Ce 1er janvier, une région est née
Publié le 04/01/2016 à 09:18 | La Dépêche du Midi |
Nouveau conseil régional : une installation historique
L'hémicycle de l'hôtel de région Midi-Pyrénées à Toulouse accueillera la première séance inaugurale./ Photo DDM archives ML.
C'est dans les locaux du Conseil régional de Midi-Pyrénées, à Toulouse, qu'aura lieu aujourd'hui la séance inaugurale de la nouvelle assemblée régionale née de la fusion de Midi-Pyrénées et Languedoc-Roussillon.
Publié le 01/01/2016 à 10:59 | La Dépêche du Midi | Gil Bousquet
Ce 1er janvier, une région est née
Le viaduc de Millau comme un pont entre deux rives entre Midi-Pyrénées et Languedoc-Roussillon./Photo d'illustration DDM
C’est aujourd’hui l’acte de naissance de la nouvelle région Midi-Pyrénées/Languedoc-Roussillon. Le nouveau territoire s’engage dans une grande aventure comme il n’en existe que tous les trente ans.
Cette nuit à minuit Midi-Pyrénées a cessé d’être... Languedoc-Roussillon aussi. Les habitants se réveillent en cette nouvelle année dans une région agrandie, ouverte sur la mer jusqu’aux confins de la Lozère. Midi-Pyrénées et Languedoc Roussillon ne font désormais plus qu’une. On ne revient pas aux frontières de la province du Languedoc du XVIIIe siècle, mais on s’en rapproche. À cette époque, Toulouse était déjà la capitale. En ce 1er janvier 2016, cela ne change pas puisque Toulouse est devenue la préfecture de cette grande région.
Ce nouveau redécoupage est un événement rare dans l’histoire des institutions régionales françaises. C’est le 2 juin 1960 qu’un décret a instauré les circonscriptions d’actions régionales qui allaient préfigurer les futures collectivités. À cette date, Midi-Pyrénées perd les Basses-Pyrénées (aujourd’hui Pyrénées-Atlantique) qui rejoignent l’Aquitaine alors que les Pyrénées-Orientales sont rattachées à cette même date au Languedoc- Roussillon. Les aller-retour de l’histoire font revenir aujourd’hui les « P.-O. » dans le giron d’une grande région du Sud. Mais la région comme collectivité de plein exercice n’est pas très ancienne. Elle remonte aux lois Defferre de 1982 portant l’acte I de la décentralisation. L’État central a décidé de rapprocher les décisions du terrain. Au fil des ans, les régions sont ainsi entrées dans le quotidien des habitants.
L'hôtel de région Midi-Pyrénées à Toulouse / Photo DDM
À la recherche d’un nouveau nom
Lycées, transports ferroviaires, formation professionnelle, action économique, tourisme… l’échelon régional a embrassé des attributs croissants.La loi NOTRE pour « Nouvelle organisation territoriale » qui a créé treize grandes régions métropolitaines est la dernière étape de ce processus. L’objectif territorial n’est pas la motivation sous-jacente de la réforme. La taille pour la taille n’est pas forcément un atout. Mais en confiant la compétence économique aux Régions, la nouvelle loi veut donner les moyens à ces collectivités de devenir des champions européens. Car dans la compétition territoriale toujours plus vive qui anime le Vieux continent, il faut être armé.
Face à de puissants voisins comme la Catalogne, toujours tentée de pousser sa corne jusqu’à Toulouse, ou au Land d’Hambourg qui a prospéré avec l’essor d’Airbus, Midi-Pyrénées/Languedoc-Roussillon doit défendre sa place. Notre territoire ne manque pas d’atouts pour se faire une place au soleil notamment grâce à son économie mais aussi à la puissance de sa recherche et de ses universités, mais dans une compétition désormais mondiale, rien ne sera facile. D’où l’importance, dans ce contexte, de se choisir un nouveau nom de région en rapport avec les ambitions du territoire. Un rayonnement international qui s’accommoderait mal d’une dénomination peu parlante aux oreilles du monde.
Les 5 domaines où la région est puissante
Démographie dynamique
La grande région croît au rythme de 51 1 00 habitants par an, avec une forte attractivité de Toulouse et du littoral./ Photo DDM
Midi-Pyrénées/Languedoc-Roussillon est devenue aujourd’hui la deuxième région de France par la superficie de 72 724 km2. Plus vaste que l’Irlande, deux fois plus grande que la Belgique et que treize états européens comme le Danemark ou la Finlande par exemple, le nouvel ensemble régional apparaît comme un poids lourd. «Quand on parlera à la Catalogne, on nous écoutera plus qu’avant…» anticipait malicieusement Martin Malvy en évoquant les rapports de force régionaux au sein de l’Europe. La nouvelle région sera aussi l’une des plus peuplée avec 5,7 millions d’habitants répartis sur treize départements. Midi-PyrénéesLanguedoc-Roussillon reste l’une des plus dynamiques sur le plan démographique. Elle accueillera 52 000 habitants de plus chaque
année d’ici 2030.La seule métropole de Toulouse en concentrera 16 000 par an. L’héliotropisme joue à plein pour la ville de Montpellier alors que le dynamisme économique de Toulouse continuera d’attirer.
La plus forte croissance
Les laboratoires Pierre Fabre / Photo DDM A. Spani
Au-delà de la taille, la nouvelle grande région du Sud est un poids lourd économique. Elle se classe au quatrième rang national en termes de produit intérieur brut (PIB) c’est-à-dire de la richesse créée par le secteur marchand. Avec un montant de 152 milliards d’euros par an ! Devant elle,on ne compte que l’Île de France, Rhône Alpes Auvergne et nos voisins immédiats d’Aquitaine Limousin Poitou Charente. Sur le plan européen,
elle se hisse au dix-neuvième rang mondial sur 274 régions. Jusqu’à présent Midi-Pyrénées seule ne pointait
qu’au 44e rang et Languedoc-Roussillon au 62e ! Sa dynamique est la plus puissante de France. La croissance économique est la plus forte de France sur les vingt dernières années (hors la Corse) avec un rythme annuel de 2,1%. Elle se rapproche, en termes de capacité, de la voisine Catalogne. Seul point noir, le taux de pauvreté est le troisième plus fort de France avec17% derrière le Nord-Pas-de-Calais-Picardie et la Corse.
Aéronautique : numéro 1 mondial
Airbus A330./ Photo DDM, Airbus
La filière aéronautique sera la locomotive de la nouvelle région. Dans le sillage d’Airbus, la filière régionale emploie rien que pour Midi-Pyrénées, près de 80 000 salariés. L’aéronautique reste, de loin, le plus important secteur industriel régional. On dénombre 840 entreprises avec des poids lourds comme Stelia Aerospace, Latécoère, Liebherr, Ratier, Figeac Aero, Safran, etc. Le secteur génère chaque année plus de 5,6 milliards d’euros de chiffre d’affaires. Dès l’an 2000, la Région a engagé un plan d’aides aux entreprises sous-traitantes de l’aéronautique en partenariat avec l’État pour renforcer le leadership de la région. Baptisé «Plan Ader», il a été reconduit en 2005 avec une enveloppe de 130 millions d’euros. De son coté, l’espace se taille aussi la part du lion : Midi-Pyrénées est le premier bassin d’emploi européen avec12 000 personnes en concentrant la moitié des effectifs nationaux et le quart des effectifs européens du secteur. Toulouse est aussi le siège du pôle de compétitivité Aerospace Valleique.
Premier vignoble du monde
L'oenotourisme dans l'Aude (Domaine de Lorgeril, à Pennautier) / Photo DDM, Roger Garcia
L’agriculture et l’agro-industrie sont le second moteur de l’économie régionale. Avec 120 000 exploitants et salariés agricoles en Languedoc Roussillon et 100 000 en Midi-Pyrénées, la nouvelle région se hisse au quatrième rang national. Parmi les fiertés, celle de devenir le premier vignoble AOC du monde et de très loin le premier territoire bio de France. La fusion des deux régions va porter à 273 000 hectares (dont 236 000 pour la partie méditerranéenne) la superficie viticole globale, soit encore 8% de la surface agricole utile quand elle ne dépasse pas 3% en moyenne nationale.Quant à la production, elle devrait grimper autour de 17 millions d’hectolitres, dont 13,5 millions pour la partie languedocienne. Les vignerons languedociens ont rehaussé la qualité des vins et misé sur l’export. Les ventes à l’étranger de vins d’appellation d’origine protégée (AOP) et d’indication géographique protégée (IGP) ont représenté l’an passé 813 millions d’euros (+8,3%), et quelque
3,6 millions d’hectolitres (+5,7%).
Tourisme, la carte à jouer
Auch, visite dans le quartier de la cathédrale / Photo DDM Sébastien Lapeyre
Grâce à un patrimoine culturel exceptionnel et aux plages languedociennes, la nouvelle grande région sera le second pôle touristique de France hors Paris.Les chiffres parlent d’eux-mêmes : 4 500 monuments historiques, trente stations thermales, 33 stations de ski, 215 kilomètres de littoral, huit sites classés au patrimoine mondial de l’Unesco, deux parcs nationaux, un parc naturel marin, etc. La politique des Grands Sites (Rocamadour,
Sorrèze-St Féréol, viaduc de Millau…) en Midi-Pyrénées complétera l’offre languedocienne. Cette palette complète permettra d’attirer des touristes du monde entier et notamment de Chine. Avec le nouvel actionnaire chinois de l’aéroport de Toulouse (Casil Europe), dès 2016 une ligne aérienne directe devrait relier Pékin à Toulouse. L’occasion d’offrir un circuit régional à ces nouveaux touristes : de l’oenotourisme aux plages en passant par la chaîne pyrénéenne, les activités ne manqueront pas avec des incontournables comme la
cité de Carcassonne.
Languedoc : d'autres sites à (re)découvrir
Le pont du Gard : ce pont-aqueduc romain à trois niveaux, situé entre Uzès et Nîmes, dans le département du Gard enjambe le Gardon. C’est l’un des joyaux de la nouvelle région. Construit au Ier siècle, il est classé à l’Unesco depuis 1985.
Le pic du Canigou est le plus haut sommet oriental de la chaîne des Pyrénées qui culmine à 2784 mètres d’altitude. Depuis son sommet on embrasse d’un seul regard la plaine du Roussillon. Par temps clair, on peut apercevoir Barcelone au sud.
Comme le pont du Gard, les arènes de Nîmes sont un amphithéâtre romain construit au cours du Ier siècle de notre ère. Il accueille aujourd’hui des corridas et courses camarguaises et diverses manifestations culturelles comme des concerts.
La Lozère, département mi-rural, mi-montagnard, est à la croisée des chemins de l’Aubrac, des gorges du Tarn, de la vallée du Lot et des Cévennes. Pays de randonnée, il offre des paysages parmi les plus beaux de la nouvelle région.
Il faut découvrir la cote Vermeille avec ses montagnes, ses plages, ses vignobles, ses criques, ses caps et ses villages comme Collioure, le joyau de la côte. Une promenade en petit train offre un panorama magnifique sur les vignes suspendues, les maisons colorées, le château royal, l'église dont le clocher est l'ancien phare du port.
Sélection d'articles réalisée à partir du site : http://www.ladepeche.fr
Le Canal du Midi, trait d'union historique entre les deux anciennes régions
Infographie DDM / 01.01.2016
Partagez sur les réseaux sociaux
Catégories
Autres publications pouvant vous intéresser :
Commentaires :
Laisser un commentaire
Aucun commentaire n'a été laissé pour le moment... Soyez le premier !