Tarn : Le brame du cerf en Grésigne

29/10/2015

Publié le 25/10/2015 à 08:31  | La Dépêche du Midi |   Alain-Marc Delbouys

Le brame du cerf comme si vous y étiez

La plupart des photos de Patrick Entraygues se passent de légende. / Photo DDM, Patrick Entraygues

«Les cerfs sont pris sur le vif, dans l'action. C'est de la photo naturelle, différente de ce qu'on voit souvent», décrit Patrick Entraygues. La saison du brame du cerf s'achève en Grésigne. Ce photographe animalier de Marssac en a ramené des images saisissantes, qu'il a bien voulu faire partager aux lecteurs de «La Dépêche du Midi». Ces clichés exceptionnels ont été réalisés entre le 30 septembre et le 10 octobre 2015.

Adjoint au patrimoine aux archives départementales à Albi, Patrick Entraygues dit Pastriste, 50 ans, est photographe depuis une trentaine d'années («depuis que j'ai emprunté l'appareil de mon père»). Ce passionné s'est mis à la photo animalière en 2011. Chantre du brame du cerf, Alain Massol lui a enseigné les bons coins. Patience infinie, «technique de commando et de la chance, il en faut» ont fait le reste. «Parfois, tu attends deux ou trois heures, durant lesquelles il ne se passe rien, et après, tu as une minute voire quelques secondes, pour faire la photo. Pour une de réussie, tu en as dix de ratées. Il suffit d'une branche ou d'une feuille devant et c'est loupé. Et il y en a des arbres, en Grésigne. Il n'y a pas de clairière, rien. C'est une forêt très sauvage et très dense. Tu peux même t'y paumer. Cela m'arrivait au départ, avant que j'aie mes repères. J'ai choisi d'arpenter le secteur de Puycelsi, près du rond-point de la Plégade et du sentier du Patrimoine. Heureusement, les cerfs font des boucles et repassent. Chacun a son territoire et il n'empiète pas sur celui de l'autre. Je n'ai jamais vu de combat, ni d'agressivité entre eux.

«Une fois, un tigre a bondi»
Trouver ces animaux majestueux n'est pas le plus dur. On les repère au son, aux traces laissées sur les arbres, et on suit leurs sentes au nez, grâce à l'odeur très forte du rut. La configuration particulière de cette forêt permet de faire en Grésigne des photos de cerfs impossibles ailleurs.»

Patrick Entraygues bat en brèche une idée reçue. «Contrairement à la légende, le brame du cerf, ce n'est pas que la nuit! La nuit, le son porte mieux, on a l'ambiance, mais j'ai fait mes photos à 10 heures du matin ou à 13 heures, toujours en plein jour.»

On y voit le cerf bramer, galoper, présenter son port de tête altier, mais pas s'accoupler. C'est le regret du photographe... et un motif de revenir. «Quand le cerf a rencontré une femelle, ils s'enfoncent dans des buissons touffus...» M. Cerf et Mme Biche, sont pudiques.

L'expérience venant, avec l'âge, Patrick Entraygues a si bien perfectionné son camouflage... qu'un groupe de scolaires est passé devant lui sans le voir! Des néophytes lui demandent aussi s'il n'a pas peur de se faire charger. Grand connaisseur du Népal, Patrick Entraygues fait aussi des photos dans la junge. «Une fois, un tigre a bondi devant moi. Alors, un cerf...»

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