Albi hier : L'École Normale au milieu des champs
Publié le 09/10/2015 à 07:53 | La Dépêche du Midi | Robert Fabre
Albi : L'École Normale au milieu des champs
L'école normale à Belle époque, des bâtiments entourés de champs./ Photo DDM, DR
Construite à la fin du XIX° siècle elle a donné son nom à la rue qu'elle borde.Seulement des champs à la Belle Epoque et la cathédrale parait encore plus proche du quartier aujourd'hui urbanisé. L'école Normale de jeunes filles fait suite à la loi Paul Bert (1878) qui oblige chaque département à avoir une école normale de filles comme de garçons.L'école normale forme les maîtres et maîtresses de l'enseignement primaire, les «hussards de la République», serviteurs de l'école obligatoire, gratuite et laïque de Jules Ferry.Le Tarn n'a pas eu d'école normale de garçons, les normaliens allaient à Toulouse jusqu'à la mixité en 1973. L'architecture est la même dans plusieurs écoles normales de la région, comme Montauban et Toulouse.
Alain Gourmanel, qui a fait toute sa carrière dans ces murs, est la «mémoire des lieux et de l'institution». Durant la longue période des jeunes filles, des professeurs y viennent tels Léon Pompidou, père de Georges, pour l'espagnol (années 30). Dans les années 60, Louis Cros (cinéma), Lucien Desprats (théâtre) sont des animateurs culturels pas oubliés.
Albi : École Normale de jeunes filles / CPA
La discipline est stricte, l'enseignement de haut niveau pour une scolarité de trois ans après le concours d'entrée. L'école maternelle et primaire (aujourd'hui Camille Claudel) est l'école annexe d'application pour les élèves maîtres et maîtresses.La plus grande poétesse tarnaise Louisa Paulin (1888-1944) a reçu ici sa formation d'enseignante, comme Claire Auriol de Fénelon (1905-1999), présidente des Poètes et artistes de France et Mireille Sorgue, 1ère de la promo 1959, morte accidentellement à 23 ans en 1967 et qui a laissé un récit érotique : «L'amant».
Vichy avait supprimé les écoles normales. En 1991, l'IUFM (Institut universitaire de formation des maîtres) a pris le relais, avant d'être supprimé par le président Sarkozy en 2008. Aujourd'hui, l'ESPE (école supérieure du professorat et de l'éducation) qui dépend de l'Université, occupe le bâtiment toujours propriété du département, qui l'a fait construire. Un lieu voué à la formation.
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