Les 60 ans de la DS

27/5/2015

Publié le 24/05/2015 à 07:00  | La Dépêche du Midi |  Patrick Louis

60 ans après, on aime toujours la DS

Concentration de DS, hier  sur le circuit de Montlhéry . Elle a révolutionné la voiture de luxe et lui a donné des couleurs. /Photo DDM, AFP

Un mythe, une légende sur roues et la seule voiture qui se couchait au pied de son maître. La Citroën DS a 60 ans et les collectionneurs du monde entier l'empêchent de prendre la retraite. En voiture pour l'histoire.

Sous le pont Mirabeau coule la Seine, et, juste au-dessus, quai de Javel, naît une déesse baptisée DS. Déjà riche des mythiques Traction Avant et. 2 CV, l'univers du designer lombard installé à Antony Flaminio Bertoni, accueille un véhicule hors du commun. Dès sa présentation le jeudi 6 octobre 1955 dans le décor exceptionnel du Grand Palais en ouverture du Salon de l'Auto, l'imposante berline française épuise tous les superlatifs. Conçue avec André Lefebvre, un ingénieur venu de l'aéronautique et ancien vainqueur du rallye Monte-Carlo, elle est qualifiée de révolutionnaire avec son long capot, sa boîte à commandes hydrauliques, ses freins à disques, son confort. En 1967 elle adoptera les phares tournants et deux ans plus tard, l'injection électronique. La révolution déclinée en break et même en cabriolet va durer vingt ans. Le 24 avril 1975, le 1 330 775 € exemplaire quitte les chaînes de production, ce sera le dernier.

Stand Citroën au Salon de Paris en 1961 / Photo DR

Parfum des 30 Glorieuses
Ce matin, parties de Linas-Monthléry où les célébrations du 60e anniversaire ont débuté en milieu de semaine avec 1 500 passionnés venus de dix pays, 700 DS ou ID vont entrer dans Paris. Parfum de Trente Glorieuses et même d'éternelle élégance pour ce cortège incroyable qui va quitter le parc de Saint-Cloud, rouler sur les bords de Seine au plus près de son berceau, revenir au Grand Palais avant de descendre les Champs-Élysées et de se garer pour une partie de la journée place de la Concorde. Voiture préférée des cadres supérieurs, très appréciée des notables et des élus jusqu'à la présidence de la République, star de cinéma (lire par ailleurs), monstre de compétition (elle a survolé le Monte, le Tour de Corse, les 1 000 lacs !), la DS résume avec un brin de légitime fierté le savoir-faire à la française. Le 22 août 1962 après l'attentat du Petit-Clamart et le pilotage audacieux de François Marroux avec deux pneus crevés dans la fusillade, les spécialistes ont d'ailleurs affirmé qu'avec tout autre véhicule que la DS19, De Gaulle n'aurait pu être sauvé !

Tour de Corse 1963 / Photo DR

Sur près de 4 000 m2, le jardin des Tuileries accueille un espace proposant de remonter les temps forts et l'histoire d'une des plus belles aventures de l'industrie automobile. Aujourd'hui, grâce à la création d'une véritable marque «DS» au sein du groupe PSA (c'était le 1er juin 2014), les deux fameuses initiales roulent de nouveau dans la lumière de l'actualité. L'esprit de l'inédit et de l'innovation brillent toujours sous les lignes remarquables de la collection. DS3, DS3 Cabrio, DS4, DS5 ont déjà pris leur place dans le trafic de plus en plus concurrentiel des marques premium. DS5 LS et DS6 sont, elles, exclusivement réservées au marché chinois où elles sont traitées comme des stars, comme les héritières de la fière sexagénaire héroïne du «DS week» de Paris. Cette véritable œuvre d'art, joyau de la marque aux chevrons, est une des voitures les plus collectionnées au monde. Le plus étonnant lorsque l'on monte de nouveau à bord après tant d'années, on n'a vraiment pas le sentiment de s'installer dans une auto d'autrefois. Privilège sans doute d'une dame très en avance sur son temps.

DS / Photo DR

Le cinéma l'a faite décoller !
Ce n'est pas son plus beau rôle, mais c'est bien la DS qui baisse le rideau des irrésistibles «Tontons Flingueurs» de Lautner. Elle explose devant l'église Saint-Germain-de-Charonne, place Saint-Blaise, dans le XXe arrondissement, juste avant le générique. Elle est aussi malmenée par Henri Guybet dans Rabbi Jacob (elle finit dans l'eau sauvée par le bateau qu'elle transportait et a droit à un traitement musclé aussi dans «Le Grand restaurant», toujours avec Louis de Funès à l'affiche (l'immense comédien colérique se déplace aussi avec dans «Les grandes vacances» et choisir la version ambulance dans «Hibernatus»). Bernard Lavalette, en bon ministre l'utilise dans «La belle américaine» Elle vole chez Hunebelle dans « Fantomas se déchaîne », Delon la vole dans «Le Samouraï» de Melville, Depardieu dans «Les Valseuses». Elle salue le dernier rôle de Gabin dans «L'année sainte», se transforme en corbillard dans «La Beuze». «Madame Irma», «La Carapate», «Chacal», «Scarface», «Le grand dadais», «Folle à tuer», «Le clan des Siciliens», «Retour vers le futur II», «Brasil» «Le cerveau», «Le mariage du siècle», «Les bidasses en folie» et bien sûr la série «The Mentalist» qui n'aurait pas le même attrait sans la DS, star à la route comme à l'écran.


DS19 devant le Grand-Palais en 1963 / Photo DR

http://www.ladepeche.fr/article/2015/05/24/2111011-60-ans-apres-on-aime-toujours-la-ds.html

 

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