Grand Sud : Intempéries, encore et toujours...

13/2/2013


PUBLIÉ LE 13/02/2013  08:06   | La Dépêche du Midi |   P.-J. P., avec correspondants
 
Tarn : Après la neige, le retour du beau temps pour ce week-end
 
Nouvelle chute de neige sur le Tarn lundi soir / Photo DDM
 
La neige mouillée qui tombait à gros flocons, lundi soir, sur Albi n'a pas blanchi les toits de la cathédrale. Mais sur les coteaux du Gaillacois et du Rabastinois, sur le Ségala et le Plateau cordais, ce coup de blanc surprise a été beaucoup plus marquant. Avec son lot de glissades plus ou moins contrôlées sur les routes, hier matin. Ainsi à 6 h 30, plusieurs camions se sont mis en travers sur la RN 88, entre Carmaux et Le Garric. La circulation a été réduite sur une seule voie et les poids lourds stockés par les gendarmes d'Albi, le temps que les saleuses de la Dirso (direction interrégionale des routes du Sud-Ouest) traitent la chaussée.
 
Lundi soir déjà, les bourrasques de neige avaient mis quelques chauffeurs routiers en difficulté à Lautrec, et sur la route de Millau (RD 999), entre Le Fraysse et Miolles. On signalait aussi du verglas hier matin sur la RD 964 entre Gaillac et Castelnau-de-Montmiral ou dans certains secteurs (on pense à la forêt de Sivens) de la RD 999, entre Gaillac et le Tarn-et-Garonne. Entre Cadalen et Graulhet, une plaque de glace a surpris un automobiliste vers 7 heures, à Labessière-Candeil. Le conducteur est sorti indemne, ont constaté les gendarmes.
 
Vent glacial sur le plateau d'Anglès
Le Sud-Tarn n'a pas été épargné par ce nouveau coup de blanc. Il a neigé une bonne partie de la nuit sur la haute vallée du Thoré, une neige grasse et collante qui n'a pas tenu sur la RD612 et n'a donc pas perturbé la circulation sur l'axe principal. Par contre, le réseau secondaire a été recouvert même à basse altitude et la neige y était encore présente hier avec des températures qui restent basses et un vent glacial. Il y a de nombreuses plaques de verglas sur les routes vers le plateau d'Anglès (sur lequel on avait déjà mesuré 18 centimètres de poudreuse dimanche !) et sur celui de Sales.
 
Rien de catastrophique au final… depuis plus d'un mois, en plaine comme en montagne, les Tarnais se sont habitués il est vrai aux routes trempées ou enneigées.
 
Une seule question revient dans toutes les conversations : quand le beau temps va-t-il enfin revenir ? Ce devrait être pour ce week-end, promet Météo France Albi. Ce mercredi, déjà, les éclaircies devraient s'élargir au fil de la journée. Jeudi matin, de fortes gelées (de -2 à -5°) annonceront une belle journée d'hiver avec 4° l'après-midi à Brassac et 9° à Saint-Sulpice. Le soleil devrait briller tout le week-end avec, pour samedi et dimanche, de petites gelées le matin (de -2 à 2°) et des températures de saison l'après-midi, de 7 à 11°. ça va faire du bien de prendre l'air. Pour les agriculteurs, il faudra encore patienter avant de sortir les tracteurs sur des parcelles qui ressemblent parfois, dans les plaines, à des rizières !
 
Le chiffre : 1,5 mètre > de neige sur les monts de Lacaune. Pratiquement depuis une dizaine de jours, 10 à 15 cm de neige sont tombés quotidiennement sur les Monts de Lacaune. Même chose dans la nuit de lundi à mardi et l'on estime à 1,50 m la quantité totale des dernières chutes. Mardi, un brouillard intense rendait la visibilité très faible. Malgré cela, la circulation était quasi normale même si parfois un camion se trouvait en difficulté sur une montée abrupte. Pour cela, il faut rendre hommage aux équipes de déneigement départementales et municipales qui ont dégagé et salé les routes sans arrêt.

 
PUBLIÉ LE 13/02/2013 08:33    
 
Luchon : Une coulée dans la vallée du Lys
 
Une avalanche pour le moins impressionnante./Photo DDM
 
C'est en fin de matinée, hier, qu'une énorme coulée de neige a dévalé de la montagne, vers la vallée du Lys, s'abattant sur le seul restaurant de ce haut lieu de randonnée, situé à six kilomètres de Luchon (Haute-Garonne). Une coulée d'une largeur de plus de trente mètres de large et de 5 à 8 mètres de hauteur, a recouvert le parking sur lequel étaient stationnés deux véhicules.
 
«J'ai entendu un bruit énorme, très impressionnant, relate Robert, un habitant de la vallée. Je suis sorti et j'ai vu un employé d'EDF. Il m'a raconté qu'il travaillait à déneiger ce que nous appelons le chemin d'hiver, à côté de la centrale hydroélectrique, lorsqu'il a entendu un grondement. Il a ensuite vu les arbres ployer sous la neige, il a eu tout juste le temps de crier «avalanche» et de s'enfuir !»
 
La neige a pratiquement englouti le restaurant. Les gérants ont pu être évacués et les secouristes ont rapidement constaté que par chance, aucune victime n'avait été surprise par l'avalanche.
 
Un arrêté municipal a été immédiatement pris afin d'interdire l'accès à la Vallée du Lys. En cause, très certainement le soleil, qui hier, a fait son apparition dans le Luchonnais, chauffant des pentes chargées d'énormes accumulations de neige. Le bulletin avalanche de Météo France annonce un risque fort, de 4 sur une échelle de 5. Les gendarmes du Peloton de Gendarmerie de Haute Montagne demandent aux promeneurs d'être très prudents.
 
«Le beau temps doit régner ce week-end. Il s'agit vraiment de savoir où l'on met les skis, lâche le major Michel Castillon. Avec le beau temps, nous risquons d'avoir de nombreux départs spontanés.».

 
PUBLIÉ LE 13/02/2013 08:32     G. A.
 
Météo : des risques malgré le retour d'un ciel plus clément
 
Inondations dans le nord des Hautes-Pyrenées./Photo DDM, L.
 
Après les fortes pluies et chutes de neige de ces jours derniers, le ciel sera plus clément aujourd'hui et dans les jours qui viennent en Midi-Pyrénées. Les risques d'avalanches et de crues demeurent cependant élevés.
 
Les pluies abondantes et les chutes de neige conséquentes qui se sont abattues pendant plusieurs jours sur le Grand Sud et particulièrement en Midi-Pyrénées ne sont désormais plus qu'un mauvais souvenir. Enfin presque, puisque des précipitations, nettement moins importantes cependant, sont encore annoncées pour aujourd'hui par Météo France, en plaine ainsi que sur le relief où il a encore neigé, dans la nuit de lundi à mardi, entre 30 et 60 cm sur les sommets pyrénéens. «Les quantités de neige sur l'ouest des Pyrénées sont maintenant exceptionnelles au regard des 30 dernières années», assure Météo France. Comble de l'ironie, plusieurs stations de ski, à l'instar de Luz-Ardiden, ne peuvent même pas ouvrir tellement elles sont enneigées !
 
Depuis hier, la limite pluie-neige est remontée à 700 m. Comme hier, dans de nombreux départements de Midi-Pyrénées, le soleil devrait faire de belles percées cet après-midi et demain. Le thermomètre pourrait afficher jusqu'à 10 °C comme cela est prévu dans la Ville rose et dans certains coins des Hautes-Pyrénées.
 
Cette hausse des températures favorise la fonte de la neige et la disparition du verglas même si dans les fonds de vallées de l'Ariège, des Hautes-Pyrénées, des Pyrénées-Orientales, de l'Aude, du Tarn (Montagne Noire) et de la Haute-Garonne des plaques seront toujours présentes, notamment demain matin après une nuit où le mercure sera descendu jusqu'à -2° C dans le piémont pyrénéen. Des gelées matinales sont d'ailleurs prévues ce jour-là.
 
Seulement, ce retour de la douceur ne fait que conforter le risque élevé d'avalanches et accroître celui des crues (du fait de la fonte des neiges) tout particulièrement dans le bassin de l'Adour même si la Garonne pourrait, ça et là, comme c'était déjà le cas hier à Toulouse et dans son agglomération, inonder des berges (lire ci-dessous).
 
Dans toute la région, ces intempéries ont provoqué la chute d'arbres et parfois même des éboulements comme à Massénas, dans le Lot-et-Garonne, entre Villeneuve et Casseneuil où un bloc de pierre de plus de 500 kg s'est détaché de la falaise hier matin.
 
Le début de la semaine prochaine promet d'être baigné «par une douceur agréable» prévoit Météo France.
 
Les immeubles de Piau-Engaly ensevelis sous la neige / Photo j81 - Météo81
 
Le coût des intempéries
Les importantes chutes de neige qui se produisent depuis plusieurs jours sur le massif pyrénéen ne sont pas sans conséquence sur la vie économique en montagne. La neige, si souvent appelée or blanc, se révèle en effet bien coûteuse et peu rentable en ce moment. Elle mobilise de nombreux services communaux et de l'état en charge du déneigement et de la sécurisation des sites publics. à cela s'ajoute la dépense relative au salage des routes.
 
Cette neige, terrible paradoxe, empêche le bon fonctionnement des stations de sports d'hiver dont plusieurs n'ont pas pu ouvrir. «il faut que les domaines soient sécurisés pour pouvoir accueillir les skieurs», expliquait déjà dimanche, dans nos colonnes, Noël Lacaze, le directeur de Peyragudes qui calculait que sa station avait dépensé «entre 15 000 € et 20 000 € dans l'achat d'explosifs pour déclencher des avalanches». Par ailleurs, de nombreux saisonniers, aussi bien employés sur les domaines que dans des commerces, ont été mis en chômage technique.
 
Le chiffre : 273 mm d'eau >  Un record. C'est historique ! Il n'avait jamais autant plu à Pamiers, dans l'Ariège, depuis 28 ans. En effet depuis le 1er janvier il est tombé sur cette ville ariégeoise 273 mm d'eau.
 
Trop d'eau et trop de neige sur le piémont
Dans le Val d'Adour, à Maubourguet et Vic-en-Bigorre, dans le Nord des Hautes-Pyrénées, plusieurs maisons ont été inondées dans la nuit de lundi à mardi. Dans certaines, l'eau est montée jusqu'à 40 cm et a provoqué d'importants dégâts. Dans ce secteur, qui compte plusieurs cours d'eau (l'Adour, l'Astarac, l'Estéou, l'Ayza, l'Echez) la terre est tellement gorgée d'eau qu'elle ne parvient même plus à absorber les pluies qui ont encore été conséquentes dans la nuit de lundi à mardi. a Maubourguet toujours, le collège n'a pas pu ouvrir hier. L'eau s'est cependant arrêtée aux portes de l'établissement qui devrait rouvrir ce matin.
 
Dans le Gers, la situation est aussi critique. Tous les cours d'eau et rivières du département ont été placés en vigilance jaune, un degré d'alerte qui signale «un risque de crue ou de montée rapide des eaux n'entraînant pas de dommages significatifs, mais nécessitant une vigilance particulière dans le cas d'activités saisonnières et/ou exposées».
 
Quelques débordements, comme à Valence-sur-Baïse où la Baïse est sortie de son lit, se sont produits sans faire cependant de dégâts.
 
Dans le Lot, la rivière éponyme et le Célé étaient sous surveillance. Lot où il a neigé et où le verglas a rendu plusieurs routes difficilement praticables.
 
En montagne, dans les Hautes-Pyrénées, l'Ariège, la Haute-Garonne et les Pyrénées-Atlantiques, le risque d'avalanches reste élevé même s'il est passé du niveau 5 au niveau 4, fort, en début d'après-midi hier. Près de Luchon, une coulée de neige s'est d'ailleurs produite hier après-midi (lire ci-dessous).
 
De nouvelles chutes de neige, modérées cette fois, étaient encore attendues ce matin sur la plupart des sommets de ces départements.
 
Quant au village de Barèges (Hautes-Pyrénées) où 600 personnes ont été évacuées dimanche en raison des avalanches, la situation était toujours critique. «Des coulées y sont vraiment possibles» indiquait hier soir un pisteur du domaine skiable.
 
La station de Luz-Ardiden, comme plusieurs autres du massif, n'a pas pu ouvrir hier à cause d'un enneigement trop important. Partout, les services des routes, les agents communaux et les employés des stations travaillent à sécuriser les lieux. Mais le redoux pourrait provoquer le détachement de plaques neigeuses.
 
Plus que jamais, la vigilance est de mise.

 
PUBLIÉ LE 13/02/2013 07:44    J.A.
 
Toulouse : Les quais de la Garonne inondés
 
Les quais de la Daurade inondés après plusieurs jours de pluie./Photo DDM, Tiphanie Llorens
 
Avec deux jours de précipitations soutenues, la mairie de Toulouse a préféré ne pas prendre de risques : le parking situé sur le quai de Tounis a été évacué et l'accès aux véhicules a été fermé depuis dimanche. Même constat au niveau de la Daurade : impossible pour les piétons de se balader le long de la Garonne. Le service de prévision des crues «Vigicrues» a relevé 1,90 m d'eau à son maximum hier à 12 heures, au niveau du Pont Neuf (qui sert d'échelle de référence pour la Garonne), pas de quoi passer en alerte jaune niveau deux sur l'échelle de vigilance. Par mesure de précautions, la police municipale a veillé de son côté à ce que personne ne passe la nuit sur les berges.
 
À l'ouest de Toulouse, la Save et le Touch, deux affluents de la Garonne, ont été placés en vigilance jaune avec un niveau des crues maximum de 5,68 m pour la Save et 2,98 m pour le Touch, hier après midi. La fin des précipitations annoncée par Météo-France devrait tout de même faire baisser le niveau du fleuve toulousain dans les prochains jours, la décrue permettra aux Toulousains de reprendre leurs balades sur les quais.

 
PUBLIÉ LE 13/02/2013 07:48    
 
Gers : Les cours d'eau et rivières sortent de leurs lits
 
Hier après-midi, le niveau de la Save atteignait 2m58./Photo DDM, Maïa Alonso
 
Les fortes précipitations de ces derniers jours ont fait dangereusement gonfler le débit des rivières et cours d'eau du Gers.
 
A Fleurance à 17 heures le niveau d'alerte du Gers était de 7 mètres. Toutes les cultures au nord du pont d'entrée de Fleurance étaient entièrement noyées sous les eaux, ainsi que la peupleraie jouxtant le boulevard Pierre-de-Coubertin. L'eau envahit également le parking du stade et remonte par les égouts, rendant le carrefour entre la rue du Burlié et le boulevard Paul-Valéry impraticable.
 
A Vic-Fezensac, avec l'Osse au-dessus de 4 mètres d'eau, cela devient critique. La mairie de Vic a installé une cellule de crise, pour prévenir les riverains de la situation. «Les employés municipaux vont mettre en place une passerelle à la cité du Pont Neuf, afin que les personnes qui résident dans les HLM puissent passer, sans avoir les pieds dans l'eau. Nous veillons à la situation» précise Colette Dupouy, adjointe au maire. A 10 h 27 hier matin, un camion lituanien qui s'est engagé sur le CD 34 à Monclar-sur-l'Osse s'est embourbé dans le chemin vicinal inondé, bloquant la circulation pendant 2 h 30, le temps pour des agriculteurs du voisinage de le dégager avec leurs tracteurs.
 
Les pompiers ont effectué 49 interventions, surtout des reconnaissances, avec quelques interventions marquantes : à Auch, pour un glissement de terrain rue du 8-Mai; à Mirande, pour évacuer 17 personnes au camping; à Sansan et Labastide-Savès, pour secourir cinq automobilistes ou à Montestruc, pour aider ERDF à accéder à une ligne moyenne tension endommagée. Météo France Auch annonce une évolution météorologique favorable : quelques averses passagères et peu intenses ce soir (cumul inférieur à 5 mm) avec une nette amélioration prévue dans la nuit et demain.

 
PUBLIÉ LE 12/02/2013 08:03    Marc Centène
 
Gers : il y a de l'eau, mais ce n'est pas assez
 
Les cours d'eau font l'objet d'une surveillance accrue dans le Gers, après un mois de janvier à la pluviométrie record./Photo DDM, archives ND.
 
Les niveaux jamais vus de la pluviométrie dans le Gers ne satisfont pas les syndicats agricoles, qui réclament la construction de réservoirs supplémentaires pour l'irrigation.
 
«De l'eau, il y en a par-dessus la tête, de l'eau !» Bernard Malabirade, président de la FDSEA du Gers, ne peut ignorer, comme les habitants du département, le volume d'eau continu et impressionnant qui s'abat sur le département. Mais il tempère très vite. «Le problème, c'est qu'il faudra la garder, cette eau. Et là, elle repart direct à l'océan !»
 
La revendication des agriculteurs refait immédiatement surface : le Gers manque de réservoirs, et l'administration bloque tous les projets, toutes les demandes du syndicat agricole et des Jeunes Agriculteurs. «Il n'y a pas de problème de nappes aquatiques, dans le Gers : les agriculteurs ne pompent pas dedans, ils ne sont pas équipés et ce serait trop coûteux.»
 
Du côté des cours d'eau, le responsable syndical voit les choses d'un bon œil. «Le système Adour va profiter d'un enneigement exceptionnel dans les Pyrénées, l'eau va s'écouler longtemps et en quantité. Ce sera la même chose pour le système Neste. Et les lacs sont pleins» Mais le problème demeure entier, pourtant !
 
«La situation sera déficitaire, à cause du manque de stockage : au nom de la biodiversité et de la libre circulation des espèces aquatiques, le ministère de l'Environnement et les diverses administrations refusent tout nouveau site.» Et pour les agriculteurs, il en faudrait. Beaucoup. Un regret que partage Stéphane Zanchetta, président des Jeunes Agriculteurs, qui y voit «une sécurité pour l'approvisionnement général, qu'il s'agisse de l'agriculture ou du reste de la population, y compris pour l'environnement». «Pour nous, il s'agit d'utilité publique, et cela éviterait aussi les flambées des prix». Le lac-réserve d'Astarac contient à lui seul environ 10 millions de mètres cubes. «Il nous en faudrait trois à cinq fois plus, lance Bernard Malabirade. Et ils seraient tous remplis : quand on voit ce qui tombe dans l'année ! Avec le stockage ad hoc, il aurait suffi de 1 % des précipitations de janvier pour assurer tout l'arrosage de l'année.» Soit entre 30 millions et 40 millions de mètres cubes d'eau. Mais pas en quelques sites. «Il serait possible de créer des plus petites retenues d'eau, éparpillées en 15 ou 20 sites dans le département».
 
Un record de pluviométrie depuis 1947
«À Auch, au mois de janvier, il est tombé 163 mm de précipitation.» Denis Rascle, prévisionniste au centre Météo France du Gers précise : «dit comme ça, ca n'est pas très parlant, mais un millimètre, cela signifie un litre par mètre carré». Soit trois fois ce qui tombe en janvier habituellement. Et le tableau est identique ailleurs dans le département, avec une légère baisse dans le nord et un léger plus dans le sud - «l'effet de la chaîne des Pyrénées», toujours selon Denis Rascle.
 
Ces chiffres constituent un record absolu dans l'histoire contemporaine des pluies dans le Gers : on n'avait jamais vu tomber autant d'eau depuis 1947, date du début des relevés de précipitations. Le précédent record datait de 1978, avec 136 mm.
 
«Heureusement, les pluies se sont étalées sur le mois complet, sans quoi… Le maximum atteint en une journée a été de 30 à 40 mm à Auch, là encore comme sur le reste du Gers». Que dire de l'ensoleillement, sinon qu'il a été catastrophique, «mais pas le pire qu'on ait connu ici : on a eu 50 heures de soleil sur 100, alors qu'en 2004, on était tombé à… 49 heures !» Le plus mauvais chiffre depuis 1947, là encore, mais en 2004, il avait moins plu !
 
Le mois de février ne s'annonce pas très fort non plus. «On est déjà à 59 mm de précipitations à Auch. Ce qui signifie qu'en dix jours, il est tombé l'équivalent de 28 jours complets. On est sur le même rythme qu'en janvier.» Autant dire que les parapluies ne sont pas près de retourner aux vestiaires…
 
Et que la vigilance reste de mise. «Le Gers est classé en risque majeur pour les inondations. Du coup, on surveille de très près les niveaux des cours d'eau car nous restons en limite de crue.»
 
«Il faudrait 30 ou 40 millions de mètres cubes de stockage pour irriguer les cultures du département. On est loin du compte». Bernard Malabirade, président de la FDSEA du Gers
 
Le chiffre : 163 litres > Par mètre carré. C'est le volume d'eau tombé sur le sol du Gers, dans le secteur d'Auch, au cours du mois de janvier, selon les relevés de Météo France. Un record depuis 1947, date des plus anciennes archives météorologiques du département.
 
 
PUBLIÉ LE 13/02/2013 07:59    J.-Ph. C (avec M.S) et Christiane España
 
Pamiers (09) : Il n'avait jamais plu autant depuis 28 ans
 
Le Crieu roule des eaux très rapides. Un spectacle rare./Photo DDM JPHC.
 
Depuis au moins 28 ans que Michel Sébastien fait des relevés météo, jamais il n'avait autant plu sur un mois de janvier. À notre échelle, c'est historique.
 
Ah, ils sont sous la neige à la montagne ? Ils ont de la chance, la neige, c'est embêtant, mais c'est beau. Ici dans la plaine, à Pamiers, voilà plus d'un mois qu'il pleut ! Tout le pays broie du noir, faute de fouler du blanc ! Il pleut tant que les moins de trente ans n'ont pas la mémoire assez prolongée pour avoir un souvenir identique… Nous vivons une longue séquence pluvieuse à Pamiers. En janvier, il est tombé 191 mm, toutes éprouvettes noyées. Depuis le 1er février, il est tombé 82 mm. Au 11 février, nous sommes donc à 273 mm depuis le début de l'année, ce qui est extrêmement rare. Depuis le 9 janvier, il a plu quasiment tous les jours ! Mais on est encore loin de 1875, année où l'averse avait donné en juin 150 mm sur quelques jours. On était en été, et cette année, la pluie d'hiver s'est transformée en neige au-delà de Pamiers : le blocage nival a fixé l'eau en altitude. Aussi pas d'inondation. Depuis 28 ans, les relevés précis effectués sur Pamiers en janvier donnent un record pour 2 013 avec ces fameux 191 mm. La seconde année la plus mouillée sur ce mois de référence est 2 004 (164 mm). Enfin, en troisième position, on trouve 2 001 et 135 mm ! Donc janvier 2 013 est sans conteste un record et ceux qui se lassent des nuages noirs et chargés au-dessus des trois clochers sont dans le vrai…. On en vient à regretter les années sèches, comme 1 991, qui accorda chichement en janvier 21 mm sur le ciel appaméen. La moyenne sur 30 ans donne 71 mm en janvier.
 
Nos rivières sont grosses, mais encore loin de leurs débits historiques qui ont laissé du limon dans les mémoires : en juin 1875, la Garonne débitait 8 000 m3 seconde. On estime que le même jour, l'Ariège à Pamiers et l'Hers à Mazères écoulaient pour leur part 1 500 m3 seconde. On n'en est pas là, mais c'est déjà pas mal. La moyenne annuelle pour ces trois éléments est 200 m3 pour la Garonne, 45 m3 pour l'Ariège, et 23 m3 pour l'Hers. Ce fut l'inondation historique de référence et elle laissa dans son sillage 600 victimes sur l'ensemble du bassin versant. On est donc loin de ce scénario catastrophe, mais l'actuel interpelle, il faudrait bien que cet épisode cesse. Le trop gâte le peu, dit l'adage populaire. Il est en l'espèce frappé au coin du bon sens !
 
Nostalgie… de la neige !
Christiane Espana, adjointe au maire de Pamiers, se souvient avec nostalgie des hivers où il pleuvait peu, mais neigeait beaucoup. Voici ce qu'elle nous écrit. «Durant les années 1942-1952, lors des vacances de Noël, nous quittions la ville de Prades, en Catalogne Nord, (qui hébergeait alors le célèbre violoncelliste Pablo Casals), pour rendre visite à ma grand-mère paternelle, qui demeurait chemin du Bariol à Pamiers. Mon père étant cadre SNCF, il aurait été impensable pour lui d'emprunter un autre moyen de transport que le train. Tout une expédition, qui avait deux alternatives : l'itinéraire d'altitude : Prades-Villefranche du Conflent- petit train jaune-La Tour de Carol ou celui de la plaine par Perpignan, Narbonne, Toulouse, via Pamiers. En gare de Pamiers, nous montions dans le transport Delgenès. Il s'agissait d'un petit véhicule (de nos jours nous dirions un «minibus»), fort rudimentaire, mais convivial à souhait. Après l'hôpital, au niveau des actuels bâtiments HLM, M.Delgenès arrêtait son véhicule qui ne pouvait aller plus loin, tant il y avait de neige.
 
Nous devions donc continuer notre chemin à pied, entre deux murs de neige… Et le soir venu, les braises de la cheminée garnissaient le «moine» pour réchauffer le lit, sous l'édredon bien garni de plumes d'oie .»

 
PUBLIÉ LE 12/02/2013 03:51 
 
Luzenac (09) : Tous les bons côtés de la neige
 
Dans la catégorie du plus grand bonhomme de neige, les lauréats sont Ilhona et Lohan… avec l'aide de leur papa, bien sûr./Photo DDM.
 
Depuis mercredi, de fortes chutes de neige sont venues perturber quelque peu le quotidien des habitants de la haute vallée. Et comme prévu par Météo France, Luzenac, comme de nombreux autres villages, s'est à nouveau réveillé, dimanche matin, sous un épais manteau blanc.
 
Les flocons sont tombés toute la nuit et selon les endroits, on pouvait mesurer jusqu'à plus de 15 cm de poudreuse devant les portes. Bien évidemment, ces conditions climatiques entraînent de nombreux désagréments et engendrent des difficultés de circulation, amplement relatés dans les divers articles de la rédaction.
 
Mais pour les enfants, en général épargnés par toutes ces préoccupations, cette neige fraîchement tombée est plutôt une bonne nouvelle au saut du lit. Aussi, l'on pouvait voir çà et là, sur la commune, des enfants faire de la luge, s'adonner à des batailles de boules de neige et, bien sûr, construire des bonshommes de neige…

 
PUBLIÉ LE 13/02/2013 03:49  
 
Bazus (31) : Le Girou est en crue
 
Les eaux tumultueuses et boueuses du Girou en crue.
 
Le nom Girou viendrait du fait que la rivière fait de nombreux virages. Il prend sa source dans le Tarn sur la commune de Puylaurens à 290 m d'altitude et se jette dans l'Hers-Mort près d'Eurocentre à Castelnau d'Estrétefonds à 115 m d'altitude, après un cours de 61,6 km. Renseignements pris auprès de Matthieu Maurice, technicien des rivières du Syndicat mixte du bassin versant de l'Hers, il s'agit d'une crue annuelle liée aux fortes précipitations enregistrées depuis le début de l'année. En janvier, il est tombé 150 mm, soit 4 mois de pluie en 1 mois. Depuis le début février, on relève déjà 40 mm. Les sols sont gorgés d'eau, les fossés sont pleins. L'été dernier, le Girou n'avait pas de débit, cet hiver il est à 15,6 m3/s, ce qui est 10 fois moins que lors de la célèbre crue de 1972, (124 m3/s le 12 février 1972 à Cépet) racontée par les anciens. La DREAL, service de l'état, nous rassure : si la météo clémente à partir de mercredi tient, le niveau des eaux va baisser. Basé à Toulouse, le Service de Prévision des Crues de la DREAL Midi-Pyrénées assure un suivi en temps réel du bassin de la Garonne. La prévision des crues est basée sur une observation continue des précipitations complétée par un suivi des niveaux de la plupart des cours d'eau de plaine grâce à un réseau de 200 stations automatiques de collecte de données. L'État a en charge la surveillance, la prévision et la transmission d'information sur les crues. Par ailleurs, des grandes marées sont d'actualité jusqu'en milieu de semaine et des niveaux élevés sont observés lors des pleines mers sur la confluence Garonne-Dordogne.
 
Varen (82) : l'Aveyron sort de son lit / Photo DDM
 
(Page réalisée à partir du site ladepeche.fr)
 
Publié à 08h08   La République des Pyrénées  Par Laurent Vissuzaine
 
La vie sous la neige en Haut-Béarn
 
Les habitants des quartiers isolés, ici à Goust, s'adaptent à la situation sans trop de soucis. (ascencion torrent)
 
Depuis trois semaines, les habitants de la haute vallée d'Ossau vivent avec des mètres de neige. Ils racontent leur quotidien peu ordinaire. Même les anciens peinent à trouver un épisode neigeux aussi exceptionnel. Il neige depuis le 13 janvier !
 
Perdu au-dessus de Laruns, à 900 m d'altitude, Goust repose dans un épais manteau blanc. Quatre feux brûlent à l'année, occupés par une douzaine de personnes. "Ici, le sport, c'est la pelle" rigole Joël Vignau, agent de l'ONF. "J'attends que le chasse-neige soit passé pour aller travailler. En attendant on enlève les 30 cm tombés de la nuit" dit-il, philosophe.
 
Un peu plus loin, Viviane Barou, 69 ans, prépare les poulets tués le matin. "Depuis 1962 ici, j'en ai vu de la neige. Mais là c'est un peu trop". Sa fille qui vit avec son mari et ses deux enfants dans la même ferme, a un sourire à déplacer les montagnes : "On s'organise entre nous. Tout le monde a un véhicule. Le matin je descends les enfants au ramassage scolaire aux Eaux-Chaudes. Mon mari descend à pied et prend sa voiture sur la route pour aller travailler à Artouste. Les enfants sont en 6e et avaient peur qu'on arrive en retard au collège. Alors désormais je me déplace en 4X4".
 
Au Benou, le travail continue pour Joseph Paroix. (A. T.)
 
Les enfants n'ont jamais raté l'école
 
Plus haut un couple de retraités occupe une autre maison. "Ils sont partis randonner ce matin. Quand on n'a ni enfants, ni travail, c'est un bonheur de vivre ici" poursuit Nathalie. "C'est magnifique. Du monde on rencontre à Pau en prenant la voiture. Mais le calme, c'est plus difficile à trouver. Ici, c'est le bonheur" conclut-elle en riant.
 
Chez les Turron à Gabas, l'infatigable Étiennette vaque aux fourneaux. Ses filles, Monique et Véronique, relativisent : "On n'est pas menacé comme à Barèges. On s'organise. On a connu ça en 86. Mais là c'est un peu long. On a un toit, on mange, on est au chaud. On est les plus heureux même si le printemps nous tarde un peu".
 
À Fabrèges, le parking est quasi vide. Quelques touristes égarés et comme partout, les engins des services techniques chassant la neige. Seul habitant à l'année, Frédéric Sanchez qui tient la crêperie de l'Ours, reconnaît les conditions exceptionnelles mais relativise. "Ma fille descend parfois au bus avec de la neige jusqu'à la taille mais elle n'a jamais raté l'école. Et ici, la commune vient déneiger le centre du village. Janvier a été difficile, on a de petits moyens mais on s'en sort. C'est la montagne, on fait avec" soupire-t-il. Pendant ce temps, les livreurs de boissons portent les fûts de bière entre des murs de neige. "On a mis trois heures de plus que prévu pour livrer les stations" témoigne le chauffeur.
 
À Goust, on garde le sourire, même quand il faut déneiger tous les matins. (A. T.)
 
"Ce temps extrême recrée du lien social"
 
En descendant, halte aux Eaux-Chaudes où le signe de vie émane de La Caverne, l'hôtel tenu par Annie et Jacques Videau. "On profite égoïstement de ces paysages extraordinaires" affirme Annie. "Depuis dimanche, on n'a plus le téléphone et on ne le rétablira que jeudi. On ne s'ennuie pas. On apprécie ce calme quand on aime la nature" poursuit-elle.
 
Plus bas, sur le plateau du Benou, le berger Joseph Paroix déneige tous les deux jours le petit kilomètre qui le sépare de la route. "Tous les jours les engins du conseil général passent entre 7 heures et 7 h 30. Le plateau n'a jamais été inaccessible. Ce temps extrême recrée du lien social. On discute, on s'entraide, la solidarité montagnarde n'est pas qu'une vue de l'esprit".
 
Le déneigement pèse un poids financier non négligeable dans les communes de montagne. (Ascencion Torrent)
 
==> L'avalanche menace plus que jamais
 
Il est encore tombé 20 à 40 cm sur les dernières 24 heures. Le cumul sur la semaine est de 1,20 m à 2 m de neige fraîche, les hauteurs atteignent maintenant des valeurs exceptionnelles au regard des 30 dernières années annoncent les services de Météo France à Pau-Uzein. De nombreux paravalanches se retrouvent enfouis sous la neige et ne peuvent donc plus remplir leur rôle de protection. L'activité avalancheuse naturelle a été importante hier avec quelques très grosses avalanches, certaines touchant les routes de montagne comme sur la route du Pourtalet, toujours fermée. Après les chutes d'hier soir, le léger redoux et surtout le retour d'éclaircies associés à des cumuls de neige importants, pourront encore amener quelques grosses avalanches. Une avalanche d'ampleur inhabituelle est toujours à craindre. Seuls les secteurs en pente douce et boisés semblent à l'abri. L'enneigement est exceptionnel avec 2 m dès 1500 m d'altitude, c'est skiable dès 700 m d'altitude.



Ouverture (hier) du Col de Puymorens / Photo l'Indépendant

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