Lacrouzette : Le granit du Sidobre

2/11/2019


Mis à jour le 01/11/2019 à 07:42  | La Dépêche du Midi |  Martine Lecaudey

Le granit du Sidobre a retrouvé une place majeure dans le funéraire


L'un des principaux atouts de la filière tient à la qualité exceptionnelle du granit tarnais et au circuit court entre une pierre extraite sur place et les transformateurs locaux./ Photo DDM M.-P.V

En forte chute pendant une décennie de crise, avec une baisse importante du nombre d'ateliers, la filière granit du Sidobre se redresse depuis 2016. Principal débouché, le funéraire qui représente 70 % du marché national. Et de tous nouveaux métiers pour les jeunes.
«Le Sidobre est la première région française en matière de production de granit. Elle représente 50 % de la production nationale», met en avant, non sans fierté, l'association Granit et pierres du Sidobre, installée à la Maison du Sidobre au Vialavert, sur la commune du Bez.



Après une décennie de crise, avec l'assaut des importations asiatiques (Chine, Inde), une conversion euro dollar très défavorable et de nombreuses fermetures d'entreprises, «la filière s'est stabilisée depuis 2016» confirme Cécile Kieffer, porte-parole de l'association.

«Aujourd'hui, le funéraire représente 70 à 80 % de l'activité» estime Philippe Plot, patron de la plus importante carrière de granit gris du Sidobre, à Saint-Salvy-de-la-Balme. Il en sort 26 000 m3 de blocs par an. Un granit gris parfait, homogène, non poreux, que le schiste a protégé de l'érosion pendant des millénaires. «C'est un caillou parfait qui tient dans le temps. C'est important pour le funéraire», ajoute Philippe Plot qui a déposé la marque «Silver star» à l'Institut national de la propriété industrielle (INPI), pour son granit à gros grains.



Un nouveau métier pour les jeunes
Depuis 1968, l'entreprise Cordeiro à Lacrouzette se consacre à 100 % au funéraire (lire ci-dessous). Un secteur porteur d'emplois, insiste Jean-Marc Cordeiro. «On a beaucoup investi dans la mécanisation et l'automatisation. Aujourd'hui on a beaucoup de jeunes, qui maîtrisent l'informatique et qui apprennent le métier. Ce n'est plus le même travail qu'avant. Un jeune peut rapidement bien gagner sa vie» insiste l'entrepreneur. Sous les yeux de son fils Christophe, converti dès l'âge de 15 ans, aujourd'hui associé à son père.

  En chiffres  


 
  • 50 % du granit extrait en France provient des carrières du Sidobre, première région française en matière de production de granit avec 50 000 m3 par an
  • 13 carrières sont exploitées dans le Sidobre pour près de 60 granitiers. 95 % des entreprises ont moins de 10 salariés. Dans les années 1980, le Sidobre comptait 60 carrières exploitées et 250 entreprises.
  • 800 salariés travaillent sur le secteur avec 1 200 actifs induits pour le transport, l'outillage, la maintenance.
  • 3 filières occupent le secteur, funéraire (70 %), voirie et bâtiment (15 %) et décoration.
  • 1 cm2 à l'heure C'est la vitesse des machines classiques pour scier les blocs de granit brut.
  • 450 € c'est le prix de vente, chez un revendeur, d'un petit monument funéraire fabriqué dans le Sidobre.

Jean-Marc Cordeiro :
«On a beaucoup travaillé pour attirer les jeunes»




«Le produit le plus demandé, c'est «le petit monument parisien», un plan de 15 centimètres de hauteur, une stèle doucine et une tombale en pente», explique Christopher Cordeiro. Le jeune homme, qui a choisi d'intégrer l'entreprise familiale créée par son grand-père, travaille aujourd'hui avec ses parents, chez Cordeiro Junior à Lacrouzette.

Entièrement dédiée au funéraire, l'entreprise s'est spécialisée dans les monuments standards «d'entrée de gamme», explique Jean-Marc Cordeiro. Dans son secteur, il est un des leaders du marché français. «On travaille avec tous les groupes de pompes funèbres du territoire, très peu à l'export, ce n'est pas indispensable», détaille l'entrepreneur sud tarnais.



Sortie de crise
«à partir de 2004, on a subi la crise de plein fouet avec les importations chinoises. On ne trouvait pas de solution. ça a commencé à s'inverser en 2015 quand l'euro a commencé à baisser par rapport au dollar. à partir de là, c'est reparti très vite. Le granit chinois a montré ses limites…», résume Jean-Marc Cordeiro, qui est allé jusqu'en Chine pour comprendre à quoi il était confronté. 

Au retour, il n'a pas hésité. «Depuis 2012, on a investi 3 à 4 millions d'€, dans la mécanisation et l'automatisation, et on a beaucoup travaillé pour attirer les jeunes», se félicite le granitier. Aujourd'hui, l'entreprise compte 23 salariés et produit 10 000 monuments funéraires par an. «Sur les trois dernières années on est en progression. Entre 2018 et 2019, on a une hausse d'activité de 10 %».
En 2017, Cordeiro a agrandi son entreprise avec 1 400 m2 supplémentaires, pour une surface totale d'atelier de 5 000 m2.


Le travail du granit / Photos Ets Cordeiro
 

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