Carnaval d'Albi : Grand défilé demain 28 février 2016

27/2/2016

Publié le 18/02/2016 à 07:51  | La Dépêche du Midi |   Noé Hochet

Les chars affichent leurs couleurs nature


Les chars, dans le hangar du carnaval, avant le défilé du dimanche 28 février./ Photo Marie Pierre Volle

Le 61e carnaval d'Albi s'ouvre le samedi 27 février sur le thème de «La Clé des Champs». Le défilé et ses célèbres chars seront le temps fort de l'événement.

Le trac monte à l'approche de la présentation des dix chars du carnaval. Pourtant, c'est la 26e fois qu'elle se prête au jeu. Anne Dufour, créatrice en chef des imposants chars, s'apprête à prendre la parole devant les nombreux badauds rassemblés dans l'atelier de l'association du carnaval d'Albi. Elle va présenter les machines qui seront, dans dix jours, le clou du spectacle du défilé. «Dans une période difficile, un petit retour en arrière ne fait pas de mal», déclare-t-elle pour justifier le thème de cette année : La Clé des champs. «En plus, je suis d'une famille d'agriculteur !», ajoute-t-elle.

Thierry Thomas et Séverine Calmettes ont assisté Anne Dufour pour faire sortir de terre ces dix colosses de 5 m de haut. L'ancienne élève des Beaux-Arts a d'abord croqué ses idées : «Les dessins techniques, ça me connaît, j'ai fait de la scénographie et des décors de théâtre avant.» Cartons, tissus et grillages feront ensuite l'affaire pour les décors. Anne a son petit préféré, le roi du cortège : «J'ai un faible pour le Coq car nous l'avons peint en bleu-blanc-rouge dans la foulée des attentats de novembre.» De quoi donner la chair de poule. Le coq sera mené par le comité de quartier de la Renaudié et plus particulièrement par Patricia, grand sourire dans son costume de poule. «Cela fait plusieurs années que je participe et c'est toujours le même bonheur», s'amuse-t-elle.

Comme à l'accoutumée, la décoration des chars est un clin d'œil à l'actualité. Entre l'agriculteur «qui protège la terre et les générations futures» et la mare aux canards «où les commissaires européens vont à la pêche aux subventions», rien est laissé au hasard. L'émission de téléréalité «L'amour est dans le Pré» fera l'objet d'un char, tout comme la ferme des Mille vaches. L'inamovible Sporting-club albigeois sera aussi de la partie. Francine, la responsable des supporters du SCA, a peaufiné le char de l'équipe pour y accueillir «certains joueurs et l'entraîneur, Mauricio Reggiardo !» LA fête des Albigeois à consommer sans modération.

Grands défilés de chars
Les chars construits par Anne Dufour et son équipe depuis avril dernier seront de sortie deux fois pendant le carnaval. Les machines de 5 m de haut prendront la clé des champs pour inaugurer le carnaval le dimanche 28 février à 14 h 30 boulevard du Lude. Et le dimanche 6 mars à la même heure pour le clôturer.

Gratuit. Gradin disponible devant le Grand Théâtres sur réservation au 05 63 45 19 48 - 5 euros la place.
Repères - Le chiffre : 10 Chars > Basse cour. Les dix chars sont un miroir du monde rural.


Publié le 31/01/2016 à 07:16  | La Dépêche du Midi |  Raphaëlle Chargois

Carnaval aux champs


Salariés et bénévoles travaillent toute l'année à la construction des chars et de leurs figures de papier mâché, dans une ambiance à la bonne humeur contagieuse./photo DDM Émilie Cayre.

Le 61e carnaval d'Albi aura lieu du 27 février au 6 mars. Dans le hangar-atelier de la rue Antoine Lavoisier, c'est l'effervescence des derniers préparatifs…

Dans un hangar rue Antoine Lavoisier se trouve une ferme peu ordinaire : vaches, poules et cochons géants en papier mâché y sont sagement abrités, en attendant les 28 février et 6 mars prochains, jours durant lesquels ils trôneront sur 10 chars de 6 mètres de haut pour 8 à 10 mètres de long et 3 mètres 50 de large.
Depuis des décennies, c'est en effet là que se prépare le carnaval d'Albi. Une tradition très ancienne.

«Les premières traces du carnaval remontent à 1484» évoque Bernard At, président de l'association du carnaval d'Albi. «La tradition a été reprise au début du XXe siècle par les commerçants qui se sont procuré ce local. Ils l'ont ensuite cédé à la mairie, qui le met à notre disposition pour le carnaval. Notre association existe depuis 61 ans. C'est une tradition qui fait vraiment partie du patrimoine culturel immatériel de l'Albigeois.»

Or, les 50 000 spectateurs qui se pressent à chaque jour de défilé pour admirer les chars ne le soupçonnent probablement pas, mais si le carnaval d'Albi est une vieille tradition, c'est aussi parce que 3 salariés et 3 bénévoles se mobilisent toute l'année pour effectuer un travail de très longue haleine. «Dès la fin du défilé, en mars-avril, on commence à travailler sur le carnaval suivant. Au niveau des idées, il faut que ça aille très vite, pour qu'on commence à fabriquer les chars le plus tôt possible» raconte Anne Dufour, carnavalière en chef. Diplômée des Beaux-Arts, s'étant également intéressée à la création de décors de théâtre, elle travaille depuis 27 ans à la conception des chars et détermine les thèmes chaque année.

«Cette année le thème du festival est la clé des champs, en hommage à nos agriculteurs» sourit-elle malicieusement. «L'agriculture est un thème qu'on avait envie de traiter depuis de nombreuses années et puis c'est une façon de leur témoigner notre soutien, car ils en ont bien besoin en ce moment. Après tout, c'est eux qui nous nourrissent et nous font vivre» argue-t-elle, tout en peignant des petits lapins transis d'amour sur là-bas du char «L'amour est dans le pré».

Un carnaval à la renommée internationale
«Aux Beaux-Arts, mes profs m'ont toujours dit que je devrais travailler dans les arts populaires» s'amuse Anne Dufour. La recommandation était peut-être un peu prémonitoire. Car populaire, le carnaval d'Albi l'est très certainement. Au-delà des spectateurs du défilé, il attire près de 3 000 personnes quotidiennement pendant les quinze jours de fête foraine qui l'accompagnent. Et plus encore, il draine des visiteurs d'autres villes, voire d'autres pays. «Beaucoup de gens viennent de loin» se réjouit Bernard At. «Notamment de Nice et de Menton. Mais aussi de l'Étranger. Cette année, j'ai même eu des personnes qui m'ont dit vouloir venir d'Argentine ! C'est vraiment beaucoup plus qu'un carnaval local…»

Les sept vies des chars
Figurant parmi les plus importants carnavals de France en termes de taille, le carnaval d'Albi a également une influence sur d'autres défilés de l'hexagone. Qui voyage d'un carnaval à l'autre éprouvera parfois ainsi une légère impression de déjà-vu.
«Nos chars vivent sept fois» explique Anne Dufour. «Après le défilé, ils sont revendus à d'autres carnavals. Et au bout d'un moment, ils sont recyclés. Ça fait parfois un peu mal au cœur de s'en séparer» concède la carnavalière en chef «Mais c'est la règle du jeu.»

L'esprit joueur et beaucoup de passion, voilà bien ce qui semble caractériser la petite équipe de bricoleurs aux carrières disparates qui s'affairent à grands coups de perceuse, de colle et de carton pour transformer ces structures éphémères en chars qui émerveilleront bientôt petits et grands.
«Je crois que c'est la plus belle récompense» confie Anne Dufour, «voir le public dans la rue, qui s'amuse, qui admire les chars et qui est content.»


Publié le 26/02/2016 à 07:32  | La Dépêche du Midi |  Raphaëlle Chargois

Carnaval 2016 : les bénévoles sur les chapeaux de roue


Dans deux jours, qu'il pleuve, qu'il neige ou qu'il vente, chars, majorettes et fanfares défileront dans les rues d'Albi./ Photo DDM Émilie Cayre.

Plus que deux jours avant que le carnaval ne prenne la clé des champs. Malgré la météo, qui s'annonce peu clémente, la motivation des bénévoles est au plus haut. Rencontre en coulisses.

Dans les ateliers du Carnaval, rue Lavoisier, c'est l'effervescence. Dans deux jours, les résultats d'un an d'efforts s'offriront aux regards des spectateurs rassemblés dans les rues d'Albi. Si le mauvais temps ne gâche pas trop la fête. «Depuis 10 ans que je fais partie du comité du carnaval, il n'a jamais été annulé» rassure Bernard At, président du Comité du Carnaval d'Albi. «Même pas l'année où il a neigé. Alors bien sûr il vaudrait mieux éviter qu'il pleuve trop longtemps sur les chars. Mais même malgré la bruine, le défilé aura bien lieu» affirme-t-il.

Bien que la météo inquiète, l'heure est donc aux derniers préparatifs logistiques. «Depuis mardi dernier, tout le monde se décarcasse pour aller chercher le matériel manquant» poursuit Bernard At. Sono, extincteurs, groupes électrogènes, voitures voire tracteurs ou véhicule de la caravane publicitaire, il faut tout aller récupérer aux quatre coins de la ville.

Et puis il y a le nécessaire travail d'accueil des associations et des groupes participant au défilé. Près de 1 000 personnes en tout doivent prendre part au corso le jour J ; entre les groupes de majorettes et de musique, les danseurs de rue et toutes les associations participant aux animations. Durant les deux dimanches de défilés, le midi et le soir, il faudra nourrir tout ce beau monde. 2 000 repas ont ainsi été commandés pour chaque jour de défilé, et les bénévoles s'affairent aussi à la préparation et à la décoration de la salle.

Dans les bureaux, des listings de numéro de téléphone et des badges «Sonorisation», «Chauffeurs», «Carnavalière» attestent du caractère fondamental de toutes ces petites mains qui préparent la fête en coulisse. Pour le plus grand régal des 80 000 à 100 000 personnes qui braveront peut-être la pluie pour voir passer les 10 chars de 6 mètres de haut, destinés à ne vivre qu'un instant ; à l'instar du roi-épouvantail dont Anne Dufour, carnavalière en chef, achève la peinture. Éphémère créature de carton et de bois, il brûlera mercredi 2 mars, lors du Carnaval des Enfants.

128 places en gradins
Pour la première fois, en réponse aux nombreuses demandes formulées durant les années passées, notamment pour les groupes, le comité du carnaval propose la vente de 128 places en gradins, installés devant le Grand Théâtre, pour profiter de la fête sans se fatiguer les pieds. Les places, vendues au tarif unique de 5 €, sont à réserver directement auprès du Carnaval d'Albi, 7 rue Antoine de Lavoisier, ALBI, 05 63 45 19 48 http ://www.carnaval-albi.com ou contact@carnaval-albi.com

Si l'opération est un succès, le comité envisage de proposer l'an prochain 500 à 1 000 places en gradin. Des places sont d'ores-et-déjà réservées, mais il en reste. Avis aux retardataires.


Publié le 27/02/2016 à 08:51  | La Dépêche du Midi |  Raphaëlle Chargois


Anne Dufour : de l'humain au cœur de la fête


Anne Dufour, carnavalière depuis 27 ans à Albi / Photo DDM 

Lorsqu'on cherche Anne Dufour dans les hangars des chars du carnaval, on la trouve toujours le pinceau à la main, le jean maculé de taches de peinture. Aujourd'hui carnavalière en chef, c'est pourtant dans la terre de Fréjairolles qu'elle a trouvé son tout premier mode d'expression. «J'étais plutôt littéraire au départ. Par contre, j'ai toujours fabriqué de petits objets en terre. Déjà à 5 -6 ans, je récoltais de la terre près de la ferme de mes parents ; je la tamisais et je la modelais. J'avais aussi une institutrice qui nous faisait faire de petits villages africains en terre cuite, le samedi matin en activités manuelles» se souvient-elle avec émotion. «Chaque année, elle vient voir le carnaval et me dit : j'ai toujours su que tu serais dans les arts populaires.»

Le goût du spectacle
Sa vocation, Anne Dufour la découvre par hasard mais très tôt. «Je devais avoir 10 ans et il y avait un festival de théâtre au Palais de la Berbie. Comme ils n'avaient pas trop d'argent, les comédiens sont venus faire du camping à la ferme de mes parents. J'étais vraiment dans mon élément : le théâtre, la littérature, la scène.»

Après un bac L, la jeune fille rentre aux Beaux-Arts de Toulouse. Une voie risquée aux yeux de son entourage fréjairollais. «Ma mère disait : Oh, c'est pas grave, une fille, ça se marie !» évoque-t-elle en riant. Là, elle se passionne pour le volume, la sculpture, la couleur. Effectue des stages aux ateliers du Capitole et rêve d'une carrière dans le milieu théâtral. «C'était magique. Ce sont ces peintres, ces menuisiers, ces décorateurs, qui m'ont appris mon métier.»

Et c'est ainsi qu'en 1989, elle rencontre par hasard Robert Fabre, qui recherche des décorateurs pour des spectacles. Elle lui montre ses maquettes de théâtre ; lui la recrute pour s'occuper du carnaval. «Quand je revois les photos de mes premiers chars, il me semble évident que je manquais d'expérience. Surtout, je n'aurais jamais imaginé que j'y serais encore 27 ans plus tard !»

Anne Dufour, dans les ateliers du carnaval d'Albi 2012 à l'heure des finitions./ Photo DDM, J-M.L

Et pourtant, à chaque édition, elle est bien là, au milieu du public, contemplant les chars qu'elle élabore toute l'année avec les bénévoles dans de sombres hangars, enfin à la lumière du jour, écoutant les réactions du public, traquant les petits défauts et les choses à améliorer. Moins politiques et satiriques que dans les années 1990, les chars parlent pourtant toujours de l'air du temps. «On travaille sur des problèmes humains, car un carnaval est une fête populaire qui reflète son époque, mais il faut rester simple, compréhensible par tous les publics. Chaque année, c'est un vrai miracle d'arriver à l'organi

ser car ça implique tellement de monde, ça ouvre à tous les arts. Ce que j'aimerais vraiment, c'est que le carnaval devienne un temps permettant à toutes les associations artistiques, de danse, de peinture, de théâtre, d'être présentes au cœur de la ville et de se faire connaître, un peu comme la fête de la musique.» Car ce qui la motive toujours, après tant d'années, c'est de toucher, au plus près de l'humain.

Présentation des chars le 16 février / Photo FB Carnaval d'Albi

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