Jean Paul Belmondo, l'as des as

8/9/2021


Publié le 07/09/2021 à 05:20  | La Dépêche du Midi |  L'édito du jour

L’adieu au magnifique


Jean-Paul Belmondo, le monstre sacré du cinéma français, est mort ce lundi 6 septembre à l'âge de 88 ans. / DDM, AFP - JOEL SAGET

C’est un monument national qui vient de s’éclipser, presque sur la pointe des pieds. Avec une infinie pudeur, il avait quitté la scène depuis déjà longtemps. Lui, l’indestructible héros de dizaines de films d’action avait mis un genou à terre devant un de ces coups du sort qui vous mettent KO debout, un accident cérébral en 2001. 

Le battant, le cascadeur, le casse-cou, le trompe-la-mort s’est bagarré tant qu’il a pu pour surmonter le handicap, mais n’a jamais vraiment pu récupérer sa folie bondissante, sa fraîcheur de garnement, sa niaque de puncheur. "Il te faudra du courage" lui avait dit sa mère quand il était enfant. Il n’en a jamais manqué.


Jean-Paul Belmondo : "L’homme de la rue se reconnaît en lui", selon Philippe Labro / DDM, AFP

Cet éloignement des plateaux et des caméras, est ce qui, paradoxalement, fait que nous garderont de lui non pas l’image d’un vieux bonhomme, mais celle de l’éternel jeune premier à la mèche rebelle et au sourire canaille. On se souviendra juste de ce sourire, lors d’une interminable "standing ovation" à la cérémonie des Cesars en 2017, c’était un sourire de gamin, à 84 ans.

Avec Belmondo, c’est un des derniers monstres sacrés du cinéma français qui tire sa révérence. Le symbole d’une génération bénie, celle de Brigitte Bardot, Jean-Louis Trintignant, Alain Delon qui doivent avoir le cœur serré aujourd’hui, de voir leur club se racornir comme peau de chagrin.


Jean-Paul Belmondo, la cascade dans la peau / DDM

Belmondo avait débuté au théâtre, qu’il adorait. Mais c’est sur grand écran qu’il va réellement exploser. Il fut d’abord dans les années 60, une révélation de la Nouvelle vague, sous la houlette de Truffaut ou Godard. Puis la locomotive du cinéma français des années 70-80. "Le Magnifique", "Le Guignolo", "Flic ou voyou", "L’as des as", ont fait notre bonheur à l’époque et chaque rediffusion télévisée nous redonne le goût de ces années d’insouciance.

Râleur, craquant, dragueur, audacieux, enjôleur, combinard, courageux, franchouillard, selon les rôles, il était en somme terriblement français, c’est sans doute pour cela qu’il avait toute sa place dans notre cœur. Hier, il s’est accroché à l’hélico qui mène tout droit au Paradis.
(Dominique Delpiroux)



L'incroyable vie de "Bébel" l’indomptable / Photo DDM, Afp :

https://www.ladepeche.fr/2021/09/06/mort-de-jean-paul-belmondo-lincroyable-vie-de-bebel-lindomptable-9772699.php

(En raison de problèmes de connexion, parutions réduites et alléatoires actuellement)
 

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