Ode aux bistrots et à l'apéro

3/4/2023

Ode aux bistrots et à l'apéro

Publié le 01/04/2023 à 09:47  | La Dépêche du Midi |  L'édito de Dominique Delpiroux

À la nôtre !


L'apéritif est devenu un rendez-vous incontournable pour partager de bons moments avec ses proches. / DDM, Emilie Cayre

Métro, boulot, dodo… Triste quotidien, auquel on ne peut même plus ajouter « bistrot ».
Il y a un demi-siècle, chaque village avait sa dizaine d’estaminets, qui faisaient le plein à chaque mariage et à chaque enterrement, et où, chaque soir, les habitués se retrouvaient autour d’un blanc limé ou d’un perroquet.


Graulhet, "Café Pagés" au Jourdain

Petit à petit, les bistrots, aussi bien dans les petits bourgs que dans les quartiers ont fermé. Mais notre besoin de nous retrouver ensemble devant un verre est resté intact : instinct de survie de l’animal social que nous sommes !
Et c’est sans doute pendant la crise du Covid que nous avons pris le plus conscience de cette envie de trinquer, alors que le confinement nous avait ventilés : ce serait tout de même une belle fierté nationale s’il était prouvé que nous avons, pendant cette parenthèse maudite, inventé l’apéro-zoom ou l’apéro-WhatsApp.


Graulhet, "L'Avia"

Pourquoi donc, ce besoin viscéral de notre population de se retrouver autour du bol de cacahuètes et du bocal d’olives aux anchois ?
Sans doute parce que nous sommes un peuple bavard, et que la petite goutte d’alcool qui accompagne ces retrouvailles la plupart du temps, va nous aider à développer ce délicieux défaut.


"Café Laclau" à St-Projet

En principe, contrairement à ce qui se passe dans la vie professionnelle, le temps de l’apéritif est celui d’un échange sans enjeux, sans pression. Et donc, le petit verre de blanc aidant, nous devenons soudain plus attentifs aux autres. Les rencontres sous le signe du partage d’un bout de saucisson ou d’une rasade de Picpoul bien frais ont la richesse de l’insouciance. 


Graulhet, "Chez Mado"

C’est un peu comme au bord d’un comptoir à l’ancienne : on finit par être d’accord sur tout ou presque ! À l’apéro, le Français moyen retrouve sa liberté de parole, l’égalité de tous les convives, et cela débouche forcément sur une sorte de fraternité : l’apéro serait-il fondamentalement républicain ?


"Chez Pito" à Busque

Soyons réalistes : ce n’est pas forcément au cours d’une soirée bière-barbec’que l’on sera en mesure de commenter avec pertinence la relativité restreinte ou l’impératif catégorique (quoi que…), mais généralement, des liens se créent ou se recréent, par la reconnaissance des uns et des autres : retrouver l’altérité, la proximité, voilà qui fait du bien dans un monde qui tend à isoler chacun derrière l’écran d’un mobile. 


Graulhet, "Chez Patate"

Question essentielle : peut-on alors « faire l’apéro » en se passant d’alcool ? Oui, bien sûr, car curieusement, il y a toujours dans ces moments-là, une sorte de contagion qui se crée, et la désinhibition des uns met à l’aise les autres.
On finit par se retrouver, quel que soit son degré.
Enfin, il faut agir en gourmet : trop d’apéro tue l’apéro. Sachons ne pas aller trop vite entre les amuse-gueules et la gueule de bois !



Ôde au pâté en croûte, à l'oeuf-mayo et à la gouaille...


Les oeufs mayonnaise en brasserie,  parmi les plats les plus commandés en France / Shutterstock

"Bistrotier" : c’est le titre d’un livre paru aux éditions du Chêne, "le livre des joues rouges et des assiettes à saucer", de la convivialité et de la bonne chère car dans la morosité ambiante, l’inflation, les difficultés de recrutement et les restes de la pandémie, un peu d’hédonisme ne fera de mal à personne. 

C’est la fête du bon gras, du pâté en croûte, de l’œuf mayo, du croque-monsieur, des harengs pomme à l’huile, de la blanquette de veau, de l’entrecôte frites, du coq au vin, du riz au lait et du baba au rhum, de la gouaille française, des garçons de café, des nappes Vichy à carreaux rouges, des tauliers grognons et des brèves de comptoir.
(Source : France Culture)


Comment nos bistrots de village tentent de résister



Cœurs battants de nos villes et nos villages, les bistrots disparaissent en masse / DL, Robin Charbonnier

On en comptait plus de 500 000 au début du XXe  siècle, ils seraient 40 000 aujourd’hui. En voie d’extinction, les bistrots de village font partie intégrante de notre patrimoine. Nombreux sont ceux qui se mobilisent pour maintenir l’existence de ces hauts lieux de vie dans nos communes.
(Source : Le Dauphiné)


Graulhet, "L'aviation" (Photos / Graulhet : Source FB)

 
 

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