CO : Jour de finale

2/6/2018






Publié le 02/06/2018 à 07:21  | La Dépêche du Midi |  Philippe Lauga

Castres : ce serait la plus belle des histoires

Montpellier favori mais le club tarnais adore le statut d'outsider


Les Castrais comptent sur l'unité du groupe pour soulever un nouveau Bouclier de Brennus. / Photo AFP

Nous l'avons écrit tout au long de la semaine. Il y a bien plus que la Montagne Noire qui sépare Castres de Montpellier. Et aujourd'hui, seule la grande région Occitanie les rassemble. Mais les divisions sur le terrain sportif ne risquent pas de prendre fin. Cette finale inédite va ouvrir des cicatrices pour de longues années entre ces deux clubs habituellement occupés à se diviser (parfois dans un contexte électrique) lors de matches de barrages (cinq confrontations ces dernières années entre le premier barrage de 2011 et celui de 2016). C'est le propre des finales. Elles marquent à vie. Le gagnant et le perdant.

Montpellier mal aimé
Celle-ci a commencé par diviser la France du rugby. La puissance financière de Montpellier articulée autour d'un président non issu du sérail rugby en délicatesse avec de nombreux autres présidents de clubs et une phalange sud-africaine un peu trop nombreuse constituent des griefs très importants aux yeux de beaucoup d'amateurs qui se prennent du coup de sympathie pour l'autre finaliste. Surtout quand ce dernier cultive avec une certaine coquinerie son statut de petit village qui fait la nique aux métropoles. De fait, les Tarnais ont une grande partie de Midi-Pyrénées derrière eux, et beaucoup de supporters d'autres clubs avec eux… parce qu'ils n'aiment pas Montpellier.

C'est déjà pas mal pour un club qui ne peut pas s'attirer un soutien populaire par le seul fait du dernier match d'une star du type Clerc, Rougerie ou Michalak.
Car au CO, la star, c'est le groupe. Le président Revol l'a encore rappelé cette semaine : «La force du collectif n'est sans doute pas suffisante pour gagner des titres, mais dans les moments importants, cela permet de se transcender. On n'a pas les atouts de nos concurrents mais cela permet de rivaliser, parfois.»



Les Crabos du CO jouent aussi leur finale à Saint-Denis / Photo DDM, Fred Ouvette

La fraîcheur comme inconnue
Se transcender, encore et encore après deux exploits qui ont certainement laissé des traces. Alors qu'on est certain que dans cette finale, le défi physique va être privilégié. Et à ce jeu, Montpellier est évidemment favori. Comment stopper le rouleau compresseur ? Beaucoup d'entraîneurs ont planché sur le sujet tout au long de la saison. Le dernier en date Pierre Mignoni qui confiait après la démonstration héraultaise en demi-finale : «La clé aurait été de ne pas rentrer dans le piège du rugby ping-pong, de contre-attaquer, de mettre du volume. Sauf que nous n'en avions pas vraiment les ressources physiques après notre barrage.» Il nous revient en effet en mémoire cette possibilité de relance de Palisson que ce dernier n'avait pas osée alors qu'il y avait des espaces et un surnombre, préférant rendre maladroitement le ballon au pied. Oui, faire courir les Héraultais est une solution. Mais dans quel état de fraîcheur va-t-on retrouver les Castrais après le barrage et la demi-finale sous la chaleur à Lyon ?

Il nous a semblé apercevoir d'autres failles dans la cuirasse héraultaise : cette indiscipline avec du jeu déloyal ou des fautes rapidement commises dès que Montpellier se trouve sous pression. C'est ainsi que le LOU a pu maintenir la barque à flot pendant une demi-heure avant de chavirer. Voilà pour donner du cœur à l'ouvrage au CO. Car sinon, il y a évidemment tout lieu de s'inquiéter tellement la puissance de Montpellier peut s'exprimer à partir de n'importe quelle phase de conquête…




 

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