Sud-Ouest : intempéries, crues, inondations
A Graulhet, suite aux pluies discontinues sur le Tarn en 36 heures, le Dadou a bien grossi : dans le quartier Saint-Jean (ci-dessus) et à la chaussée de Ferran (ci-dessous) / Photos Simon Rodier
Publié le 26/01/2014 à 09:08 | La Dépêche du Midi | Patrick Guerrier
Tarn : Les fortes pluies ont fait des dégâts
La vigne a les pieds dans l'eau du côté de Gaillac./ Photos DDM, Emilie Cayre.
Des compétitions sportives annulées, des chaussées coupées par quelques centimètres d’eaux, les intempéries de ces dernières 24 heures n’ont pas occasionné de gros dégâts et de situations préoccupantes dans le département contrairement à ses voisins de Midi-Pyrénées. Hier soir, le Tarn était placé seulement en vigilance jaune par Météo France.
Les pompiers n’ont pas eu à multiplier les interventions si ce n’est pour 5 locaux répartis en différents points du Tarn victimes d’inondation. Ils ont aussi sauvé de la noyade un mouton sur la commune de Labruguière. Deux ont été retrouvés morts.
Les services des routes ont installé quelques panneaux «chaussée inondée» comme du côté de Soual mais pour des phénomènes de submersion légers et très localisés.
À Cordes-sur-Ciel, rue de la Barbacane, dans la vieille ville, les intempéries ont fragilisé un immeuble de trois niveaux en grand état de vétusté. À 9h30, hier matin, des blocs de pierre se sont détachés du pignon de l’habitation pour tomber sur le toit de la maison voisine. Son occupant a été relogé. Alertés, les pompiers, la gendarmerie et la mairie de Cordes ont décidé de sécuriser le périmètre. La municipalité a pris un arrêté de péril imminent. Le pignon menace de s’effondrer.
Graulhet : le Dadou, hier, en aval de la chaussée de l'ancien moulin / SR
À Lisle-sur-Tarn, un autre immeuble, au 23 de la rue Etienne-Compayre, a suscité l’inquiétude des riverains. Ils ont entendu un grand bruit. Le plancher d’un des niveaux de la maison inoccupée venait de s’effondrer. La pluie n’a rien arrangé en raison du mauvais état d’entretien de la toiture, comme le regrettait le maire, venu sur place ainsi que la conseillère générale. La couverture n’était pas achevée laissant l’eau pénétrer dans l’immeuble. La partie haute de la façade menace de tomber et a nécessité de bloquer la circulation sur la rue.
À la cathédrale d’Albi, c’est l’entrée principale dont l’accès a été interdit en raison de chutes de pierres. Un échafaudage devait être installé en fin de journée, hier, afin de permettre la tenue de la messe dominicale.
Publié le 26/01/2014 à 06:45 | La Dépêche du Midi | Avec rédactions départementales
Intempéries : Un décès, des routes coupées, des maisons inondées
Route coupée en Ariège / Photo DDM
Hier en fin de journée, huit départements étaient encore en vigilance orange crue. Il s’agit de l’Ariège, du Gers, des Landes, de la Haute-Garonne, du Lot-et-Garonne, des Pyrénées-Atlantiques, des Hautes-Pyrénées et du Tarn-et-Garonne.
La Garonne hier à Toulouse face au dôme de La Grave / DDM Michel Viala
En Haute-Garonne. La crue a atteint son pic vers 15 heures avec 3.80 mètres relevés dans la Garonne à Toulouse. L’île du Ramier a dû être évacuée. Les liaisons de chemin de fer entre Montréjeau et Luchon et entre Toulouse et La Tour de Carol ont été interrompues. Une cinquantaine de routes ont été coupées. Deux campings ont été évacués à Auterive et Palaminy. les sapeurs-pompiers ont réalisé 166 interventions. À Toulouse, le corps d’une femme a été découvert flottant au niveau de la Daurade. On ignorait hier si le décès était lié aux intempéries.
Adé (65) : Inondations, la voiture disparaît dans le fossé ! / Photo JN
Dans les Hautes-Pyrénées. Encore une fois, les intempéries n’ont pas épargné le département. Suite aux fortes précipitations de la nuit de vendredi à samedi, des cours d’eau ont débordé, notamment l’Echez et la Baïse. Les pompiers ont procédé à 160 interventions, portant assistance à 26 personnes, essentiellement dans le nord du département qui a pris l’eau de toutes parts. A Villefranque, une famille a été secourue en barque. De plus, glissement de terrain à Lortet et plusieurs routes coupées. Ainsi, le tunnel d’Aragnouet n’est toujours pas accessible. Une entrée de Lourdes a été fermée et l’agglomération tarbaise n’est pas épargnée : la zone de Bastillac est inondée et le Caminadour a dû être fermé. Le secteur d’Oursbelille est également touché.
Le Val d'Adour prend l'eau de partout / Photo DDM A.B.
Dans le Gers. Les pompiers, issus de tous les centres de secours du département, ont effectué 90 interventions en 24 heures (assèchements, bâchages, chutes d’arbre, mise en sécurité,..). De nombreux axes routiers du département ont été coupés perturbant fortement la circulation. Si une accalmie a été constatée hier après-midi, la préfecture annonce la reprise des précipitations ce soir. Des cumuls de 7 à 15 mm sont alors à prévoir.
Sous le pont Neuf, la Garonne est montée jusqu'à 3 m 80, son plus haut niveau depuis dix ans./Photo DDM, Xavier de Fenoyl
Dans le Lot-et-Garonne. Hier, en fin d’après-midi, la Garonne agenaise était placée en vigilance jaune. Monté de plus de quatre mètres au cours de la journée, le fleuve devrait atteindre son pic de six mètres dans le courant de la nuit. Par mesure de prévention, la voie sur berge a été fermée à Agen. La Garonne marmandaise, ainsi que les secteurs Baïse, Gélise, Gers ont quant à eux été placés en vigilance orange. À Nérac, la Baïse a investi les quais de l’espace d’Albret, provoquant des inondations dans des caves de particuliers et de restaurants. De nombreux chemins communaux ont été fermés sur l’ensemble du département et quelques routes départementales ont été interdites à la circulation.
Caussade (82) : La Lère et la Candé en cote d'alerte / DDM
Dans le Tarn-et-Garonne. À Verdun-sur-Garonne, hier, dès 7 heures du matin, le service de protection civile annonçait une crue de Garonne à 6,10 en fin d’après-midi. Autrement dit historique comme celle de juin 2000 et celle de 1 876. Les 140 familles concernées par la crue étaient priées d’évacuer leur maison. A 13 heures, le niveau du fleuve atteignait 5,25 m. À 16 heures, la Garonne débordait déjà largement et les riverains et de nombreux badauds se pressaient à l’entrée du pont de Verdun, pour surveiller la montée des eaux. La RD 6 était fermée à la circulation, ainsi que la RD 52 à Grisolles, la RD 77 à Monbéqui, la 113 à Maubec, la RD 928 à Bourret. A 20 heures, Garonne devait atteindre entre 6,10 m et 6, 30 m. Les familles évacuées étaient accueillies dans la salle des fêtes de Dieupentale avec la logistique de la Croix Rouge. Ailleurs dans le département, notamment à Monbéqui certains quartiers étaient sous les eaux. La Gimone est sortie de son lit en Lomagne. A Varen, la route des berges est inondée. A Saint-Antonin et Caylus La Bonnette était sous surveillance.
Foix (09) : Marché, la pluie et le froid douchent la fréquentation / DDM
En Ariège. Tous les cours d’eau ariégeois étaient en crue hier, avec un pic en milieu de journée, et une tendance à la décrue en fin d’après-midi. Les intempéries ont engendré d’importantes perturbations. Un éboulement rocheux a coupé la route qui mène d’Ax-3-Domaines à Ax-les-Thermes, vers 17 heures, sans faire de victime. La voie a été dégagée rapidement pour permettre aux skieurs de regagner la vallée. La route vers l’Andorre reste interdite à tout véhicule jusqu’à demain, à cause du fort risque d’avalanche, mais l’accès vers les Pyrénées-Orientales, par le tunnel du Puymorens, est possible. Enfin, 17 000 habitants du Pays d’Olmes sont privés d’eau potable. La pénurie concerne une vingtaine de communes, dont Lavelanet. Une distribution d’eau a été organisée hier en fin de journée. Le retour à la normale n’est pas attendu avant mercredi.
A Peyrehorade, Landes / Photo FB Hebdo Météo
La côte Atlantique très touchée
Dans les Pyrénées-Atlantiques, département le plus touché, surtout dans sa partie béarnaise, des cours d’eau, comme l’Ousse, ont débordé dans des communes du piémont pyrénéen. Au total, les pompiers ont réalisé plus de 300 interventions sur ce département notamment pour des évacuations de logements ou lotissements inondés ou menacés, sur plusieurs communes. Une trentaine de routes étaient coupées par des inondations dans les Landes et les Pyrénées-Atlantiques, pour la plupart des routes départementales. L’axe ferroviaire Pau-Dax était également perturbé, après que la voie ferrée a été inondée au niveau de la commune d’Artix.
Publié le 26/01/2014 à 06:33 | J.-M.D
Inondations : Et soudain, le Grand Sud noyé
Hier, à Nouihan, dans le Val d'Adour (Hautes-Pyrénées), des habitants essayaient de protéger leurs habitations de la montée des eaux. / Photo DDM, A. Barrejot.
Les très fortes précipitations de ces dernières heures, conjuguées à la fonte des neiges, ont gonflé sans surprise les cours d’eau du bassin Adour-Garonne, nécessitant le placement en vigilance orange de huit départements du Grand Sud, quatre pour «pluie-inondation» : l’Ariège, la Haute-Garonne, les Pyrénées-Atlantiques, le Lot-et-Garonne et les Hautes-Pyrénées, et trois pour «inondation» : le Gers, les Landes et le Tarn-et-Garonne.
A Saint-Gaudens (31) / Photo FB Hebdo Météo
Hier, les flots impressionnants sous les arches des ponts, avec des hauteurs d’eau qui frôlaient les 4 mètres à la station toulousaine du Pont neuf, laissaient craindre une aggravation brutale de la situation. À Toulouse, le pic de crue s’établissait à 15 heures avec 3,80 m. Les services municipaux ont mis en œuvre le plan inondation communal et activé un poste de commandement à la mairie. Par mesure préventive, la cité universitaire Faucher a été évacuée, tout comme a été bouclé l’accès au casino Barrière. Dès vendredi, avaient été fermées les portes étanches du Port et du Quai Viguerie qui conduisent au bord de la Garonne.
Fortes chutes de neige dans les Pyrénées / Photo FB Hebdo Météo
Pics de crues atteints
Par ailleurs, des pics de crues ont été atteints sur l’Ariège, l’Hers, le Salat, tandis que se confirmait une baisse du niveau des eaux sur l’Arize, la Lèze, la Garonne amont. Il faut surveiller cependant l’aval de la Garonne, mais les maxima sur Agen et Lamagistère devraient rester inférieurs aux niveaux de débordements dommageables, précise les ingénieurs du Service Service central d’hydrométéorologie et d’appui à la prévision des inondations (Schapi) basé à Toulouse qui alimente en données «Vigicrues» les sites de Météo France et de la DREAL Midi-Pyrénées. Plus problématique reste la région du Marmandais où l’onde de la crue de la Garonne amont pourrait générer des débordements. Une attention particulière est portée également au secteur de la confluence Save-Garonne (Grenade et Ondes), en Haute-Garonne.
Coulées de neige au pied du Tourmalet / Photo FB Hebdo Météo
Le retour des gelées
Heureusement, ce phénomène de pluies intenses va se calmer avec l’arrivée dès jeudi de faibles gelées en plaine et de la neige à plus basse altitude (lire par ailleurs).
Mais les prévisionnistes se penchent déjà sur les étonnantes valeurs de janvier où on a enregistré des chiffres remarquables. À Tarbes où la normale des précipitations est de 95 mm pour l’ensemble du mois, cette valeur a été recueillie en seulement deux jours. «En Haute-Garonne, dans le Gers et dans les Hautes-Pyrénées, il est tombé en deux jours la pluviométrie d’un mois normal», résume Gabrielle Castella de Météo France Mérignac. À Orlu (09), on a relevé 132 mm en 48 heures. A Castillon Larboust (31), 109 mm, à Cauterets (65), 115 mm… C’est bien en altitude que les précipitations ont été les plus denses, tandis qu’on passait sous la barre des 30 mm à Blagnac.
Les Gaves réunis en crue / Photo FB Hebdo Météo
Ce mois de janvier préfigure-t-il un hiver du même style que celui de 2012-2013 ? Sans doute. L’hiver dernier avait déjà été marqué par une pluviométrie excédentaire en Midi-Pyrénées, avec des valeurs 2,5 fois supérieures à la normale. Tout comme, les 17 et 18 juin 2013, les fortes pluies sur le relief central des Pyrénées avaient provoqué les crues dévastatrices que l’on sait sur la Garonne amont. On avait observé alors des cumuls de pluie de 110 à 180 mm en moins de 48 heures !
Alors, faut-il lire dans ce constat un signe progressif du changement climatique caractérisé par des hivers plus doux et pluvieux ? Météo France ne veut pas y voir pas de corrélation évidente. Ces deux hivers pluvieux succèdent eux-mêmes à une série d’hivers très secs. Mais on l’a déjà oublié.
Les crues de la Garonne : une longue histoire
Tout impressionnant qu’était hier le niveau de la Garonne, le pire n’était plus à craindre hier après-midi quand le site «Vigicrues» a annoncé un début de décrue dans son bulletin de l’après-midi. Il n’empêche : hier, la station du Pont Neuf, à Toulouse, affichait 3,80 m à 15 heures, conforme ou presque au pic attendu.
Après 48 heures de pluies sans discontinuer, on s’approchait ainsi des hauteurs d’eau enregistrées en 2004 où la même échelle indiquait 3,52 m. En 2000, la Garonne avait tout de même atteint 4,38 m.
Mais on est encore loin, très loin, de la crue de référence à jamais gravée dans l’histoire de la Garonne. Le 25 juin 1875, après presque un mois de pluie ininterrompu, la Garonne avait dépassé les 8 mètres à Toulouse. Les flots impétueux avaient détruit au passage 1 400 maisons à Toulouse, et provoqué la mort de plus de deux cents personnes. Les ponts Saint-Michel et Empalot ont été emportés. Seuls le Pont Neuf et le pont Saint-Pierre avaient résisté à la crue.
Le 3 février 1952, la Garonne avait atteint 4,57 m à l’échelle du Pont Neuf. Une crue dite «trentennale» qui déclencha la construction par l’État des digues de protection de Toulouse.
Routes fermées et avalanches dans les Pyrénées (Pas de la Case) / Photo FB Hebdo Météo
Des pluies éparses attendues et des risques d'avalanches
Un mois de janvier qui ressemble comme deux gouttes d’eau à celui de l’année dernière. Partout dans le Grand sud, on a enregistré ces derniers jours des records de précipitations. Mais une accalmie est attendue ce matin.
Oloron Sainte-Marie (64)Partagez sur les réseaux sociaux
Catégories
Autres publications pouvant vous intéresser :
Commentaires :
Laisser un commentaire
Aucun commentaire n'a été laissé pour le moment... Soyez le premier !