Journée blanche dans le Grand Sud hier

4/2/2015

   Journée blanche dans le Grand Sud hier  



Publié le 04/02/2015 à 08:53  
 | La Dépêche du Midi |   Olivier Auradou, D.H. et G.A.

Intempéries Grand Sud :

Sous la vague blanche, une région au ralenti


Circulation difficile à Albi où l'autoroute A68 a été interdite aux camions. / Photo DDM

Il a débuté plus tôt et a été plus intense que prévu. L'épisode neigeux qui a traversé la région d'ouest en est hier matin a provoqué une belle pagaille, notamment sur les routes. Hier soir, l'alerte au verglas prenait le relais.

La Ville rose est devenue blanche. Et avec elle les trois quarts de la région Midi-Pyrénées. Météo France l'avait prévu, plaçant 9 départements du Sud-Ouest en alerte orange. Mais l'intensité du phénomène neigeux a dépassé les estimations. Là où les prévisionnistes avaient annoncé 2 à 5 centimètres en plaine (notre édition d'hier), il en est tombé jusqu'à 11 cm, notamment dans le Gers (un record local !) et sur l'agglomération toulousaine.



Si on est encore loin du record en la matière – 21cm à Toulouse il y a 56 ans jour pour jour –, les conséquences ont tout de même été assez lourdes : des voitures roulant au pas, provoquant des dizaines de kilomètres de bouchons, des poids-lourds stockés sur le bord des autoroutes et de la rocade, des transports scolaires et urbains en difficulté ou carrément arrêtés (comme à Toulouse, Albi ou Tarbes), des avions retardés voire carrément annulés, et au final un absentéisme important dans les écoles et les entreprises, pour un coût économique élevé. Le point noir dans la région, en termes de circulation, a été la fermeture, dans les deux sens, de l'autoroute A68 Toulouse-Albi, où plus de 200 poids-lourds sont restés bloqués jusqu'à la réouverture à 15 h 30.

Jour de galère dans les transports en commun / Photo DDM, Thierry Bordas

Au péage de Lestelle, au sud de Toulouse, la tension était palpable parmi les 80 chauffeurs routiers, dont les camions étaient parqués en attendant un éventuel redoux. «Si on nous autorisait à circuler en convoi au ralenti, cela dégagerait la neige sur la chaussée, arrangerait tout le monde, et nous pourrions travailler» s'agaçait un routier, tout en offrant du café aux gendarmes du peloton autoroutier, eux aussi sous la neige toute la journée.



Si les chutes de neige ont surpris par leur intensité, ce fut aussi le cas par leur précocité.
Attendues pour 8h, les précipitations ont en fait débuté deux heures plus tôt. Une très mauvaise nouvelle pour tous les automobilistes partant au travail.
En milieu d'après-midi, les flocons avaient peu à peu quitté le Sud-Ouest pour filer plus à l'est, vers le pourtour méditerranéen.


Les routiers bloqués à Lestelle disent leur colère / Photo DDM, Jal

La menace verglas
Mais avec la chute des températures, c'est une nouvelle menace qui pointait déjà le bout de son nez. A la mi-journée, la préfecture de Haute-Garonne lançait l'alerte et demandait aux automobilistes d'éviter de prendre leur voiture jusqu'à mercredi matin. Météo France a par ailleurs décidé de maintenir en alerte orange la Haute-Garonne et le Tarn, où les températures devaient chuter plus rapidement, entraînant un risque sévère de verglas, sur toutes les routes non-traitées.

Car c'est bien le problème lors d'épisodes hivernaux intenses comme celui-ci, les différents services des préfectures, conseils généraux ou mairies ont beau être en alerte et sortir toutes leurs saleuses et déneigeuses, il est impossible de traiter préventivement ou de dégager toutes les routes.

La grosse saleuse de la ville de Tarbes est entrée en action dès hier matin, à 6 heures, et depuis, elle n'a pas arrêté de sillonner les axes principaux, pour étaler de la saumure. / Photo DDM, Rachel Barranco

D'où les conseils délivrés par les pouvoirs publics, pour s'équiper en chaînes, chaussettes ou pneus neige. Même s'il peut être difficile parfois d'y sacrifier, lorsqu'on met dans la balance le nombre de jours de neige par an et le coût de ces équipements.
Reste que si les enfants, bien loin de ces contingences matérialistes, se sont réjouis de cette journée en blanc, les cumuls de neige depuis ce week-end ont aussi fait le bonheur des stations de ski, à quelques jours du début des vacances scolaires. Le plein de poudreuse est fait.


L'Ariège échappe à la paralysie / Photo DDM

Le point service par service

Routes, transports
Un épisode neigeux aussi important provoque des perturbations majeures dans les activités humaines. Certaines sont à l'arrêt, d'autres enregistrent un surcroît d'activités.
Évidemment, c'est le secteur de la route qui, en cas de neige, se retrouve le plus exposé. Routes voire autoroutes impraticables et parfois fermées à la circulation (routiers en colère…) nécessitent l'intervention des services spécialisés à tous les niveaux mobilisés pour déneiger, saler… En ville sur les grands axes, c'est assez rapide, dans les campagnes, forcement beaucoup moins tant les axes secondaires sont nombreux (lire nos éditions départementales). Plusieurs départements ont annulé le service de ramassage scolaire. Voire les bus en ville. Plus généralement, les perturbations dans le trafic ont généré des absences ou des retards dans les entreprises et les services.

Revel (31) : Le Beffroi en centre-ville offre toujours une vision de station de ski sous la neige./Photos DDM, E.G.

Trains
Plus de 500 agents SNCF de Midi-Pyrénées étaient en alerte. Mobilisées dès le matin tôt, les équipes sont intervenues en plusieurs points du réseau ferroviaire pour déneiger les voies, dégager les arbres faisant obstacle à la circulation des trains, déblayer et sabler les quais des gares et les parvis, veiller au bon fonctionnement des installations d'alimentation électrique. La quasi-totalité des trains du service SNCF de la région – TER, TGV, IC — a ainsi pu être assurée même si quelques trains ont été retardés, et le rythme du trafic ralenti.


Retour progressif à la normale dans le Haut-Adour (65) / Photo DDM, V.T.

Avions
L'aéroport de Toulouse-Blagnanc a enregistré hier des perturbations avec 14 annulations de vols et trois déroutages sur les 241 vols prévus hier. Des perturbations surtout provoquées le matin par la météo en vol, le vent et les conditions d'approche, avec une visibilité faible. À partir de midi, les conditions se sont améliorées et le trafic revenait peu à peu à la normale. Le trafic a été interrompu durant trois quarts d'heures aux alentours de 11 h 30.

Routes : la galère n'est pas terminée dans le Gers / Photo DDM, Nedir Debbiche

Urgences, secours
Les pompiers on t enregistré une hausse des secours à la personne. Côté urgences hospitalières, «la situation a été un peu compliquée le matin, avec un niveau d'activité très important qui s'est ajoutée à celle liée à l'épidémie de grippe». Donc beaucoup d'activité traumatologique provoquée par les accidents de voirie en voiture, deux-roues ou à pied. À Toulouse, le Samu a vécu des moments compliqués avec beaucoup d'appels à partir de 7 heures, où le trafic routier est en plus très dense. En même temps, l'offre de transports privés était plus faible car beaucoup de salariés n'ont pu se rendre à leur travail, et à cette heure beaucoup de véhicules assurant les services quotidiens de routine étaient déjà partis.

La Bastide-de-Sérou (09) : Malgré l'épisode neigeux, la vie continue

Facteurs
«À La Poste, dans ce cas de figure, on privilégie la sécurité de nos agents». Situation contrastée dans la région avec des perturbations de la distribution dans le Tarn et le sud du Tarn-et-Garonne mais pas dans le nord de ce département, ni dans le Lot ou l'Aveyron. En revanche, grosse perturbation partout dans le Gers, y compris à Auch ou Condom, où le courrier n'a pu être distribué. Même constat en Hautes-Pyrénées à l'exception paradoxale des secteurs de Saint-Lary et d'Arreau… où il pleuvait. En Haute-Garonne, la distribution a été partielle, toujours en fonction de l'état des routes.

Castanet-Tolosan (31) : Plan neige : un service opérationnel / Photo DDM

PME, commerces
Les petits commerces ont enregistré une baisse d'activité hier, le chaland ayant des difficultés pour se déplacer mais certains ont dû également fermer plus tôt car les salariés — parfois «le» salarié — n'ont pu se rendre à leur travail. Même constat dans les petites entreprises, relevait-on à la CGPME. L'absence du salarié spécialisé entraîne l'arrêt de la machine et le retard dans les commandes. Des commandes qui n'ont pas été livrés pour raison de sécurité notamment dans les TPE de restauration rapide où les livraisons s'effectuent à deux-roues. Enfin, tout le secteur des transports routiers, du bâtiment, des travaux publics est directement impacté.


Midi en France en direct depuis Toulouse : Laurent Boyer et son équipe sous la neige / Photo DDM, Jordan Rey

Garagistes carrossiers
«Nous ne souhaitons de mal à personne, mais c'est sûr que quand des épisodes neigeux comme celui-là se produisent, ça nous donne davantage de travail», explique un carrossier à Odos (Hautes-Pyrénées) qui connaît un petit surcroît d'activité depuis hier et s'attend, à cause de l'arrivée du verglas, à un pic dans les jours qui viennent.

Plombiers
«Je sais qu'aujourd'hui et dans les jours qui viennent, à cause des températures négatives de la nuit, des robinets de jardin mais aussi des tuyauteries extérieures ou se trouvant dans des combles vont geler et exploser», indique ce plombier de Saint-Orens (Haute-Garonne). Il va falloir alors intervenir d'urgence car l'eau va causer des dégâts». Dans le sud, ajoute-t-il, ces dégradations «sont plus conséquentes qu'à Paris où le froid étant plus courant on prend davantage de mesures préventives pour prévenir ces accidents».


Publié le 04/02/2015 à 07:49  
 | La Dépêche du Midi |   R.R.

Tout le Tarn drapé de blanc


Rocade interdite aux camions. Les chauffeurs ont pris leur mal en patience parqués au Séquestre. Les agents de la Dirso à l'œuvre pour dévier le trafic./Photo DDM, E.Cayre

Météo France avait vu juste. Le Tarn a connu hier l'épisode neigeux annoncé. Avec son lot de conséquences sur la circulation. A68 fermée, nationales et départementales difficiles. Après une nuit de gel, le réseau sera encore très perturbé ce matin.



Ils ont stationné leurs camions sur le parking du parc des expos à Albi. Ils attendent le feu vert pour reprendre la route. «Je devais aller à Marssac pour charger, je ne peux même pas», expliquait l'un des trois chauffeurs. Son collègue d'infortune ajoutait : «Je suis loin d'être arrivé, je vais à Vittel, je suis bloqué, j'attends, je n'ai pas le choix.» Pas question pour lui de tenter le forcing. «Si après il t'arrive quelque chose tu perds ton permis. Quand il neige mieux vaut s'arrêter. Ici ça va, y a des magasins, de la restauration, on a accès à des toilettes, c'est mieux que sur l'autoroute».

Équiper son véhicule avec des chaînes ne lui a même pas traversé l'esprit. «J'en veux pas, j'ai essayé une fois, rien qu'en démarrant elles sont parties vingt mètres derrière le camion». Hier matin, ces trois routiers devisaient sous la neige en attendant de reprendre la route. Une halte forcée dictée par des conditions de circulation jugées dangereuses par la préfecture. Et parce qu'un peu plus loin, un énorme bouchon s'était formé sur l'A 68 en amont des portes de Toulouse. S'engager dans ce cul-de-sac n'aurait rien arrangé.


Le campus Champollion à Albi / Photo DDM, Léa

Rabastens-L'Union : 5 heures.
Hier dans le Tarn ce sont bien les routes qui ont posé problème, enfin la neige qui les recouvraient dès le lever du jour. Quand d'ordinaire les chutes de neige tombent sur l'Est du Tarn et son relief montagneux, hier, les précipitations ont touché tout le département d'où les difficultés rencontrées les premières heures de la matinée dans de nombreux secteurs. Rapidement la rocade albigeoise s'est retrouvée saturée, l'autoroute interdite aux poids lourds et de nombreuses petites routes sont devenues impraticables.



Chasse-neige et véhicules de salage ne pouvant être partout à la fois, priorité a donc été donnée aux axes majeurs. Pourtant l'épaisseur de neige ne dépassait pas dix centimètres, mais elle était partout. Certains automobilistes se souviendront longtemps de leur périple neigeux. «Je suis parti de Rabastens à 7 heures, j'ai quitté l'A 68 à l'Union vers 11 heures, finalement j'ai fait demi-tour», explique ce Rabastinois. Son épouse n'était guère mieux lotie car elle a mis cinq heures pour rallier l'Union par l'ancienne RN 88.

Vue du Sidobre à Roquecourbe, dans le Tarn / Photo DDM, Mélanie

Vent marin en vallée du Thoré
Dans le Ségala de Tanus à Valdériès, la couche de neige n'excédait pas huit centimètres, idem sur les monts d'Alban. C'était jour de marché hier dans ce village, mais les forains ont dû plier boutique plus tôt que prévu. Un peu plus haut vers Lacaune et Murat-sur-Vèbre, les choses étaient plus sérieuses avec une vingtaine de centimètres de neige. Le ramassage scolaire a fonctionné normalement seule la dernière rotation du collège a été avancée à 17 heures Enfin, les pistes de ski (plus luges et raquettes) sont accessibles et praticables.



Dans le Cordais, la neige était aussi au rendez-vous et la circulation difficile sur les routes secondaires peu déneigées. Dans la vallée du Thoré «la situation était meilleure qu'entre Mazamet et Castres, explique cette habitante de Lacabarède. Il a neigé à petits flocons vers 10 heures jusqu'en milieu d'après-midi, on a un peu été protégé par le vent marin». Du côté de Graulhet les mêmes scènes de déneigement avec chasse-neige à l'appui dans les rues et les quartiers.

Plus ou moins épais, c'est donc tout le département qui s'est retrouvé hier sous un manteau de neige. Une situation normale en plein hiver, mais qui surprend toujours. Aujourd'hui la neige vire au verglas et la circulation n'en sera pas plus aisée.

Activation du plan neige à Graulhet / Photo Mairie de Graulhet

Vigilance orange neige et verglas
Après la neige on attend aujourd'hui le verglas qui se sera formé dans la nuit sur des chaussées humides. La température devrait être voisine des -5 degrés. Tout le département reste en vigilance orange pour la neige et le verglas. Conséquence directe, le conseil général a décidé de supprimer tout ramassage scolaire pour la journée de mercredi. Et la préfecture demande aux Tarnais de limiter au maximum leurs déplacements.

Chez les sapeurs-pompiers tarnais la journée d'hier a été relativement calme avec quand même neuf interventions : 6 pour des accidents sans gravité, 3 pour des chutes de personnes. Quant à ERDF, pas de difficultés majeures sur le réseau électrique dans le Tarn.


Publié le 04/02/2015 à 07:49  
 | La Dépêche du Midi |   Recueilli par Olivier Auradou

«Après la neige, l'alerte au verglas»



Corinne Mithieux, Responsable prévisions à Météo France Toulouse / Photo DDM

Comment qualifiez-vous l'épisode neigeux que nous venons de connaître ?
On a eu entre 5 et 10 cm en plaine, ce n'est quand même pas très fréquent. L'année dernière on avait eu 5 cm au mois de mars, qui est une valeur qui peut arriver une fois par an. Là on est au-dessus, mais on reste très loin du record, qui était aussi un 3 février, mais 1959, où on avait eu 21 centimètres de neige à Toulouse. 10 centimètres ce n'est donc pas fréquent, pas annuel, mais pas extraordinaire non plus.

Après la neige, l'inquiétude porte sur le verglas…
Effectivement, après une petite remontée des températures en fin d'après-midi ce mardi, on s'attend à une chute à partir du milieu de la nuit, avec des températures de l'ordre de -4° dans l-a plaine toulousaine, et -6° dans le sud. Ce sont quand même des gelées sévères. De l'eau résiduelle ou de la neige un peu mouillée vont rester, c'est sûr, donc soit ça va faire de la neige croûtée soit ça va faire des plaques de verglas assez généralisées sur les parties qui n'auront pas été traitées.

Toulouse, ville blanche / Photo DDM

On reste donc en alerte orange ?
Oui, on devrait rester jusqu'à au moins 10h mercredi matin en alerte orange pour le verglas.

Qu'en est-il pour les prochaines 48h ?
Mercredi après-midi il devrait y avoir quelques flocons, mais ce sera un épisode beaucoup plus faible par rapport à ce qu'on a connu, et n'apportera pas plus d'un centimètre supplémentaire. Ensuite, on sera sur une période froide mais sec, avec des températures qui ne dépasseront pas les 2° l'après-midi, soit 8° en dessous des normales.

Piau-Engaly croule sous la neige / Photo FB Piau-Engaly

Enneigement record
C'est la station de Piau-Engaly, dans les Hautes-Pyrénées, qui a reçu le plus fort cumul de neige ces 72 dernières heures, avec un total de 260 cm ! A noter aussi 210 cm à Cauterets ou 180 cm à Luz Ardiden.



Publié le 04/02/2015 à 09:46  
 | La Dépêche du Midi |   S. R. et C. Dm.

La neige a paralysé l'agglomération toulousaine hier et revient ce mercredi


La neige paralyse l'agglomération toulousaine / Photo DDM

Un épisode neigeux légèrement plus important que prévu a paralysé l'agglomération toulousaine, hier. Bus, transports routiers et aériens ont été perturbés. Services publics et entreprises ont tourné au ralenti.

Cinq centimètres ont suffi à dérégler l'agglomération toulousaine. Dès 6 h 30 hier, une neige froide et collante s'est agglomérée sur les chaussées toulousaines. Les bus Tisséo en ont été les premières victimes. Le service a débuté normalement, à 5 h 15. Mais après plusieurs manœuvres périlleuses, le trafic a été interrompu à 8 h 20 sur l'ensemble des lignes. Le trafic métro et tramway est resté normal, sauf en début d'après-midi sur le tramway, pour un problème technique.

 Auterive (31) : Des perturbations, mais pas de problèmes / Photo DDM

Sur la route, la neige a créé une belle pagaille. Des milliers d'automobilistes sont restés coincés sur l'autoroute A 68, certains n'hésitant pas à faire demi-tour sur l'autoroute. Une dizaine de kilomètres de bouchons a été constatée sur l'A68. Deux cents poids lourds ont été stockés au péage de Toulouse-Est, dans l'attente des opérations de déneigement.
«Les chutes de neige se sont révélées légèrement plus importantes que prévu : 8 à 10 cm sur la plaine toulousaine, 10 à 15 cm sur le piémont pyrénéen», a expliqué le directeur de cabinet du préfet, Olivier Delcayrou.

Hier en fin d'après-midi, les accès à Artigue, aux stations de Peyragudes et du Mourtis étaient fermés. Seul celui vers Bourg-d'Oueil avait rouvert.
À l'aéroport, une demi-douzaine de vols a été annulée. Une trentaine de vols a connu des retards - jusqu'à 4 heures pour un Toulouse-Paris Orly - à cause des opérations de déneigement.

 Blagnac (31) : La ville n'a pas été prisonnière de la neige / Photo DDM

Alerte au verglas
Après la fonte de la neige sur la chaussée hier après-midi (+3 °C), les températures devaient descendre la nuit dernière aux alentours de -2 °C dans l'agglomération toulousaine, et -4 °C dans plusieurs secteurs hors agglomération. Des plaques de verglas vont donc se former sur la chaussée. La préfecture de Haute-Garonne conseille de reporter les déplacements non indispensables. Des opérations de salage préventif doivent avoir lieu tôt ce matin, pour dégager les axes principaux du département, ainsi que les grands axes de circulation à Toulouse et son agglomération. De nouvelles chutes de neige sont à prévoir aujourd'hui mercredi, et demain jeudi.


Publié le 04/02/2015 à 07:44  
 | La Dépêche du Midi |  Thierry Jouve

Soufflé par deux avalanches Aulon respire à nouveau


Aulon (65) - Vallée d'Aure : Un gendarme d'Arreau surveille le couloir d'avalanche pendant la descente des véhicules./Photo DDM, Laurent Dard.

Le village d'Aulon a subi deux coulées en deux jours, ce week-end. Hier, la route d'accès, coupée depuis dimanche par l'avalanche de la Vierge, a été rouverte.

Au volant d'un véhicule tout-terrain, Jean-Bertrand Dubarry, maire d'Aulon, ouvre la route et se poste en aval de l'avalanche de la Vierge. Muni d'un talkie-walkie, il indique à l'accompagnateur en tête du convoi de faire descendre le premier véhicule, stationné en amont du couloir d'avalanche. On attend que chaque véhicule soit arrivé en bas du secteur traversant le couloir d'avalanche et de la partie de la route à forte déclivité pour lancer la voiture suivante. Ce convoi encadré permet ainsi de faire redescendre du village 6 véhicules et 20 personnes - dont l'ancien ministre de l'Intérieur, Philippe Marchand, qui possède une grange à Lurgues - ce mardi après-midi.

Depuis ce week-end, le village d'Aulon était une nouvelle fois isolé. L'avalanche de la Vierge, qui est tombée dimanche, était moins importante que celle de 2013. «Il y a eu moins d'accumulations car elle est tombée très vite», nous confie un gendarme de la brigade d'Arreau. La coulée a coupé la route et a atterri dans le fossé en dessous, arrachant des arbres au passage. à force de descendre, quasiment chaque année, hormis l'an dernier, elle s'étale désormais davantage en largeur sur les 50 m du cône d'évacuation du couloir. L'avalanche a été dégagée lundi au moyen d'une pelle mécanique de l'entreprise LTP. Un chasse-neige du service des routes du conseil général a ensuite pu nettoyer la chaussée jusqu'au village. «La route est désormais dégagée et administrativement ouverte. Mais elle reste dangereuse car il y a du verglas et une forte déclivité. Pour monter, il faut impérativement respecter les consignes de sécurité et être obligatoirement équipés de chaînes», explique Jean-Bertrand Dubarry.

Le village d'Aulon / Photo LCI

Avalanche soufflante
Outre la classique avalanche de la Vierge, le maire et ses administrés ont dû faire face, ce samedi, à une avalanche soufflante qui a emporté plusieurs véhicules, dont un minibus retrouvé 300 m plus loin, et qui, surtout a détruit la bergerie-fromagerie d'Aline et Pascal Blanchard. Le couple s'en est miraculeusement sorti. En revanche, son cheptel a été décimé : 180 brebis et 3 vaches. Tout le stock de fromage est également perdu. «De nombreux animaux sont encore sous les décombres du bâtiment. D'autres ont pu être éparpillés par le souffle et on les retrouvera au printemps, à la fonte des neiges. La priorité est de relever les matériaux et de sortir les carcasses des animaux et de les faire évacuer par une société d'équarrissage. Cela représente environ 15 t de carcasses.» 

Cette catastrophe a suscité un élan de solidarité. Afin d'assurer un peu de trésorerie à ce couple d'agriculteurs qui a tout perdu, Polo De Le Rue a décidé de constituer une cagnotte. On peut adresser un don à l'adresse suivante : https ://www.leetchi.com/c/soutien-a-aline-et-pascal S'agissant du bâtiment situé en haut du village, il appartient à la commune qui va faire intervenir son assurance. L'avalanche aérosol a également endommagé le réservoir d'eau de la commune. Une canalisation a été arrachée et le bassin s'est vidé. «Nous avons pu faire une réparation de fortune et la réserve s'est rechargée», précise Jean-Bertrand Dubarry.

Catastrophe naturelle requise
Suite à ces deux avalanches qui ont touché le village, Aulon va faire une démarche de reconnaissance de catastrophe naturelle. Jean-Bertrand Dubarry va en profiter pour remettre le dossier de la route sur la table. Rappelons qu'une étude du RTM préconise la réalisation de râteliers ou l'installation de filets de protection.


Publié le 04/02/2015 à 08:04  | La Dépêche du Midi |  Cyrille Marqué avec Thierry Jouve, Jean-Luc Collongues et Delphine Pereira

Journée «noire» sur fond blanc en Hautes-Pyrénées


La chute dans l'Adour d'un câble moyenne tension, à Bours, a privé 35 foyers d'électricité./Photo Laurent Dard.

La neige a entraîné d'importantes perturbations et des dégâts sur tout le département, notamment en plaine et sur les coteaux. Le grand froid s'installe pour la semaine.

Les premières chutes ont fait leur apparition hier en fin de nuit, formant rapidement un épais manteau de neige. Au petit matin, il y avait entre 10 et 15 cm dans les rues de Tarbes et de l'agglomération où les véhicules roulaient au pas, davantage sur les coteaux, ce qui rendait la circulation encore plus difficile. Vers 8 heures, malgré l'interdiction préfectorale de circulation des poids lourds sur le réseau routier départemental, plusieurs accidents de camions surviennent sur les côtes de Monlong, près de Castelnau-Magnoac, de Vidou, près de Lalanne-Trie. 


Manteau blanc sur la cité : le quotidien des Lourdais perturbé / Photo DDM, A.V.

Sur l'autoroute, des camions en travers de la route bloquent également la circulation sur la côte de Piétat et à Soumoulou. Le réseau routier départemental vire au «rouge». En plus de l'absence de transports scolaires, la neige a dissuadé de nombreux élèves et enseignants de se rendre dans les établissements scolaires. Entre l'appel à la grève lancé par la FSU et les intempéries, les cours ont été très perturbés et une cinquantaine d'écoles sont restées fermées, une vingtaine dans le secteur de Lannemezan, une vingtaine dans le secteur de Lourdes et une dizaine d'autres dans le val d'Adour. À Loubajac, une centaine de canards sont morts suite à l'effondrement, sous le poids de la neige, du bâtiment de l'élevage qui abritait un millier de bêtes. 



À Bours, 35 foyers ont été privés d'électricité jusqu'en milieu de journée. Un câble moyenne tension (20.000 V) est tombé dans l'Adour, suite à la chute d'un arbre. Hier matin, à l'aéroport Tarbes-Lourdes-Pyrénées, le vol Tarbes-Paris de 7 heures a décollé avec deux heures de retard, le temps de dégivrer l'avion et de déneiger les pistes. «Mais les équipements de l'aéroport de Tarbes-Lourdes-Pyrénées ont fonctionné normalement», a indiqué son directeur Bertrand Bilger.

Hèches (65) : De grosses perturbations sur les réseaux / Photo DDM Gérard Latour

La situation s'est améliorée progressivement sur le réseau routier à partir de 10 h 30, où la neige a cessé de tomber. La circulation a été rétablie sur l'autoroute. À 11 h 30, les routes du département ont été rouvertes à la circulation des poids lourds, à l'exception de la RN21, l'A64 et la RD817 dont l'interdiction est levée à 14 heures. À la même heure, la préfecture a décidé la réouverture des accès aux stations avec équipements spéciaux. Si la route entre Soulan et Pla-d'Adet reste fermée jusqu'à 12 heures aujourd'hui, la station reste accessible par télécabine. La station de Peyragudes est ouverte mais le col de Peyresourde est interdit. Aujourd'hui, les transports scolaires sont rétablis mais la préfecture signale que «des difficultés de circulation pourront exister localement pour cause de verglas». Hier soir, la situation était revenue à la normale, à l'exception de quelques endroits isolés.

Le chalet-refuge du Clot au Pont d'Espagne / Photo FB Chalet du Clot

74 personnes bloquées
Une soixantaine de collégiens de Pont-l'Abbé, en classe de neige, sont bloqués à Piau-Engaly, depuis vendredi soir. Ils devraient repartir ce matin. 14 touristes en séjour au chalet du Clôt, au Pont-d'Espagne, attendent sagement que la météo s'améliore pour quitter les lieux, sans doute ce matin.


L'arrivée vers midi du soleil dans le ciel d'Auch a beaucoup contribué au déneigement de la ville. / Photo DDM

Sélection d'articles réalisée à partir du site : http://www.ladepeche.fr

Saint-Gaudens (31) : La neige s'invite et chacun s'adapte / Photo DDM, Jal


 
 

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