Publié le 29/03/2012 07:39 | Alain-Marc Delbouys | La Dépêche du Midi
Albi-Castres : Le nouveau radar spécial poids-lourds en service
Le nouveau radar mixte Pariflex Falco à l'approche d'un poids-lourd, hier. / Photo DDM, A.-M.D.
Avec le nouveau radar Pariflex Falco, premier de son genre dans le département, les voitures sont flashées à 90Km/h et les poids-lourds à 80 km/h depuis hier sur la D612 Albi-Castres à Dénat.
Gare aux routiers circulant entre Albi et Castres qui dépasseraient les 80 km/h maximum autorisés aux poids-lourds sur une départementale. Depuis hier, ils seront sanctionnés d'un coup de flash. Tandis que les voitures, elles, peuvent rouler sans risque à 90 km/h. Sur la D612 à Dénat, dans un léger S en sortie d'une courbe à gauche, le nouveau radar est entré en service. En contrebas du sentier du train, où promeneurs et cyclistes vont et viennent sans se préoccuper de la vitesse, ce cylindre de deux mètres de haut dresse sa carcasse métallique, percée de deux vitres abritant les instruments hypersophistiqués de contrôle de la vitesse.
Par derrière, les conducteurs ne distinguent qu'un gros cigare noir des plus discrets, qui rend l'engin encore plus redoutable pour les distraits ou ceux qui ont le pied lourd sur le champignon. D'autant que seul un radar pédagogique quelques centaines de mètres avant sert d'avertisseur implicite. Il n'y a pas de panneau « attention radar ».
De marque Pariflex Falco, ce radar de dernière génération à effet doppler est le premier de son genre dans le Tarn. L'appareil est en effet doté d'une antenne de détection des camions. Son cinémomètre comprend deux seuils de vitesse, ce qui lui permet de verbaliser poids-lourds et véhicules légers avec deux limitations différentes à 80 et 90 km/h.
Autre innovation, ce radar peut flasher deux véhicules de front, par exemple lors d'un dépassement.
Surcharge pas détectée
En revanche, contrairement au bruit qui a couru parmi les transporteurs, ce radar ne détecte pas les poids-lours en surcharge.
De la responsabilité de l'État, l'installation s'est faite avec la bénédiction du conseil général « qui partage l'objectif du respect de la réglementation et participe activement à l'amélioration des statistiques de la sécurité routière dans le Tarn ». Dominique Guth, directeur des routes du département, juge « opportun de contrôler la vitesse dans cette zone un peu sinueuse. On peut espérer que ce nouveau radar fasse baisser le nombre d'accidents sur la D612. Il n'est pas anormal de faire baisser la vitesse des poids-lourds. Ce n'est pas une preuve d'ostracisme envers les transporteurs routiers, mais il n'est pas choquant qu'ils soient contrôlés. Ce n'est pas de la discrimination. » Et Dominique Guth de noter avec un sourire que « les concepteurs ont amélioré l'esthétique ».
Le nouveau venu était déjà en place bien avant sa mise en service. Durant le quart d'heure que nous avons passé hier après-midi à le regarder les yeux dans les yeux électroniques, le Pariflex Falco n'a flashé ni véhicule léger ni lourd. Les usagers se méfient de ce bijou de technologie. Ils ont raison. Cela vaut mieux pour leur portefeuille.
Transporteurs bons joueurs
Trois transporteurs tarnais font part de leur réaction à l'entrée en service du radar mixte voitures et camions.
Gérard Rizzo (Gaillac), 100 camions. Les poids-lourds sont comme les autres véhicules. Ils doivent respecter la vitesse, qui est réglementée. Si ça peut sauver des vies…
Guy Cazes (Labastide-de-Lévis), 15 camions. Nous avons déjà des limiteurs sur les véhicules. Nous sommes très à cheval sur le respect des vitesses autorisées. Si les autorités ont mis ce radar pour poids-lourds en plus, c'est qu'elles jugent qu'ils doivent être dangereux…
Éric Rivals (Lescure-d'Albigeois), 46 chauffeurs. C'est un impôt de plus qu'on nous prélève. Ce radar est tellement fin et tellement fondu dans la nature qu'un jour, on risque de ne pas y penser… On a intérêt à respecter la vitesse. Être en infraction, c'est trop dangereux, tant pour le risque d'accident qu'avec les assurances.
