Busque : Un cheval mutilé et tué

20/11/2020


Publié le 19/11/2020 à 16:40  | La Dépêche du Midi | 

Un cheval retrouvé mort après avoir subi de nombreuses mutilations à Busque dans le Tarn


Les gendarmes ont ouvert une enquête après la découverte du cheval tué et mutilé / DDM Illustration

Un cheval a été retrouvé ce matin atrocement mutilé sur la commune de Busque dans le Tarn. Une enquête de gendarmerie a été ouverte.

Macabre découverte ce jeudi matin dans un pré, sur la commune de Busque dans le Tarn, située à quelques kilomètres de Graulhet. Un cheval a été découvert mort dans la matinée, après avoir subi d'affreuses mutilations. C'est un automobiliste qui a aperçu l'animal sur le flanc dans le pré et qui a averti les riverains.

Les gendarmes de Graulhet ont été alertés et se sont rendus sur place, avec les techniciens en identification criminelle et la brigade de recherche de Castres. Un vétérinaire a également été dépêché sur place. L'animal a été victime de nombreuses mutilations : ses deux oreilles ont été coupées et sa mâchoire et un œil ont été arrachés par le ou les auteurs. D'après les premiers éléments de l'enquête, la mort remonte à 24 heures maximum. Des prélèvements ont été faits et une autopsie sera réalisée sur l'animal ce vendredi.

"C'est la première fois qu'une chose pareille se produit sur notre commune. Nous avons immédiatement alerté les propriétaires de chevaux", a commenté Bertrand Bouyssié, le maire de Busque. "Nous appelons ces derniers à la plus grande vigilance. Nous demandons aux habitants de la commune de signaler tout comportement où véhicule suspect."


Le 19 septembre, une ponette a été retrouvée morte samedi 19 septembre au matin par son propriétaire à Loupiac, dans le Tarn / Photo illustration DDM

Plusieurs cas dans le département
Ce n’est pas la première fois qu’un animal est découvert mutilé dans le département. Au début du mois de septembre, une éleveuse de Garrevaques a retrouvé une de ses juments mutilée sous l’œil. Quelques semaines plus tard, c’est à Loupiac que des faits similaires se sont produits. Une ponette, Épice, se trouvait en pension, à la retraite, dans une propriété et avait été retrouvée abattue.

À l’époque, les gendarmes avaient mis en place des surveillances et étaient passés dans les centres équestres et chez les éleveurs pour présenter différentes mesures de surveillance à mettre en place pour prévenir ce type d’attaque.


Publié le 06/09/2020 à 08:54  | La Dépêche du Midi |  Frédéric Abéla

Mutilations en série sur les chevaux : la piste sataniste ?


Les éleveurs de chevaux et de poneys, très inquiets, redoublent de vigilance. / Photo DDM

Face au grand nombre d'actes de mutilation sur les chevaux depuis plusieurs mois en France, toutes les pistes sont étudiées mais celle liée à la sorcellerie ou au satanisme est prise très au sérieux.

Ne pas céder à la psychose. Difficile pourtant de ne pas serrer les dents à la tombée de la nuit. Dans les haras, les centres équestres ou dans les prés, en rase campagne, le traumatisme est à vif. En sept mois, une trentaine d’attaques morbides à répétition survenus sur les chevaux ou les poneys, partout en France, sèment l’effroi dans le milieu des équidés.

Lacérations, découpages d’une oreille droite, ablations des yeux ou des organes génitaux, à chaque fois les mêmes sévices pouvant mener jusqu’à la mort du cheval. Que signifient ces atroces mutilations ? "Depuis le mois d’août ces attaques se sont multipliées. La trentaine de faits recensés est concentrée au-dessus d’une ligne allant de la Bretagne au Jura", soit une vingtaine de départements, précisent les gendarmes confrontés à un phénomène d’une ampleur inédite et atypique.


/ Photo illustration DDM, M.P.V.

Toutes les pistes sont étudiées : sataniste, dérive sectaire, actes par mimétisme, vengeance dans le milieu équestre ou simple(s) déséquilibré(s)… Aujourd’hui, toutes les unités de gendarmerie situées sur les lieux de ces attaques, brigades de recherches et section de recherches, sont mobilisées. Ces unités sont appuyées par le service central du renseignement criminel et de l’Office central de lutte contre les atteintes à l’environnement et à la santé publique (OCLAESP). Un gendarme coordonnateur désigné par l’institut de recherche criminelle de la gendarmerie nationale, un Cocrim, est chargé à l’échelle nationale d’exploiter tous les indices et d’orienter l’enquête.

La diffusion du portrait-robot d’un présumé suspect, à la suite de la mise en fuite d’un individu, non loin d’Auxerre, fin août, n’a toujours rien donné. Sur les réseaux sociaux, des groupes de défense de chevaux se créent alors que des milices clandestines tendent à se multiplier, en pleine nuit, aux abords des haras pour tenter de surprendre les auteurs. Le 30 août, dans le Finistère, une automobiliste a été prise à partie par des éleveurs qui pensaient avoir mis la main sur un suspect. La tension est palpable. Partout les mêmes craintes et angoisses ressenties par des propriétaires de chevaux qui reconnaissent passer des nuits difficiles.


Les chevaux des Hautes-Pyrénées sous étroite surveillance / Photo DDM, Sophie Loncan

"S’approprier la force du cheval"
Alors que les enquêteurs planchent sur une multitude de pistes, celle liée à la sorcellerie ou au satanisme est prise très au sérieux. "Découper une oreille, des yeux ou récupérer le sang d’un cheval, c’est s’approprier sa force et vouloir sa puissance", explique le spécialiste des mouvements sectaires en France, Jacky Cordonnier.

À l’origine de ces crimes animaliers il y a très probablement des rituels de sorcellerie très ancrés dans la ruralité, selon cet historien des religions. Sacrifier un animal pour accroître sa puissance. De tout temps les rituels sacrificiels ont régi les sociétés tribales. Des coutumes aztèques jusqu’aux récits anthropologiques de Malinowski, la sorcellerie a toujours été un moyen de conjurer le mauvais sort, d’éloigner le diable et la mort, d’obtenir, en échange de sacrifices d’animaux, gloire, réussite ou amour lors de rites religieux.

Fait troublant : "La majorité de ces actes de mutilations recensés sur la carte de France correspond aux régions visées aussi, par le passé, par des profanations de tombes et des actes de satanisme", assure Jacky Cordonnier.


Caussade : le groupe SOS Chevaux 82 s’organise et patrouille / Photo DDM

Dans les années 80 le Royaume-Uni a lui aussi connu un phénomène identique. Pas moins de 160 chevaux ont été mutilés outre-Manche, dans de nombreux comtés, entre 1983 et le début des années 90. La piste d’un pédophile était alors évoquée à cette époque. Ce type de profil peut s’attaquer aux chevaux et aux poneys "car ces animaux sont le lien avec l’enfance et les jeunes enfants", tentent d’expliquer les psychologues. En vain. L’enquête n’a pas permis d’aboutir.

En France, le mystère des chevaux mutilés reste entier. Il prend davantage d’épaisseur depuis ces derniers jours. Dans le Lot-et-Garonne, à Pinel-Hauterive, c’est un lama qui a été retrouvé mort dans son pré, jeudi 3 septembre au matin. L’animal avait une oreille sectionnée. La série macabre se poursuit. Une jument appartenant à une éleveuse de Garrevaques, (Tarn), a été découverte blessée à l’arme blanche, sous l’œil, mercredi soir, 2 septembre. L’animal souffre de plusieurs plaies.

En Haute-Vienne, dans la nuit de mercredi à jeudi, une autre jument a été retrouvée morte. L’animal a été mutilé aux oreilles, aux yeux et à l’arrière-train. Ces derniers faits sont-ils en lien avec le phénomène en cours au nord de la France ? C’est ce que tentent d’établir les enquêteurs.


Dans le Lot, la gendarmerie met en place un dispositif pour protéger les chevaux / Photo DDM
 
 

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