Cantal, à pied sur le volcan
Publié le 07/07/2021 à 11h09 | La Montagne | Pierre Chambaud [Bastien Chaize]
La Montagne part en itinérance à pied sur le volcan du Cantal
Bastien Chaize, Pierre Chambaud et Jérémie Fulleringer sur les chemins du Cantal du 12 au 18 juillet / Photo Jérémie FULLERINGER
C’est la simplicité absolue : trois journalistes, trois ordinateurs et un appareil photo, pour 135 kilomètres à pied, sur le GR®400.
Objectif : prendre le temps de rencontrer ceux qui font la richesse de ce territoire.
C’est l’histoire d’un saut dans le vide. Trois journalistes laissés à pied au buron de la Tuillière, à Thiézac, avec une tente, leurs jambes, et de quoi faire leur métier. Puis, une semaine et 135 kilomètres plus tard, une voiture pour les récupérer au même endroit, après avoir gravi le plomb du Cantal, le puy Mary, le puy Violent et le puy Chavaroche, par Murat, le Claux, le Falgoux ou encore Mandailles.
Pour le casting, trois journalistes : Pierre Chambaud et Jérémie Fulleringer sont basés à Aurillac toute l’année et, depuis quatre ans pour l’un, deux ans pour l’autre, arpentent le département au fil des reportages, avant de filer sur les crêtes du volcan une fois les jours de repos arrivés.
Bastien Chaize a rejoint l’équipe pour l’été, il découvrira le Cantal et apportera un œil nouveau sur un département qui se savoure, en prenant le temps.
Car c’est bien de cela qu’il s’agit ici : changer le tempo. Ne surtout pas se dépêcher, partir au lever du soleil sans se presser, et écouter ceux qui habitent les vallées rondes du cratère, les arpenter. En bref, donner la parole à cette ruralité qui en est parfois privée car, par modestie peut-être, elle ne se livre qu’en peu de mots quand on vient prendre son pouls en passant en coup de vent.
Le résumé des journées en immersion
sur le volcan du Cantal
(Articles -extraits- du journal La Montagne)
1ère : Merci les baliseurs !
Chaque année, les balisuers parcourent les 45 km de la boucle de l’Alagnon pour les baliser / Photo Jeremie Fulleringer
C'est l'été... auvergnat. Entre Lafon, à Thiézac, et le col de la Tombe du Père, derrière le Plomb du Cantal, on n'a rien vu du paysage. Purée de pois. Ce qui n'empêche pas, malgré ces douze kilomètres à l'aveuglette, il y avait de quoi profiter de l'hospitalité.
Au buron de la Tuillière, Stéphane Lecomte, le loup, le chat et le cerf
"Quand tu es seul là un hiver, tu t’ensauvages. Au retour des clients, il faut réarrondir les angles…" © Jérémie FULLERINGER
Le Cantal, ses paysages, sa carte postale… Oubliez-ça : on n’a rien vu. La première de nos sept étapes autour du GR 400, entre Lafon, à Thiézac, et La Molède, à Albepierre-Bredons, en passant par le Plomb du Cantal, s’est déroulée dans le brouillard le plus complet. Par contre, on a rencontre Stéphane Lecomte, au buron de la Tuillière, presque au départ
2ème : La solidarité au bout de la pluie
On aperçoit enfin un peu de paysage, et on se dit que la journée va être bonne... / Photo Jeremie Fulleringer
Une fois lancé, impossible d'arrêter : même si la météo est franchement mauvaise, l'itinérance le long du GR400 continue. Idéal pour vérifier si l'hospitalité auvergnate est bien réelle...
Anthony Jean, le refuge sous la crête
Anthony Jean a toujours ses jumelles sur une table, près de la porte du buron de Meije Coste / Photo Jeremie Fulleringer
À Meije Coste, le patron du refuge situé au-dessus du Lioran, garde ses ingrédients : truffade, grande table en bois et dortoir, avant le départ en montagne. Et en plus, une nuit en altitude nous arrangeait bien au moment de boucler le parcours...
3ème : C'est l'hiver sur les estives...
Il n'arrête pas de pleuvoir. Jamais. C'est interminable, mais magnifique / Photo Jeremie Fulleringer
Nous espérions vous raconter l'autoroute du randonneur entre Meije Coste et le Claux en passant par le puy Mary. Raté. Tout ce qu'on a vu jusqu'au buron d'Eylac, c'est de l'eau, de l'eau, de l'eau et du vent.
Anne-Sophie et Hervé Plocq, le lieu de rencontre au Claux
C’est là, par hasard, il y a trois ans, au détour d’une promenade, que le couple trouve le bout du monde... / Photo Jeremie Fulleringer
C'est peut être le concept le plus hétéroclite du Cantal : des chiens de traineaux et une pizzeria, à l'étang de Lascourt, au Claux - ce n'est pas l'endroit le plus fréquenté de France, sans lui faire injure. Mais depuis trois ans, ce concept est en train de faire du bien au village, en devenant un lieu de rencontre.
4ème : Le Claux et le Falgoux, si près, si loin...
Premier bureau en extérieur : On se retrouve sur les crêtes sous le Peyla ; le chemin file sur les estives vers le Luchard, magiques. / Jérémie FULLERINGER
Ce devait être une étape de transition, pour reprendre le jargon des cyclistes. À peine douze kilomètres, et même pas trop de pluie pour une fois. C'est surtout l'étape où on aura perdu Bastien Chaize, rentré à Aurillac suite à une blessure au genou.
Solweig Camacho et Matthieu Noizet, la jeunesse au comptoir
En haut de la petite côte, légèrement à l’écart du GR®400, la vue de la petite auberge du Fau fait un bien fou ! / Jérémie FULLERINGER
Au sortir du brouillard, le Fau, 29 habitants, surprend. Dans l'auberge, c'est un jeune couple, même pas cantalien, qui attend les randonneurs. Et le village attire des nouveaux habitants, même si les problèmes habituels restent...
5ème : Du Falgoux au Fau, la jeunesse au sortir du brouillard
On tourne autour du puy Violent, sans le voir. Brouillard, encore. / Jérémie FULLERINGER
L'étape entre le Fau et le Falgoux faisait 20 kilomètres, avec des panoramas grandioses autour du puy Violent. Sur le papier. En vrai, on a vu beaucoup de brouillard, pas de paysage, et une auberge dynamique à l'arrivée.
À Mandailles, l'agriculture au bord du chemin
« J’ai la main, ça fait 45 ans que je fais ça, explique-t-il. J’ai appris derrière mon père et j’ai gardé le geste ». / Photo Jérémie FULLERINGER
C'est un bruit que nos jeunes oreilles ne connaissent pas : celui de la faux qui taille l'herbe, près des haies, au hameau de « Lavaissière », à Mandailles. Deux exploitations se touchent, et conjuguent le travail à l'ancienne pour un monde moderne, avec ambition.
6ème : Du Fau à Mandailles, le retour du soleil
Nous voilà en haut, à la hauteur du roc d'Hozières justement. Enfin un panorama ! / Photo Jérémie FULLERINGER
L'étape s'annonçait longue avec toute la crête de Cabrespine à faire dans un sens, au sommet, puis dans l'autre, en vallée, sur un total de 25 kilomètres et le Chavaroche à grimper. Mais avec le retour du soleil, les efforts se sont révélés bien moins lourds que prévus.
La ferme Manhès, à « Lavaissière »
Isabelle Falguières, bien occupée à travailler le lait des 40 vaches de la ferme / Photo Jérémie FULLERINGER
A la ferme de « Lavaissière », à Saint-Mandailles-Julien, le cantal et le salers fermier se fabriquent en famille. Dans le magasin, les enfants colorient, Gilles Manhès donne à boire aux vaches, Isabelle Falguières assure la fabrication.
7ème : De Mandailles à Thiézac, la fin d'une aventure
On arrive sur l'Elancèze : le vent souffle comme rarement sur cette crête / Photo Jérémie FULLERINGER
Sous le soleil, à travers les bois côté Mandailles et les estives du côté de Thiézac, les vingt derniers kilomètres ont été avalés en peu de temps, malgré un dénivelé conséquent. Nous pensions arriver blasés, nous ne le sommes pas : chaque interlocuteur permet de relancer la machine et donne envie de recommencer à marcher, de continuer à penser…
Trielle, la culture loin des yeux mais près du cœur
« On vous a préparé un encas », avait prévenu Bernard Proult, président de la Ferme de Trielle / Photo Jérémie FULLERINGER
C'est une grande ferme, bien rénovée, que le randonneur pourrait longer presque sans la voir. Mais Trielle, au-dessus de Thiézac, c'est aussi 40 ans de culture dans le Cantal, et une histoire pas banale...
Tout au long de notre périple, des baliseurs sont venus à notre rencontre, à Prat-de-Bouc dans le brouillard, au puy Mary sous le déluge,... / Photo Jérémie FULLERINGER
L'article long format de La Montagne :
Rencontres avec le Cantal : 140 kilomètres à pied sur le volcan
https://www.lamontagne.fr/gf/LM_immersion-volcan-cantal/index.html
C'est le petit-déjeuner, chez Luc et Catherine Bouvarel : ils nous ont accueillis dans un petit coin de paradis / Photo Jérémie FULLERINGER
Partagez sur les réseaux sociaux
Catégories
Autres publications pouvant vous intéresser :
Commentaires :
Laisser un commentaire
Aucun commentaire n'a été laissé pour le moment... Soyez le premier !