Patrimoine : Ponts du Tarn-et-Garonne
Publié le 05/12/2020 à 05:19 | La Dépêche du Midi | Louis Rayssac
Les ponts du Tarn-et-Garonne :
Un patrimoine à préserver
Classé au monument historique, le pont de Bourret a été conçu par le commandant Albert Gisclard. Un ouvrage d’art fermé a toutes circulations et devenu très rare de nos jours. / DDM
Ils font partie de nos paysages et de notre quotidien. Avec près de 1900 cours d’eau recensés en 2014, dont de nombreux affluents de la Garonne, du Tarn et de l’Aveyron, le Tarn-et-Garonne serait l’un des départements français comptant le plus grand nombre de ponts : plus de 2000.
Leur surveillance ainsi que leur gestion se partagent entre les communes et le Conseil départemental. Ce dernier en recense 1 078 sous sa compétence. Si la majorité (662 ponts) a une longueur inférieure à cinq mètres, le département compte tout de même 34 ouvrages de plus de 70 mètres de long.
Le pont de Coudol, fermé pour travaux en février 2020. / DDM
À l’origine en bois, les ponts se transforment en pierre avant d’être supplantés par le béton et l’acier au XXe siècle. "Les trois quarts des ponts du Tarn-et-garonne sont en pierre, le reste en béton", note Jean-Claude Bertelli, en charge de la voirie et des ouvrages d’art pour le Département.
Des ponts sous surveillance
Avec une durée de vie estimée à 100 ans pour les ouvrages en béton et un trafic de plus en plus dense et lourd, la santé des ouvrages est scrupuleusement suivie. Les dramatiques accidents survenus au pont Morandi à Gênes en 2018 et à Mirepoix-sur-Tarn l’année dernière les ont mis sous le feu des projecteurs.
Pont de Coudol
Mais pour Jean-Claude Bertelli, il est hors de question de voir ce scénario se réaliser, hors infractions au Code de la route, grâce à une surveillance organisée en trois niveaux : "Tous les mois, nos agents ont des circuits pour surveiller les ponts qui présentent des défauts". Ces patrouilles quotidiennes servent à détecter les anomalies, suivre l’évolution de pathologies et d’organiser des opérations d’entretien courant notamment avec l’aide d’un drone. Le Département est d’ailleurs l’un des seuls à avoir une équipe de maçon dédié à ces travaux spécifiques.
Pont de Noalhac de Lacourt-Saint-Pierre / DDM
Ces patrouilles sont couplées à une surveillance pluriannuelle qui sert à programmer les futures réparations. Enfin, tous les six à neuf ans, une inspection périodique faite par un prestataire spécialisé, analyse les grands ponts sous toutes leurs coutures : de leurs cimes à leurs profondeurs grâce à des plongeurs hyperbare.
Il en résulte une classification, sorte de fiche médicale, allant de 1 (si tout va bien) à 5 (pont à surveiller ou à réparer mais ne constituant pas un danger). "Une petite vingtaine de ponts sont en catégorie 5, comme le pont de Loubejac", détaille Victor Terer, chef de service des ouvrages d’art, "mais il s’agit de petites pathologies comme des fissures sur la maçonnerie".
Pont de Verdun-sur-Garonne
Des ouvrages d’art originaux à préserver
Cette classification peut conduire à une fermeture d’un pont comme celui de Coudol à Saint-Nicolas-de-la-Grave qui a été fermé un mois en début d’année. Mais de tous ces grands ouvrages d’art, "les ponts suspendus sont les plus fragiles car ils bougent", avance Jean-Claude Bertelli. C’est ce qui a poussé le Département à refaire entièrement le pont suspendu de Verdun-sur-Garonne en 2012. Le Tarn-et-Garonne en compte neuf dont la rénovation a été effectuée dans les années 2000.
Verdun-sur-Garonne : Nouveau pont / DDM
Le département compte également des ouvrages particuliers comme les huit ponts bow-string, construits avant la Première Guerre mondiale, qui enjambent les canaux ou les ponts multi-través (comme à Coudol, Lamagistère ou Auvillar), devenus rares.
Un en particulier attire l’attention de Victor Terer : le pont de Bourret construit en 1913, classé monument historique et fermé a toute circulation. "C’est un ouvrage très particulier et original. Il doit y en avoir moins de cinq en France. Même s’il est fermé à la circulation, on continue de le surveiller".
Des petits ponts de rivières aux grands ouvrages d’art, ce riche patrimoine qui fait la jonction entre nos rives, mérite bel et bien d’être protégé.
Publié le 07/09/2018 à 07:35 | La Dépêche du Midi | Philippe Cahue
Le pont de Bourret cherche à revivre
Si les câbles en acier sont attaqués par la corrosion, le pont résiste encore au temps. / Photo DDM, Manu Massip
Construit au début du XXe siècle, le pont suspendu de Bourret est fermé à la circulation depuis près de 30 ans. Menacé de destruction, il a depuis été sauvé par une association qui a obtenu son classement. L'envie d'y voir passer piétons et cyclistes refait surface.
Pour le pont Gisclard de Bourret, le temps s'est arrêté le 28 octobre 1989. C'est aussi à cette date qu'un pan de la vie bourretoise a pris un virage radical : le viaduc construit quelques mètres en aval de Garonne sur la D928 détourne avec soulagement une circulation dense et ses poids lourds mais isole le village.
Pont de Bourret
Terminé la plage au pied du pont et la guinguette qui connut ses heures de gloire avec l'élection de Miss plage pour le 15 août. Terminé les courses aux canards et les plongeurs qui s'élançaient depuis le pont suspendu. Ne reste aujourd'hui qu'un cul-de-sac bordé de platanes centenaires, sans doute la plus belle voie sans issue du département et ce pont d'une autre époque qui enjambe inutilement la Garonne.
«Je suis convaincu que la réhabilitation de ce pont permettrait de valoriser les sentiers VTT et pédestre de bord de Garonne, à l'heure où le tourisme vert est en plein développement, estime Jacques Moignard, maire de Montech et premier vice-président de Grand Sud Tarn-et-Garonne en charge du tourisme. Pouvoir passer d'une rive à l'autre à cet endroit permettrait de rejoindre la Vélo voie verte du canal plus facilement.»
Pont d'Auvillar
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