Natifs de 50 : des nouvelles de Francette

9/9/2013

Publié le 08/09/2013 à 08:15 || La Dépêche du Midi | S.B
 
Castres - Francette : « J'ai songé : les vautours vont te bouffer »
 
La Castraise Francette Marty se remet de ses émotions et blessures au centre hospitalier Les Monges. /S.B 
 
Francette Marty, alerte sexagénaire, est une quasi miraculée. Début août, à quelques encablures de Lourdes (!), alors qu’elle se trouvait en randonnée dans la chaîne des Pyrénées, elle a failli perdre la vie après avoir fait une chute de plus de 60 m. Après un mois d’hospitalisation et de rééducation, au sein de l’hôpital de Tarbes puis aux Monges à Castres, elle retrouvera son domicile de Saïx mardi. Même si elle n’en a pas encore fini avec sa patte folle et son poignet droit dans le vinaigre…
 
Le col du Taillon d'abord
«Tout le monde me dit effectivement que je suis une sorte de miraculée», confesse Francette dans un large sourire retrouvé, mais toujours assise dans son fauteuil roulant des Monges.
 
À la retraite depuis trois ans, après avoir vendu la presse dans la galerie marchande d’Auchan Castres durant une dizaine d’années, Francette s’adonne très régulièrement à la randonnée. «Voilà plus de 20 ans que je pratique la marche sportive, notamment en montagne, indique Francette. J’ai débuté avec un groupe de Graulhet où je travaillais auparavant. Et c’est avec ce groupe que j’étais partie pour 4 jours du côté de Gavarnie dans les Hautes-Pyrénées.»
 
Et Francette de raconter la fameuse journée où la mort l’a frôlée : «Nous avions passé la nuit au refuge du Sarradet, à 2 587 m. Le dimanche matin tôt, nous sommes partis de la Brèche de Roland vers le col du Taillon, à 3 144 m. Il y avait beaucoup de neige et donc de névés, mais ce fut sans difficultés. Après le pique-nique, 2 membres du groupe sont descendus vers la vallée, 7 ou 8 sont rentrés au refuge, les autres, dont moi-même, ont décidé de partir faire un état des lieux en direction du Marboré, notre projet de rando du lundi. Vers 16 heures, après avoir constaté que c’était trop enneigé, nous sommes repartis en direction du Pas des Isards, un passage aérien équipé d’une chaîne du côté espagnol.»
 
Une chute et un rebond
Et c’est ici que le drame allait se nouer : «Nous étions en file indienne sur un névé. Bien équipés : crampons, bâtons… J’ai posé mon pied gauche ; j’ai senti que je manquais d’appuis. Je le repose puis loin… et là, je pars en vrille ! Je me retrouve toute tailladée 40 m plus bas, sous les yeux ébahis de mes amis. J’atterris sur un autre névé et je rebondis pour une vingtaine de mètres de plus.»
 
Hélitreuillée à Tarbes
Malgré une intense douleur au poignet droit et une large plaie sur le front qui inonde le sol de sang, Francette ne perd pas connaissance. «Je me suis dit : tu vas mourir. Puis, j’ai songé : et les vautours vont te bouffer ! Dans un sursaut d’énergie, j’ai pu agripper mon sifflet pour que mes amis puissent me localiser. Alain et Pierre m’ont rejointe en faisant un grand détour ; les autres sont allés jusqu’au refuge donner l’alerte.»
 
Vers 19 heures, les CRS de montagne et une équipe médicale arrivent sur le site. Francette, installée dans une coquille, est hélitreuillée jusqu’à l’hôpital de Tarbes et opérée dans la nuit du poignet. «On m’a placé 15 points de suture à la tête. Puis, le mardi, une radio m’a trouvé une fracture de la malléole droite externe, ajoute Francette… Tout en feuilletant un magazine sur les randonnées et refuges des Pyrénées !
 
«J’y reviendrai», annonce-t-elle, tout en posant machinalement le doigt sur la carte, «Lourdes» dessous.
 

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