Penne (81) : La Fromagerie du Pic

24/5/2015

Publié le 17/05/2015 à 08:37  | La Dépêche du Midi |  Vincent Vidal

Fromagerie du Pic : Le talent du monde rural


Benjamin, Claude et Julien Remond, les piliers de l'entreprise familiale, la Fromagerie du Pic / Photo DDM V.V.

«Vous voulez savoir pourquoi on s'est installé ici à Penne ? Pourquoi produire du fromage de chèvre? Comment on a réussi à se développer, en milieu rural et construire à partir d'une petite ferme, une jolie PME?» Claude est là, dans la boutique de la laiterie. C'est elle, avec son mari Jeff, aujourd'hui disparu, qui est au départ de l'aventure.

«On était un couple de Parisiens, qui en avait assez de cette vie de citadins. Alors, on est parti et on a posé nos valises ici en 1977.» Très vite, ils empruntent, achètent un terrain où ils s'installent en 1980.
C'est le début de la ferme du Pic. Pourquoi les chèvres? «C'est tout simple. Nous n'avions pas d'argent et beaucoup d'emprunts. La chèvre, c'est moins cher à l'achat qu'une vache». L'aventure est lancée. Les fromages se vendent bien, très bien même.

«Pour notre production, il a fallu trouver d'autres agriculteurs. En 1992, nous sommes devenus artisans. En 2000, on a construit ce bâtiment actuel, agrandi en 2005. Depuis, nous ne cessons de nous développer. Preuve que l'on peut réussir dans le monde rural.»

Julien Remond, le fils, prend le relais. «Notre produit phare, c'est la rouelle, fromage rond avec un trou au milieu.» Pourquoi ce trou? «C'est une jolie histoire. Un jour, une connaissance des parents de ma mère demande s'il peut trouver un fromage bon, facile à couper, pour servir au palais des festivals à Cannes. Mes parents l'ont créé. La rouelle était née.»


Salage du Jefou / Photo FB Fromagerie du Pic


Depuis, des tonnes et des tonnes de lait ont été travaillées, ici à Penne.
«Aujourd'hui, l'entreprise compte 23 salariés qui travaillent en pleine campagne.» Un choix volontariste, assumé malgré les problèmes récurrents de la ruralité.
Des soucis qu'ici, dans ces terres superbes mais lointaines de Penne-Vaour, on connaît bien.

Embaucher ici, c'est difficile
«C'est terrible. Petit à petit, nous perdons tous nos services publics. La gendarmerie a fermé à Vaour. On a appris qu'ils vont supprimer une classe dans l'école primaire de Penne. Ce n'est plus tenable. On sait que tout cela a un coût. Mais nous avons aussi le droit d'avoir les mêmes services qu'ailleurs.»

Julien est furieux. «Vous savez. Comment voulez-vous faire venir travailler les gens ici? C'est difficile pour nous de recruter. Il est normal que les gens demandent une école, un médecin, une poste pas trop loin, avant de s'installer.»

«Notre force, c'est la qualité de notre lait»
Mais revenons à nos moutons. Pardon à nos chèvres. «Notre force, c'est la qualité de notre lait. On ne transforme pas. On le chauffe, on y rajoute du sérum et voilà. Mon père disait : pour avoir du bon fromage, il suffit d'avoir du bon lait. Il avait entièrement raison» sourit Julien.

Mais l'excellence impose de la rigueur et un prix. «Les six producteurs qui travaillent avec nous, sont tous dans un rayon de 25 kilomètres. On leur impose de travailler sans OGM. Les chèvres doivent pâturer à l'air libre, 160 jours par an. En contrepartie, nous payons le lait plus cher que sur le marché classique.» Ce lait, qui après la mise en forme dans des moules, devient fromage, s'affine avant d'être mis en chambre froide, dans l'attente de l'expédition.

«Évidemment, nos fromages sont un peu plus chers. On ne peut pas faire autrement si on veut de bons produits et rémunérer correctement les agriculteurs.»Et ça marche fort. «C'est vrai que notre chiffre d'affaires a fait un bond de 40 % en un an» précise Julien.

Emballage des rouelles cendrées / Photo FB Fromagerie du Pic

Pas subventionné
Autre grande fierté des gérants, c'est qu'ici, on ne court pas après les subventions.
«Ce n'est pas notre philosophie. On sait se débrouiller par nous-même. C'est d'ailleurs un des gros problèmes de l'agriculture. À trop attendre que l'argent tombe du ciel, on n'avance plus. On fait exactement ce que l'on nous dit, pour être dans les clous et toucher le chèque. Ce n'est pas le meilleur moyen de gérer une exploitation ou une entreprise» confirme l'aîné de la famille. En parlant entreprise, dans les labos de la fromagerie, on s'active. Camion vidé, lait en cuve, moulage, séchage, conditionnement, tout se fait ici. «On sait aujourd'hui que notre site n'a plus de place, pour vraiment s'agrandir. Trop coûteux pour trop peu de mètres carrés. Alors on fait avec.»

Aujourd'hui, les deux frères peuvent être fiers. La crainte de la relève, la peur d'échouer en prenant la gérance du père fondateur et de la mère protectrice, se sont volatilisées.

Julien et Benjamin, en multipliant leurs activités, ont le nécessaire besoin de s'entourer. «Il fallait pour l'entreprise, une assistante qualité. On aurait pu embaucher ailleurs. Nous avons préféré proposer à Estelle, une de nos salariés, de se former durant deux ans . Il faut du courage pour reprendre les cours. Aujourd'hui, elle est là et nous aide dans le travail quotidien»confirme Benjamin. Voilà, il est temps pour la famille Remond de reprendre le travail. Et du boulot, elle en a , ici dans son pays, son village qu'elle ne quitterait pour rien au monde. Surtout pas pour quelques euros de plus, en se délocalisant au bord d'une autoroute. Sa force, sa réussite se trouvent là. A Penne, terre de leur enfance, de leurs souvenirs, de leur avenir.

Fromagerie Le Pic, Roudoulie, Penne. : 05 63 56 33 64 www.fromages-de-chevre.fr



http://www.ladepeche.fr/article/2015/05/17/2106379-fromagerie-du-pic-le-talent-du-monde-rural.html


Publié le 25/04/2013 à 08:38  | La Dépêche du Midi |  Richard Bornia

Penne : Devenir patron ne s'improvise pas

Julien et Benjamin Rémond. / Photo DDM

Prendre la succession de l'entreprise familiale, l'affaire s'avère souvent délicate. «Il faut faire sa place pour ne pas rester «le fils ou la fille de…», explique Benjamin Rémond qui dirige aujourd'hui avec son frère Julien, 36 ans, la fromagerie Le Pic à Penne qui compte 17 salariés. C'est en 2005, quand Benjamin a rejoint l'entreprise avec un BTS agroalimentaire en poche, que la question de la transmission de la fromagerie s'est posée. Chez les Rémond, même si la fabrication des fromages reste artisanale, le management est très professionnel. 

«Nous nous sommes naturellement tournés vers la CCI du Tarn qui propose un stage transmission d'entreprise», indique Julien Rémond. À raison de 2 jours par semaine, sur plus d'un an, la fratrie s'est formée à la gestion, aux techniques de management, à la communication. Devenir patron ne s'improvise pas, même si, comme le confie, en souriant, Benjamin : «on est né dedans». Cette formation dispensée par la CCI a été financée à plus de 80 % par un organisme d'aide à la formation. «C'était indispensable pour réussir la transition», déclarent les deux frères. Aujourd'hui, Benjamin et Julien perpétuent le travail commencé il y a 30 ans par leurs parents.

L'entreprise a grandi tout en restant fidèle à ses principes : fournir aux chèvres une alimentation saine, riche, naturelle et variée, concilier le meilleur de la tradition et de la modernité pour confectionner des fromages de grande qualité.


Publié le 16/03/2013 à 03:50  | La Dépêche du Midi |  P S

Penne : Une nouvelle médaille d'argent pour la fromagerie

Une nouvelle récompense pour les fromagers de Penne./Photo DDM.

Encore une bonne nouvelle pour la fromagerie Le Pic, de Penne, qui a décroché une médaille d'argent pour la Rouelle lors du concours général agricole à Paris 2 013. Après l'or en 2006 et le bronze en 2007,2 010 et 2012, La Rouelle est une nouvelle fois récompensée.

«C'est le travail de toute une équipe de fromagers et de producteurs de lait qui est ainsi mis en lumière», explique Julien qui dirige l'entreprise familiale de 17 salariés avec Benjamin, son frère. La Rouelle, le produit phare de l'entreprise, un fromage de chèvre de 250 g au lait cru, cendré, n'en finit plus de faire parler de lui. On en trouve dans toutes les bonnes fromageries et même à l'export ! La fromagerie monte en puissance, lentement et sûrement, avec 2 millions de litres de lait transformés tous les jours, six troupeaux de 200 chèvres, une gamme de 20 fromages différents et 2 millions d'euros de chiffre d'affaires. 

À partir du début du mois d'avril, la fromagerie lance une gamme bio de fromages de chèvre au lait cru qui s'ajoute à sa gamme traditionnelle et Label Rouge. On trouvera donc une Rouelle bio mais en 150 g, un cabécou bio, une bûchette et un Jéfou à pâte molle. Avis aux amateurs, ça va déchirer…




Publié le 03/04/2007 à 11:06  | La Dépêche du Midi |  Richard Bornia

Portrait : Jef Remond en fait tout un fromage


Les chèvres du Pic / Photo FB Fromagerie du Pic

Jef Remond connaît une passion pour les chèvres depuis les vacances familiales de son enfance.
Les années passant, Jef se retrouve à l'aube de ses 30 ans ingénieur informatique à Paris. Vers la fin des années 70, une lassitude de la ville le pousse à fuir cette dernière pour la douce campagne tarnaise.

Jef Remond s'installe à Penne du Tarn avec Claude, sa femme, en 1977 et commence à élever quelques chèvres et fabriquer des fromages. En 1981, il achète la ferme du Pic et développe la production fromagère. En 1992, il crée la Sarl du Pic, PME familiale qui emploie trois salariés et transforme 250 000 litres de lait par an.

Jef Remond continue à faire progresser son entreprise avec passion tout en participant aux activités locales et associatives et, en 2001 il construit une nouvelle fromagerie au pied du château Penne, qui respecte les normes sanitaires obligatoires et améliore les conditions de travail.
En 2006, la Rouelle du Pic, fromage cendré au lait cru, est consacrée au Salon de l'Agriculture à Paris avec une médaille d'or. Parallèlement, la fromagerie continue de s'agrandir. Une nouvelle médaille de bronze vient d'être décernée pour la Rouelle du Pic en 2007.


Publié le 16/05/2015 à 07:13  | La Dépêche du Midi |  J.L.G.

Ségalafrom change de patron

De g à d : F.Etevenin, Benjamin et Julien Rémond. / Photo DDM

À 66 ans, François Etevenon, fondateur et patron de la fromagerie Ségalafrom, président de la Fédération nationale des éleveurs de chèvres de 1986 à 2001, a décidé de prendre une retraite bien méritée.

Que les amateurs de bons fromages de chèvre se rassurent, François Etevenon a parfaitement préparé l'avenir de l'entreprise, en confiant les rênes à Julien et Benjamin Rémond, 38 et 33 ans, actuels dirigeants de la SAS fromagerie Le Pic, située à Penne : «J'ai choisi Julien et Benjamin parce qu'on fait le même métier, on partage les mêmes valeurs et la même philosophie», souligne François Etevenon.

Un passage de témoin dans la douceur qui a démarré il y a quelques mois : «On a travaillé avec beaucoup de sérieux et dans la bonne humeur. Julien et Benjamin prennent les rênes de Ségalafrom en s'appuyant sur les équipes et les responsables en place».

Pas de révolution donc dans la fromagerie située au 195, avenue de Rodez, et ses nombreux fromages, bouyguettes, cabecou d'Autan, couronne cendrée, tome du Ségala et autre crottin et collinou, la plupart primés et médaillés au concours général agricole du salon international de l'agriculture, continuerons à séduire et ravir les palais des consommateurs, avides de déguster un fromage du terroir authentique et de grande qualité.


Cabécou d'Autan / Photo Ségalafrom

«Rigueur et enthousiasme»
«L'organisation des deux fromageries ne change pas», déclarent Julien et Benjamin Rémond, qui sont nés dans un chaudron de fromage de chèvre et qui «vivent fromage» au quotidien : «Nos parents ont fondé la fromagerie Le Pic en 1981. Avec François Etevenon et son équipe, nous avons travaillé en parfaite harmonie avec rigueur et enthousiasme. Nous restons fidèles à notre culture d'entreprise et à nos valeurs, fierté et maîtrise d'un savoir-faire artisanal, lait et fromages de qualité, relations commerciales basées sur la confiance, la fidélité et la cordialité».

Le Pic et Ségalafrom avec un même patron qui assure : «Nous préserverons l'autonomie et l'identité de chacune d'entre elles. Le consommateur retrouvera toujours la gamme et les spécificités de chacune».

Ségalafrom : 195 av de Rodez, Carmaux, 05.63.80.25.00, www.segalafrom.com


Petite Tome - Tome du Ségala / Photo Ségalafrom


 

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