiers constataient plusieurs incendies. En début d‘après-midi, ils étaient obligés d'intervenir à Sorgeat et Cazenave pour contenir les flammes. Une vingtaine d'hommes étaient mobilisés sur les deux secteurs. Hier soir, les deux feux étaient toujours actifs. En effet, les conditions sont particulièrement défavorables. C'est d'ailleurs pour ça que la préfecture avait pris un arrêté interdisant les écobuages. «À cause d'un fort déficit de précipitations favorisant le développement d'incendie dans les forêts, landes, maquis et garrigue», peut-on lire. L'arrêté court jusqu'à lundi.


Publié le 10/12/2016 à 09:38   | La Dépêche du Midi |  Géraldine Jammet

Ariège : Ils apprennent à brûler


Le brûlage maîtrisé, une alternative à l'écobuage. / Photo © France 3 Midi-Pyrénées 

Les pompiers et la sécurité civile ont lutté toute la semaine contre les flammes dans le cadre de chantiers d'écobuages. L'occasion de former les personnels de secours mais aussi, les éleveurs du pays d'Olmes et de la haute Ariège, comme hier à Arnave.

Semaine chargée pour les pompiers. Depuis lundi, la vallée d'Ax aura été enfumée par différents chantiers d'écobuages menés sur le secteur de la haute Ariège mais aussi, du pays d'Olmes. Des feux maîtrisés sur lesquels les équipes du service départemental d'incendie et de secours (SDIS 09) et de l'unité d'instruction et d'intervention de la sécurité civile numéro 7 (UIISC7) de Brignoles sont intervenues à la demande des propriétaires. D'une part, pour se former et s'entraîner eux-mêmes. Ensuite pour «éviter les débordements qui transforment un écobuage en incendie», indique le capitaine Antoniutti, en charge des opérations pour le SDIS 09.


Haute Ariège et Couserans : 1 000 hectares de montagne brûlés en dix jours en décembre 2015  / Photo DDM

Éviter le scénario de l'hiver dernier

L'hiver dernier, pas moins de 2 000 hectares ont en effet été brûlés à flanc de montagne en raison du non-respect des règles de sécurité inhérentes à cette technique ancestrale de mise en jachère des terres accidentées. Alors l'opération de formation des éleveurs, organisée hier à Arnave, n'est que la suite logique de cette semaine sur des charbons ardents. Sous l'égide de la chambre d'agriculture et de la direction départementale du territoire (DDT), avec la participation de l'ONF (Office national des forêtes) et la fédération du pastoralisme, les éleveurs volontaires ont été invités à participer à ce dernier chantier dans le cadre d'une formation de deux jours de la CLE (commission locale d'écobuage) de Rabbat-les-Trois-Seigneurs. Un dispositif impulsé par la préfecture suite aux «ratés» de l'an dernier.


Les incendies de décembre 2015 en Ariège ont coûté 100 000 € / Photo DDM

Éleveuse de brebis à Ussat, Sophie Alzieu est satisfaite. «Comme ici, mes terres parfois sont inaccessibles et le feu est un outil intéressant mais il faut l'utiliser comme il faut.» D'après le capitaine Barraglia, de la sécurité civile, le tout est de bien sécuriser la zone à brûler en commençant par baliser le périmètre. Il s'agit alors de créer une bande «tampon» de 2 mètres débroussaillée et pré-brûlée qui permet de limiter le risque de propagation. Aux habitations ou aux bois situés aux alentours. «Les gens qui allument ne se rendent pas du tout compte des risques qu'ils prennent ou qu'ils font prendre aux autres, note Denis Clément, technicien de l'ONF. Comme hier (jeudi) avec un feu mal maîtrisé du côté du mont Fourcat (lire ci-contre) qui a débordé sur trois communes. Mais on remarque aussi que les mesures prises marchent : il y a de moins en moins de départs de feu qui sont de plus en plus contrôlés.»

Le chiffre : 162
Hectares Brûlés >Cette semaine. Entre les chantiers privés et la formation des éleveurs hier à Arnave, 162 hectares ont été brûlés cette semaine.


/ Photo DDM
 
Publié le 13/12/2016 à 08:12  | La Dépêche du Midi |  G.J.

780 ha en feu : la préfecture reconduit l'interdiction


La semaine dernière, une formation sur les écobuages était organisée à Arnave avec les pompiers et la Sécurité civile./Photo archives DDM, F.R.

Le week-end a été émaillé par les incendies. Le SDIS 09 (service départemental d'incendie et de secours) et l'ONF (Office national des forêts) estiment en effet à 780 le nombre d'hectares qui sont partis en fumée depuis vendredi, en Ariège. La faute à des feux de broussailles, pour l'essentiel, qui se multiplient alors même que la préfecture vient de reconduire l'arrêté d'interdiction d'écobuages et l'incinération de végétaux coupés qui était en vigueur jusqu'à hier. Désormais, il faudra patienter jusqu'à ce dimanche 18 septembre inclus. En espérant qu'entre-temps, les précipitations soient de nouveau de la partie. Car il va de soi que le manque de pluie favorise aussi la propagation des flammes dans les forêts, landes, maquis et garrigues.

Hier après-midi, les incendies en cours dimanche du côté de Caychax, Lapège ou dans le Couserans étaient tous maîtrisés ou «en passe de l'être», assure le capitaine Antoniutti, commandant de la caserne de Tarascon-sur-Ariège. En revanche, le secteur qui continue a mobilisé du personnel reste celui de Gestiès. En effet, ce dimanche soir, vers 21 heures, les pompiers sont intervenus pour sécuriser un chenil qui se trouvait non loin d'un feu de broussailles en cours de propagation. Il était encore actif ce lundi après-midi sans que cela ne pose de problème de sécurité. Enfin, un autre incendie s'est déclaré ce lundi après-midi dans le massif de Tabe, vers Cazenave. Les pompiers de Tarascon-sur-Ariège et d'Auzat étaient sur place avec deux engins pour tenter de circonscrire un sinistre qui a généré beaucoup de fumée dans la vallée.
 

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