Grand Sud : Records de chaleur en ce début juin
Publié le 05/06/2015 à 07:45 | La Dépêche du Midi | D. D.
Alerte aux fortes chaleurs sur la région
/ Photo DDM, Xavier de Fenoyl
Le mercure au-dessus de 30° sur l'ensemble de la région, ce ne sont pas des records, mais on n'en est pas loin. Voilà qui a incité le gouvernement à prendre des précautions et rappeler les mesures prévues en cas de canicule. Les pouvoirs publics ont en tête l'épisode de 2003, qui avait causé la mort de 15 000 personnes.
Sacré coup de chaud ! C'est une grosse patate d'air venue du sud qui s'est installée sur l'ensemble du territoire et qui nous mijote des températures tropicales. Jusqu'à 36° dans la vallée de la Garonne, de 30 à 35° dans tout le grand sud. Les records sont tout près.
Voilà qui a surpris les habitants, car le mois de juin est capricieux et nous propose souvent des épisodes de pluies (c'est en moyenne un des mois les plus arrosés dans notre région), qui peuvent être très fortes : rappelons-nous, il y a tout juste deux ans, les inondations cruelles de Saint-Béat. Là, nous sommes dix degrés au-dessus des normales, et cela va durer encore quelques jours…
Voilà qui a incité le gouvernement à déclencher le signal d'alarme : nous n'avons pas une situation de canicule, telle qu'elle se définit pour les autorités sanitaires, à savoir des chaleurs très fortes, qui ne baissent pas assez la nuit et pendant trois journées consécutives.
RelaxNews / ChameleonsEye/shutterstock.com
Cependant, on n'en sera pas très loin. Et donc, Laurence Rossignol, secrétaire d'État aux personnes âgées et Marisol Touraine, ministre de la Santé, vont annoncer aujourd'hui un certain nombre de mesures «canicule». Elles le feront ce matin, à l'occasion d'une visite dans un EHPAD (établissement d'hébergement pour personnes âgées dépendantes) de la région parisienne.
Le gouvernement a sans doute en mémoire le spectre de l'été 2003. Une vague de chaleur énorme, par rapport à laquelle on avait très peu réagi et qui, au final, a coûté la vie à 15 000 personnes, essentiellement des personnes âgées ou malades. À l'époque, c'est l'urgentiste Patrick Pelloux qui avait poussé un coup de gueule dans le désert du mois d'août, tandis que le ministre concerné était en vacances…
Depuis, on a tiré les leçons de ce mortel épisode, et un «plan national canicule» est activé chaque année du 1er juin au 31 août. Son niveau 1, en vigueur depuis le 1er juin, correspond à l'activation d'une veille saisonnière, avec la mise en œuvre d'un dispositif d'information préventive. Les trois autres niveaux (avertissement chaleur, alerte canicule et mobilisation maximale) sont activés en cas de passage en vigilance jaune, orange et rouge sur la carte de Météo France.
Un enfant se rafraîchit à une fontaine à Lyon. Jeff Pachoud / AFP
«On vient de passer le département du Rhône en jaune canicule car il va y avoir, aujourd'hui, un renforcement des températures. Elles vont franchir les 35 ° et les minimales resteront très élevées. Mais on s'attend à une sortie du jaune dès samedi», a précisé Pascal Brovelli, directeur adjoint de la Prévision à Météo France. La chaleur sera présente, mais moins forte la semaine prochaine.
Il faut cependant s'attendre à des épisodes similaires les années à venir. Les records de chaleurs tombent chaque année. Le changement climatique ne risque pas d'enclencher la marche arrière et nous ramener à l'ère glaciaire. De quoi donner des sueurs froides ?
Publié le 05/06/2015 à 07:35 | La Dépêche du Midi |
Comment se protéger
/ Photo DDM
Lors d'une vague de chaleur, c'est le moment d'agir tous les jours.
l Appeler ses voisins et ses amis : ne pas rester isolé.
l Penser à aider ses proches, surtout ceux qui risquent de ne pas demander de l'aide à temps
l Protéger son habitation contre la chaleur. Si cette habitation ne peut pas être rafraîchie, passer plusieurs heures par jour dans un lieu frais repéré à l'avance et facilement accessible
l Eviter les efforts aux heures les plus chaudes
l Agir rapidement en cas de signes qui doivent alerter (chez soi et chez les autres).
Enfin, il faut avoir en mémoire que la chaleur peut aggraver des maladies préexistantes ; et les médicaments peuvent aggraver les effets de la chaleur.
Un numéro d'information est disponible : Canicule-info-service au 0 800 06 66 66.
Publié le 05/06/2015 à 08:24 | La Dépêche du Midi |
Le Grand Sud tout près des records
/ Photo DDM
La chaleur nous est tombée brutalement dessus, et, avec des températures aux alentours des 33-36° dans la région – 34 ° hier dans le Tarn et Tarn- et-Garonne, 33° à Toulouse et Auch et même 35-36° en Aquitaine le long de la Garonne ! – le Sud-Ouest flirte avec le record absolu de chaleur pour un début juin.
Une grosse chaleur qui s'abat sur nous sans qu'on ait eu le bénéfice d'une montée en puissance progressive, histoire de nous laisser le temps de nous y habituer. Et les températures seront sensiblement identiques aujourd'hui… Ce qui a décidé le gouvernement à déclencher ce matin les «mesures canicule» (niveau 2 sur 4) pour 48 heures.
Bref c'est l'été… avant l'heure. Et ces grandes chaleurs sont prévues jusqu'à la mi juin, avec une journée de (petit) répit samedi, où le mercure redescendra sous les 30° (28°), avec un peu de pluie pour escorte sur les Pyrénées. «La semaine prochaine restera chaude et plus lourde encore ; quand le flux est continental et très sec, il n'y a pas de déclenchement d'orages en plaine…» explique le prévisionniste climatologue Pascal Boureau.
Une quinzaine de grosses chaleurs donc mais qui ne préjuge pas de la suite de l'été, précise-t-il : «pour les trois mois à venir, il y a un signal chaud plus marqué en Europe centrale, et donc par moments on risque d'avoir des épisodes de fortes chaleurs sans que l'on puisse en prévoir la durée et l'intensité… Pour l'heure, il n'y a pas de signal de canicule durable pour cet été, mais il est impossible d'en prédire plus…»
Fortes chaleurs : la vigilance s’impose / Photo DDM
En ce début juin, Météo France s'attend à ce que le record décadaire (sur les 10 premiers jours) soit dépassé. Il était de 33° en juin 1982 et là on va être au-dessus de quelques dixièmes… Quant au record absolu sur une journée, il avait, lui, été atteint le 14 juin à Toulouse, avec 38,1°. C'était en… 2003. Un mercure en zone rouge qui préfigurait un été caniculaire et... meurtrier.
En attendant, dès ces jours-ci, chacun est tenu de respecter les recommandations d'usage : s'hydrater régulièrement, éviter de sortir aux heures les plus chaudes et penser aux enfants, personnes âgées et animaux. En clair, marchez à l'ombre, buvez, buvez, buvez et faites boire. Sans modération.
Canicule ?
Canicule ou pas canicule ? Météo France, l'Institut de veille sanitaire, en lien avec la Direction générale de la santé (DGS), veillent et alertent quotidiennement sur les risques de survenue de fortes chaleurs. Il y a quatre niveaux d'alerte pour le Plan national canicule. Niveau 1 - veille saisonnière. Niveau 2 - avertissement chaleur, celui activé ce matin. Niveau 3 - alerte canicule (à Toulouse, la canicule correspond à un maximum dépassant 36 °C le jour et un minimum de 21 °C la nuit.) Enfin, Niveau 4 - mobilisation maximale.
Publié le 05/06/2015 à 07:33 | La Dépêche du Midi |
«Exceptionnel pour juin»
Pascal Boureau, Prévisionniste, climatologue à Météo France pour la région Midi-Pyrénées / Photo DDM
Des températures autour des 30°, c'est normal en juin ?
Non c'est exceptionnel. Habituellement début juin, les températures tournent autour de 24°. Avec ces 30-36° on est nettement au-dessus de la normale. C'est un épisode exceptionnel surtout par la durée, puisque cette chaleur va se prolonger jusqu'au milieu du mois. C'est très rare en cette période.
À quoi est dû ce phénomène exceptionnel ?
À la présence de conditions anticycloniques au-dessus des îles britanniques ; L'anticyclone nous amène un courant continental qui est très sec et qui se réchauffe en passant sur l'Italie et le Sud-Est de la France. À cela s'ajoutent les remontées d'air chaud en provenance d'Espagne, ce qui explique également l'absence de fraîcheur dans la soirée. Mercredi soir, la région toulousaine était la plus chaude de France ! Dans la journée c'était l'Aquitaine, mais le soir elle bénéficie de l'océan qui rafraîchit l'atmosphère.
Peut-on alors évoquer un épisode caniculaire comme en 2003 ?
En météorologie, le terme de canicule est employé lorsque l'on atteint des seuils de températures susceptibles de provoquer des problèmes de santé. Ils sont de l'ordre de 35-36° dans la journée et plus de 20° la nuit. Là on n'en est pas loin et c'est rare pour cette période de l'année, mais on ne parle pas encore de canicule. On évoque plutôt une «très forte chaleur». Le record décadaire en juin dans la région (sur les 10 premiers jours ) est de 33°. C'était en 1982. Là on n'en est pas loin et on va le dépasser. Cela va se jouer à quelques dixièmes !
Publié le 05/06/2015 à 07:33 | La Dépêche du Midi | Christian Goutorbe
Sur le littoral, la joie des premiers baigneurs
Frontignan Plage. Méryll, Clémentine avec deux amis de plage, Vincent et Kévin./ DDM, Top Sud
La plage, c'est la réponse radicale et joyeuse de milliers de Languedociens pour conjurer les effets de la canicule.
Hier des centaines de villageois de la plaine languedocienne ont déserté les bourgs et les quartiers pour rejoindre le sable et les brises marines de Frontignan-Plage (Hérault). «À Mireval, c'était à peine supportable. Là, c'est vraiment très bien, très rafraîchissant. Et puis on peut toujours se rafraîchir en mer» explique Clémentine avec le sentiment de vivre «une première vraie journée d'été».
Prés d'elle, sa copine Méryll a adopté son programme grande chaleur : pêche à la ligne le matin et plage l'après-midi, «quand je ne travaille pas» précise-t-elle. Un peu plus loin, une famille complète et les copines ont quitté Fabrègues, dans sa première fournaise, à plus de 28°.
À Montpellier, hier on a frôlé 32° (31,9°) alors que dans le même temps, Sète affichait 25°, très supportable.
«Nous bénéficions des brises marines. C'est 5° de moins que dans l'arrière-pays. C'est juste la bonne température pour commencer la saison» estime Christian Jeanjean le maire de Palavas-Les-Flots où les usagers de la plage ouest ont été privés de trempette pour cause d'alerte à la pollution.
«J'ai vraiment trop besoin de me rafraîchir. Et l'eau est claire» explique Lociana, 19 ans, qui a bravé l'interdiction de baignade.
Hier, dans l'Hérault, le record de chaleur a été battu à Octon au pied du Larzac dans le sillage du lac du Salagou. Ce week-end, les plages du Languedoc vont être prises d'assaut pour bénéficier de l'effet brise de mer. La version géante du brumisateur.
Sélection d'articles réalisée à partir du site : www.ladepeche.fr
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