20ème anniversaire de la Fête du Pain, du 11 au 17 mai 2015

14/5/2015



Publié le 13/05/2015 à 08:18  | La Dépêche du Midi |  Xavier Hurtevent et Léo Ardourel

Toulouse : C'est la fête du pain

Dès hier, le public a répondu en nombre à l'invitation des boulangers sur la place du Capitole./Photo DDM, X. H.

Même s'il est loin d'être l'aliment préféré des jeunes, le pain reste «le» premier produit de consommation courante, après l'eau. De quoi célébrer sous le soleil la 20e édition de la «Fête du pain», en compagnie des boulangers réunis au Capitole.

On peut certes rigoler un bon coup devant le barnum déployé par les artisans-boulangers vantant leur savoir-faire et leurs baguettes aux noms toujours plus alambiqués, n'est-ce pas les trublions Chevallier et Laspalès ? Mais il n'empêche, le pain, dans son ensemble, continue à être adulé par tous, moins les jeunes que les plus âgés, mais il attire toujours autant les curieux, surtout à l'heure de le célébrer. Ça tombe bien, puisque la vingtième édition de la Fête du Pain, entamée hier, se poursuit jusqu'à ce soir sur la place du Capitole. Ce n'est certes pas le seul endroit où le pain sera à la fête dans Toulouse, mais il ne faut pas manquer le magnifique site de 12 000 m2 accueillant démonstrations, animations et, bien sûr, dégustations.

Deux fournils géants sont installés sous des chapiteaux pour une production de pains «no limit» comme aime à le souligner Daniel Mériot, président de l'Union départementale des boulangers et boulangers-pâtissiers de la Haute-Garonne. Tout au long de ce mercredi, les apprentis-boulangers des CFA de la région mettront la main à la pâte afin de montrer leur savoir-faire, tout en livrant quelques secrets de recettes axées sur les spécialités locales.

Damien Fressinaud, «La Halle aux Pains»,
 a participé sur M6 en 2014 dans «La meilleure boulangerie de France» / Photo DDM

Carole Delga attendue
Une manière aussi de justifier les prix pratiqués à la vente et qui font parfois grincer les dents. Car, comme le souligne cet artisan-boulanger du centre-ville, «on ne trouve pas les mêmes qualités dans une baguette qui coûte 0, 36 € (Ndlr : c'est le record relevé à Toulouse chez une marque bien connue de supermarché hard-discount) que dans une baguette aux céréales à plus d'1 €». Signalons au passage que la grande distribution, absente des festivités au Capitole, n'est pas en reste sur le pain, puisque, par exemple, et c'est rare pour être souligné, Carrefour Purpan propose du pain artisanal avec four traditionnel !

Bref, une fête du pain qui s'annonce encore gloutonne aujourd'hui, en présence notamment de Carole Delga, la secrétaire d'Etat chargée du commerce, de l'artisanat, de la consommation et de l'économie sociale et solidaire. Une journée où la filière blé/farine/pain sera à l'honneur. Des films et des rencontres permettront de montrer et d'expliquer le travail des agriculteurs et des meuniers. Très attendues aussi, des conférences sur la diététique organisées pour sensibiliser le public aux risques allergènes (problème du gluten) et aux vertus d'une alimentation équilibrée.

A Seysses (31) : Carte d'électeur en main, la baguette devient cadeau!./ Photo DDM, C.P.


«Une fête très importante pour nous»

Daniel Mériot, Président des artisans boulangers de la Haute-Garonne

Comment se porte le marché du pain ?
On peut dire que ça s'est stabilisé. Il faut savoir que nous devons faire face à une concurrence très dure. Il y a de plus en plus de «marchands de pain», qui cassent le marché en proposant des produits surgelés, précuits, à des prix très attractifs mais avec une qualité moindre. On perd donc des parts de marché, mais heureusement ça s'est stabilisé grâce au savoir-faire de nos boulangers.

Est-ce un métier qui évolue ?
Oui. L'artisan boulanger s'est adapté au marché, notamment grâce au progrès technique. C'est aussi un métier qui recrute beaucoup. On assiste à une reprise des embauches car les gens recherchent de plus en plus la qualité.

C'est important pour les boulangers la fête du pain ?
Oui, je dirais même que c'est une fête très importante pour nous car cela permet de mettre en avant le savoir-faire des artisans boulangers et pâtissier. C'est vrai qu'il y a eu une baisse de générale de la considération pour cet artisanat, et même pour l'artisanat en général depuis les années 2000. Mais depuis quelque temps on a l'impression que ça change, même l'État semble reconnaître l'artisanat à sa juste valeur.


De la magie dans la baguette

Le pain est une véritable référence en France. Si la baguette est sa forme la plus traditionnelle, il se consomme aujourd'hui sous toutes les formes, et de toutes les façons.

Christine Buscailhon et Laurent Dran, les deux fondateurs de Glouton Frais ont ouvert leur boulangerie en ligne le 23 février. /Photo DDM, Xavier de Fenoyl

Pendant de nombreuses années la mode était au «bio». Mais depuis 2014, la nouvelle tendance est celle du sans-gluten. Cette protéine, présente dans la plupart des céréales comme le blé, l'orge ou encore l'avoine, se trouve confrontée à l'intolérance de plus en plus de consommateurs, qui se tournent donc vers d'autres produits. En février dernier, Christine Buscailhon et Laurent Dran ont ouvert une boulangerie en ligne qui vend exclusivement des produits sans gluten, sur la région toulousaine. Ce concept de boulangerie en ligne est un des premiers en France, et permet à ses usagers de retirer directement les produits dès le lendemain dans des points relais. Pour les plus pressés, certaines boulangeries toulousaines proposent un service «drive», inspirée de la méthode employée dans les fast-food. 

Ainsi le client peut directement acheter sa baguette sans quitter sa voiture : «Ça permet déjà au client de gagner du temps, mais c'est aussi utile pour les personnes à mobilité réduites explique Élodie Travaillard de «Drive Mie», une boulangerie de Balma basée sur ce concept. Des baguettes, il y en a aussi pour tous les goûts. Cela fait deux mois qu'Yves Lupo a ouvert sa boutique «L'Antiquaire du Pain» à Tournefeuille du côté du quartier de la Paderne. Mais ne vous y trompez pas, ce n'est pas une boulangerie ordinaire. En effet ici pas de pain, blanc, seulement des pains spéciaux à base d'anciennes variétés de blés, comme l'épeautre ou encore le seigle. «Faire du pain blanc ça ne m'intéresse pas» raconte cet artisan qui a reçu le prix de meilleur ouvrier de France à seulement 17 ans. 


Réouverture (en février) de la boulangerie Lupo, « l'antiquaire du pain » / Photo DDM

D'origine italienne, ce fils de boulanger cultive dans sa boutique le savoir-faire d'un véritable artisan à l'ancienne, en privilégiant des procédés comme le broyage sur meule, «pour préserver le germe et les vitamines» explique-t-il. «Le plus important dans le pain c'est la farine. Pour être sûr de la qualité du blé que j'utilise, je ne me fournis que chez des gens que je connais, des petits artisans locaux.» Sa meilleure vente ? «Le pain de l'écureuil, un pain à base de farine de seigle, d'amandes, de noix et de raisin». Mais ici on peut retrouver d'autres pains encore plus originaux, comme le pain de seigle aux écorces d'orange, le pain au citron (idéal pour accompagner le poisson) ou encore la spécialité de la maison : «La Baguette Lupo et sa mie serrée». L'originalité a tout de même un prix, puisqu'ici vous ne trouverez pas de pain à moins d'un euro.

Le chiffre : 87 centimes > Prix d'une baguette. C'est le prix moyen d'une baguette de pain en France métropolitaine sur l'année 2014 d'après l'INSEE. Elle pèse aujourd'hui en moyenne 250 g, contre 300 g avant 1970


En avril 2014 Mauzac (31) a retrouvé un boulanger, Didier Claret / Photo DDM G.P.

http://www.ladepeche.fr/article/2015/05/13/2103493-c-est-la-fete-du-pain.html


 
 

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