Grand Sud : Nos musées insolites

17/8/2014

    Nos musées insolites   

Espalion (12) : l'insolite musée du Scaphandre /Photo DDM 

Cette semaine, nous vous ouvrons les portes de quelques musées insolites de la région. Petit arrêt, dans le Lot, en compagnie du curieux et touche-à-tout Bertrand Chenu. Puis : À Mongenan, Florence ouvre son écrin du siècle des Lumières ; En Ariège, les trains de Roger Robert sillonnent une Ariège miniature ; A Pau, la maison du Béarnais Bernadotte devenu roi de Suède ; En Gascogne, André a créé son musée viticole dans un poulailler ; Céline et Cécile ont sauvé l'espadrille catalane.


    Nos musées insolites (1/6)   

Publié le 30/07/2013 à 08:14   | La Dépêche du Midi |  Sophie Vigroux

Cabrerets (46) : Au pied de la falaise, les étranges créatures de Bertrand Chenu


Bertrand Chenu pose dans la courette de son musée avec sa chienne Cheyenne. A gauche, une «peau» de voiture et un radiateur accordéon./ Photos DDM, S.V.

Situé dans un virage, à Cabrerets, dans le Lot, en bordure de la rivière du Célé, le «Musée de l’Insolite » de Bertrand Chenu attire immanquablement le regard des automobilistes.

Gare à ceux qui stationneraient furtivement, le temps de voler quelques photos de ses surprenantes sculptures en bois qui ornent la courette d’entrée ! Le maître des lieux les chasse aussitôt avec courroux. Faut dire que le musée de l’Insolite de Bertrand Chenu donne à voir autant à l’intérieur des bâtiments que sur le pied de falaise où sont accrochés de curieux «crâneurs» sur de gigantesques motos.

Longue barbe, longs cheveux, pantalon à imprimé militaire, de prime abord, Bertrand Chenu impressionne. Dès qu’il ouvre la bouche, sa voix avenante dit le contraire.

Originaire de Champagne, il est arrivé dans le Lot il y a 34 ans pour s’installer dans cette maison semi-troglodyte qu’il a entièrement retapée. «J’ai été ouvrier vigneron, maçon, tanneur. Puis, j’ai créé ce musée en trois mois, en 1988. Le matin, je m’éclairais avec les phares de la voiture pour faire du béton.»

Ici, en bordure du Célé, l’artiste se sent comme un poisson dans l’eau. «J’aime la pierre, les arbres et la rivière. En plus, ce recoin bénéficie d’un microclimat. Il est épargné par les gels trop forts en hiver et le soleil trop chaud en été.»

/ Photo cdt46.tourinsoft.com

«Un touche-à-tout»
Bertrand Chenu partage son espace avec son Bas-Rouge, Cheyenne, un chat et la quarantaine de choucas (petites corneilles) qui ont colonisé la falaise du dessus. «Quand ils se disputent, je frappe dans les mains pour que le calme revienne. Quand ils tombent, je les soigne et je les renvoie. Je connais certains choucas personnellement», confie-t-il, en levant les yeux vers le ciel.

Bertrand Chenu se définit comme un touche-à-tout, «avec les mains et l’esprit». Sous le terme «insolite», son musée rassemble «toutes les choses auxquelles on ne s’attend pas, qui surprennent et peuvent déranger.» Cet artiste «hors-les-normes» transfigure l’ordinaire en un monde merveilleux de curiosités et trouvailles pleines d’humour, de fantaisie et de poésie. Parmi ses 1 400 objets ou compositions, on trouve pêle-mêle, de fausses pubs, des cartes postales, des bottes (en bois) de sept nœuds, un appareil servant à tirer les vers du nez, une «peau» de voiture, un radiateur-accordéon, l’arrosoir de Ramses XIII, un ægagropile, un landau portugais, le tombeau du déserteur inconnu, des sculptures en métal composées d’outils et d’objets industriels et agricoles, un parc zoo-illogique avec des coqs, des vaches, des fourmis…

Le tout est agrémenté de petits mots piquants où l’artiste manie l’art du calembour. Exemple : «Prière de signaler au… servateur toute chose qui vous paraîtrait normale.»
«Les gens peuvent picorer ici, il y en a pour tous les goûts, tous les âges, tous les Q.I», précise le… servateur.

Toutes ses créations sont réalisées à partir de matériaux de récupération «trouvés chez le ferrailleur ou au petit bonheur la chance». Sa première œuvre, c’est cette tête de vache accrochée près de la porte d’entrée. Elle est «sculptée» dans une souche de bois brute. Un masque de plongée trouvé dans le Célé représente son museau.

/ Photo php4.arte.tv

«De tout temps, j’ai eu la curiosité de tout. J’ai toujours trouvé des choses dans la terre. J’ai l’œil perçant», explique Bertrand Chenu.
Cette année, son musée fête ses 25 ans «tout ronds». Les premières dix années ont été difficiles mais maintenant Bertrand Chenu vit de son activité.

André, un touriste lyonnais de passage, ancien marionnettiste, apprécie son travail : «Il y a des artistes assez reconnus qui sont assez proches de ce que l’on voit ici. Par exemple, on peut retrouver des choses assez brutes de Dali.»
Un compliment qui ne laisse pas Bertrand Chenu indifférent. Sa prochaine création ? «Une tartine de pain qui n’aurait qu’un côté.» Pratique pour le petit-déjeuner, il n’y a que lui pour y penser !

Musée de l’Insolite, Lieu-dit Liauzu, Cabreret, ouvert de 9h à 20h, d’avril à novembre. Tel. 05 65 30 21 01. www.museedelinsolite.com
«Les gens peuvent picorer ici, il y en a pour tous les goûts, tous les âges et tous les QI.»
«De tout temps, j’ai eu la curiosité de tout. J’ai toujours trouvé des choses dans la terre. J’ai l’œil perçant.» Bertrand Chenu, artiste.

/ Photo cdt46.tourinsoft.com


     Nos musées insolites (2/6)   

Publié le 31/07/2013 à 07:59 | La Dépêche du Midi |  Pierre Sauvey

À Mongenan, Florence ouvre son écrin du siècle des Lumières

Florence Mothe nous transporte au XVIIIe siècle dans son musée de Mongenan, en Gironde./Photos DDM P.S.

Nous poursuivons notre visite des musées insolites de la région. Après le Lot, hier, nous voici, aujourd’hui, en Gironde, dans le château-musée de Florence Mothe. Consacré à sa passion pour le XVIIIe siècle.
«Je cours après les tracteurs et les sulfateuses en panne. Le métier de viticultrice demande à être disponible en permanence… Mais je trouve le temps de recevoir les visiteurs de Mongenan et de préparer des conférences et une exposition sur l’esclavage !»

Florence Mothe, ancienne journaliste à France Culture et France 2, se consacre aussi à l’écriture et vient de publier son huitième livre, «Lieux symboliques en Gironde». Depuis 15 ans, à la suite de sa mère, elle a repris la direction du domaine viticole familial des Graves. Mais la passion majeure de cette femme de culture demeure de faire partager l’histoire de son illustre famille, et de ce XVIIIe siècle «si formidable » à partir de son château de Mongenan, près de Portet. Cette «délicieuse folie de l’époque Régence» a été construite pour abriter les «amours discrètes» de son aïeul Antoine de Gascq, président du parlement de Guyenne et de Mme de Valdeck. Amours dont naîtra Antoine de Valdeck de Lessart, ministre de Louis XVI et administrateur de la Compagnie des Indes.

Château de Mongenan / Photo http://www.chateaudemongenan.com/

Saga familiale
À partir de cette saga familiale si proche de la grande Histoire, Florence Mothe a écrit dans les années 80 sa trilogie des Wallenberg. À Mongenan, elle nous fait aussi côtoyer Jean-Jacques Rousseau, Montesquieu, le voisin de La Brède, Louis XVI, Marie-Antoinette, madame de Staehl et bien d’autres encore.

À travers huit salles d’expositions, Florence Mothe nous guide de la fin de l’Ancien Régime aux premières années de la Révolution. Elle nous entraîne parmi les Lumières et révèle l’importance de la franc-maçonnerie à cette époque charnière. Mongenan abrite ainsi un exceptionnel musée de la Franc-maçonnerie, avec notamment la reconstitution d’un temple maçonnique XVIIIe, avec des décors ayant appartenu à Antoine de Lessart.

Jean-Jacques Rousseau affirme son passage ici dès les jardins, inséparables de la visite du musée. «De Gascq l’avait embauché comme professeur de musique à l’Académie des Lyriques qu’il avait fondée à Bordeaux. Il a appris le violon avec lui. Rousseau a réalisé ici un des premiers herbiers selon la classification Linéenne. Ses 138 planches sont exposées ici, ainsi qu’un exemplaire original du Contrat Social. Il a inspiré le jardin botanique avec des quantités de variétés de roses et de plantes anciennes et médicinales», explique Florence Mothe.

Au fil des salles, Florence Mothe nous fait aussi remonter au cœur de ce siècle avec d’étonnants automates, des toiles imprimées de Beautiran, de Jouy ou de Nantes, des faïences de l’époque de la Révolution dont des plats ou des assiettes à décors de Toulouse, des robes et des vêtements de cour, des souvenirs de Marie-Antoinette ou une page d’écriture du petit Louis XVII, ou encore des journaux de la Révolution française… Un vrai voyage en dehors du temps et de l’espace !

Florence Mothe est l’auteur de «Lieux symboliques en Gironde, Trois siècles de franc-maçonnerie à Bordeaux», ed. Dervy.  / Photo http://www.chateaudemongenan.com/



     Nos musées insolites (3/6)   

Publié le 01/08/2013 à 08:18  | La Dépêche du Midi |  Laurent Gauthey

Tarascon-sur-Ariège : Les trains de Roger Robert sillonnent une Ariège miniature

Depuis plus de vingt ans, Roger Robert, l'un des fondateurs, veille sur «Rêve et Magie du Rail»./ Photos DDM.

Après le château-musée de Florence Mothe en Gironde, notre balade des musées insolites fait une halte en gare de Tarascon en Ariège où des passionnés racontent la «Magie du Rail».

Les cinq wagons sont sagement alignés sur une voie de garage, à une centaine de mètres de la gare de Tarascon-sur-Ariège, sur une emprise pierreuse de la SNCF. Une barrière de chemin de fer, des signaux mécaniques autrefois destinés aux cheminots penchés à la fenêtre de leur loco, un petit portillon blanc saluent le visiteur.

Voici plus de vingt ans, une poignée de passionnés de modélisme a créé, dans cette vallée de la Haute-Ariège, entre Foix et Ax-les-Thermes, «Rêve et Magie du Rail». Aujourd’hui, dans un wagon long de vingt-cinq mètres roule une Ariège en miniature, sur cinq cents mètres de voie ferrée, où se croisent et se recroisent une quinzaine de trains. Le département y est représenté en modèle réduit, de la gare de Foix à celle de l’Hospitalet, en passant par la carrière de talc de Luzenac. Deux incongruités : la gare du Capitole figure sur le parcours, comme le château de Montségur. Mais le reste est identique, d’une fidélité pointilleuse.


Jean-Claude Sauzet aux commandes des 500 m de voies ferrées,aiguillages, son et lumière.En arriere-plan, on reconnait le Castella et les remparts de Tarascon. Photo DDM.

Passionnés de modélisme
«Nous avons pris 4 000 à 5 000 photos des sites concernés, se souvient Roger Robert, ancien ingénieur aéraulicien, fondateur de l’association. Nous voulions que chacun puisse reconnaître les monuments ariégeois, mais aussi sa rue, et sa maison. Notre souci, ce n’était pas faire rouler des trains, mais de présenter l’Ariège en miniature».

Le chantier a duré quatre ans. La maquette finale a été inaugurée en juillet 1997, avec ruban tricolore et discours fleuves des personnalités de l’époque, préfet en tête. «De toute l’histoire de notre association, cette période est celle que je préfère, reprend Roger Robert. C’est l’époque de la construction, du défi que nous voulions relever tous ensemble, en mettant toutes nos compétences en commun».

Dans la petite bande de dix copains à l’origine du projet, tous venaient d’horizons professionnels différents. Tous étaient passionnés de modélisme. Mais il n’y avait qu’un seul cheminot en retraite. «Et c’était bien comme ça, souligne Roger Robert. Nous avions besoin de différents savoirs. Nous avions notamment un électronicien programmateur qui nous a beaucoup aidés, pour mettre en place le scénario que nous avions imaginé».

La Magie du Rail présente un spectacle sons et lumières qui accompagne l'évolution des petits trains dans le décor. / Photo DDM

50 000 heures de travail
Un spectacle «son et lumière», retraçant, en quinze minutes et trois secondes, la vie ferroviaire de la vallée de l’Ariège : c’est le thème choisi pour la présentation. On entend le chant du coq, les sirènes des pompiers de Tarascon en intervention, le bruit de l’orage sur le Pic des Trois-Seigneurs. On voit le jour se lever, le jour se coucher, les éclairs zébrer le vert sombre des forêts, des figurines vivre leur vie immobile dans des appartements aux volets ouverts.

«Au total, cette mise en scène a représenté quelque 50 000 heures de travail, calcule Roger Robert. Mais, à l’arrivée, ce n’est pas le petit train, c’est tout autre chose. On présente l’Ariège d’une autre manière».

Fondateur de l’office du tourisme de Saurat, créateur de plusieurs chemins de randonnée dans cette vallée qui domine Tarascon, Roger Robert a également imaginé plusieurs événements qui rythment l’été : le Festival du Conte (avec le conteur Olivier de Robert), les marchés fermiers. Cette fibre, on la retrouve dans le musée insolite fondé à Tarascon. Mais l’ancien ingénieur, lui, ne voit aucun rapport entre les deux. Il se souvient simplement de l’ambiance incroyable des premiers temps, lorsque les membres de l’association sillonnaient les routes de France pour présenter leurs œuvres.

«Nous avions présenté une première maquette à la gare du Capitole, durant huit jours, se souvient-il. On dormait à peine. Aujourd’hui, nous faisons surtout de la maintenance. Nous nous efforçons de conserver ce patrimoine qui compte dans notre département.»
Parmi les passionnés qui ont créé cette maquette, on ne comptait qu’un seul cheminot.

Visite du wagon Poste et de la locomotive BB 4736 de 1934 /Photo DDM 

Un musée postal aussi
L’association présente non seulement cette fabuleuse maquette abritée dans un ancien wagon de la SNCF, mais également un petit musée postal. À l’intérieur du wagon de la poste, des casiers pour le tri du courrier, les sacoches des préposés, les caisses typographiques pour la composition des tampons, des encreurs… Un véritable centre de tri postal ambulant. On peut également découvrir la cabine de conduite de la BB 4736, un loco des années trente.
Y aller. À l’entrée de Tarascon, prendre la direction d’Arignac, puis suivre le fléchage. Parking. Ouvert tous les jours jusqu’au 31 août. Tel. 05 61 05 94 44.

Le chiffre : 50 000 heures > de travail. Pour réaliser cette maquette de 25 mètres de long, qui compte 500 mètres de voies ferrées, abritée dans un ancien wagon donné par la SNCF.



     Nos musées insolites (4/6)   

Publié le 02/08/2013 à 07:53  | La Dépêche du Midi |  Pierre Sauvey

A Pau, la maison du Béarnais Bernadotte devenu roi de Suède

Jean-Marc Baradat accueille les visiteurs dans la maison-musée  Balagué, à Pau, où naquit J.-B  Bernadotte en 1763./Photos DDM, P.S.

Après les trains de l’Ariège, hier, notre tour des musées insolites s’arrête à Pau, au musée Bernadotte. Où le guide Jean-Marc Baradat s’est passionné pour le destin de ce soldat palois devenu roi.

«Bienvenue dans la maison natale de Bernadotte, engagé à 17 ans dans l’armée de Louis XVI comme simple soldat, devenu roi de Suède 38 ans plus tard, fondateur d’une dynastie. L’actuel roi de Suède Charles XVI Gustave est le septième Bernadotte qui règne sur le Royaume suédois.»

Jean-Marc Baradat, la barbe blanche et le sourire aux lèvres plante le décor d’entrée de jeu, avec une admiration non dissimulée pour son héros : Jean-Baptiste Bernadotte, petit roturier palois à la formidable destinée, maréchal d’Empire, roi de Suède sous le nom de Charles XIV Jean et roi de Norvège sous celui de Charles III !

Jean-Marc Baradat a aujourd’hui pratiquement l’âge qu’avait Bernadotte quand il a été élu roi de Suède en 1818. Son bâton de maréchal à lui, c’est d’avoir la garde de cette «Maison Bernadotte» ! «J’ai d’abord été pendant 17 ans convoyeur du fameux funiculaire de Pau», raconte-t-il. «On transportait 500 000 personnes par an. On voit de tout, du plus laid au plus beau, du plus odieux au plus sympathique. J’ai vu passer Laurent Terzieff, Roger Hanin, Alain Prost… Ça m’a guéri de la timidité», confie-t-il.

Une pneumonie l’éloigne du funiculaire et le voilà gardien du Musée Bernadotte. Là, pas question de raconter n’importe quoi. Il se plonge dans les biographies du deuxième roi natif de Pau (après Henri IV) et devient incollable sur cet homme au destin romanesque, qui a vu le jour il y a tout juste 250 ans, en 1763, dans cette maison-musée.

«Jean-Baptiste Bernadotte est né au deuxième étage de la maison, le 26 janvier 1763. Son père est un petit magistrat qui meurt quand il a 17 ans. Il s’enrôle dans l’armée du roi, et se retrouve d’abord nommé en Corse. Roturier, il devient officier grâce à la Révolution. On le surnomme alors ‘‘sergent belle jambe’’. Il est promu général de brigade après la bataille de Fleurus où il a été remarqué pour sa bravoure », résume Jean-Marc Baradat.


«Un enfant du pays devenu roi de Suède (1810-1844) : Jean-Baptiste Bernadotte»,  /Photo DDM 

Visite de l'actuel Roi de Suède
La carrière de Bernadotte s’accélère. «Il épouse Désirée Clary, ancienne fiancée de Napoléon, et devient beau-frère de Joseph, le frère du futur empereur. Il refuse de participer au coup d’Etat du 18 Brumaire, mais il est promu maréchal en 1804 en participant aux campagnes napoléoniennes», poursuit l’intarissable Jean-Marc Baradat.

«En 1806, à Lübeck, sa courtoisie envers les prisonniers suédois change son destin. La Suède se retrouve sans héritier royal et cherche un candidat qui pourrait succéder à Charles XIII. Je croyais qu’il avait été parachuté par Napoléon, mais pas du tout ! Il est élu prince héritier par la Diète en 1810, et devient roi en 1818. Il régnera jusqu’à sa mort en mars 1844», résume ce guide passionné.

«Au passage, il a réuni pour de nombreuses décennies la Suède et la Norvège, devenant donc aussi roi de Norvège », rappelle l’ancien convoyeur de funiculaire.
Parmi les grands bonheurs de Jean-Marc Baradat, celui d’avoir «fait la visite» à deux reprises à l’actuel Roi de Suède, Charles XVI Gustave, et son épouse la Reine Silvia, en 2008 et en 2011. «Ils sont adorables et très simples », assure-t-il avec émotion, prêt à accueillir tous les visiteurs avec la même passion.

Musée Bernadotte, ouvert tous les jours sauf le lundi, de 10 h à 12h et de 14h à 18h, visite guidée sur réservation. 8 rue Tran, 64000 Pau Tel : 05 59 27 48 42.

/ Photo musée Bernadotte



     Nos musées insolites (5/6)   

Publié le 03/08/2013 à 08:11  | La Dépêche du Midi |  Sophie Vigroux

En Gascogne, André a créé son musée viticole dans un poulailler

André Dauzère  rénove depuis de longues années des outils et des objets du passé gascon qui seraient condamnés à disparaître./Photos DDM, S.V.

Notre découverte des musées insolites passe aujourd’hui par le Gers où André Dauzère raconte quatre siècles de la viticulture. Un musée étonnant porté par un guide détonnant.

C’est un bâtiment blanc. Tout en longueur. D’une superficie de 800 m2. Propre, rangé, parfaitement tenu. D’un pas rapide, André Dauzère, 71 ans, prend la direction de cet ancien poulailler. Après avoir déplacé le tractopelle qui en bouche l’entrée - et sert par la même occasion «d’antivol» -, André Dauzère ouvre d’un coup sec la porte d’entrée. Nous sommes à Mouchan, près de Condom, en Gascogne.

«Jusqu’en 2006, il y avait encore des poulets ici», annonce-t-il. C’est dans cet ancien poulailler gersois que ce retraité agricole a créé son musée viticole, il y a 7 ans. Le lieu est vraiment étonnant et son créateur détonnant. Sur d’interminables rangées, André Dauzère expose des centaines de machines - grosses et petites, plus que centenaires pour la plupart et dans un état de conservation remarquable. «Toutes proviennent du Gers», précise-t-il. Mises bout à bout, toutes ces pièces uniques écrivent à elles seules un pan de l’histoire viticole de la région.

André Dauzères présente une des pièces rares de son musée./Photo DDM, Ch. Cibola.

Reconversion réussie
D’où vient cette idée folle de créer un musée ici, au cœur de la Ténarèze ? «C’est simple ! explique André Dauzère. Quand j’ai pris la retraite, je me suis dit qu’il fallait que je trouve une nouvelle activité qui me permette de garder le contact avec les gens et qui soit une passion».

Pour l’heure, sa reconversion est plutôt réussie. De la recherche des pièces, à leur restauration, en passant par la visite guidée : dans son musée, André Dauzère est l’homme à tout faire. «C’est moi qui fais le commentaire aux visiteurs. Je leur explique tout. Il faut compter entre une et deux heures. » Au bas mot.

L’homme parle vite et d’une voix étouffée. Il vole d’une machine à l’autre. Les saisit. Les manipule, détaille leur fonctionnement à chaque fois.

Près de la porte d’entrée, il décrit une belle collection de sécateurs. «Vous voyez, les premiers modèles n’avaient pas de ressorts», précise-t-il. Plus loin, il s’attarde sur une chaudière à Pyrale. «Cette machine permettait de tuer les pyrales (insectes nuisibles) qui se mettaient derrière l’écorce des vignes ». André Dauzère montre à présent une soufreuse Hegu, «un modèle de 1910, tiré par un cheval avec des pneus Michelin ! Unique !». Plus loin, il soulève un Pal injecteur, tout en cuivre «qui permettait de traiter le phylloxéra». Puis il s’empare d’une hotte en liane enduite de bouses de vaches dont il est très fier. «Elle a 200 ans. Elle servait à porter le fumier à la vigne.»


Le musée de la vigne c'est « le bon plant » /Photo DDM Brigitte Gironi.

«Le haquet, l'ancêtre du camion-citerne»
Dans cet ancien poulailler, on trouve des pompes de toutes sortes : à vins, à sulfater mais aussi des pulvérisateurs dont un très rare à roue «avec un réservoir qui date de 1900. Je me suis battu avec un ferrailleur pour l’avoir», se souvient André.

Il y a aussi un fouloir à pieds en bois (long de 6 m et vieux de 200 ans) ; une cuve de macération qui date d’avant la Révolution «regardez bien ses boulons, ils ont été faits un par un à la main !».
La visite se poursuit avec une belle collection de pressoirs (ambulant, vertical, à manivelle…), un lave bouteilles, un filtre à vin, des tombereaux à vendanges, des égrappoirs de 1900, les premières générations de comportes, des alambics de 1920, des pèse barriques…

On découvre pour finir de magnifiques alambics et ce sublime haquet avec des roues en bois et un énorme tonneau. «C’est l’ancêtre du camion-citerne. Il servait à ravitailler les bistrots en vin», précise le guide. Autant de machines extraordinaires qu’on ne trouve plus et qui auraient été condamnées à disparaître.

Faute de place, André Dauzère ne peut exposer toute sa collection. «Ce musée, pour le finir, il me faudrait 500 m2 de plus», regrette André. Au fait, heureux de l’avoir ouvert ? «Oui! J’en retire une certaine satisfaction. Mais ce n’est pas fini, ce n’est que la B.A.-BA !» Lui qui se cherchait une passion pour la retraite…

André Dauzère, le parrain prestigieux, entouré de Marie-Paule Garcia et Jeannette Mannet de l'association de la Mémoire vive du commerce condomois, devant cette calèche à vin./Photo DDM, Ch. C.



     Nos musées insolites (6/6)   

Publié le 04/08/2013 | La Dépêche du Midi |  Christian Goutorbe

Céline et Cécile ont sauvé l'espadrille catalane








/ Photo : http://www.espadrille-catalane.com/
 

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