Un Airbus a bloqué la circulation... dans les rues de Tarbes

16/3/2016

Publié le 16/03/2016 à 09:00  | La Dépêche du Midi |  Hélène Dubarry

L'avion crée un bouchon de plusieurs heures dans les rues de la ville

Le carrefour bloqué par l'avion / Photo DDM, Hélène Dubarry

«Hé bé ! C'est pas souvent qu'on voit passer un avion devant sa porte…» Comme bon nombre d'Aureilhanais et de Séméacais, hier matin, la retraitée n'en croyait pas ses yeux. L'énorme carlingue d'un A320 barrait entièrement la Patte-d'Oie, au Bout-du-Pont, le carrefour stratégique d'Aureilhan et Séméac donnant accès aux routes de Rabastens, de Trie et de Toulouse. Échoués là comme une baleine sur un banc de sable, la remorque et son impressionnant chargement sont restés bloqués pendant un peu plus de six heures au même endroit. Il était aux alentours de 10 heures, hier matin, quand Philippe, le chauffeur et responsable du convoi de l‘avion, se présente au bout de la ligne droite de la route de Trie. L'arrivée n'est pas loin. Du moins, c'est ce qu'il pense à ce moment. Ce convoi, affrété par le transporteur d'Artix, Autaa, était parti de Blagnac où un camion avait chargé l'imposante carcasse de carlingue, en direction de Tarmac, à Ossun, en vue de sa destruction. Ce premier camion était suivi d'un second, transportant pour sa part les dérives de l'avion. Les ailes avaient été convoyées la semaine dernière : ce transport-là s'était fait par la route de Rabastens, classée en 1re et 2e catégorie, c'est-à-dire réservée aux plus «petits» des convois exceptionnels. La route de Trie est classée en 3e catégorie, pour les très gros convois.


Le fuselage enfin débloqué, dans les Hautes-Pyrénées. / Photo DDM, H. D.

Et c'était le cas hier : 42 m de long, 4,5 m de large et 5,30 m de hauteur. Depuis Blagnac, pas de problème à signaler, à part dans la traversée d'Auch, au pont du Prieuré . Philippe et son second chauffeur, Rafaël, sont donc confiants quand ils arrivent au carrefour. Et là, tout bloque. Le camion n'a pas assez de place pour tourner à gauche, vers le pont Saint-Frai. Très vite, c'est la pagaille : la police est appelée en renfort pour réguler et dévier la circulation, très dense à cet endroit. Le guidage des camions, assuré par la société MGA (Moto guidage Aquitaine), ne peut plus rien. Sur place, également, une responsable de la DDT (ancienne DDE), oreille vissée au téléphone. Comment en est-on arrivé là ? «Je n'ai pas le dossier avec moi, je ne peux pas répondre. Mais c'est le transporteur qui est responsable de l'itinéraire», affirme-t-elle, nous renvoyant de ce fait vers le chauffeur Philippe, qui commence sérieusement à s'agacer : «Nous faisons un itinéraire que nous soumettons à la DDT pour approbation ou refus. Ils examinent tous les éléments que nous leur donnons : taille du convoi, nombre de véhicules... C'est eux qui nous disent de passer ou pas». Manifestement, il y a eu comme un couac. Ou plutôt une erreur d'appréciation quelque part. Dans la foule des badauds, armés de smartphones pour immortaliser la scène insolite, les commentaires vont bon train : «C'est pas la première fois, affirme Carole, une riveraine. J'ai déjà vu deux convois bloqués.


L'avion bloqué le 14 mars à Auch. / Photo DDM, Facebook Thierry Marchand

Et la semaine dernière, c'était les ailes, elles sont passées au rond-point Lidl, mais il y a un souci là aussi : ils l'ont encore modifié, ce rond-point, et ça passe encore moins bien qu'avant. C'est pas la faute des chauffeurs, ça, tout de même ! Ils pourraient prévoir un peu plus sérieusement, à la DDE…». Après démontage de tous les panneaux indicateurs ou publicitaires et autres plots de protection, le camion a tenté une dernière manœuvre, un peu avant 16 heures : le nez du tracteur s'est enfoncé dans la friche qui borde la maison de retraite, a fait une marche arrière spectaculaire qui est passée à quelques millimètres de la façade du laboratoire. C'est donc en marche arrière que l'énorme camion a gagné le rond-point Saint-Frai, avant de reprendre sa marche normale vers l'avant. Tout le périf a été franchi sans encombre, mais un autre point noir se profilait à l'horizon : le rond-point McDo, très étroit. Il a été décidé de l'éviter en passant en pleine zone pavillonnaire, rue Alexandre-Dumas. Pari gagné, le convoi, enfin libéré, s'est retrouvé sur la route de Lourdes. Six heures et demie plus tard…


Manoeuvre fort délicate / Photo FB, Trikkers

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