Cueillir les kiwis du Tarn
Publié le 01/11/2015 à 09:31 | La Dépêche du Midi | Vincent Vidal
Le kiwi prend racine dans le Tarn
Thierry Garrigues montrant fièrement sa production de kiwis. / Photo DDM, Marie-Pierre Volle.
«Nous avons certainement été les premiers à vouloir produire ce fruit venu des forêts tropicales chinoises, dans le Tarn. En 1985, nous avons dû faire venir des plants de Nouvelle-Zélande car en France il était impossible d'en trouver.»
Thierry Garrigues pourrait disserter à l'infini sur ses vergers, aujourd'hui en pleine période de cueillettes, qui bordent la petite route de Tessonnières. Il représente la troisième génération familiale qui travaille cette terre.
«Soyons honnêtes. Notre production de kiwis (40 tonnes) est largement inférieure à celle de nos pommes (700 tonnes).»
Le potentiel, lui, est là. «C'est vrai que les jeunes générations adorent le kiwi pour sa richesse en vitamine C», sourit-il.
Pourquoi ce fruit exotique aime le Tarn? «Il adore les climats chauds et tempérés comme dans notre Sud-Ouest. Le meilleur endroit reste les Landes. Chez nous, le principal ennemi est le vent d'autan.»
Des vergers difficiles à mettre en place
Ce fruit survitaminé a parfois ses caprices. «Il est difficile de mettre en place des vergers de kiwis. Il ne supporte pas un temps trop chaud, trop froid, trop sec. A contrario, à l'âge adulte, il ne demande aucun traitement particulier», renchérit le patron des bergers du Bosquet.
Le vrai problème réside dans trois lettres : PSA, abréviation de la bactérie pseudomonas syringae actinidiae. «C'est une plaie pour le kiwi, qui s'est développée chez les arboriculteurs. Face à cela, on a décidé de ne rien planter durant quelques années, pour que notre verger ne soit pas contaminé par cette bactérie. L'inconvénient, c'est que l'on ne peut pas augmenter notre production.»
Vive les circuits courts
À Tessonnières, il y a bien longtemps que l'on joue la carte des circuits courts. «Même si nous continuons à exporter une partie de nos pommes, nous avons fait le choix des circuits courts. C'est tant mieux», ajoute Thierry Garrigues. «On travaille en vente directe, mais aussi avec la grande distribution et les cuisines centrales. Il faut savoir que nos produits sont en partie estampillés bio. Quant au reste de la production, nous faisons tout pour avoir une agriculture raisonnée, avec un minimum de pesticides.»
Qualité des produits et circuits courts permettent d'écouler le stock annuel. «Face à la concurrence italienne, portugaise et grecque pour les kiwis et polonaise pour les pommes, il faut savoir serrer les prix. Rappelons de 60 % du prix du fruit sert à payer la main-d'œuvre. En achetant des fruits tarnais, on aide à l'emploi», conclut Thierry Garrigues, déjà parti retrouver ces 6 employés (10 si l'on compte les saisonniers) pour continuer à récolter ce kiwi made in Tarn qui s'enracine à merveille dans le paysage fruitier du département.
Les vergers du Bosquet, chemin des Palisses, Tessonnières, tél. 05 63 41 72 73.
Publié le 21/10/2015 à 08:18 | La Dépêche du Midi | J.-A.L
Récolte des kiwis aux Fédiès
Kiwis dans le verger de Pascal Mazenc. / Photo DDM
ça bouchonnera à la pesée, comme tous les ans, au verger de Pascal Mazenc, l'arboriculteur des Fédiès. Deux fois par an, pour les cerises en mai et les kiwis en octobre, c'est la ruée vers l'or rouge ou l'or vert. Mais l'ambiance du verger rend relax. On vient de tout le département, de l'Aveyron et de Toulouse, faire provision pour l'année. «J'en mange 25 kg toute seule pendant l'hiver : ils sont extra. C'est bon pour la santé et le transit», indique cette Gaillacoise qui vient dès l'ouverture pour s'assurer du stock. «Cette année, ils sont très beaux, plus gros que d'habitude, et très sucrés. C'est plein de vitamines et d'antioxydants», glisse Pascal Mazenc.
Une dame d'âge aussi mûr que les fruits les juge «parfaits pour garder une peau fraîche». Tous font l'éloge du kiwi et du verger des Fédiès, où ils viennent croquer du plaisir et de la santé. Les mercredis, samedis et dimanche, la cueillette bat son plein. Elle se prolonge jusqu'à la fin de novembre : il suffit se suivre les panneaux rouges «kiwis» pour arriver aux Fédiès. On prend ses caisses, sa brouette et on part sous les arbres. Les fruits sont beaux, plus de 100 gr en moyenne, et faciles d'accès.
Bien sucrés
Pascal et Nathalie font un tarif dégressif, d'un à cinquante kilos. Ils recommandent aux cueilleurs de penser à porter leurs contenants, paniers, caisses, cartons, seaux… Les conditions météo ont été favorables, les fruits sont venus lentement, se sont gorgés de jus. Les clients apprennent à les conserver dans un sous-sol, plutôt dans l'obscurité, couverts par un linge humide, bien isolés d'autres fruits comme pommes et bananes qui les feraient mûrir trop vite. «On gagne un mois de plus».
«Il faut observer les fruits toutes les semaines, écarter ceux qui mûrissent, sinon ils feront mûrir les autres».
Dans le verger, les plaisanteries fusent : le kiwi est aussi une réserve de bonne humeur.
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